Cathy

Par Hijadelaluna

 

Haletante, le visage remplit de sueur et de larmes, la jeune femme courait, pour tenter de distancer les hommes lancés à sa poursuite.
"Traquée" pensait-elle "traquée comme un animal. Mais pourquoi ai-je mis mon nez là-dedans? Oh, mon Dieu, aides- moi! Je t'en supplies, aides-moi!!"
A bout de force, elle s'engagea dans un petite ruelle très sombre et s'aperçut qu'elle était sans issue. Tout à coup, elle sentit une présence derrière elle et se retourna vivement.
Non... Non..., ça ne pouvait pas être lui!! Pourquoi?? Tant de questions se bousculaient dans la tête de la jeune femme. Elle ne remarqua pas le revolver pointé sur elle, tant elle demeurait surprise, choquée.

H_ "C'est fini, Cathy" fit l'homme avant de l'abattre.

Tout ce que vit la jeune femme avant de sombrer dans le néant, fut le scintillement de la bague de son meurtrier.


Quelques heures plus tard, Penthouse :

Simon relatait sa soirée passée avec Largo dans une boîte de nuit à Joy pendant que le milliardaire signait les derniers papiers. Les trois amis allaient pique-niquer dans un parc. Simon en avait eu l'idée ingénieuse.

S, avec insistance _ Bon on y va ?
L_ Deux petites minutes... Georgi ne veut pas venir ?
J_ Non il a dit que ce n'était pas le genre de sortie qu'il appréciait par dessus tout !
S_ Je comprends ! Il préfère rester derrière ses petits ordinateur ! C'est une distraction comme les autres ...

Le téléphone de Largo sonna et coupa leur conversation. Celui-ci décrocha.

L_ Largo Winch.
K_ C'est Kerensky. Passes-moi Joy.
L_ Très bien.

L'homme passa le combiné à la jeune femme.

J_ Qu'est ce que tu me veux ?
K_ Je viens d'avoir la police au téléphone et ils viennent de retrouver une de tes amies assassinée. Elle avait une photo de toi dans sa poche.

Le visage de Joy sombra dans la tristesse. Elle avait soudain peur. Elle réussit à articuler quelques mots.

J_ comment s'appelle-t-elle ?
K_ Cathy Jones.
J_ Oh non ... pas elle ...
Joy s'effondra sur le fauteuil. Largo et Simon ne comprenait pas ce qui se passait.

J_ J'arrive, balbutia t-elle à l'ex agent du KGB.

Elle laissa tomber le téléphone par terre et était complètement secouée par les événements.

L_ Joy, qu'est ce qui se passe ? demanda Largo
J_ Il faut que j'aille voir Kerensky, réussit-elle à articuler.

Puis elle prit son sac et couru vers le bunker. Largo et Simon restèrent bouche-bée et entreprirent d'aller aussi sur le lieu du meurtre.


30 minutes plus tard.

Joy arriva en trombe : décoiffée, le maquillage avait coulé, et les yeux remplis de larmes. Cathy… Sa Cathy n'était plus……. Pourquoi ? Pourquoi elle ?
Elles devaient se voir bientôt. Elle l'avait eu au téléphone quelques jours plus tôt. Une histoire sans importance lui avait elle dit…. Une histoire sans importance qui lui avait coûté la vie…..
Kerensky l'attendait. Comme à son habitude son visage était impassible. Rien ne pouvait traduire ce qu'il pensait. Quand il vit arriver Joy, son cœur se serra. Il la regarda un instant. Elle était près du corps. Les cheveux penché sur son visage ne laissaient rien voir de sa façade ravagé par les larmes. Au bout d'un moment il se décida à lui parler :

K _ Qui était-ce ?
J _ la voix tremblante : Ma cousine…….
K _ ceux qui ont fait ça sont des professionnels. Un seul coup de feu, en plein cœur. Elle n'a pas souffert, sa mort a été instantanée.

Largo arriva à ses côté. Visiblement, il ne comprenait rien, et Simon était lui aussi dans l'ignorance vu les manques de réaction.

L _ Qui est-ce ?

Cela en était trop pour elle. Une nouvelle vague de larmes vint inonder son visage. Kerensky, compréhensif, tira les deux ami à l'écart et leur expliqua la situation. Au fur et à mesure de son histoire, les visages de Largo et Simon se ternissaient, et prenaient un air grave.
Quand les trois compères revinrent vers Joy, celle-ci se tourna et leur dit d'un ton sans réplique :

J _ je rentre chez moi……
L _Tu veux que je t'accompagne ?
J _ Non, je préfère rester seule……

Pourquoi leur avait elle menti ? Non, ils ne devaient pas être au courant. C'était un affaire personnelle. Et puis elle avait l'impression qu'ils avaient pitié d'elle ….. Une forme de soutien ? non, merci bien, elle n'en voulait pas. Elle démarra sa voiture et se dirigea vers l'appartement de sa cousine….. peut être y aurait il encore des indices….. il fallait qu'elle y aille avant la police, eux avaient la fâcheuse manie de tout foutre en l'air…….


Mardi 29 septembre, deux heures plus tard, appartement de Cathy

Joy arriva devant l'immeuble de sa cousine. De nouvelles marmes commençaient à couler le long de son visage.
Non, il ne fallait pas pleurer, c'était avouer sa faiblesse... la CIA le lui avait enseigné.
La jeune femme ferma les yeux un instant, histoire de se calmer un peu : elle se revit vers l'âge de huit ans, avec Cathy, chahutant et sautant sur les lits, faisant les pires bêtises... Il est vrai que Joy considérait sa cousine comme sa sœur, cette sœur qu'elle n'avait jamais eu.
Essuyant ses larmes, l'ex agent de la CIA sortit de sa voiture et se dirigea vers l'appartement.
A sa grande surprise, la porte était ouverte. Fronçant les sourcils, Joy sortit son arme et entra.
Partout le désordre régnait : mobilier renversé, tapisserie arrachée, tableaux découpés au cutter...
Ainsi Cathy avait découvert quelque chose de grave, et ses meurtriers semblaient être venu faire le ménage. S'avançant en direction du salon, la garde du corps de Winch heurta une table et vit une cassette vidéo scotchée. Prenant des gants en latex, la jeune femme la détacha doucement et la fourra dans son sac.
Elle chercha ainsi d'autres indices pendant une demi-heure, mais sans résultat.
Se résignant, elle s'apprêta à partir mais entendit un mouvement étouffé derrière la porte d'entrée...
Qui cela pouvait-il bien être ? L'assassin ? La police aurait été moins discrète et elle aurait eu le temps de partir ... Elle pointa son arme sur la porte tout en avançant vers celle-ci. Elle se cacha derrière. La porte s'ouvrit lentement.. Elle vit alors une arme dépasser de la porte. D'un coup de pied, celle-ci vola en l'air. Joy se jeta alors vers l'homme qui pris par sur prise, tomba à terre. Elle posa l'arme sur la tête lui précisant que s'il bougeait elle lui logeait une balle dans la tête. Celui-ci s'exécuta. Il était par terre et ne bougeait plus. Elle entendit alors du bruit dans la cage d'escalier. Une autre personne se pointa et il n'eut pas le temps de répliquer : l'arme le menaçait déjà.

J: On ne bouge pas !

Celui-ci leva alors les mains au ciel.

S: Joy !! Fais gaffe ! J'ai pas envie de me retrouver avec un trou !
J: Simon ...
Elle se retourna vers l'homme à terre.

J: Largo ? Mais qu'est ce que vous faites ici !!??!!??!!!
S _ Euh......

Voyant que ses deux ami restaient muets et que si elle de les faisant pas sortir de les mutisme, elle m'obtiendrai rien elle répéta sa question avec beaucoup plus de force dans la voix.

J _ QU'EST CE QUE VOUS FAITES ICI !!!!!!!!!
L _ on ne veut pas te laisser seule sur cette affaire et on avait peur que tu fasse un connerie .......
J _ Largo, Simon, je vous le dis pour la première et dernière fois, je ne veux pas que vous traîniez dans mes pattes !!!!! Aussi, partez maintenant !!!!!!
L _ Buté : tu as trouvé quelque chose ?
j _ non, alors maintenant partez !!!!!!
S _ et toi, tu fais quoi ?
J _ je rentre !!!!!!

Et pour accompagne les geste à la parole, elle sortie sans un mot de plus. elle devait absolument visionner la cassette. et Largo et Simon ne devaient rien savoir !!!! Pourquoi devraient ils être au courant de toute cette sale histoire ? non, elle se refusait à étaler sa vie privé devant eux.


Une heure plus tard, chez Joy:

Elle mis la cassette dans le magnéto s'assit sur le canapé et la visionna attentivement. Aussitôt une voix se fit entendre et lui glaça le sang..... mon dieu, comment pouvait il être là..... Encore là......Cathy avait vraiment mis les pieds là où il ne fallait pas ....... sur la cassette un homme d'une trentaine d'années, brun, les yeux noirs et un regard pénétrant, une cicatrice sur la joue droite.......les mains jointes, les doits entrelacé, une bague en argent au doigt..... La cassette continuait :


Bonjour Joy. Ca fait longtemps n'est ce pas ? tu te souviens de moi ? je n'en doute pas, je suis très difficile à oublier ........ après ce que je t'ai fait ...... Je suis sincèrement désolé pour ta cousine, mais elle était allée trop loin..... Cette petite merdeuse, avait trop fouiné là où il ne fallait pas....... Et puis maintenant, tu vois à quel point tu aurais dû accepter la proposition que je t'avais faite ........ ce cher Charles aussi était d'accord pour que tu nous rejoignes...... mais une fois de plus tu n'en as fait qu'à ta tête ..... Peut être maintenant vas tu reconsidérer ma proposition...... c'est un simple conseil d'ami si tu ne veux pas que Mr Winch ou Mr Ovronnaz ne subisse le même sort que Cathy . Je suis sur que tu sauras prendre le bonne décision .......

La cassette arrivait à la fin. Joy se pris la tête entre les deux mains et se mit à réfléchir ....... Georgie ...... elle avait beau vouloir mener cette affaire sans aide externe, elle n'y arriverai pas . Elle se résigna et pris son téléphone pour composer le numéro du bunker.
_ Allo Georgie ....... oui, tu pourrais faire des recherche sur un certain Hans Schurmann...... oui, je sais très bien qui il est ......... non, je voudrais que tu me dise où je peux le trouver, où il habite etc ..... Je t'expliquerai après ........Georgie, je ne vais pas te supplier pour faire une simple recherche !!!!!!!....... bon, fais les recherche et rejoins moi ici ..... oui, merci..... A tout de suite !


Mardi 29 septembre, 18 h 00, chez Joy

La garde du corp de Winch repensait à ce Hanns Schurmann. Non, impossible, il était mort devant ses yeux lorsqu'elle se trouvait encore à l'Agence, elle l'avait tué de ses propres mains...
Elle revint soudain à la réalité alertée par le retentissement de la sonnerie de son appartement. Se levant précipitamment, elle courut ouvrir...et fusilla Kerensky de son regard le pus noir : pourquoi fallait-il toujours que le milliardaire et son meilleur ami se mêlent de ce qui ne les regardaient pas ? Elle avait sollicité seulement l'aide de Georgi ; et Largo... la jeune femme pressentait qu'il faisait plus attention à elle depuis la fusillade de Montréal, depuis qu'il faillit la perdre...
Le russe, imperturbable, haussa les épaules et déclara :

K : _"Eh oui, ces chers capitalistes ont tenu absolument à m'accompagner. On peut entrer ?"
J : _"Bien sûr".

Les débarrassant de leurs affaires et les invitant à prendre leurs aises, elle questionna l'ex agent du KGB

J : _"Alors ?"
K : _"Alors, comme tu le sais, Hans Schurmannn est mort officieusement il y a cinq ans lors d'une altercation entre nos ex agences de sécurités respectives. Officiellement, il habite à Montréal... 20 avenue Ste Catherine pour être exact. J'ai pu également découvrir, grâce à mes nombreux contacts, qu'il avait piraté certains dossiers de la CIA pour le compte de la Commission Adriatique."
J : _"On sait lesquels ?"

L'expert informatique secoua la tête et ajouta :

K : _"Non, mais je peux peut-être essayer de le découvrir".

Simon et Largo les observaient, perplexes. Encore un mystérieux secret de la vie de Joy. Mais pourquoi ne leur disaient-elle rien ? Pourquoi s'obstiner à tenir quelques douloureux souvenirs enterrés dans le plus profond de l'âme ? Largo se demandait pourquoi Joy ne se confiait jamais : il la connaissait suffisamment pour la savoir inquiète. Ils avaient... non, ils étaient assez proches pour connaître le problème de chacun.

S : _"Euh... Excusez-moi, mais qui est donc ce bonhomme ?"
L : _"Oui. Joy, qu'est ce qu'il t'a fait ?"

A ce moment là, trois paires d'yeux se posèrent et se fixèrent sur elle. Comprennent qu'elle leur devait un brin d'explication, l'ex agent de la CIA prit une longue inspiration, s'installa confortablement dans son fauteuil et commença à narrer son histoire...

Joy baissa les yeux et se remémora certains souvenirs …

" Cathy était ma cousine. Nous avons passé toute notre jeunesse ensemble et avons gardé un contact très fort. Nous étions toujours là pour nous soutenir ; au moindre problème, l'autre était là. Elle avait été formé comme moi par mon père. Il nous forçait à s'entraîner l'une contre l'autre et essayait de dissiper cette amitié qui nous liait. Mais il n'a jamais réussit. Selon ses dires, j'était plus forte qu'elle et c'est pour cela que je suis entrée au cœur de la CIA. Cathy l'a assez mal pris et en a toujours voulu à mon père. Je l'ai quelque peu perdu de vue. Elle est partie en France et y a rencontré un homme, Hans Schurmannn. Il avait une boîte assez importante et l'a engagé pour gérer sa sécurité. Un peu comme moi au groupe. Elle est tombée amoureuse de cette homme et apparemment c'était réciproque. ( vous ne trouvez pas une ressemblance avec un autre couple ?) Ils ont eu une liaison. Hans lui a apprit qu'il travaillait pour le compte de la Commission Adriatique. Il connaissait toute son histoire et lui a dit que Charles Arden travaillait aussi pour le compte de cette commission. Elle accepta alors de l'aider dans cette tâche mais au fond d'elle pensait qu'elle pourrait enfin se venger de mon père en lui faisant un coup bas. J'ai reçu une lettre d'elle il y a quelques mois disant qu'elle venait s'installer à New-York pour le boulot. A son arrivée, elle m'a contacté et m'a raconté tout ce que je viens de vous dire. Je lui ai apprit que j'avais quitté la CIA et que je travaillais au Groupe W. Elle a paru très étonné et j'avoue que çà m'a troublé. Elle est repartit en France " régler quelques détails " et est revenu cette semaine. On devait se voir demain. Je crois que çà ne va pas être possible ! " ironisa Joy pour finir son récit.

Aucun de ses trois amis n'avaient voulu l'interrompre. Elle semblait si troublée, si triste ! Il en savait maintenant un petit peu plus sur cette histoire, sur la vie de Joy en fin de compte.

S : Ton père fait partit de la commission ?
J : Oui. Et je n'en suis pas fière !
K : tu le savais depuis longtemps ?
J : Un petit bout de temps mais vous le dire ne vous aurait rien changé.

Largo ne disait rien. Il avait l'air visiblement soucieux de ces révélations. Que voulaient-elles dire ? Qu'allait-il se passer maintenant ? Autant de questions qui résonnait dans sa tête.

La soirée se finit tranquillement et les 3 amis partirent de chez Joy vers 23h. Ils voulaient la laisser se reposer. Joy avait continué de leur parler de son passé. Ils avaient été très surpris d'en savoir plus sur elle, elle qui était tellement réservée ! Mais omis de leur dire qu'elle avait trouvé une cassette ainsi que ce que voulait obtenir Hans d'elle …

Dès quelle ferma la porte, le sourire de façade qu'elle s'était efforcée de porter toute la soirée laissa place à un visage assombrit. Elle revint vers le salon et s'assit sur le canapé puis prit sa tête entre ses mains. Elle ne voulait pas en dire autant à Largo et ses amis sur son passé, pourtant dans un moment de faiblesse, elle s'était laissée allée à la mélancolie….. Jamais, oh non jamais la Joy d'avant n'aurait fait ça ….. Et puis maintenant Largo était au courant du fait que son père fasse parti de la commission …. Qu'allait il penser d'elle maintenant ? Allait il lui reprocher de ne lui avoir rien dit ? Et puis de toutes façons, qu'est ce que cela lui ferait ? Largo était un homme comme les autres, sans parole, ni confiance ….. NON, elle se reprit, largo était son ami, et plus que tout il avait une grande confiance en elle. Largo était un type bien.Et puis il y avait Georgie, ah, sacré Georgie… grâce à lui elle avait enfin l'adresse de cette ordure…. Montréal, encore une fois elle allait devoir s'y rendre pour un sale affaire… D'abord John et maintenant Hans…Elle se rappelait encore comme si c'était hier de la peine qu'avait eu sa cousine en apprenant, la mort de son amant, et encore plus quand elle à eu connaissance de toutes les affaires morbides dans lesquelles il était impliqué. Maintenant, Cathy était morte, à cause de cet homme …. Homme, pouvait on encore l'appelait encore comme ça. Non, un chacal, mais maintenant, le chasseur allait être chassé, il avait trouvé un adversaire à sa taille. Elle jeta un regard gourmand vers l'armoire où se trouvait toutes ses armes. Oui, son heure allait sonner, bientôt.

Dès demain elle essayerait de flinguer cette ordure. Lui faire payer tous ses crimes, toutes les abominations qu'il avait faites, et le grand vide qu'il avait fait dans son cœur …..

Mais le lendemain, quand elle arriva au groupe W pour leur mettre les points sur les I, et leur dire qu'elle voulait s'occuper de cette affaire toute seule, elle ne put en placer une. Largo avait cogité toute la nuit pour mettre un plan viable en place. Et à sa grande déception, il avait non seulement trouvé mais en plus, il voulait le mettre à exécution ( vous allez me dire que c'est normal, mais bon…. Faut quand même pas qu'il mette son nez partout Largo ….).

L _ Joy, tu tombes bien !!!! Je sais comment on va faire pour les coincer tous ces pourris de la commission !!!!! Maintenant qu'on à son adresse à ce Hans, on va à Montréal lui tirer les vers du nez, et avoir plus de renseignement sur les QG de la commission, et puis, maintenant que l'on sait pour ton père on va l'arrêter, il doit se trouver en ce moment à Montréal…

Joy émit un petit rire carnassier. Ah, largo et ses belles idées. Il ne savait vraiment pas dans quoi il mettait les pieds. Arrêter son père. Rien que cette idée la faisait rire. Certes il avait des moyens pour mettre ses idées à exécution, mais là, l'arrestation de son père tenait vraiment de l'utopique …. Largo, innocent et naïf….. Et puis de toutes les façons, c'était à elle de régler cette histoire !!!!!

J _ Largo, largo ….. Tu te rends compte de ce que tu viens de dire.... Pt, si tu veux arrêter mon père, vas-y, mais je te préviens tout de suite, tu n'y arriveras pas. Et puis je préfère te garder e un seul morceau, alors si tu veux bien oublies cette stupide idée. Et en ce qui concerne Hans, toute cette histoire ne vous concerne pas le moins du monde !!! Ma vie privée, ne vous concerne pas et toutes les zones d'ombres qui s'y rapproche, je vous demanderai de ne pas venir mettre votre nez dedans !!!! Maintenant, si vous le voulez bien, j'ai des choses à faire. Largo, je retourne chez moi, j'ai deux trois petites choses à prendre. Et sans leur en laisser le choix, elle tourna les talons et sorti de la pièce.


Jeudi 30 septembre, 10 h 00, appartement de Joy

Joy arriva chez elle quelques minutes plus tard. Quand, sur le seuil, elle introduisit la clé dans la serrure de son appartement, il lui sembla entendre un murmure.
Tout en ouvrant la porte d'entrée avec précaution, l'ex agent de la CIA sortit son "Beretta" et le point en direction du bruit : là, dans le salon, au milieu d'objets traînant sur le sol, elle aperçut de dos un homme aux cheveux grisonnants, occupé à chercher quelque chose.
Sentant son sang bouillonner dans ses veines, elle s'approcha doucement de l'inconnu et le mit en joue :

J : _"Ne bougez pas, ou je vous loge une balle en pleine tête".

Pour toute réponse, l'homme se retourna brusquement et voulu mettre à terre la propriétaire des lieux. Mais celle-ci, sentant le coup venir, se dégagea et asséna à son agresseur un coup de pied au plexus, qui l'envoya deux mètres plus loin.
Le souffle coupé, l'inconnu se releva avec difficulté et la jeune femme put mieux le voir : environ 60 ans, le teint halé et les yeux marrons, il mesurait 1, 80 mètre et montrait un visage sur lequel on pouvait lire de l'étonnement (eh oui, j'espère que vous l'avez reconnu... gagné ! Il s'agit de Charles Arden appelé aussi le "fantôme").
Joy sentit la colère l'envahir. Ses beaux yeux noirs lançaient des éclairs et elle semblait être à la limite d'exploser. Que venait-il faire ici ? Que recherchait-il ?
Cet intrus n'était plus son père... Non, plus depuis qu'elle avait eu vent qu'il s'agissait maintenant d'un agent de la Commission Adriatique.
Récupérant son revolver qui était tombé lors de la bagarre, elle demanda d'une voix sèche :

J : _"Qu'est ce que tu veux ?"
C : _"Tu le sais bien. Où est-il ?"
J : _"Où est quoi ???"

En posant cette question, la garde du corps de Winch avait haussé la voix. Charles Arden répliqua d'une manière froide :

C : _"Le livre de la Commission. Ta chère cousine nous l'a volé. Nous savons qu'elle te la remis".
J : _"Quoi !!!"
C : _"Ne fais pas l'imbécile, ou je vais devoir employer les grands moyens".

Abasourdie, la jeune femme ne répondit rien et regarda son père avec surprise : non seulement Cathy avait fouiné dans les affaires de la Commission Adriatique, mais en plus, volé le précieux manuscrit !!! Mais pourquoi ne l'avoir rien dit ??
Devant le silence de sa fille, l'agent fit un signe. Un homme, qui se trouvait en retrait, s'élança vers elle et, avant qu'elle n'eut réagi, lui injecta un produit dans le cou, au niveau de la jugulaire. Joy s'affaissa. Sans un mot, les deux sbires l'emportèrent...


Une heure plus tard, Penthouse.

L : "Pffou... Quel caractère !"

Le jeune milliardaire sourit, puis poussa un gros soupir. Décidément, son employée ne cessait de le surprendre : belle, intelligente, capable de prendre les bonnes décisions quand il s'agissait de sécurité, elle n'hésitait pas à remettre Simon à sa place !!!!! Forte et fragile à la fois, si fragile.
Lorsqu'il la voyait déprimée ,Largo avait envie de la prendre dans ses bras, la réconforter. Mais Joy se repliait toujours sur elle-même ....

Il murmura :

L : _"Si tu crois que je vais te laisser te débrouiller toute seule ma grande, ne comptes pas sur moi pour ne rien faire. Je n'ai aucune envie que tu fasses un telle connerie."

S'approchant du téléphone, il composa le numéro de l'ex agent de la CIA et patienta. Une sonnerie passa, puis deux, trois, quatre...... Fronçant les sourcils, le jeune homme raccrocha et essaya le portable de Joy: toujours rien.
Sentant son cœur s'accélérer, Largo raccrocha et décida de contacter Kerensky. Tapant le numéro du bunker, il attendit anxieusement.

L : _"Bon Dieu Kerensky. Qu'est ce que tu fous ?"

En effet, on pouvait entendre au bout de la ligne, l'incessant retentissement de la sonnerie.
Enfin, une voix répondit :

K : _"Hôpital de la charité, que puis je pour vous ?"
L : _"Georgi ? C'est Largo. On a un problème. Amène-toi ici avec Simon..."


Cinq minutes plus tard…

Simon et Kerensky venait de rejoindre le milliardaire. Celui-ci paraissait très anxieux et faisait les cent pas.

L _ Joy n'est pas chez elle. Elle ne répond pas non plus sur son portable. J'ai peur qu'elle fasse une grosse bêtise.
S_ Largo, elle est grande, elle sait ce qu'elle fait.
L _ Je sais mais çà ne lui ressemble pas.
S_ Tu te fais des films. Si çà se trouve, elle est en train d'écouter de la musique et ne t'entend pas.
L _ Je vais aller jeter un coup d'œil.

Largo retourna vers son bureau, ouvra un tiroir et en sortit un trousseau de clés.

L _ Je vous rappelle tout à l'heure.

Il enfila sa veste et partit en direction de l'appartement de Joy. Simon et Kerensky était maintenant seul dans cette grande pièce.

S _ Tu crois que … ?
K _ Nan, elle est solitaire mais ne serais jamais partie sans nous avertir…
S _ Oui, c'est vrai. On n'a pas à s'inquiéter.

Il regarda l'ex agent du KGB qui visiblement commençait à douter de ces propos.

K _ Je m'occupe de ce qui est matériel comme la carte bleue et toi tu passes les coups de téléphone.
S _ çà marche.

Les deux amis, d'un commun accord, descendirent au Bunker chercher des informations.


12h00, appartement de Joy.

Largo montait les dernières marches et arrivaient à la hauteur de l'appartement. La porte était visiblement entrouverte. Il la poussa doucement et sortit son arme pour plus de sécurité. Quand elle fut grande ouverte, il braqua son arme à mi-hauteur et fit le tour de l'appartement. Il n'y avait personne. L'appartement était vide. Le désordre qui régnait ne laisser présager rien de bon. Les meubles avaient été renversé, les tiroirs vidés comme si quelqu'un voulait quelque chose mais ne l'avait pas trouvé. L'homme attrapa son portable dans sa poche et alors qu'il s'apprêtait à taper un numéro, il aperçu quelque chose qui l'interpella. Largo s'avança parmi les décombres qu'avait formé les objets brisés. Il glissa sa main sous un meuble et en sortit une arme. Celle-ci avait sûrement dû chuter lors de la bagarre qui avait eu lieu. Tout dans cette pièce laissait croire qu'elle avait été musclé. Le milliardaire n'osa même pas pensé à ce qui avait pu arriver à Joy. Il commençait à avoir des remords de l'avoir laissé partir. Il reprit ses esprits, mis le pistolet dans un sac pour éviter d'y mettre ses empruntes et fila en direction du Bunker.


Quelques minutes plus tard, Bunker.

Largo entra, essoufflé par la course qu'il venait de faire dans les couloirs.

L _ Joy a été enlevé !
S _ Comment çà enlevé ?
L _ Ben oui enlevé. Tu veux que je te fasse un dessin ?
K _ Comment tu le sais ?
L _ On a saccagé son appartement. Je peux même vous dire qu'il y a eu une bagarre, vu le désordre qu'il y avait. Et j'ai trouvé çà !

Le jeune homme sortit de sa poche, l'arme soigneusement disposé dans un sac et le donna à Kerensky.

L _ Il n'est pas à Joy.

Georgi examina l'arme.
K _ Je vais regarder à qui appartiennent ces magnifiques empruntes.
L _ D'accord. Je monte au Penthouse. Tu m'appelles quand tu as le résultat. Simon je veux que tu …
S _ C'est déjà fait. Pendant que tu étais partit, on a fait quelques recherches. Malheureusement çà n'a rien donné de concret.
L _ Je vais passé quelques coups de fil.

Le jeune milliardaire se leva et quitta la salle.


3 heures plus tard …

Largo venais de raccrocher quand Simon accompagné de Kerensky entra dans le Penthouse.

L _ Alors qui est ce ?
K _ J'avais déjà une petite idée. Cette arme est souvent utilisé par les agents de la CIA.
L _ C'est pas vrai … Laisses-moi deviner : Charles Arden !
K _ Exacte…
L _ Charles Arden……. Encore et toujours lui…..( et encore des points de suspension…lol)
Simon _ Largo, tu te réveilles !!!!!!! qu'est ce qu'on fait ?
L _ On va à Montréal récupérer Joy…..
K _ Hummmmm….. non, c'est pas un bon plan. On ne va pas se jeter dans la gueule du loup. Je suis d'accord pour la manière forte, les agent de la C.I.A ne comprennent que ça, mais il ne fait pas les attaquer de face.
L _ Alors on fait quoi !!!!!! C'est de la vie de Joy dont il s'agît !!!!! Je ne vais pas attendre là, les bras ballant que cette ordure la tue !!!!!!
S _ Largo….. ça sert à rien de t'énerver, on est comme toi…..
K _ Il y a quelque chose qui ne va pas. On à vu que dans l'appartement de Joy il y avait eu une lutte, mais ça ne correspond pas au bordel qu'il y avait dans toutes les pièces…….non, je pense plutôt que Charles et des sbires de la commission étaient chez elle et qu'ils cherchaient quelque chose……. Mais quoi…..
L _ tu crois que joy les auraient surprit ?
S _ Ca pourrait coller. Mais si c'est ça, qu'est ce qu'ils venaient chercher……
L _ Pour Joy, on fait quoi ?
K _ On n'est même pas sur qu'elle soit à Montréal avec son père…. Je vais essayer de joindre ( la il faut mettre le nom de la fille que Georgie avec vue et embrassé dans l'épisode Vengeance.), si il sont là bas elle me le dira, j'ai pas mieux comme indique.
S _ Dans le coin des petites culottes ?

Ni Largo ni Georgie ne souhaita répondre, le cœur n'y était pas. Simon avait beau essayer de détendre l'atmosphère, tout les monde était à cran et se creusait la tête pour trouver la trace de Joy.

L _ Kerensky, tu peux chercher si il y a une villa à son nom dans les allant tours de New York ?
K _ Largo, je doute qu'elle se trouve là, cet homme est appelé le fantôme, et aucune agence n'a pu l'avoir. Tu crois vraiment qu'il irait se cacher dans une maison à son nom près du lieu de l'enlèvement ?
L _ NON !!!!!! NON, NON ET NON !!!! Mais si tu as une idée, vas -y !!!!! Je t'écoute !!!!

Un coup de téléphone interrompit la crise de colère de Largo :

L _ ALLO !!!!
X _ Calmez vous Mr Winch, cela ne sert à rien, vous n'aurez pas Joy vivante si vous ne nous le rendez pas.
L _ Quoi !!!! Rendre quoi !!!!
X _ Ne faites pas l'innocent, Joy a déjà joué à ce petit jeu, résultat : en ce moment elle dort bien profondément.
L _ Qu'avez vous fait à Joy !!!!
X _ OH, mais je peux la réveiller si vous voulez….

On entendit deus bruits sourd, comme si quelqu'un donnait de grande claque. Le cris de douleur d'une femme se fit entendre.

X _ Vous voyez, la belle au bois dormant est réveillée. Maintenant, dite nous ce que nous voulons savoir. Où est il ?
L_ Mais quoi bon sang !!!!!
X _ Je vous préviens Largo, Joy à beau être ma fille, elle est avant tout mon ennemis, et je n'hésiterai pas.
L _ Charles ne la touchez…..
Trop tard, il avait déjà raccroché. Largo se laissa tomber dans son fauteuil, las et complètement anéantit moralement.
Simon regardait son ami avec compassion. C'était la première fois qu'il le voyait aussi déprimé et anéantit. Il s'approcha du jeune homme et lui tapota l'épaule et signe de réconfort en lui disant :

S_ T'inquiètes pas pour Joy. On la retrouvera.
L_ Oui mais dans combien de temps ? … deux jours ? … deux semaines ? … un mois ? … Et si jamais …
S l'interrompant_ Stop ! Je t'interdis d'y penser.
L_ Simon, comprends-moi … J'ai pas envie de la revoir sur un lit d'hôpital , encore moins avec son père …s'il lui arrive quelque chose, je n'y survivrai pas… J'ai tant besoin d'elle …
S_ Je sais. Mais calmes-toi. Je te promets qu'on la retrouvera saine et sauve.
L_ Je l'espère Simon, je l'espère …

Pendant ce temps là, le géant russe composa un numéro. En attendant patiemment, il tourna son regard vers les deux compères qui se turent instantanément. Largo s'approcha du téléphone et brancha le haut-parleur.
A l'autre bout du fil, un déclic se fit entendre et une voix répondit :

X_ Oui ?
K_ Bonjour. Pourrais-je parler à Tania s'il vous plait ?
X_ Ne quittez pas. (silence)
T_ Allo ?
K _ Tiana ? C'est Kerensky.
T_ Georgi ! Quelle surprise ! Que puis-je pour une vieil ami ?
K_ Voilà, une de mes amies vient d'être kidnappée récemment. Aurais-tu entendu des rumeurs à propos de cette disparition ?
T_ Hummm, et bien, il semblerait que cet événement ait un rapport avec la découverte du vol du manuscrit de la Commission Adriatique…

Les trois hommes s'observèrent avec étonnement : ainsi, voici ce que cherchait le père de Joy. Tania continua :

T_ …Quant à ton amie, des informations circulent sur le fait qu'elle se trouverait à Montréal, dans le vieux quartier.
K_ Mais pourquoi parles-tu de rapport entre le vol du livre et l'enlèvement de Joy ?
T_ Parce que le lien, c'est la fille retrouvée assassinée. Les flics ont découverts dans sa poche un minuscule bout de papier une combinaison de chiffres. On ignore sa signification.
K_ Tu peux me le donner ?
T_ Bien sûr. C'est le n° 775 2443 CBT.
K_ Merci Tania, je te revaudrai çà…
T_ De rien Georgi ! c'est un plaisir de te rendre service…

L'expert informatique remercia encore une fois son interlocutrice et raccrocha. Se tournant vers les deux acolytes, il annonça :

K_ Je descends au Bunker analyser cette série de chiffres. S'il y a du nouveau, je vous appelle…

Beaucoup plus tard, dans une usine désafectée, Montréal.

C_ Tu vas parler, oui ! ! ? ?

L'homme frappa violemment la jeune femme au visage : cela faisait quatre heurs qu'il tentait désespérément d'obtenir des réponses de la part de sa victime.
Assise, les poings liés derrière le dos, elle était couverte de petites coupures et du sang s'écoulait du coin de sa bouche.
Elle ne cria pas. Sous la douleur, elle ferma les yeux et répliqua :

J_ Vas te faire foutre.
C_ très bien. Tu refuses ? On va voir si tu résistes encore longtemps.

A ces mots, l'agent de la Commission fit signe et deux de ces sbires approchèrent. L'un d'eux portait une barre de fer à la main.
Ils interrogèrent du regard leur chef, afin de commencer la torture.
Celui-ci acquiesça…


Au même moment, Penthouse.

Largo et Simon faisaient les cent pas dans la pièce quand ils furent tirés de leur réflexion par la sonnerie du téléphone. Le jeune milliardaire décrocha.

L_ Oui ?
K_ Largo, la combinaison de chiffres que m'a donné Tania… C'est le code d'un coffre qui appartient à Joy, à la banque de New-York…
L_ Très bien ! Je m'y rends avec Simon !
K_ Largo, il est 23 heures ! c'est fermé depuis longtemps !
L_ Et bien, ils ont intérêt à m'accueillir chaleureusement parce que sinon les quelques milliards que j'ai chez eux iront dormir sur un autre compte, dans un autre banque !

Largo raccrocha et enfila sa veste. Il quitta la pièce, suivit de près par Simon.


Montréal, 23h30.

Charles, qui était partis depuis un bout de temps, revenu voir si sa fille était coopérante. Il alla d'abord parler à ces hommes et s'approcha de Joy. Celle-ci dormait, fatigué par le nombreux coups qu'elle avait subis. Son père lui jeta alors un verre d'eau dans la figure ce qui eu pour effet de la réveiller brutalement. L'eau ruisselait le long de son visage. L'homme caressa le visage de sa fille qui ressemblait tant à celui de sa femme.

C_ Qu'est ce que tu ne me fais pas faire, Joy … J'espère que ma fille sera plus coopérante que sa chère cousine qui n'a malheureusement pas rempli son rôle et qui nous a doublé ! Je n'aurait jamais dû lui accordé ma confiance. De toute façon, je n'aurais plus à le faire.
J_ Tu n'es vraiment qu'un salaud ! Tu n'as donc pas de cœur ?
C_ Comment oses-tu me demander çà ? Joy ? Toi qui il y a quelques années était parmi nous ? Tu nous a quitté. Tu nous a trahit ! En allant travailler au Groupe W, tu te rangeais du mauvais côté. La Commission t'attendait mais tu n'en as fait qu'à ta tête, comme d'habitude d'ailleurs ! Comment veux-tu que quelqu'un t'aime ?

Cette phrase eu l'effet d'une bombe dans le cœur de la jeune femme. Il ne fallait pas qu'elle craque, non pas qu'elle craque, se répétait-elle. Un larme coula le long de sa joue.

C_ Oh, mais c'est une larme que je vois ? ? Ne me dis pas que tu serais devenu sensible, toi, Joy Arden ! Tu me déçois. Ton petit séjour au Groupe W ne t'as pas fait de bien. Je suis sûr que c'est la faute de ce Largo Winch ! De toute façon, je ne l'ai jamais aimé, il pose trop de question. Mais ta vie lui appartient maintenant !
J_ Quoi ? Qu'est ce que tu lui as fait ? Ne le touches pas où tu le regretteras ! Laisses Largo en dehors de tout çà ! C'est une affaire de famille !
C_ Oh ! Je vois clair dans ton jeu maintenant ! Ce n'est pas que de la sensibilité que tu as acquis ! c'est aussi de l'amour ! Ne me dis pas que tu crois que ce fils à papa t'aime ! C'est un coureur de jupons, c'est bien connu ! Il ne t'apportera jamais le bonheur.
Joy baissa alors la tête, incapable de lutter face à ces paroles. Elle savait qu'en quelque sorte, il avait raison. Non ! Largo n'était pas comme çà ! Il avait changé ! Oui mais pour combien de temps ?
J_ Tu ne sais rien de lui ! Tu n'as jamais rien compris d'ailleurs ! Tu ne cherches qu'à faire souffrir les autres !
C_ Mais ouvres le yeux Joy ! Cet homme ne T'AIMERA JAMAIS ! JAMAIS ! Tu m'entends ! Il n'est attiré que par ton physique ! tu n'es qu'une de ses futures conquêtes ! Je préférais encore John !
L'homme s'arrêta de parler quelques instants .
C_ Mais pourquoi est ce que je te parle de çà ? Je n'en ai rien à faire ! De toute façon, ce n'est pas un problème.

Charles sortit de sa poche un cadre trouvé chez Joy. Il le regarda attentivement. Joy releva les yeux et remarqua la photo. Elle avait été prise lors d'un voyage en France et réussissait les quatre amis ensemble. Il ne pu s'empêcher de faire un commentaire.

C_ Quelle photo ! On dirait vraiment que vous êtes unis ! Quelle belle image de l'amitié ! Mais était ce sincère ? Tu ne le sauras jamais !

Le vieil homme jeta violemment le cadre qui vint se heurter contre le mur. Le verre se brisa et s'éparpilla sur le sol.

J_ Tu n'as pas le droit ! Pas le droit de tout briser !
C_ Tu ne fais pas partie de ce monde ! Jamais ! Ton rôle n'est pas d'être le garde du corps d'un petit milliardaire qui essaye de sauver la veuve et l'orphelin ! Tu ne fais pas partie de cette famille ! Tu fais partie de la notre ! Ton passé est là et tu ne peux pas le nier et l'effacer ! Tu était à la CIA et on ne peut pas quitter ce groupe du jour au lendemain comme tu l'as fait ! Non, tu ne peux pas. Ta nouvelle vie avec le Groupe W n'est plus qu'un souvenir maintenant !


Au même moment, Banque centrale de New-York.

Largo venait d'arriver à la banque avec Simon et se dirigeait vers les coffres avec le directeur de celle-ci.

L_ Excusez-moi encore une fois de cous avoir fait venir mais c'est vraiment très important !
D_ Je comprends. Vous avez bien fait de m'appeler !
Les trois hommes arrivèrent dans la salle des coffres.
D_ Quel est le numéro du compte ?
L_ 775 2443 CBT.
D_ Très bien. Le voici.
Celui-ci s'arrêta devant un coffre. Il sortit une clé de sa poche et l'entrouvrit.
D_ Appelez moi quand vous aurez finis.
L_ Merci !

Le dirigeant sortit de la salle et laissa seuls les deux amis.

S_ Que peux bien nous cacher Joy de si important pour que ce soit dans un coffre ? si çà se trouve, elle possède des millions ! Des centaines de lingots ! Tu imagines ?
L_ Arrêtes de dire n'importe quoi Simon !

Le multimilliardaire se décida alors de l'ouvrir. Il fit coulisser la porte lentement. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il découvrit que ce que leur cachait Joy était … le livre de la Commission Adriatique !


Montréal 00h38 :

Une voiture se gara devant la baptise. Un homme ténébreux en sortit rapidement. Il se précipita vers l'entrée.

C_ Tu es en retard Hans !
H_ Un petit contre temps.
C_ Un petit contre temps hein ? Tu te fous de moi ! ! ! Je me tape de ce que tu peux faire, quand je te demande d'être là à OOHOO tu es là ! ! ! Tu as des nouvelles du manuscrit ?
H_ Et bien … en fait non.
C_ NON ! !
H_ On sait simplement qu'il est à New-York. Sûrement au Groupe W.
C_ Sûrement ! ! ! Je me fous de tes suppositions, je veux du concret ! ! !
H_ Et Joy, elle est muette ?
C_ Cette merdeuse ne veut rien dire ! ! !

Hans tourna la tête vers un coin de la pièce éclairé d'une lumière fauve. La jeune femme s'y trouvait, attachée, le visage en sang, salement amochée

H_ Tu ne crois pas que tu y vas un peu fort ?
C_ quoi ? ! ? !
H_ Ils ont dit qu'après il fallait qu'elle adhère à la Commission. Il faut qu'elle soit en état. Si elle est infirme ou même morte, elle ne nous servira plus à rien.
C_ Elle fait déjà partit de la commission.
H_ Comment tu n'as pas pu la faire signer, on n'a pas le manuscrit ?
C_ Elle a signé à 18 ans. Je l'ai drogué et elle a signé c'est très simple. Mais elle n'a jamais voulu exécuter les missions de la commission.
H_ (Un sourire mauvais aux lèvres ) Mais aujourd'hui elle va bien être obligée si elle veut que son cher patron reste en vie …. N'est ce pas Joy ?

La jeune femme, attachée, blessée, à bout de force ne pu que se contenter de lui jeter un regard noir. Si ses yeux avaient été des mitraillettes, ils auraient été fusillés sur place.


Au même moment, Penthouse.

L_ Joy …

Largo s'était laissé tombé dans un fauteuil, avachit, apathique, indolent, refusant la vérité.

L_ Joy ne peut pas faire partie de la Commission ! !
K_ Les apparences sont parfois trompeuses. Le fait que se soit elle qui ait le manuscrit était une très bonne idée, qui aurait pensé à la soupçonner ?
S_ Jamais Joy ne nous aurait trahit ! ! JAMAIS ! ! !
L_ Je sais ! ! ! Si elle fait partie de la Commission, elle doit être dans le manuscrit.
S_ On ne peut pas le déchiffrer sans le père Maurice …
L_ Les membres signent de leur sang. Je connais très bien sa signature, on n'a pas besoin de le déchiffrer pour le savoir.
K_ C'est une idée …

Largo prit le manuscrit et s'attela à sa tache.

1 heure plus tard, il s'arrêta de chercher. Lentement il se laissa retomber dans son fauteuil, son regard embrumé de larmes. Il ferma les yeux et laissa libre cours à ses pleures…. Il avait trouvé….
Devant lui, le manuscrit était ouvert : sur le papier jaunit, en rouge sang était bien inscrit Joy Arden.

J_ Largo ... Largo ...

Il ouvrit les yeux et l'aperçut agenouillée près de lui : telle un ange, elle portait une magnifique robe décolletée rouge et ses cheveux relevés en chignon étaient parsemés de paillettes d'or. Lui souriant, elle lui prit simplement la main et plongea son regard dans celui du jeune homme.

L_ Joy ...
J_ Chut ... le coupa-t-elle. Tout va bien maintenant.

Elle s'approcha alors du jeune milliardaire et déposa sur ses lèvres un doux baiser, ce qui fit accélérer le cœur de Largo. Quand il tenta de lui rendre son baiser, la jeune femme se déroba en éclatant de rire.
Mais cet instant magique, Joy revint d'un coup mélancolique et les lares commencèrent à couler le long de ses joues. Le jeune homme la dévisageait.

L_ Joy, qu'est ce qu'il y a ? Qu'est ce qui ne va pas ?
J_ Je suis désolée Largo ... Je n'ai pas le choix....

A ces mots, l'ex agents de la CIA sortit un revolver et le pointa en direction du jeune milliardaire. Maintenant elle pleurait et son doigt était sur la gâchette. Le jeune homme la regardait et s'approcha doucement...

J_ Ne t'approches pas !!! C'est déjà assez difficile comme çà !!!
L_ Quoi ??? Je ne comprends pas !!! Joy !!!
J_ Arrêtes de poser des questions stupides !! Tu ne vois pas que je suis obligée de te tuer ???
L_ Non ... Mais qu'est ce que tu fais ??? Non, je t'en pris !! Non !!!!

Un bruit de détonation se fit entendre.

L_ Non !!!!

Largo se réveilla d'un bond, le visage remplit de sueur, la respiration haletante et les yeux grands ouverts. Mon Dieu, ce n'était qu'un cauchemar ! Reprenant peu à peu ses esprits, le jeune homme jeta un coup d'œil sur sa montre. Elle indiquait 7h 30.

Il se leva et alla prendre rapidement sa douche. Une heure plus tard, ( je sais ce que vous allez me dire : ce sont généralement les filles qui mettent plus de temps à ce préparer. Mais il faut bien inverser de temps en temps la tendance, non ?? LOL) il descendit au Bunker où il fit accueillit par ces deux amis.

S_ Salut ! Bien dormi ?
L_ Non, pas trop - répondit le jeune milliardaire d'une voix maussade - Georgi, tu as trouvé quelque chose ?
K_ Et bien, pendant que tu dormais, on t'a emprunté le livre de la Commission ... C'est bien la signature de Joy qui est inscrite, mais je doute qu'elle ai fait çà de son plein gré ...

Largo observa l'ex agent du KGB avec des yeux interrogateurs. Pour toute réponse, le russe appuya sur une touche de son clavier et un agrandissement de la page où figurait la signature de Joy apparut sur l'écran plat du grand téléviseur.
Kerensky se leva et s'approcha de l'écran en commentant :

K_ Quand j'étais au KGB, on incluait dans ma formation des cours de graphologie : cela nous servait à connaître la personnalité de nos ennemis .... Là, tu vois cette vaguelette qui forme le "n" ?

Largo hocha la tête.

K_ Et bien cela indique que la main tremblait au moment de l'écriture... Or, Joy écrit nettement ses lettres...
L_ Donc ...
K_ Je pense qu'elle a été droguée.
S_ Quoi ????
L_ Mais pourquoi ?
K_ Ca, il me reste encore à le découvrir ...
L_ Il nous reste aussi à découvrir où elle peut bien être et pourquoi le livre se trouvait-il dans un coffre qui lui appartenait.
S_ Joy ne garderai jamais en sa possession un objet aussi important ! Elle nous en aurait parler vu l'intérêt qu'on porte à ce fichu bouquin !
K_ Et le fait que sa cousine possédait le numéro de compte peut tout à fait prouver que c'est elle qui l'a mis à cet endroit !
L_ Oui mais normalement un compte reste secret ! On ne donne pas son numéro à tout le monde !
S_ Je sais mais Joy était très proche de sa cousine ... c'est ce qu'elle nous a dit en tout cas !
K_ Je vais essayer d'en savoir plus sur ce fameux compte. Je te préviens dès que j'en sais plus.
L_ D'accord. Je vais prendre l'air, j'en ai besoin ...

Le multimilliardaire attrapa sa veste et quitta la pièce. Il prit l'ascenseur et rejoignit sa voiture. Il se dirigea vers l'appartement de Joy ...


Appartement de Joy, 10h00 :

Largo sortit les clés de sa poche et ouvrit la porte. Il entra et la referma derrière lui. Le désordre était encore là. Rien avait changé depuis que Joy avait disparu. Il entreprit alors de remettre la pièce quelque peu en ordre en déplaçant quelques meubles. En rangeant, il ramassa un cadre qui avait été brisé lors de la bagarre. Largo, Simon et Kerensky s'y trouvait. Il ne manquait plus qu'elle. Cette photo l'interpella. Mais que deviendrait l'Intel Unit sans Joy ? Et si elle n'avait pas sa place parmi eux ? Et si elle travaillait au Groupe W seulement pour accomplir une mission orchestré par la Commission ?? Et si ... Largo se chassa immédiatement ces mauvaises idées de la tête ! Non ! Joy n'était pas comme çà ! Mais la connaissait-il finalement ? En réalité, il ne savait pas grand chose d'elle ... Non, pas grand chose ...

Le jeune homme avançait dans l'appartement lorsqu'il s'écarta voyant qu'il allait marcher sur un objet qui traînait sur le sol. Il se baissa alors pour le ramasser. C'était une Cassette vidéo. Il voulu la mettre avec les autres mais au lieu de çà, la mis dans le magnétoscope pour la visionner. Il se fit une petite place sur le canapé, la rembobina et appuya sur "lecture". Il vit alors le visage d'un homme cynique et écouta attentivement ses dires :

"Bonjour Joy. Ca fait longtemps n'est ce pas ? tu te souviens de moi ? je n'en doute pas, je suis très difficile à oublier ........ après ce que je t'ai fait ...... Je suis sincèrement désolé pour ta cousine, mais elle était allée trop loin..... Cette petite merdeuse, avait trop fouiné là où il ne fallait pas....... Et puis maintenant, tu vois à quel point tu aurais dû accepter la proposition que je t'avais faite ........ ce cher Charles aussi était d'accord pour que tu nous rejoignes...... mais une fois de plus tu n'en as fait qu'à ta tête ..... Peut être maintenant vas tu reconsidérer ma proposition...... c'est un simple conseil d'ami si tu ne veux pas que Mr Winch ou Mr Ovronnaz ne subisse le même sort que Cathy . Je suis sur que tu sauras prendre le bonne décision ......."

Largo fut complètement déboussolé par cette découverte. Il ne savait plus quoi faire. Tant de questions sans réponse déboulait dans sa tête ! Qui était cet homme ? Comment connaissait-il Joy ? Encore une relation qu'elle avait eu lorsqu'elle travaillait pour la CIA ? Sûrement comptes tenu de l'évocation du nom de son père … Mais de quelle proposition parlait-il ? Qu'allait-elle faire pour sauver une nouvelle fois sa vie ainsi que celle de son meilleur ami ? Pourquoi ? Pourquoi aucune réponse ne venait à lui ? Plus le temps passe, plus il se sent perdu … Il aimerait tant que cette histoire se termine … Qu'il retrouve enfin l'équipe qu'il possédait auparavant !
Il attrapa son téléphone et composa le numéro du Bunker.

L_ Kerensky ! J'ai trouvé quelque chose chez Joy !!!
K_ Nous aussi on a fait quelques découvertes...
L_ Très bien ! J'arrive ! ......

Largo arriva en trombe dans le bunker : cette histoire prenait une tournure qui lui déplaisait sérieusement, il fallait que ses amis l'éclairent.

L : _"Alors Kerensky, qu'est-ce que tu as de nouveau ?"
K : _"Je sais qui a ouvert ce compte."
L : _"Et alors, vas-y, déballe tout!!!"
K : _"C'est ingénieux et à la fois trés simple. C'est Joy qui a ouvert ce compte, il y a déjà longtemps et à l'intérieur il y avait toutes les informations concernant la mort de Mary Arden, et elle n'est pas entrée dans cette banque depuis au moins un mois et demi, c'est la date de fin de la vidéo surveillance de la banque."

Le visage de largo s'était terni, il avait espéré plus, un indice, un je ne sais quoi qui puisse totalement mettre Joy hors de cause.
K : _"Mais... J'ai mieux. Il y a une semaine, une jeune femme ressemblant étrangement à Joy est venue. Si on fait un zoom, on aperçoit très clairement que la carte d'identité de la jeune femme est celle de Joy, donc un faux"
S : _"Pourquoi un faux ? Ca peut très bien être Joy."

Le russe poussa un soupir et se lança dans les explications.

K : _"Non Simon, ce n'est pas Joy car à l'heure précise où on voit cette jeune femme, Joy était avec moi dans le bunker."
S : _"Ah... Pour faire quoi ?"
Kerensky ne daigna pas répondre et se tourna vers Largo.
L : _"Et cette femme, on sait qui c'est ?"
K : _"Bien sûr Largo, pour qui me prends-tu. Cette jeune femme n'est autre que la cousine de Joy : Cathy..."
L : _"Oh mon Dieu..."
K : _"Et le paquet qu'elle a dans la main...


Pendant ce temps, usine désaffectée, Montréal

Terrassée par la fatigue, la faim et la soif, Joy s'était endormie. Charles Arden la frappa violemment. La jeune femme se réveilla, releva la tête avec un regard meurtrier à l'encontre de son tortionnaire.

C : _ "Tu as changé d'avis ? "
J : _ "Jamais. "

Le vieil homme s'approcha d'elle et lui susurra à l'oreille :

C : _ "Voyons ma chère fille… Ne sois pas si têtue comme l'était ta mère… Ne m'obliges pas à te faire la même chose qu'à elle…

A ce moment là, un souvenir enfoui depuis des années dans le subconscient de l'ex agent de la CIA, refit surface.


La fillette fut réveillée par un bruit de vaisselle en porcelaine qu'on jetait à terre, mélangé à des cris de colère et d'indignation.

M : _ "Mais enfin, tu es complètement fou !!! "
C : _ "Joy sera un agent de la Commission ! Et j'entends bien qu'elle soit la meilleure !! "

L'enfant, apeurée, descendit de son lit, prit son ours en peluche dans ses bras pour se rassurer, et se dirigea en direction de la cuisine, d'où provenaient les éclats de voix, qui devenaient de plus en plus violents.
La petite fille se trouvait maintenant dans l'embrasure de la porte de la cuisine, et observait la scène : sa mère, les yeux remplis de larmes, tentait en vain de convaincre son mari, buté et dur comme un iceberg (désolée pour la métaphore, mais cette image de ce rocher de glace me semblait approprié ! lol).

M : _ " Je t'en empêcherai… Je veux que ma fille ait une vie normale ! Elle n'a pas à être éduquée par n'importe qui ! … et particulièrement par " Ca " ! "
C : _ "Elle a un énorme potentiel, tu veux le gâcher ? "
M : _ "Tout ce que je sais, c'est que TOI, tu vas gâcher sa vie !! Tu te rends comptes de cela ?!? "
C : _ "Mary…Mary… Je vois que tu refuses de comprendre… Les " autres " avaient raison… Tu as décidé de nous mettre des batons dans les roues… "

La fillette de trois ans vit son géniteur sortir son arme de service -un Magnum de calibre 45-et le pointer sur sa femme horrifiée.

C : _ " … Mais cela ne durera pas… Tu nous a fait perdre notre temps… et le tien d'ailleurs… Quelle stupidité de vouloir sauver ta fille de la Commission… Il ne lui feront rien.. "
M, l'interrompant avec véhémence : _ " Et qu'elle devienne comme toi ? Non, pas question !! "

Charles pressa sur la détente. Une détonation se produisit, atteignant Mary en plein cœur.
La jeune femme ne mourut pas sur le coup : jetant un regard surpris sur son mari puis sur sa blessure, elle tenta de parler mais aucun son ne sortit de sa bouche. Tout doucement, elle tomba sur les genoux puis s'affaissa sur le sol. Avant de rendre le dernier soupir, elle aperçut sa fille qui s'était précipitée vers elle, comprenant les évènements qui venaient de se dérouler devant elle.

J : _ "Ma…man !! "

La femme de Charles se mit sur un coude avec peine et sourit à la petite Joy. S'adressant à elle en suffoquant, elle caressa le visage de la fillette.

M : _ "Joy, ma chérie… Il faudra que tu sois forte… Ne te laisse pas faire… Dé… Décide de toi-même de… de ta… ta vie… Ma… Ma puce… Maman t'aimes… "

Lui déposant un dernier baiser sur son front, elle s'éteignit.

J : _ "MAMAN !!! "

L'enfant s'écroula sur le corps inerte de sa mère, sous le regard fixe et glacial de l'homme qui allait changer sa vie.


L'ex agent de la CIA ferma les yeux et se mordit les lèvres. Des larmes coulaient sur son visage. Cet horrible
souvenir qu'elle s'était forcé d'oublier resurgissait et cette blessure d'enfant paraissait loin d'être cicatrisée…


14 heures, Penthouse, New-York

L : _ " … est bien le manuscrit de la Commission Adriatique. "

Acheva le jeune milliardaire en observant l'image de la vidéo surveillance qui défilait.

K : _ "Et ce n'est pas tout : il semblerait que la cousine de notre amie ait déposé une cassette audio avec le paquet. "
S : _ "Il faut la récupérer… Au fait, est-ce que Joy est au courant à propos des informations concernant la mort de sa mère ? "
K : _ "Il me semble d'avoir déjà dit qu'elle n'est pas retournée à la banque depuis un mois et demi… "
S : _ "Oh ça va, hein ! Ca arrive d'oublier ! "
K : _ " …or, c'est à ce moment que Cathy est apparue. Je pense qu'elle les a déposés. Intéressant de voir ce que les capitalistes de ton genre retiennent peu de ce qu'on leur parle ! "

Cette dernière remarque du géant russe lui valut un regard des plus noirs de la part du suisse. Largo secoua la tête et ajouta :

L : _ "Au lieu de vous chamailler comme deux gamins, vous devriez… "

Mais il fut interrompu par la sonnerie d'un téléphone.
Les deux compères se précipitèrent de sortir leur portable (ah les gens qui se jettent dessus, ça me fait bien marrer, et vous ? Mais passons. Lol). L'ex agent du KGB, imperturbable, sortit le sien et décrocha.

K : _ "Oui ?… Tu as trouvé ?… Alors ?… Génial !… Merci. "

La communication n'avait duré que quelques minutes. Kerensky abordait un petit sourire de triomphe. Largo et Simon l'interrogèrent d'un simple mouvement de lèvre. Celui-ci reprit son sérieux habituel et répondit.

K : _ "Vous vous souvenez des dossiers piratés que Joy nous parlait ? …"

Les deux amis hochèrent la tête.

K : _ "…Il s'agit de ceux de Joy et de sa cousine… "


15 heures, usine désaffectée, Montréal

C : _ "Joy, je te le demande pour la dernière fois. Veux-tu être des nôtres ? "
J : _ "Tu peux toujours courir. "
C : _ "OK… Je vois ce qu'il me reste à faire… "
A ces mots, l'agent de la Commission sortit son arme et visa sa progéniture. Il s'apprêtait à presser sur la détente, lorsque Hans apparut.
H : _ "Arrêtes ! Elle doit être vivante à tout prix ! "
C : _ "Apparemment, elle n'y tient pas. Moi non plus d'ailleurs, nous perdons du temps avec elle. "
H : _ "Ah Joy… "

Fit-il en s'approchant de la jeune femme, avec un sourire mauvais aux lèvres.

H : _ "…Ce n'est pas bien… Tu sais que si tu ne nous aide pas, M.Winch aura…comment dire… un malencontreux accident. Tu ne voudrais pas qu'il lui arrive malheur, n'est-ce pas ? "

L'ex agent de la CIA, voyant la situation se corser, poussa un soupir en signe de résignation, fixa ses deux gardiens et déclara :

J : _ "D'accord… Que dois-je accomplir ? "
C : _ " Bravo. Tu as pris la bonne décision. "
J, l'interrompant : _ "C'est pour lui… Pour sa vie… Alors ? "
H : _ "C'est fou ce que l'on est capable de faire pour la personne que l'on aime… On peut sauver, tuer… "
En disant cela, Hans Schurman posa un instant ses yeux sur la garde du corps de Winch. Il paraissait troublé, mais il se reprit très vite.

H : _ "…Récupère le manuscrit. "
J : _Très bien. et où est-il ?
H : _Au Groupe W...


Le lendemain, appartement de Largo, 01h27 :

Largo avait enfin réussit à trouver le sommeil. Il ne dormait plus beaucoup depuis le début de cette histoire et la fatigue commençait à se faire ressentir. Il faisait de plus en plus de cauchemars et c'est ce qui arriva une nouvelle fois cette nuit là. Le jeune homme se réveilla une fois de plus en sursaut. Il était là, assit au milieu de son lit quand il leva soudainement la tête, sentant une présence. Son pressentiment se releva être vrai puisqu'une silhouette se trouvait en face de lui. Il la reconnu immédiatement par l'odeur qu'elle dégageait.

L_ Joy ?

Il alluma alors la lumière pour voir un peu plus clair. La jeune femme se tenait bien devant lui, immobile. Son visage, triste, fatigué, avec de nombreuses blessures interpella violemment Largo. Il se leva alors et s'apprêtait à la serrer fort dans ses bras lorsqu'il aperçu une arme dans sa main. A bout de force, la garde du corps, la lâcha et celle-ci tomba sur le sol. Cette scène ressemblait tant au rêve qu'avait fait le milliardaire ! il regarda alors Joy qui n'avait jusque là ni bouger ni parler.

L_ J'ai eu si peur Joy ! Si peur ...

Il la prit immédiatement dans ses bras et commença à l'embrasser tendrement.

J_ Largo ...

Ils échangèrent alors un long regard. Une larme coula alors sur la joue de la jeune femme.

L_ Tout est fini Joy, tout est fini.
J_ Non ! Au contraire, tout commence ...

Le milliardaire ne fit pas attention à sa remarque sur l'instant. Il la souleva et lui donna un bon bain chaud qui lui fit un plus grand bien. Elle s'endormit plus tard dans ses bras ...
Le lendemain matin, Joy se réveilla après une longue nuit de sommeil. Elle avait essayé de récupérer au maximum les heures qu'elle avait perdue auparavant et se sentait déjà un peu mieux. Elle rejoignit alors Largo qui prenait son petit déjeuner.

L_ Bien dormit ?
J_ Très bien oui ... au fait Largo ... merci pour hier soir. Je sais que tu as du apprendre d'horribles choses sur moi et ...

Mais le milliardaire la coupa avant qu'elle ne puisse terminer sa phrase.

L_ tu n'as aucune explication à me fournir !

Il vit alors une grande coupure sur le bras de Joy.

L_ Qui est ce qui t'a fait çà ? C'est ton père ?
J_ Ecoutes Largo ! Je te promets qu'un jour où l'autre je te dirai tout mais laisses moi le temps d'y voir un peu plus clair.
J_….. Maintenant, laisse moi seule s'il te plaît….. Puis voyant le regard interrogateur de largo elle continua ….. J'ai besoin de réfléchir…….
L_ si tu veux je suis dans le bunker si tu as besoin de moi……
J_ merci Largo……

Celui ci lui fit un petit sourire, et s'éclipsa, laissant la garde du corps seule avec ses noires pensée….
Elle regarda autour d'elle, elle semblait redécouvrir l'appartement… non, elle le découvrait pour la première fois en temps qu'intruse…..
C'est le cœur serré qu'elle alla jusqu'à la terrasse… chaque fois qu'elle s'y rendait elle se sentait apaisée… elle surplombait la ville, peu être une sensation de toiser le monde du haut de cette tour de verre…. Mais là rien n'y faisait, elle avait le cœur bien trop las pour que cette futile sensation ne la calme….. Elle regrettait. Vraiment. Mais elle était arrivée à un point de non retour, il fallait qu'elle continue.
Elle n'avait qu'une seule chance de le sauver.
Elle n'avait qu'une seule chose à faire.
Son cœur pouvait lui crier le contraire elle n'en ferait rien. Elle faisait désormais partie de la commission… de ses ennemis. Elle survivrait, de cela elle en était sur, mais est-ce qu'elle vivrait ?
Elle se repris elle n'avait plus à se poser ces questions, il fallait qu'elle finisse le sale boulot.
Elle retourna dans l'appartement, face à la dure réalité qui l'attendait. Elle laissa vagabonder son regard qui s'arrêta sur le bureau de son patron. Le manuscrit était bien là, devant elle, à porté de mains. La jeune femme allait s'en saisir quand elle remarqua que le livre était ouvert à une page bien précise… A la page de SA signature. Alors comme ça Largo savait. Il savait et pourtant il n'avaient rien dit. De la pitié ? ou avaient-ils monté un plan pour remonter jusqu'à la commission en se servant d'elle ? Il s'était bien joué d'elle. Ses douces paroles et ses gestes tendres, n'étaient qu'un simple moyen de l'amadouer…
Si seulement il s'était contenté de se servir d'elle, non, il avait fallu qu'il joue avec ses sentiment !!!!!!
Une incontrôlable rage grandissait elle. D'un geste rageur, elle ferma le livre et se dirigea vers la porte avec le vieux manuscrit.
Mais c'est au moment de franchir la porte qu'elle se retrouva devant l'imperturbable géant russe, qui la dévisageait. Pourtant Joy n'hésita pas à lui donner un magistral coup de pied dans le bas ventre ce qui força Georgi à se baisser, mais la jeune femme n'avait pas fini… a quoi bon avoir de la pitié pour des gens qui vous ont trahis ? Elle acheva le travail en lui assenant un autre coup de pied dans la tête qui le fit sombrer dans l'inconscience.
Le passage était dégagé, est elle sortit aussi discrètement de l'immeuble qu'elle y était entrée…


Planque de Charles Arden, 12 heures

C_ Je n'aurais pas cru que tu mette tant de cœur à l'ouvrage ma fille…… Bon retour à la maison……

La jeune femme ne répondit pas. Elle se contenta simplement de lui jeter un de ses regards les plus noirs dont elle seule a le secret et alla s'asseoir dans un coin, où elle fut bientôt rejointe par Hans, qui l'observait avec un sourire mauvais.

H : _Comment, s'est déroulée cette chasse ?
J : _Va te faire foutre.
H : _Ne te reposes pas trop. Une autre mission t'attend.
J : _Puis-je savoir laquelle ?
H : _Tu le sauras bien assez tôt..


Au même moment, siège du Groupe W, New-York

L : _Bon sang, mais qu'est-ce qu'il fabrique ?

Dans le bunker, Largo s'impatientait : quelques minutes plus tôt, il avait envoyé son expert informatique chercher le fameux livre de la Commission Adriatique. En effet, après maintes discussions, les trois compères avaient finalement décidé d'envoyer le manuscrit au père Maurice afin que celui-ci puisse décoder les noms des membres et peut-être découvrir quelque autre secret dissimulé dans le volume. Le Russe n'était toujours pas revenu.
Simon, quant-à lui, tentait désespérément de localiser Joy, ignorant que son meilleur ami avait vu sa garde du corps la nuit précédente. N'y tenant plus, le jeune milliardaire sortit de la pièce, laissant son compagnon plongé dans ses recherches. Arrivé devant le Penthouse, il remarqua un corps allongé sur le sol. Kerensky ! Pourvu qu'il ne soit pas… Se précipitant vers Georgi, Largo porta ses doigts sur la carotide de l'ex agent du KGB et soupira de soulagement lorsqu'il vit que celui-ci était juste assommé.

L : _Kerensky… Kerensky…

Lui parla t-il en lui donnant de légères claques sur les joues.

L : _… ça va ?
K : _Ouai… Outch !!

Répondit-il, en se tordant de douleur alors que son ami l'aidait à se relever.

L : _Que s'est-il passé ? Qui t'as frappé ?
K : Tu ne vas pas me croire.
L : _Essais toujours…
K : _Tu es sûr ?
L : _Absolument.
K : _C'est Joy.
L : _Quoi ?
K : _J'étais certain que cela t'allais te contrarier. Je suis désolé.
L : _Mais comment à t-elle pu… Pourquoi ?
K : _Sans doute pour le manuscrit. Avant qu'elle ne m'assomme, j'ai nettement vu le bouquin qu'elle tenait dans ses main… C'est qu'elle cogne dur !
L : _Non… Ce n'est pas possible… Ce n'est pas son genre… Jamais elle ne nous aurait trahie…
K : _Je sais… Calme-toi…Quelqu'un l'a obligée d'accomplir cet acte.
L : _La Commission ?
K : _Exact.
L : _Et sa cousine, que vient-elle faire dans cette histoire ?
K : _Probablement faisait-elle partie de la Commission Adriatique, mais nous ne le saurons jamais…
L : _Sauf si on arrive à retrouver Joy et arrêter son père et ce Hans…

Un petit silence s'installa entre les eux hommes. Une quantité d'éléments leur manquaient et il fallait résoudre cette affaire rapidement.

L : _Gerorgi ?
K : _Ouai ?
L : _Faut que je t'avoue quelque chose…
K : _Je t'écoute.
L : _Voilà…Joy se trouvait ici la nuit dernière…
K : Pardon ??

A présent, Kerensky observait son patron qui s'était tu un instant pour voir la réaction de son subordonné. Mais le Russe se reprit très vite et rétorqua :

K : _Comment se portait-elle ?
L : _Elle semblait exténuée, c'est du moins l'impression que j'ai eue en la voyant. Elle avait des coupures et une grande entaille sur un de ses bras.
K : _C'est une des tortures préférées des capitalistes de faire des cicatrices sur le corps humain. Et physiquement, comment était-elle ?
L : _Elle semblait avoir été privée de nourriture.
K : Ca ne m'étonne pas.
L : _Bon sang, j'aurai dû me méfier d'avantage, elle n'était présente que pour ce volume de malheur !
K : _Au lieu de t'apitoyer sur ton sort, je te propose qu'on aille voir Simon.

Largo acquiesça puis rajouta :

L : _Au fait, pas un mot à Simon sur ce que je t'ai raconté.
K : _Voyons, comme si j'allais le crier sur tout les toits ! Tu me peine là !

Le multimilliardaire sourit à cette remarque. Les deux complices descendirent en direction du bunker.


Usine désaffectée, Montréal, 13 heures

L'ex agent de la CIA réfléchissait encore aux dernières paroles de l'agent de la Commission Adriatique. Que pouvaient-elles donc signifier ?
Joy commençait à éprouver un certain malaise ; non, plutôt une angoisse qui grandissait en elle : son rythme cardiaque devenait de plus en plus rapide et sa respiration de plus en plus difficile au fur et à mesure que le temps s'écoulait. Elle sentait en son for intérieur qu'on allait lui demander de réaliser une chose impossible. "Et s'ils me chargeaient d'assassiner Largo ?" ; cette question lui revenait sans cesse à l'esprit. "En serai-je capable ?". NON ! Même s'il avait trahi la jeune femme en lui cachant la vérité sur sa découverte à propos d'elle, il devait vivre. En devenant président de la multinationale, le jeune homme avait amélioré la vie au sein de l'entreprise, puisqu'il avait apporté une dimension humaine au Groupe et prouvé que le profit ne pouvait pas être le seul objectif dans ce monde.
Perdue dans ses pensées, elle ne vit pas son père qui se tenait devant elle. D'une voix sourde, il annonça :

C : _Il est l'heure.

Elle leva les yeux vers son géniteur, et répondit du même ton :

J : _Puis -je savoir de quoi il s'agit ?
C : _De dire adieu à M. Winch.

Joy blêmit. Ses craintes se révélèrent exactes et ces simples mots lui furent l'effet d'une bombe. Charles lui tendit un revolver-son magnum- que la jeune femme reconnu comme celui qui avait servi à tuer sa mère. Elle détourna son regard de l'arme, mais le prit machinalement, par réflexe.

J : _Pourquoi ?
C : _Les plans ont changés. Puisque toutes nos tentatives pour évincer ce fils à papa du Groupe W ont échouées, nous allons employer les grands moyens.
J : _Tu es ignobles, tu…
C, l'interrompant : _Je t'ai DEJA dit de ne pas faire de sentiment !! Il est notre ennemi ! TON ennemi maintenant ! Et tu dois l'éliminer !
J : _Te souviens-tu pourquoi j'ai ramené votre satané bouquin ? Pour le sauver ! Et tu m'ordonne de le… NON ! Je REFUSE !!!
C :_Tu refuse ?
J : Absolument… D'ailleurs, tu vas me laisser partir ! Je ne ferai jamais partie de la Commission ! Ce n'est pas parce que tu m'as "inscrite" de force il y a 10 ans, que je vais vous obéir au doigt et à l'œil comme un gentil toutou !

Elle le tenait en joue. Son doigt était crispé sur la détente. Charles avait les mains levés et s'approchait d'elle

J : _Ne bouge pas ! Je n'hésiterai pas à tirer !
C : _C'est ce que me disais te cousine avant qu'elle ne s'échappe et qu'on ne la tue !
J : _Pourquoi l'a -tu…
C : _Non ! Ne me mets pas dans ce coup
J : _Oh que si, je vais me gêner. Alors, j'attends une réponse.
C : _Elle avait découvert l'existence du manuscrit et voulait le révéler au grand jour. Elle avait réussi à s'infiltrer parmi nous. Que les journalistes brûlent tous en enfer !!
J : _Que vous crevez tous !

Elle reculait. Hans, ayant assisté à la scène, s'approcha doucement derrière elle et lui asséna un coup de crosse de revolver sur la nuque. La jeune femme s'affaissa aux pieds des deux agents.

C : _Je t'avais prévenu que cela ne savait à rien de la garder en vie. Elle préfère se sacrifier pour sauver son cher milliardaire. Que cela ne tienne ! Emmène-la au "frigo". Rejoint-moi quand tu en aura fin avec elle. Pendant, ce temps, je contacte M. Winch.

Hans souleva le corps inerte de Joy et partit. Pendant ce temps, Charles Arden sortit son téléphone portable, composa un numéro et attendit…


Au même moment, siège du Groupe W, New-York

Quand Largo et Kerensky pénétrèrent dans le bunker, Simon était toujours attelé à la tâche.

L : _Alors ?
S : _Alors, rien du tout !

TILT TILT TIIIIIIIIILT !!!!!!!!!!!

Les trois hommes s'observèrent, perplexes. Largo se précipitait sur le téléphone quand Kerensky le retint par le bras.

K : _Attends !
L : _C'est peut-être Joy.
K : _Mais tu n'en est pas certain.
S : _C'est elle. Il n'y a que nous quatre qui connaissons ce numéro.
K : _Je ne suis pas très sûr de ton intuition.
L : _On verra bien.

Le jeune homme décrocha sous le sourire vainqueur du Suisse et la mine désappointée du Russe.

L :_Largo Winch.
C : _M. Winch. Heureux de vous avoir de nouveau.
L : _Que me voulez-vous Charles ?
C : _Une petite surprise vous attend à l'usine Jean-Charles Bonnenfant. Je suis sûr que vous serez ravi de la revoir…
L : _Joy… Que lui avez-vous fait ? Et où se situe votre usine ?
C : Mais je ne vais pas tout vous révéler… Le jeu serai beaucoup moins intéressant…
Je peux seulement vous indiquer qu'il vous reste environ huit heures avant quelle ne nous quitte définitivement…
L : _Vous n'êtes qu'une pourriture !
C : _Une dernière petite précision : venez seul…
L : _Si vous…

Mais la communication s'interrompit brutalement, laissant place à un grand et effrayant silence dans la pièce. Tous n'en revenaient pas de ce qu'ils venaient d'entendre.

L : _Je vais demander qu'on aille préparer un jet.
S : _On vient avec toi.
L : _Tu as entendu ce qu'il a dit ? Que je devais me rendre seul là-bas !
S : _Et te laisser t'amuser sans nous ? Tu rêves !!!!!
K : _Sans compter le fait que s'il t'arrive quelque malheur, je serais obligé de manger à la soupe populaire !

Cette remarque valut un sourire de la part de Largo, qui s'avoua vaincu.

L : _D'accord, on y va !

Une heure plus tard, ils s'envolèrent. Durant la première demi-heure de vol, les trois compères consultèrent le plan de Montréal, qu'avait répertorié Kerensky dans son ordinateur portable.

S : _Où se trouve donc cette fameuse usine ?
K : _Comment se nomme t-elle déjà ?
L : _Jean-Charles Bonnenfant.
K : _Voilà… Alors, elle se situe entre la rue Lucy Maud Montgomery et la rue Mont Royal, à proximité du port.
L : _Et dans quoi est-elle spécialisée ?
K : _Dis plutôt "était"… Dans les surgelés.
S : _Tu veux rire, là bien sûr !
K : _Ai-je l'air de plaisanter ?
L : _Georgi, il y a deux petites minutes, tu as parlé de "était". Qu'est-il arrivé à cette usine ?
K : _Elle à été fermée définitivement il y a une dizaine d'années…
S : _Pourquoi ?
K : _Officiellement, plusieurs directeurs ont été soupçonnés de fraude fiscales…
S : _Il y a eu beaucoup de directeurs ?
K : _Quatre au total. Par pitié Simon, cesse de m'interrompre !
S : _Pardon.
K : _Mais officieusement, elle à été rachetée par un groupe très important.
L : _Encore la Commission ?
K : _Ca se pourrait…

Le reste du voyage se déroula assez calmement. Le cœur serré, le jeune milliardaire se remit à penser à Joy. Des larmes se mirent à perler et à couler le long de son visage, ce qui n'échappa aux regards attentifs de ses deux compagnons.

S : _Eh Largo mon pote, tu es sûr que ça va aller ?
K, ironique : _A ton avis, tout va dans le meilleur des mondes !
S : _…
K : _Tout va s'arranger… Tu va voir.

Le multimilliardaire sourit l'espace d'un instant, et s'endormit.


Usine désaffectée, Montréal

La jeune femme ouvrit les yeux et ressentit une violente douleur derrière la nuque. Elle voulut se relever mais un léger malaise la fit chanceler et elle tomba à terre. Elle consulta sa montre, ayant perdu le fil du temps depuis son altercation avec son père. 19 heures. Six heures s'étaient écoulées ; elle ne se souvenait que du sourire que son père avait exprimé, juste avant qu'elle ne sombre dans l'inconscience…
Elle grelottait. Elle regarda autour d'elle : elle se trouvait dans une pièce minuscule dont les murs tapissés d'une couleur blanchâtres et quelques caisses en bois faisaient office de décoration. Joy se redressa, s'approcha d'un des cageots, où elle lut "carottes…" et émit un petit rire.

J : _Au moins, je ne mourrai pas de faim.

Mais son sourire se figea quand elle vit le mot "surgelé"

J : _Ils m'ont enfermée dans une chambre froide, génial !

Elle fulminait et se mit en quête de trouver un moyen pour sortir de ce frigo, car le froid l'enveloppait et elle sentait la fatigue l'envahir.
Sur la paroi, elle aperçut un thermomètre. Il faisait -10° C et la température allait encore chuter de plusieurs degrés en peu de temps…


Usine désaffectée, deux heures plus tard, Montréal

Largo, Simon et Georgi arrivèrent enfin devant la bâtisse.

L : _Merci Simon ! La prochaine fois, tu conduiras et JE prendrai le plan !
S : _Mais..

K : _Mais oui, mais oui, ce n'est jamais de ta faute, c'est bien connu !!
S : _Tu me lâche ?
L : _Vous arrêtez de vous chamailler ? Quand allez-vous donc vous comporter comme des adultes responsables ?

Personne n'eut le temps de répondre : en effet, ils furent interrompus par des coups de feu… La vitre arrière de la voiture éclata en mille morceaux. Les trois amis sortirent rapidement du véhicule et trouvèrent abri de l'autre côté. La BMW faisait office de rempart entre les balles et eux. Celles-ci étaient de plus en plus nombreuses et l'Intel Unit devait maintenant faire face à une rafale de projectiles provenant d'une mitraillette.

S : _Attend ! Ils sont combien là-dedans ????
K : _Je vais te dire ça tout de suite…

Le Russe sortit son ordinateur et arriva à repérer la chaleur dégagée des corps à l'intérieur d'un bâtiment.

K : _Ils sont… Deux !

Simon s'arrêta alors de tirer et le fixa, surpris.

S : _Deux ??? Je ne vais quand même pas me faire avoir par deux machins qui s'amusent avec leur joujou !!!

Il recommença à tirer et atteignit Hans qui fit une chute de plusieurs mètres.

S : _Si je comprends bien, il ne reste plus que le vieux ?
K : _C'est bien Simon ! Tu calcules vite !!!
L : _Et Joy ? Tu as une trace de Joy ?
K : _Je crois qu'il y a quelque chose… Attend… Oui là ! J'ai une personne… Par contre…
L : _Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ?
K : _Elle est dans une salle réfrigérante ! J'espère pour elle qu'ils ont coupé l'électricité parce que sinon, elle risque vite de se retrouver congelée !
L : _Il faut que j'y aille !! Je ne peux pas la laisser !!!

Simon et Kerensky faisaient diversion pendant que le milliardaire s'engouffrait dans la vieille bâtisse. Guidé par une oreillette fournie par le Russe, il longeait les longs et interminables couloirs qui le mèneraient à sa garde du corps. Après quelques minutes et une course effrénés, il arriva devant une pièce où se ralliaient une vingtaine de portes. Toutes donnaient sur des chambres froides différentes. Malheureusement, la communication avait été coupée et Largo se retrouvait seul. Il ne perdit pas de temps et ouvrit les portes une par une en regardant à l'intérieur. Au bout de la onzième, il trouva Joy, frigorifiée. Il lui donna sa veste pour la réchauffer et s'empressa de la sortir. IL tomba face à face avec Charles Arden. Celui-ci pointait son arme sur les deux amis et tenait le manuscrit dans l'autre main. Joy reprenait peu à peu ses esprits.

C : _Vous faites le moindre pas et je vous abats. Je n'hésiterai pas, croyez-moi !
L : _Très bien… Que voulez-vous ?
C : _Joy. Elle a une mission à remplir et je ne la laisserai pas !
L : _Il est hors de question qu'elle reste avec vous !!! Regardez dans quel état vous l'avez mise ! Aucun père ne pourrait faire cela ! Vous êtes vraiment ignoble ! Elle ne subira pas tout cela une seconde fois ou avant vous devrez me tirer une balle dans la tête !

Le vieil homme visa immédiatement son revolver sur lui et l'observa avec des yeux noirs. Joy qui se retenait grâce à l'épaule de Largo, se redressa et affronta son père du regard. Elle avança de quelques pas vers lui et ne faisait plus attention à l'arme, toujours menaçante. Elle donna une gifle à son géniteur pour le résonner et lui dit :

J : _J'ai choisi mon camp ! Ne refais plus jamais surface dans ma vie sinon la prochaine fois je jure de te tuer pour de bon.

Elle attrapa la main de son compagnon et se dirigea vers la sortie, grelottante. Au milieu du chemin, Largo tourna la tête mais Charles était parti et n'avait pas fait face à sa fille. Le jeune homme chercha du regard le livre regroupant les noms de tous les membres de la Commission mais celui-ci avait disparu aussi vite que son propriétaire.


Quinze jours plus tard

Joy avait repris des couleurs et les nombreux hématomes étaient maintenant de mauvais souvenirs. Seuls, dans sa mémoire restaient gravés les quelques jours qu'elle avait subis. Elle était de nouveau dans son appartement et s'y sentait bien, en sécurité.


Penthouse, 11h05

La jeune femme frappa à la porte mais personne ne répondit. Largo devait être en réunion. Elle ne voulait pas le croiser et avait donc bien choisit son heure. Elle s'approcha du bureau et regarda pendant quelques minutes une photo sur laquelle était réunie l'Intel Unit, puis déposa une lette sur le meuble ; une lettre de démission.
Les larmes affluaient mais inconsciemment, elle refoulait cette vague d'affliction. Plus tard, peut-être, quand elle sera chez elle, seule, elle sentira l'acuité d'une douleur ancrée au plus profond d'elle-même. Un puits sans fond d'amertume et de regrets. Elle vivra en ermite, coupée du monde et de ses plaies, de sa violence et de ses joies. Cela n'avait pas d'importance. Plus rien n'en avait. Même plus elle.

Le geste est fatal, simple, et douloureux : elle tourne les talons et part. Elle ne sait où, elle sait que ce sera loin, loin d'eux, loin de lui. C'est fini, comme un mirage elle disparaît, s'efface, gomme sa présence. Du bout des lèvres, dans un murmure, elle susurre : "Adieu".

La porte se ferme comme un mur la séparant de tout ce à quoi elle aspire. C'est froid, c'est réfléchi, c'est un au revoir.


Quelques heures plus tard

Le poing fermé de rage, les veines apparentes, la mâchoire crispée. Les yeux humides. Un regret, elle avait écrit qu'elle regrettait ! Une décision mûrement réfléchie ! Elle était partie sans se soucier du coup de poignard qu'elle venait de lui donner.

Nul ne choisit son destin. Lui allait forcer le sien. Ce pas en avant, ce bras tendu, cette marque de tendresse, il n'avait jamais eu le cran de la faire. La timidité. Non. Il avait goûté à tous les plaisirs de la vie sans jamais en n'avoir aimé aucun. Le cœur vagabond, dicté par le plus grand vice de l'homme mais aussi sa plus grande source de bonheur : le sexe. La volonté de tout voir, de tout découvrir. Il était allé vite, trop vite. Il l'avait perdue. Son étoile, elle avait brillé intensément, puis consumée, elle s'était retirée.


"Les choses qui vous échappent ont plus d'importance que les choses qu'on possède.

Un amour insatisfait a plus d'importance qu'un amour pleinement consommé."

Somerset Maugham


Ceci, Largo le ressentait de tout son être, il en tremblait.

Les pas furent rapides, la distance vite parcourue. Aucune réflexion n'avait été nécessaire, il avait suivi les pas du coeur. Deux coups secs contre une porte, seule barrière le séparant d'elle. La réponse ne venant pas, il entra.

L : _Comment as-tu osé me faire ça ?!!!

Gronda t-il. Le regard sévère, l'expression hargneuse, elle répondit d'un ton monocorde :

J : _Comment j'ai osé te faire quoi !!!
L : _Ne joue pas l'innocente, tu es une piètre comédienne !!!!
J : _Largo arrête de hurler et explique toi !!
L : _Que j'arrête de hurler !!!! Et cela, ça ne te dis rien ??!!…

Accompagnant le geste à la parole, il lui mit sa lettre de démission sous le nez.

L : _…Tu n'as même pas le courage de me le dire en face !!! Tu n'assumes pas tes actes Joy !!!!
J : _Tu es lamentable Largo !! Tu ne crois pas que c'est déjà assez difficile comme ça, sans que tu en rajoute !!!
L : _Tu ne m'as donné aucune raison valable pour que je te laisse partir !!! Tu es à moi !!!
J : _Largo !!!! Comment peux-tu avoir la prétention de dire cela ??? Je ne suis à personne et certainement pas à toi !!!!
L : _Si, tu es à moi !!! Tu es ma femme !!
J : _Ta quoi !!??!! Ne me compare plus jamais à l'une de tes écervelées de conquêtes !!!
L : _Tu n'es certainement pas une conquête !!! Et ose me dire que tu n'en a jamais eu envie !!!
J : _DEHORS !!! Sors d'ici Largo ou je t'y force !!!
L : _Tu ne réponds pas à ma question !!!…

Dit-il tout en se rapprochant d'elle.

L : _…Tu esquives, encore et toujours !!! A croire que c'est devenu ta spécialité !!!

Plus il se rapprochait, plus elle reculait. Elle était prise au piège, le mur derrière elle lui empêchait tout mouvement de fuite. Le ton s'adoucissait quelque peu, mais l'animosité était toujours aussi présente. Collée contre la cloison, elle le regardait avancer vers elle, si bien qu'ils étaient maintenant très proches. Pour préserver sa dignité, elle le repoussa en posant vivement ses deux mains sur sa poitrine. Grave erreur ; plus rapide qu'elle, il saisit ses deux poignées et colla son corps au sien.

L : _Dis-moi que tu n'en a jamais eu envie Joy.

Lui murmura t-il. La pression de son corps sur le sien était si forte qu'elle pouvait sentir le désir de Largo cloître entre ses jambes, malgré la barrière de vêtements.

J : _Ce n'est pas ça Largo, c'est bien plus compliqué…

Laissa t-elle échapper dans un murmure.

L : _Qu'est-ce qui est compliqué ?
J : _Tout, et toi plus particulièrement.
L : _Au contraire Joy, ce n'est pas plus simple que cela.

Il ne quittait pas son regard, il s'approchait doucement. Le contact de ses lèvres sur les siennes était doux, sucré. Tout en cherchant l'entrée de sa bouche, il la couvrait de baisers furtifs, avant qu'elle ne laisse vagabonder la langue de Largo contre la sienne. Lentement, il lâcha ses poignées pour passer langoureusement ses mains le long de son corps. Elle voulut émettre un mouvement de recul à son contact mais la cloison la stoppa, laissant Largo la caresser à sa guise.
Elle gémissait doucement sous ses effleurements, ses violences, et ses baisers. Mais elle décolla ses lèvres des siennes et lui souffla une dernière fois.

J : _Largo, on ne peut pas.
L : _Joy, arrête, je t'en prie. J'ai envie de toi tout autant que tu as envie de moi… Laisse-toi aller… Tu ne peux pas tout contrôler, et tes émotions en font partie.

Son regard s'embruma et elle ferma les yeux pour contrôler la vague de larmes qui l'envahissait.
Sa mère le lui avait dit pourtant. Comme une voix venue d'outre-tombe, elle se remémora les paroles de celle qu'elle avait tant aimée : "Ma petite Joy, surtout rappelle toi bien que le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas. Tu verras plus tard. Fais ce que ton cœur te dicte. Tu seras quelques fois déçue, mais tu jouiras de la vie."
Silencieusement, elle murmura un inaudible :

J : _Merci maman

Elle rouvrit les yeux et sous le regard gourmant de Largo, elle délivra les premiers boutons de sa chemise avant de goûter au plaisir suave et sucré.


FIN