Un frère (suite de résurrection)

 

Auteurs : bizoulette@wanadoo.fr ; jelly2@mac.com ; zara_lw@hotmail.com ; audrey-gerlach@wanadoo.fr
Disclaimer : les personnages ne nous appartiennent pas…
Type : romance L/J, crossover entre Largo Winch et New York 911

***

Zone de transit, aéroport de Montréal
(le 15 Décembre)

L : Ne me quittes pas Joy… Reste avec moi, sanglotait le jeune homme alors que la police de l'aéroport arrivait.
S : Les flics sont là, Largo. Je vais leur demander d'appeler une ambulance.
L : D'accord… murmura-t-il.
S : Messieurs, je m'appelle Simon Ovronnaz responsable de la sécurité du groupe W. Nous sommes tombés dans un guet-apens. La garde du corps de Largo Winch a été blessé.
Flic 1 : J'appelle une ambulance.
Flic 2 : OK, je m'occupe de leur déposition.

Le policier n° 2 interrogea Simon sur les circonstances exactes de ce désastre car il y avait plusieurs corps sans vie allongés sur le sol. L'agent n° 1 apporta une couverture pour préserver la jeune femme du froid qui régnait dans le hangar. Largo tenait la main de Joy, son regard était emplit de larmes qui coulaient le long de son visage. L'ambulance arriva environ 10 min après l'appel de la police, deux hommes en sortirent précipitamment

Ambulancier 1 : On a fait aussi vite qu'on pouvait. Le central a reçu un appel pour une femme blessée par balle. Dans quel état est-elle ?
Flic 1 : Ces personnes sont tombées dans une embuscade. La jeune femme qui s'occupe de la garde rapprochée de M. Winch a été blessée visiblement à l'épaule et peut-être ailleurs. Elle est inconsciente depuis une trentaine de minutes.
Ambulancier 2 : T.A. à 9, pouls faible. Il faut l'emmener d'urgence à l'hôpital le plus proche. On va la perdre si on attend trop.
Ambulancier 1 : A 3, on la met sur le brancard. 1, 2, 3… dépêchons-nous. Quelqu'un veut nous accompagner ? dit-il en se tournant vers nos deux amis.
L : Oui, moi. Simon, préviens Sullivan et Kerensky et rejoins-moi à l'hôpital.
S : Ça marche, mon pote.

Le jeune homme au regard bleu azur monta dans l'ambulance qui démarra en trombe, toutes sirènes hurlantes. Heureusement la circulation était fluide, ils ne mirent que 15 min pour arriver aux urgences. La jeune femme était toujours inconsciente, son teint devenait de plus en plus pâle.

Hôpital St Mary de Montréal, 17 h

Cela faisait plus de 4 heures que l'équipe médicale avait pris en charge la jeune femme. Le milliardaire tournait comme un lion en cage dans la salle d'attente se remémorant les dernières paroles de son amie. Le Suisse fit son apparition et essaya de calmer son ami.

S : Eh ! Largo, arrêtes de t'angoisser. Elle va s'en remettre, elle en a vu d'autres.
L : Je sais mais j'ai comme un mauvais pressentiment. Je n'arrête pas de penser à ce qu'elle a essayé de me dire. Sans elle, ma vie est fichue…
S : Ne dis pas ça. Sullivan est au courant, je lui ai tout raconté ; Quant à Kerensky, il a donné sa démission à cause de notre manque de confiance en lui.
L : Essaye de le retrouver. On a besoin de lui. Tiens voilà le docteur…
Dr : Je suis le docteur Carter, c'est moi qui me suis chargé de Mlle Arden. Suivez-moi, nous allons en discuter dans un coin plus tranquille.
L : Si vous voulez. Comment va Joy ? demanda-t-il de manière hésitante en entrant dans la petite pièce.
Dr : Votre amie a été diversement atteinte. Sa blessure à l'épaule est sans gravité. Malheureusement, elle a reçu une balle prés de la moelle épinière. Celle-ci entraînera de graves lésions des fonctions motrices sauf miracle. Lors de sa chute, Mlle Arden a violemment percutée le sol entraînant un grave traumatisme crânien. Sinon elle a aussi quelques côtes fêlées et cassées.
S : D'accord mais elle va s'en remettre ?
Dr : Je ne vous cacherais pas que son état est très sérieux. Elle n'a toujours pas repris connaissance. Dans l'immédiat, vous ne pourrez la voir que 10 min chacun à tour de rôle. Je pense que nous allons être dans l'obligation de lui faire une transfusion sanguine mais comme Mlle Arden est du groupe Bh. Je vais voir si je peux trouver un donneur de sang compatible avec votre amie car le sien est extrêmement rare et j'ai bien peur que l'on ait une chance sur deux de trouver une personne qui s'en rapproche. Il est possible qu'un don puisse nous aider à voir comment son corps réagit.
L : Pouvons nous la voir ?
Dr : Oui mais vous ne restez qu'un petit moment. Venez, je vous conduis. Vous pouvez aussi rester derrière la vitre.
S : Merci beaucoup.

Le médecin les emmena au service des soins intensifs où Joy avait été conduite. Elle était allongée sur un lit, elle paraissait si fragile. Ses amis n'étaient pas habitués à la voir ainsi. Simon en avait les larmes aux yeux tandis que son ami était perdu dans ses pensées. Après être restés plus de 2 heures à attendre un improbable réveil de leur amie, les deux hommes se rendirent dans un hôtel de la ville.

Hôtel des Sources, 21 h environ

S : Largo ? As-tu rappelé Sullivan ?
L : Ah non ! J'ai complètement oublié. Il décrocha le combiné et composa le numéro de son bras droit. John ? C'est Largo... Je ne rentre pas tout de suite... Joy est aux soins intensifs, le médecin ne peut pas se prononcer pour l'instant… Je vous laisse vous occuper du groupe pendant mon absence... Je vous tiens au courant. Au revoir, John. Et il raccrocha.
S : Qu'est-ce qu'il t'a dit ?
L : Rien de particulier. Je vais appeler Diana. Peux-tu aller nous chercher de quoi boire ? Du lait de préférence.
S : No problemo.

15 min plus tard, le Suisse revint avec des sandwichs et du lait. Le beau milliardaire n'avait pas réussit à joindre Diana. Ils mangèrent puis allèrent se coucher.

Hôtel des Sources-Chambre 249, 03 h

Le téléphone portable de Largo sonna…
Dring, dring…

L : Allô ? fit-il la voix toute embuée.
Dr : M. Winch ? Ici, le docteur Carter. Veuillez m'excuser mais vous avez demandé à être prévenu immédiatement si l'état de Mlle Arden évoluait.
L : Oui. Que se passe-t-il ? Elle s'est réveillée ?
Dr : Malheureusement non. Son état a empiré. Elle a fait un arrêt cardiaque dû à la perforation de son poumon droit. Nous l'avons opéré de toute urgence mais elle a sombré dans le coma. Actuellement, elle est sous assistance respiratoire. Je l'ai transféré au service de réanimation.
L : J'arrive tout de suite docteur.
Dr : Je vous attends.

La conversation s'arrêta là.

L : Simon. Réveilles-toi.
S : Non, laisse-moi dormir.
L : Le médecin vient de m'appeler. Joy est dans le coma.
S : Comment ? !
L : Dépêches toi de t'habiller.
S : C'est bon. J'arrive.

Les deux compères s'habillèrent en vitesse et regagnèrent l'hôpital.

Service de réanimation, ½ heure après

Le docteur Carter les attendait dans le couloir face à la nouvelle chambre de la jeune femme. Largo avait vu le chef de service dés sa sortie de l'ascenseur mais il avait l'impression que plus il avançait plus le médecin s'éloignait.

L : Comment se fait-il que son état ait autant basculé ?
Dr : J'ai l'impression que votre amie ne veut pas se battre pour survivre. Différents facteurs peuvent en expliquer la cause. Etait-elle fatiguée, surmenée, déprimée ?
L : Non, non.
S : Tu as des œillères devant les yeux ou quoi ? Joy était déprimée, docteur, depuis quelques jours.
Dr : Je comprends mieux. J'aurais besoin d'autorisations pour pratiquer de plus amples examens.
L : Vous les avez.
Dr : Pouvez-vous joindre une personne de sa famille ou savez-vous si elle souhaite être réanimée au cas où elle ferait un nouvel arrêt ?
L : Pour ce qui est de sa famille, elle a rompu les ponts avec son père et sa mère est décédée il y a longtemps mais nous allons faire notre possible pour trouver un membre de sa famille.
Dr : Merci. Tenez-moi au courant.
S : C'est promis.

Le médecin s'éloigna en laissant les deux hommes s'expliquer sur la réponse de Simon.

L : Qu'est-ce que tu as voulu dire par "avoir des œillères devant les yeux" ?
S : Simplement que la présence de Diana t'empêchait d'être objectif envers Joy. C'est vrai quoi, tu l'as envoyé balader après que tu es découvert que Nério était en otage. Elle t'aime et toi tu l'as fait souffrir en t'affichant avec des personnes que tu n'aimais pas par amour. Tu devrais rentrer à New York pour régler les différents qu'il y a avec Kerensky. Moi, je reste avec elle.
L : Tu es sûr ?
S : Oui. Je te tiendrai au courant de l'évolution.

Simon ne laissa pas le temps à son ami de répondre. Il entra dans la chambre le laissant avec sa peine et sa douleur enfouies au plus profond de son être. Le bel étalon prit la direction de la sortie. Il héla un taxi pour que celui-ci le conduise à l'aéroport. Jerry attendait son patron qui l'avait prévenu de son arrivée imminente.

L'ex-voleur s'était assoupi, le ronflement et les sons réguliers des machines qui entouraient son amie avait fini par le bercer. Il fut sortit de son sommeil par les brancardiers qui venaient chercher l'ex-agent de la CIA. Le médecin avait demandé un IRM et divers scanners.

Chambre de Joy, 09 h 30

S : Il faut que tu te battes ma belle. Largo va finir par se rendre compte de ce qu'il a raté. Il ne faudra pas que tu le repousses. Reviens vers nous. Tu as encore beaucoup de choses à vivre. Tu es ma deuxième sœur, c'est pour cela que je te taquine si souvent…

Le docteur Carter entra…

Dr : M. Ovronnaz, veuillez m'excuser.
S : Ce n'est rien.
Dr : Pouvons-nous aller dans le couloir ?
S : Bien sûr. Quoi de neuf ?
Dr : J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle à vous annoncer.
S : Commencez par la mauvaise.
Dr : Si vous voulez. Le traumatisme crânien s'avère être plus grave que je l'imaginais. C'est pour cela qu'elle a sombré dans le coma. Avec ce type de choc, on ne peut pas évaluer à quel moment elle pourra se réveiller, si jamais elle en sort. Il y a une chance sur deux pour qu'elle n'est aucune séquelle. D'autre part, la balle ne peut être extraite maintenant car elle est logée trop prés de la moelle épinière. Il serait préférable que Mlle Arden soit consciente pour les examens pré-opératoires.
S : En clair, soit elle récupère soit elle sera dans un état léthargique ?
Dr : C'est à peu prés ça. La bonne nouvelle est que nous avons trouvé un donneur qui pourrait être compatible.
S : Compatible ?! Mais c'est formidable !
Dr : Vous m'avez bien dit que votre amie n'avait plus de famille proche.
S : Oui.
Dr : Le donneur potentiel a un groupe sanguin identique à celui de votre amie mais je ne suis pas certain que la transfusion donne un résultat excellent à 100 %.

Le docteur continua ses explications devant un Simon complètement hébété.

Pendant ce temps…

New York, Centre de secours 55e district

Homme : Eh ! Doherty ! Viens par ici et ferme la porte derrière toi.
Doherty : Oui, chef. Qu'y a-t-il ?
Chef : Je viens de recevoir un appel du détective que tu as engagé après la naissance de Joey. Il a dit que tu devais partir immédiatement pour Montréal.
Doherty : Je ne comprends pas.
Chef : Tu comprendras une fois sur place. Tu es en congé pendant quatre jours. J'ai pris la peine de te réserver un billet d'avion. Tu dois partir tout de suite car ton vol est à 14 h. il a dit qu'il t'attendrait là-bas et que c'était une question de vie ou de mort. Alors, dépêches-toi !
Doherty : Bon, j'y vais. Merci pour le congé mais je ne pense pas que se soit nécessaire parce qu'à mon avis ça va faire comme la dernière fois…
Chef : Jimmy ! Tout ce que ce vieux bonhomme m'a dit c'est qu'à ton arrivée vous alliez à l'hôpital St Mary et je n'en sais pas plus.
Doherty : L'hôpital ?… Merci quand même, chef. A la semaine prochaine.
Chef : C'est ça.

Groupe W, 12 h 02

L : Simon ? C'est Largo… Diana et Jack sont introuvables… Kerensky a endommagé sa bécane. Au fait, Cardignac était plus que hargneux ce matin pendant le conseil… Marissa est partie sans laisser d'adresse… Dis-moi, peux-tu prendre ton ordinateur portable et brancher la webcam en direction de Joy pendant 15 min environ… Je vais retrouver Georgie pour lui montrer le résultat de notre manque de considération à son égard… Comment va Joy ?
S : Le médecin a peu d'espoir pour son rétablissement mais il a peut être trouvé un donneur.
L : Dés que j'en ai finis ici, je te rejoins.
S : Je te laisse. Je vais faire ce que tu m'as demandé. Aller, salut ; il raccrocha et sortit de la chambre.

En sortant, il remarqua que l'infirmier portait des chaussures de ville. Le Suisse, méfiant, lui attrapa le bras mais ce dernier sortit une arme. Le dragueur invétéré en fit autant et le toucha en pleine poitrine, l'homme s'écroula… mort. Il appela la sécurité de l'hôpital et, après avoir donné quelques explications, demanda à ce que deux vigiles gardent la chambre de la jeune femme.

L : John ?
John : Oui, Largo ?
L: Je pars à la recherche de Georgie… Je sais que vous désapprouvez mais c'est la seule personne que je connaisse qui puisse retrouver les responsables de cette embuscade… A ce propos, y-a-t-il un hôpital ou un centre spécialisé dans les graves traumatismes comme ceux de Joy à New York ?
John : Oui, le Lourdes Hospital est réputé. Nério connaissait le professeur Benton. Voulez-vous que je le contacte pour un entretien ?
L : S'il vous plait, John. Je souhaite le rencontrer le plus vite possible.
John : C'est entendu, à plus tard.

Le jeune homme raccrocha puis il décida de prendre une douche pour se relaxer avant de commencer ses recherches pour retrouver le Russe. Depuis qu'il était arrivé, il n'avait pas encore eu un moment à lui, car Del Ferril l'avait pris à partie. C'est seulement une fois sous cette averse d'eau bien chaude qu'il se rendit compte que son esprit était occupé par Joy dans ses bras dans le hangar puis allongée dans ce lit d'hôpital. Soudain il fut pris d'un léger vertige, et se promit de s'obliger à manger quelque chose avant de partir.

Aéroport de Montréal, 16 h

L'avion du pompier venait d'atterrir sur l'une des nombreuses pistes que comptaient l'aéroport international de Montréal. En arrivant dans le hall, il fut surpris par la multitude de policiers et de militaires qui patrouillaient, il n'avait pas vu un tel déploiement de forces depuis les attentats du 11 Septembre. Il cherchait du regard ce vieux hibou qu'il avait engagé des années auparavant pour retrouver sa vraie famille. A plusieurs reprises, le détective avait trouvé des pistes mais qui c'étaient montrées être de véritables impasses. Le bonhomme s'était placé dans un coin pour ne pas trop se faire remarquer tant son accoutrement était original. Il ressemblait énormément à Colombo mais à la légère différence que le personnage de fiction ne buvait pas et n'empestait pas l'alcool à longueur de journée. Au bout d'un moment, il se décida à s'approcher de son employeur de toujours.

Détective : M'sieur Doherty ! Content de vous voir !
Jimmy : Venez-en au fait Cornélius. Qu'avez-vous trouvé ?
Détective : J'ai enfin pu mettre la main sur ce que vous cherchez depuis toutes ces années… j'ai retrouvé une personne qui se pourrait bien être votre sœur car le nombre de points communs entre vous est saisissant. Malheureusement, je crains que vous ne puissiez profiter de cette charmante jeune femme…
Jimmy : Que voulez-vous dire ?
Détective : Elle a été conduite dans un état grave à l'hôpital St Mary. D'autre part, je pense que votre téléphone ne va pas tarder à sonner car le médecin qui l'a pris en charge cherche un donneur pour pratiquer sur elle une transfusion sanguine et comme…

Le vieil homme fut coupé par une sonnerie qui était celle du portable du pompier.

Jimmy : Allô ? Jimmy Doherty, je vous écoute… ça tombe bien, Docteur, car je suis actuellement à Montréal… j'en ai entendu parler… je serai là d'ici une vingtaine de minutes au plus tard…
Détective : Alors ? J'avais raison, non ?
Jimmy : Oui. Il faut nous dépêcher. Hep ! Taxi !

Les deux hommes s'installèrent sur la banquette arrière du véhicule et indiquèrent au chauffeur la direction choisie. Un quart d'heure plus tard, le pompier se trouvait devant l'entrée de l'immense hôpital.

Hôpital St Mary, 17 h

En entrant dans l'établissement, il fut aussi surprit qu'à l'aéroport car il y avait un nombre impressionnant de policiers.

Doherty : Bonjour. Un certain docteur Carter m'a convoqué pour effectuer des examens sanguins.
Standardiste : Je vais le prévenir de votre arrivée. Savez-vous où se trouve le service réanimation ?
Doherty : Oui, je vous remercie. Euh… Excusez-moi…
Standardiste : Oui.
Doherty : Pourquoi y-a-t-il autant de policiers ici ?
Standardiste : Une patiente a faillit se faire assassiner dans sa chambre mais rassurez-vous tout est rentré dans l'ordre.
Doherty : Merci.

Jimmy se rendit au service des soins intensifs où le médecin l'attendait avec une infirmière.

Dr : M. Doherty, je présume.
Doherty : Bonjour, docteur. Pouvez-vous m'expliquer précisément ma présence ici ?
Dr : Oui. Venez avec moi dans cette salle.
Doherty : Je vous suis.
Dr : Bon, fit-il en fermant, je vous explique depuis le début. Hier on m'a amené une jeune femme d'environ 25 ans ayant subit divers traumatismes. L'un deux nécessitera sûrement dans les prochaines heures une transfusion hors j'ai déjà vu un certain nombre de donneurs inscrits dans le registre et vous devez être le 9ème mais j'espère surtout que vous êtes le bon car j'ai peur que cette jeune femme décède si ça tarde trop. Une balle s'est logée à 2 deux millimètres de sa moelle épinière.
Doherty : Une balle ?!
Dr : Oui. Cette personne exerce le métier de garde du corps. Tout ce que je peux vous dire c'est que vous avez le même groupe sanguin qu'elle et qu'il y a un certain nombre de similitudes.
Doherty : C'est vrai que j'ai un groupe Bh très rare mais je ne pensais pas qu'on aurait besoin de mon sang un jour.
Dr : Je vais vous faire une prise de sang qui sera envoyée à trois laboratoires différents pour que nous soyons certains du résultat.

A ce moment-là, une infirmière entra avec un plateau sur lequel était posé des tubes et une aiguille.

Doherty : Je suis prêt, répondit-il alors que le médecin le piquait dans la veine.
Infirmière : Pour établir votre dossier, j'aurai besoin de connaître votre nom, prénom, adresse, téléphone, profession et antécédents familiaux.
Doherty : D'accord. DOHERTY Jimmy… 30e avenue immeuble 712… New York. Téléphone 575-6524. Je suis pompier dans le Bronx au 55e district. J'ai eu les maladies infantiles habituelles.
Infirmière : Pas de diabète ? Cancers ? Problèmes cardiaques ?
Doherty : Pas que je sache. J'ai été adopté.
Dr : C'est fini. Je vous remercie. Où pouvons-nous vous joindre pour vous communiquer les résultats ?
Doherty : A l'hôtel " Bel horizon " chambre 201.
Dr : C'est noté. Je vous tiens au courant.

Quelque part dans New York, 15 h

Largo tournait comme un lion en cage dans la Big Apple à la recherche de Kerensky. Il le trouva dans un cybercafé.

L : Eh ! Georgie. Je t'ai cherché partout.
K : Qu'est-ce qu'un capitaliste de ton envergure cherche auprès d'un petit informaticien " traître " de surcroît ?
L : Je viens te présenter mes excuses.
K : Et pourquoi devrais-je les accepter ?
L : Parce que nous sommes tombés dans une embuscade. Jagger nous attendait avec ses hommes. Ils ont récupéré mon père. Mais ce n'est pas ça le plus grave…dit-il en commençant à tapoter sur l'ordinateur du russe.
K : Ah oui ? Qu'est-ce que c'est alors ?
L : Ça…, fit-il en montrant du doigt une image qui venait d'apparaître sur l'écran.
K : Quoi ça… le Russe arrêta tout net la conversation en voyant le garde du corps entouré de multiples tuyaux. C'est une blague ? !
L : Non. On nous a tendu un piège. En me protégeant de Jagger, Joy a pris deux balles à ma place. Elle a essayé de me dire quelque chose mais elle n'en a pas eu le temps.
K : Elle est comme ça depuis hier ?
L : Depuis cette nuit, elle a fait un arrêt cardiaque et maintenant elle est plongée dans un profond coma. Le médecin qui s'occupe d'elle est pessimiste quant à ses chances de guérison.
K : Et que veux-tu que je fasse en admettant que j'accepte tes excuses ? dit-il après avoir retrouvé son sang froid.
L : Je veux que tu m'aides à coincer les responsables… Ils doivent payer. Tes conditions seront les miennes.
K : Entendu, je vais t'aider. Mes conditions sont très simples, à partir de maintenant vous me ferez confiance, Simon doit arrêter de me prendre la tête et je refuse d'être manipulé. Je compte bien rester au quartier général. Si vous avez besoin de moi, je viendrai vous donner un coup de main mais c'est tout.
L : Ça marche. On peut y aller maintenant ?
K : Oui.

Les deux hommes sortirent du cybercafé et se rendirent à la tour. Kerensky mit plus d'une heure à réparer les dégâts qu'il avait fait. Pendant ce temps, le milliardaire appela son fidèle compagnon.

L : Simon. Comment va Joy ?
S : On a évité une nouvelle catastrophe. Un type a essayé d'assassiner Joy tout à l'heure. Mais ne t'inquiète pas il a eu son compte.
L : Ecoute, je prend le jet et j'arrive.
S : Et ça servirait à quoi que tu viennes ? Deux vigiles gardent la porte de sa chambre, je vais m'installer auprès d'elle cette nuit. Et de ton côté, as-tu trouvé Kerensky ?
L : Oui. On est dans le bunker. Je lui ai fais des concessions, je t'expliquerai mieux quand on se verra. Au revoir.
S : A demain mon pote.

Largo se tourna vers le Russe et tous deux tombèrent d'accord sur le fait de se reposer quelques heures avant de faire les recherches.

Chambre 14 (celle de Joy), 9 h

La nuit s'était passée sans problèmes. L'état de la jeune femme était toujours jugé critique, aucune amélioration n'avait eu lieu. Le Suisse ne l'avait pas laissé malgré sa très forte envie de draguer toutes les infirmières et aides-soignantes qui passaient par-là. Le docteur fit son entrée…

Dr : Bonjour. Comment ça va aujourd'hui ?
S : Comme hier. Je lui parle mais il n'y a aucune réaction de sa part.
Dr : Je m'en doute. Continuez à lui parler, je repasserai un peu plus tard pour vous informer des résultats des analyses.
S : Bien, docteur et encore merci pour tout… dit-il en se tournant à nouveau vers Joy. Bonjour la belle au bois dormant. Je vais ouvrir le store pour laisser entrer la lumière. Je suis sûr que tu m'entends, je sais que le comportement de mon pote t'a fait énormément souffrir mais tu dois revenir… Je vais te laisser deux petites heures, le temps pour moi d'aller manger un morceau, puis il se leva et lui embrassa le front.

Bureau du Dr Carter, aux alentours de 11 h

Dr : Mr Doherty, ici le docteur Carter. Je viens de recevoir les résultats. Pouvez-vous venir pour que l'on en discute ?
Doherty : Je viens immédiatement.

Le pompier arriva à l'hôpital une demi-heure plus tard. Il se décida de prendre les escaliers pour monter au service des soins intensifs. Sur son chemin, il fut bousculé par un homme complètement affolé. Peut-être était-ce dû à l'annonce émise par l'un des hauts-parleurs " Code bleu chambre 14, code bleu chambre 14 ". Cet homme c'était Simon…

Infirmière : Mr Doherty, vous pouvez entrer dans le bureau. Le docteur doit faire face à une urgence, il vous demande de l'attendre quelques instants.
Doherty : D'accord.

Le jeune homme attendit le retour du médecin pendant une quinzaine de minutes.

Dr : Veuillez m'excuser mais la patiente dont je vous ai parlé hier a fait un arrêt. Revenons à nos moutons. Je vous ai fait venir car les résultats sont positifs. Hier vous m'avez dit que vous aviez été adopté, c'est bien ça ?
Doherty : Oui, c'est ça. J'ai été abandonné par ma mère à la naissance. Je ne sais rien de mes origines si ce n'est une lettre que je garde toujours dans mon portefeuille. C'est une lettre de ma mère biologique qui me demande de l'excuser. Je vais vous la lire.
" Mon cher petit,
Je te demande pardon pour tout ce que tu auras enduré par ma faute. Comprends moi, je n'avais pas le choix. Ton père est un homme violent qui t'aurait fait mener une vie infernale. J'espère encore que tu me pardonneras. Ta maman qui t'aimera toujours. "
Voilà c'est tout. Mes parents adoptifs la connaissaient bien, je n'ai jamais cherché à la retrouver car tout se passait bien chez moi. Maintenant que mon fils est grand, je souhaiterai qu'il connaisse son autre famille, mais les recherches que j'ai entreprise sont restées infructueuses. Hier, lorsque vous m'avez joint, je venais d'arriver à Montréal car un peu plus tôt dans la journée j'avais reçu un message du détective privé que j'avais engagé. Il a retrouvé la trace de ma sœur ici et il paraît qu'elle a été admise dans un état préoccupant
Dr : Maintenant je comprends mieux pourquoi vous avez le même groupe sanguin que ma patiente…
Doherty : …vous…vous voulez dire que la personne qui est dans un état très critique est ma sœur ?…
Dr : Apparemment oui. J'avais envoyé les échantillons de sang à trois laboratoires différents et les trois résultats sont positifs à 100 %. Il n'y a aucun doutes là dessus. Vous n'avez certes pas le même ADN qu'elle et les informations recueillies ne sont pas tout à fait identique à celle de Mlle Arden mais vos deux codes génétiques présentent beaucoup de similitudes.
Doherty : Est-ce que je peux la voir ?
Dr : Oui. Suivez-moi. Etant donné que vous êtes le seul membre de sa famille, c'est à vous qu'incombera la décision de la laisser branchée ou pas.
Doherty : C'est si grave que ça ?
Dr : Je suis arrivé en retard tout à l'heure car votre sœur a fait un nouvel arrêt cardiaque. Elle est dans un profond coma. L'autre nuit, elle avait déjà fait un arrêt car une côte lui avait perforé le poumon droit. Je l'ai placée sous assistance respiratoire mais je reste pessimiste quant à ses chances de recouvrer toutes ses capacités motrices et cérébrales… seul un miracle pourrait la sauver. D'après ce que je sais, elle a perdu toute envie de se battre contre la mort. Un de ses amis reste auprès d'elle mais lui aussi a besoin de se reposer.
Doherty : Je retrouve ma sœur et elle se trouve sur le fil du rasoir…
Dr : Je comprends votre déception mais peut-être que vous réussirez à la convaincre. Je vous conseille de beaucoup lui parler.
Doherty : Pouvez-vous me dire comment tout cela est arrivé ?
Dr : Vous poserez la question à son ami, nous y voilà. Je vais vous faire faire un badge pour que les vigiles vous laissent rentrer. Annonça-t-il tout en remplissant le formulaire nécessaire à l'obtention d'un laisser-passer.

Dr : Attendez-moi un instant. Je vais vous présenter la personne qui veille sur elle.
Doherty : D'accord.

Une fois que le médecin fut entré dans la pièce, le jeune homme regarda à travers la vitre les silhouettes discuter

S : Quoi de neuf docteur depuis tout à l'heure ? Qui est-ce ? demanda-t-il en montrant le soldat du feu.
Dr : Tout d'abord, les résultats me sont revenus positifs. Cet homme est apparemment le frère jumeau de Mlle Arden, et de part son groupe sanguin mais aussi grâce une lettre qu'il garde très précieusement dans son portefeuille. Je vais vous le présenter dans le couloir, on ne peut pas être trop nombreux dans la chambre.
S : Je vous suis.

Une fois à l'extérieur, ils se dirigèrent vers Jimmy.

Doherty : Bonjour, fit-il en présentant sa main à Simon.
Dr : Mr Ovronnaz, je vous présente Mr Doherty le frère de votre amie.
Doherty : Appelez-moi Jimmy, ça fait moins solennel.
S : Bonjour. Si cela ne vous dérange pas, je souhaiterai vous tutoyer puisque vous venez d'entrer dans notre cercle d'amis.
Dr : Bon, je vous laisse. Bipez moi au cas où.
S : D'accord.

Le Suisse fit rentrer le jeune homme dans la petite chambre.

S : C'est vrai qu'il y a un petit air de famille. Qu'est-ce que ça fait de découvrir que l'on a une sœur ?
Jimmy : C'est super même si elle est dans cet état. Que lui est-il arrivée ?
S : Elle a été victime des risques de son métier. Notre petite Joy est garde du corps et en voulant protéger mon meilleur ami, elle a été abattue.
Jimmy : C'est un métier dangereux qu'elle exerce. Depuis quand la connais-tu ?
S : Cela doit faire un peu plus d'un an. J'ai fait sa connaissance lorsque mon pote avait décidé de dissoudre la division espionnage du groupe W.
Jimmy : Le groupe W ? La multinationale de Largo Winch ?
S : Exact. Il l'a engagé comme garde du corps.
Jimmy : Est-ce que tu peux me parler d'elle ?
S : Bien sûr. C'est une femme formidable mais qui se cache sous une armure de métal car elle ne veut pas laisser transpercer sa sensibilité. C'est une ex-agent de la CIA, son père enfin ton père a toujours été un homme brutal. Elle en a bavé avec lui, selon ce qu'elle a voulu me dire ta mère était tout aussi terrorisée. Joy a une aura remplie de mystère, elle est peu bavarde. Elle a les pieds sur terre, tu verras ce que je te dis… enfin si elle veut bien se réveiller un jour. Elle a baissé les bras, elle aime Largo malheureusement elle est trop butée pour se l'avouer. Lui c'est pareil mais je pense qu'il ne va pas tarder à le réaliser… j'espère.
Jimmy : Elle a vécu avec notre père ce que j'aurai dû vivre à sa place... De mon côté, je n'ai jamais franchement essayé de retrouver ma vraie famille. Mes parents adoptifs m'ont révélé très tôt que j'avais été abandonné. Ils m'ont toujours encouragé à faire des recherches mais je n'en voyais pas l'utilité. Pour mon fils, j'ai décidé de me lancer dans l'aventure mais j'aboutissais toujours à des impasses sauf aujourd'hui... Depuis que j'ai eu des ennuis avec un bookmaker, ma famille m'a un peu laissé tomber mais j'ai tout de même réussi à remonter la pente. Depuis lors je ne joue plus, ma vie est redevenue tranquille. Mon ex-femme me lâche un peu la bride, j'espère revivre avec elle.
S : Pour des raisons de sécurité, je vais être obligé de mener ma petite enquête afin de vérifier tes dires. C'est la routine. On ne peut pas risquer la vie de Joy en ce moment.
Jimmy : Je comprends bien. Et mes parents tu sais où ils sont ?
S : Pour ce qui est de ta mère, elle est décédée il y a plusieurs années. Ton père est un agent de la CIA, officiellement à la retraite, avec qui Joy a coupé les ponts. Il l'a utilisé à maintes reprises quand elle bossait à la CIA. Mon pote m'a raconté comment son père lui a appris à nager, il l'a jetée dans un lac, et il a ramé à ses côtés : soit elle nageait, soit elle se noyait. Elle a toujours cherché à prouver à ton père qu'elle était capable de faire aussi bien qu'un garçon.
Jimmy : Quel salaud ! A propos, où habite-t-elle ?
S : A Manhattan mais elle a aussi un appartement au Groupe W. Et toi, dans quel quartier vis-tu ?
Jimmy : Dans le Bronx. Crois-tu qu'on peut la rapatrier à New York ? Je te dis ça parce que nous sommes le 17 décembre et qu'il serait peut-être souhaitable qu'elle soit dans sa ville prés des siens.
S : Tu as raison. Il faudrait en faire la demande au médecin mais je pense qu'il faut attendre qu'elle se stabilise.
Jimmy : Je m'absente quelques minutes pour prévenir mon patron que je reste encore un peu à Montréal.
S : Tu fais quoi comme travail ?
Jimmy : Je suis pompier à la caserne du 55e district. Je reviens.
S : On ne bouge pas d'ici.

Le soldat du feu sortit de la pièce, Simon en profita pour parler à son amie.

S : Dis donc ma jolie, on dirait que tu viens d'avoir ton cadeau de Noël en avance. Tu as un frère et un neveu. Fais un effort et reviens vers nous. Je sais que tu aimes Largo, il faut que tu arrêtes d'être aussi têtue. Vous êtes fait pour vivre ensemble tous les deux. Dés que Jimmy sera là, je te laisserais seule avec lui. Je dois contacter Largo.

Chambre de Joy, 13 h

Jimmy : Tiens Simon, j'en ai profité pour prendre des sandwichs.
S : Merci. Alors, tu as réussi à obtenir des jours supplémentaires ?
Jimmy : Malheureusement non, mon chef n'a rien voulu entendre. Je dois rentrer demain.
S : On mange et je te laisserai un moment avec ta sœur. Je dois téléphoner à Largo.
Jimmy : Comme tu veux.

Une vingtaine de minutes après, le Suisse sortit de la chambre de la jeune femme.

Hall d'entrée de l'hôpital, 14 h 05

S : C'est Simon. Joy a fait un nouvel arrêt cardiaque ce matin… et elle s'affaiblit de plus en plus… figure toi que le donneur est en réalité son frère jumeau… Peux-tu faire les recherches habituelles sur lui ?… Il s'appelle Jimmy Doherty, il est pompier à New York… Vous avez découvert qui sont les traîtres ?… Diana et Marissa ?? Remarque ça colle plutôt bien… On va demander si on peut rapatrier Joy… C'est Jimmy qui l'a proposé et je pense qu'il a raison. A New York ce sera plus commode pour veiller sur elle… Ah oui ! Son patron ne veut pas lui laisser prendre d'autres jours de congés, il faut qu'il soit présent si on la transfère… Tu as rendez-vous tout à l'heure avec un responsable de clinique… Il faut prier pour qu'elle tienne le coup jusqu'à la maison… oui je te préviens au moindre problème supplémentaire. Bon, je te laisse. Tchao. Il raccrocha le combiné et retourna dans le service de réa.

Groupe W, 14 h 45

L : Georgie, arrêtes les recherches pour le moment. Simon vient de m'appeler, le donneur est en fait le frère jumeau de Joy. Il s'appelle Jimmy Doherty. Il faudrait mener la petite enquête habituelle.
K : Je m'y mets tout de suite… Alors voyons un peu à qui nous avons à faire… Intéressant, très intéressant…
L : Quoi ?
K : Il est bien pompier, il est divorcé et père d'un petit garçon. Il a eu des dettes de jeu mais tout est rentré dans l'ordre. Son bookmaker a pris la voiture pour se rembourser.
L : Ça change de l'ordinaire. OK, je vais demander à Sullivan qu'il secoue le palmier de la mairie, puis il décrocha le téléphone et composa le numéro du bureau de John Sullivan.
L : John, connaissez-vous quelqu'un à la mairie ?… Pour le bien-être de Joy, il faut que quelqu'un laisse un certain Jimmy Doherty prendre autant de jours de congés qu'il le souhaite dans la limite du possible. Promettez ce que vous voudrez mais il me faut la réponse avant que je parte pour Montréal… A plus tard.

Il raccrocha le combiné avant d'enfiler sa veste pour se rendre à son rendez-vous avec le professeur Benton.

Service de réa-chambre 14, 16 h

Dr : Vous m'avez demandé ?
Jimmy : Oui. Je voudrais savoir s'il serait possible de rapatrier ma sœur le plus rapidement possible à New York ?
Dr : C'est difficile à dire. Elle n'est toujours pas stable.
Jimmy : Noël est dans une semaine, je voudrais qu'elle soit auprès des siens. Peut-être connaissez-vous un bon hôpital à New York ?
Dr : Il y a le Lourdes Hospital où exerce mon ancien professeur de chirurgie. Cet institut est très côté, il faut dire que le professeur Benton est un excellent chirurgien.
Jimmy : Je vous remercie. Je vous signe une décharge si vous voulez. Je vais demander à un ami qui est secouriste dans mon unité s'il peut venir faire le transfert. Il a déjà fait ce genre d'opération.
Dr : D'accord. Je programme le transfert pour demain après-midi et je réserve un hélicoptère pour le transfert de l'hôpital à l'avion. Je reviendrais vous dire l'heure précise.
Jimmy : Je vous remercie. (à Simon) J'espère que je n'y suis pas allé trop fort.
S : Non. Tu devrais passer ton coup de téléphone rapidement.
Jimmy : Tu as raison. Je vais retourner à mon hôtel pour récupérer mes affaires.

Le jeune homme sortit de la pièce mais avant il déposa un baiser sur la main de l'ex-agent de la CIA.

Hôtel " Bel Horizon ", 17 h 45

Après avoir rangé à la va vite ses effets personnels, le jumeau téléphona à sa caserne.

Jimmy : Chef ? C'est moi. Je voulais savoir si Doc était là ?
Chef : Oui. Je vais te le passer mais avant je dois te dire que tu as le droit de prendre autant de jours de congés que tu le souhaites.
Jimmy : Comment ça ?
Chef : Tout à l'heure, j'ai reçu un appel de l'adjoint du maire. Je n'ai pas le droit de te refuser de prendre quelques jours de plus. Quand tu seras de retour, il faudra que tu m'expliques comment tu connais le multimilliardaire Largo Winch… Tiens, Doc vient d'arriver, je te le passe.
Jimmy : Doc, salut. Pourrais-tu me rendre un service ?
Doc : Ça dépend lequel.
Jimmy : Il faudrait que tu sautes dans le premier avion pour Montréal, je te rembourserai le billet. Je dois faire un rapatriement sanitaire et la personne en question est dans le coma et dans un état critique et pas très stable.
Doc : Je veux bien te rendre ce service mais il faut que je demande au chef…
Un silence de quelques minutes se fit entendre avant qu'il ne reprenne le combiné
Jimmy : Alors ?
Doc : C'est bon. A quel hôpital se trouve cette personne ?
Jimmy : Hôpital St Mary. Je crois qu'il n'y a pas de vol avant demain matin.
Doc : Je vais me renseigner. A quelle heure le transfert est-il prévu ?
Jimmy : Demain en début d'après-midi. Quand tu seras dans l'avion, appelles-moi au 985-555474 service de réanimation.
Doc : C'est noté. A demain.
Une femme arriva à la rencontre du patron.
Femme : Chef ! Carlos vient de me dire que Jimmy était au téléphone.
Chef : Trop tard Kim, on vient de raccrocher.
Kim : Vous savez quand est-ce qu'il rentre ?
Chef : Demain dans la journée. Doc doit le rejoindre pour effectuer un rapatriement sanitaire. Je n'en sais pas plus.

Hall d'entrée - Hôpital St Mary, 19 h

S : C'est Simon. Kerensky… je te présente mes excuses mais je les réitérerai quand je te verrai. Est-ce que mon vieux frère est là ?… Il n'est pas encore rentré… Tu as les infos sur le frère de Joy ?… alors il est correct, ça concorde avec tout ce qu'il m'a dit… Il est plutôt sympa, costaud enfin c'est normal pour un pompier… Joy n'est toujours pas stabilisée… Jimmy a demandé pour le rapatriement, le doc n'est pas chaud… On va prendre toutes les précautions possibles, un secouriste qui travaille avec son frère sera là pour le transfert… On ne peut pas rester indéfiniment à Montréal… Je sais qu'on risque gros mais si elle était parmi nous ça pourrait l'aider… je suis sûr qu'elle aimerait être dans sa ville avec sa famille… Est ce que tu peux dire à Largo que Joy sera rapatriée demain dans l'après-midi ? Je te remercie. Au fait, comment va t-il ?… Ah tu penses qu'il commence à réaliser, c'est pas trop tôt. Je te laisse car notre nouvel ami est seul avec la garde du corps du patron. Aller, salut…

Le Suisse ne remonta pas tout de suite. Il avait envie de se rendre à la chapelle de l'hôpital. Il y resta un long moment, il était seul dans ce petit sanctuaire. Il alluma un cierge et fit une prière (je ne vous dirai pas ce qu'il a demandé, réfléchissez un peu). En sortant, il alla acheter de quoi se remplir un peu l'estomac.

Service de réa-chambre 14, 19 h 47

S : Je suis de retour. Il ne s'est rien passé pendant mon absence ?
Jimmy : Non. Elle est toujours dans son profond coma.
S : Tu lui as parlé ?
Jimmy : Je n'ai pas osé. Je lui tiens et caresse la main et c'est tout ce que je peux faire pour l'instant… Je l'ai beaucoup observé. Elle est vraiment très belle. Je trouve que son visage est marqué, on dirait qu'elle souffre.
S : Son cœur et sa fierté souffrent. Elle n'aime pas rester inactive. A mon avis, elle doit repenser aux événements de ces derniers jours. L'attitude de mon pote l'a déstabilisé, elle pensait être vraiment proche de Largo il y a quelques temps et voilà qu'à cause de cette traîtresse de Diana, laquelle a été avec Largo pendant quelques temps, il lui a manqué de considération… Pourtant je peux te jurer que ces deux-là vont très bien ensemble. Tu pourras en juger par toi-même. Kerensky, le génie de la bande, m'a dit que mon meilleur ami commençait à se sentir responsable. Il avait rendez-vous avec un professeur d'un hôpital de New York, le Lourdes Hospital.
Jimmy : Je dois bien t'avouer que je vais avoir du mal à me remettre de tout ce qui m'arrive en ce moment. En tous cas, je peux te jurer que je ne laisserai personne faire du mal à ma sœur, elle semble avoir beaucoup trop souffert durant toutes ces années.
S : Je te comprends tout à fait. J'ai aussi une sœur. Elle ne manque de rien car elle est mariée à un Comte et vit à Monte Carlo.
Jimmy : Tu ne dois pas pouvoir la voir souvent ?
S : J'essaye un maximum de lui rendre visite. Je devais passer les fêtes sur la Riviera mais comme ma petite Joy est clouée dans un lit, je préfère rester aux USA.
Jimmy : Il ne faut pas annuler tes projets pour ma sœur.
S : Ce n'est rien, il y aura d'autres Noël, tu sais. Je veux être là si elle se réveille ou…ou si elle nous quitte… les yeux du fanfaron se remplirent de larmes, il essuya ses gouttes d'eau salée avant qu'elles ne perlent sur son visage oblique.
Jimmy : On peut changer de sujet si tu veux. Peux-tu me raconter des anecdotes sur ma frangine ?
S : Bien sûr…

Les deux hommes conversèrent pendant prés de deux heures tout en cassant la croûte. Le Suisse lui expliqua combien Joy pouvait être secrète, elle avait un tempérament de feu. Ils rirent à mi-voix comme s'ils ne voulaient pas la réveiller. Sur le coup des 21 h 04, le dragueur quitta la petite chambre d'hôpital. Dehors il alluma son portable, une légère sonnerie résonna, il avait reçu un message.

" Simon, c'est Largo. Georgie m'a appris que Joy était rapatriée demain dans l'après-midi. Je tiens à être avec elle pendant le voyage. Je passerai te prendre à l'hôtel vers 11 h. Bonne nuit. "

S, en lui-même : Tiens, tiens. Est ce que mon pote aurait ouvert les yeux ?…

Hôtel des Sources, 10 h 57
(le 18 Décembre)

Toc, toc, toc…

S : Qui est là ?
L : C'est moi triple idiot !
S : C'est ouvert.
L : Tu es prêt. Des nouvelles de Joy ?
S : J'arrive. L'hôpital n'a pas appelé, c'est bon signe.
L : Tu crois ?
S : J'espère. De toute manière Jimmy est à ses côtés.
L : Tu penses qu'il est digne de confiance ? Il a quand même eu des problèmes avec un bookmaker…
S : Je sais tout ça, il me l'a dit lui-même. S'il y avait eu un problème cette nuit, il aurait appelé.
L : Dépêche-toi ! Joy doit nous attendre !
S : Tu es sûr que tu vas bien ? Joy ne peut pas nous attendre puisqu'elle est dans le coma.
L : Je sais bien, j'ai l'impression qu'elle ne fait aucun effort pour survivre. Si seulement je savais pourquoi…
S : Mon pauvre ami, tu es vraiment aveugle !

Il fut coupé par la sonnerie du portable…

L : Largo Winch, j'écoutes… Tu as retrouvé la trace de Marissa et Diana ?… D'accord, tu me tiens au courant… Merci.
S : C'était Kerensky ?
L : Oui. Marissa s'est servie de sa carte de crédit pour payer une chambre d'hôtel à Los Angeles. Il va essayer de la coincer. Ça a été un coup dur pour lui quand il a vu Marissa s'infiltrer dans ton appartement, mais elle n'était pas seule pour accomplir son forfait, Diana était avec elle. En sortant de chez toi, elles rigolaient. Ma vengeance sera terrible, elles vont me le payer très cher.

Les deux amis s'engouffrèrent dans un taxi et partirent pour l'hôpital.

Service de réa-chambre 14, 11 h 30

L'homme au regard bleu azur et son compagnon d'infortune arrivèrent à la chambre de l'ex-agent de la CIA qui était désespérément vide. Les vigiles avaient disparu tout comme le soldat du feu. Un frisson leur parcoura le dos. Largo vit sa vie défiler à toute vitesse dans sa tête. Soudain il fut prit de vertiges et tomba à terre.

S : Eh Larg' ! Qu'est-ce qui t'arrive ?
L : Ça va… Quel con j'ai été !!!
S : Je suis d'accord avec toi mais à quel sujet ?
L : Je l'aime, tu comprends ? Je n'imagine pas ma vie sans elle. Je l'aime à en mourir. Je donnerai ma vie pour elle !
S : Content que tu t'en sois rendu compte. Mais là, mon prince il te faut aller chercher ta princesse.
L : Tu as raison. Pardon, mademoiselle, où est Joy Arden et son frère qui étaient ici ?
Infirmière : Les brancardiers sont venus la prendre pour l'emmener passer les derniers examens avant son rapatriement. Son frère est avec le docteur Carter, il doit bientôt revenir.
S : Merci. Nous allons attendre dans la chambre.

Largo et Simon prirent leur mal en patience. Au fond du couloir, le Suisse aperçut Jimmy arriver avec un homme en uniforme de secouriste.

S : Salut, Jimmy . Je te présente mon grand copain, Largo Winch.
Jimmy : Enchanté. Voici un des collègues de Kim, mon ex-femme, il va s'occuper de Joy pendant le voyage.
Doc : Bonjour, on m'appelle Doc. Jimmy m'a raconté toute l'histoire et je peux vous assurer qu'il n'y aura aucun problème. J'ai tout ce qu'il me faut dans cette trousse au cas où.
L : Merci d'être parmi nous. J'espère que tout va bien se passer. Jimmy, je suis très heureux de faire votre connaissance.
Jimmy : Moi de même. Je pense que l'on va bientôt partir.
S : Comment tu le sais ?
Jimmy : Ils ramènent Joy.
Brancardier : Mr Doherty, voici les résultats qu'il faudra donner au médecin de New York. L'hélico vous attend sur le toit. L'avion décollera à 14 h.
Jimmy : On vous remercie infiniment pour ce que vous avez fait pour nous.
Brancardier : C'est normal.

La petite troupe rejoignit le toit de l'immeuble et une fois arrivés, seuls Jimmy et Doc montèrent dans l'hélicoptère médical. De leur côté, le milliardaire et son fidèle ami prirent un taxi pour se rendre sur le tarmac où les attendait un avion semblable au jet. L'hélicoptère se posa non loin de l'avion pour accélérer le transfert. La jeune femme était toujours sous assistance respiratoire grâce au matériel d'urgence que le secouriste avait emporté avec lui. Winch attendait avec impatience l'arrivée du brancard, les deux hommes devaient le manipuler avec beaucoup de précaution. Heureusement qu'ils étaient plusieurs car ce n'était pas aisé de porter les machines, la perfusion et la civière. Au bout de ¾ d'heure, l'avion décolla de Montréal ramenant Joy vers un ciel peut-être plus clément. Le vol dura 1 heure et demi sans aucun problème. Le petit jet sanitaire atterrît sur l'aéroport de JFK, une ambulance du district 55 attendait le petit groupe qui se pressait de descendre…

Aéroport JFK, environ 16 h 30

Doc : Carlos, amène-toi vite !!!!
Carlos : Qu'est ce qui se passe Doc ?
Doc : Elle a refait un arrêt pendant l'atterrissage, toutes les machines se sont affolées. Elle doit avoir une hémorragie.
L : Il faut faire quelque chose !!
Doc : La balle a dû se déplacer, il faut faire vite sinon on risque de la perdre !!!
Jimmy : Sauve-la, je t'en supplie !!…
Doc : Je vais faire mon possible mais je ne pense pas qu'on arrivera jusqu'au Lourdes Hospital à temps !
L : Où voulez-vous la conduire ?
Doc : A l'hôpital le plus proche. Jimmy, viens tenir le masque à oxygène.
Carlos : Vite, elle fibrille !
Doc : Je vais lui faire un massage…1, 2, 3… 1, 2, 3… Souffle…1, 2, 3… 1, 2, 3…
Jimmy : Joy ! Respire s'il te plait ! Reste avec nous !
Doc : Carlos, passe-moi les palettes !… Charge à 50, écartez-vous…
Jimmy : Seigneur, aide nous…
L : Mon Dieu… Je l'aime, ne me l'enlevez pas.
Doc : Charge à 100, écartez-vous…
Carlos : Ça y est je sens un pouls mais il est faible.
Doc : A 3, on y va. 1, 2, 3… Jimmy, tu montes avec nous ?
Jimmy : Oui. Attends-moi. (à Largo et Simon) Suivez nous, on va au Mount Sinaï Hospital.
S : On vous suit de prés. Dépêches-toi d'y aller.
Jimmy : OK. Merci.
L : Pourquoi tu l'as laissé partir avec eux ?
S : Parce que c'est son frère et il est pompier, donc il peut les aider.
L : Depuis deux jours…
S : Peut-être mais on n'est pas de la famille à proprement dite de Joy. Les décisions cruciales c'est à lui de les prendre, maintenant c'est lui qui signe les papiers d'autorisation pas toi. Ce n'est pas parce que tu es l'homme le plus riche du monde que tu as le droit de juger de la vie et de la mort des gens qui t'entourent.
L : Je sais bien mais comme ça je me sens inutile.
S : Non tu n'es pas inutile. Maintenant qu'elle est de retour à New York, tu vas pouvoir être plus prés d'elle. Si elle te voyait, si elle nous voyait, elle n'apprécierait pas de voir notre laisser-aller. Il va falloir que l'on se remette au travail tout comme son frère. Il fait un boulot très dangereux ne l'oublie pas.
Jerry : Bien. Monsieur.
L : D'accord, je vais penser positif dés cet instant. Charly, direction le Mount Sinaï Hospital.

Le téléphone de la voiture sonna, le chauffeur décrocha le combiné…

Charly : Je vous le passe… Mr Winch, Mr Kerensky veut vous parler.
L : Passez le moi. Merci. Georgie ? Tu l'as eu ?
K : Oui avec l'aide des flics de Beverly Hills. Elle ne veut pas parler.
L : Ramène la au groupe.
K : Aucun problème. On prend le premier avion à destination de New York. Et de votre côté ?
L : Joy vient de refaire un arrêt mais elle est entre de bonnes mains. On est obligés de la conduire dans un autre hôpital.
K : Je te tiens au courant si cette ordure se met à table.
L : Ça marche. A plus tard.

La limousine suivait toujours l'ambulance qui se déplaçait à très vive allure, escortée par une voiture de police. Une vingtaine de minutes plus tard, ils arrivèrent devant les urgences.

Mount Sinaï Hospital, 17 h 07

Médecin : Bonjour Doc. Qu'est-ce que tu m'amènes ?
Doc : Jeune femme de 27 ans comateuse. Je me suis occupé de son rapatriement sanitaire jusqu'à New York. Elle a subi divers traumatismes au crâne, à la colonne vertébrale. A fait plusieurs arrêts depuis ces derniers jours, a eu un poumon perforé et une balle est restée logée prés de la moelle épinière.
Médecin : C'est étonnant qu'elle soit encore en vie.
Doc : Elle a été en fibrillation pendant quelques instants à notre arrivée à l'aéroport, je pense qu'elle fait une hémorragie. Voici son dossier médical.
Le médecin le parcourut quelques instants.
Médecin : Tu as sûrement raison. Nous nous occupons d'elle, fit le médecin en suivant le brancard sur lequel était allongée la jeune femme.
Doc : On attend dans la salle d'attente.

Salle d'attente…

Jimmy : J'ai l'impression que Grey s'est demandé pourquoi on l'a laissé en vie…
Doc : Il faut que tu comprennes que ta sœur est très grièvement blessée. Si elle s'en sort sans trop de séquelles, je lui tirerai ma révérence…
Jimmy : Je veux la connaître, elle a le même sang que moi dans les veines. On dit que si l'un des jumeaux meurt l'autre a l'impression qu'une moitié de lui est partie. Alors crois moi si tu veux mais je ressens comme quelque chose de fort lorsque je suis prés d'elle. Je ferai n'importe quoi pour qu'elle s'en sorte. Si tu veux bien m'excuser, je vais aller chercher ses amis.
Doc : Vas-y. Moi, je vais remercier Bosco et Yokas de nous avoir ouvert la voie.
Jimmy : OK.

Le pompier alla retrouver le milliardaire et son acolyte…

Jimmy : Ils viennent de l'emmener au bloc… Le médecin juge mon attitude vis à vis de mon acharnement à la garder en vie.
S : C'est compréhensible. Elle a tout de même fait plusieurs arrêts. Le médecin doit avoir peur des conséquences.
L : Simon a raison. Il faut rester positif à partir de maintenant. Il va falloir que l'on prévoit un planning de roulement pour ne pas la laisser seule longtemps.
Jimmy : Je suis entièrement d'accord avec ta suggestion. Je vais appeler Kim pour que l'on s'arrange sur la garde de Joey quand je serai auprès de Joy. Ah, je n'ai pas besoin de lui téléphoner car la voilà qui arrive avec son collègue… Kim, tu peux venir un instant que je te présente ?
Kim : J'arrive.
Jimmy : Kim, je voudrais te présenter Largo Winch et Simon Ovronnaz.
Kim : Bonjour.
S : Jimmy nous avait caché que vous étiez très belle.
L : Simon…
Kim : Merci mais il m'avait aussi caché qu'il vous connaissait.
Jimmy : Je connais Simon depuis 2 jours et Largo depuis ce matin.
Kim : Ah bon mais que fais-tu ici ?
Jimmy : Tu te souviens quand je t'ai dit qu'il fallait que je me rende à Montréal ? Le médecin m'a fait une prise de sang pour confirmer le résultat inscrit sur la liste des donneurs.
Kim : Oui mais je ne vois pas le rapport.
Jimmy : J'y arrive. Il a trouvé ce que j'ai cherché lors de mes investigations pour retrouver ma vraie famille…
Kim : …
Jimmy : Il avait besoin de mon sang pour sauver ma sœur jumelle.
Kim : C'est formidable ! Où est elle ?
Jimmy : Au bloc. On devait la conduire au Lourdes Hospital malheureusement elle a fait un arrêt cardiaque à l'atterrissage, c'était sûrement dû à la balle qui est logée prés de sa moelle épinière.
Kim : Je suis désolée. Que vas tu faire ?
Jimmy : Je vais rester le plus possible à ses côtés. On va se relayer auprès d'elle jour et nuit.
Kim : Je garderai Joey. Tu pourras le prendre autant que tu voudras après.
Jimmy : Je te remercie. J'espère que tu viendras la voir.
Kim : Je viendrais la voir dés que j'aurais un moment de battement. Dis moi quand elle sera dans une chambre. Je dois retourner au boulot.
J-S-L : Au revoir, firent-ils en chœur avant d'aller s'asseoir dans la salle d'attente.

Les heures passèrent… Kim venait prendre des nouvelles au fur et à mesure qu'elle amenait des blessés. Doc, lui aussi, avait repris le boulot mais il se tenait au courant par le biais du central.

Salle d'attente, 21 h 26

Les trois hommes se levèrent en voyant arriver le docteur Grey.

Grey : L'opération s'est bien passée, votre amie est toujours dans un profond coma. Nous avons extrait un petit morceau d'une de ses côtes qui apparemment n'a pas supporté le voyage. Elle lui a causé d'autres dégâts que nous avons pu circonscrire. Son foie a été endommagé mais il n'y a plus rien à craindre. Le docteur Carter a écrit qu'il y avait un donneur de groupe Bh au cas où nous aurions besoin de la transfuser, vous savez où il se trouve ?
Jimmy : Devant vous, docteur.
Grey : Jimmy ? Je vais avoir besoin de vous donc mais il me faut l'autorisation de la famille pour pratiquer cette opération de la dernière chance.
Jimmy : Je suis le frère de Mlle Arden. Ça serait trop long à vous expliquer. Où dois-je signer ?
Grey : Ici. Il va falloir que vous restiez ici cette nuit. Je vais faire le prélèvement le plus rapidement possible.
Jimmy : D'accord mais avant est-ce qu'on peut la voir ?
Grey : Bien sûr. Suivez moi. Je l'ai laissé sous assistance respiratoire. Elle ne souffre pas. J'ai oublié de vous dire que nous lui avions retiré un minuscule morceau de moelle épinière qui s'était détaché mais qui ne devrait pas poser de gros problèmes enfin il faudra voir cela à son réveil. Sa rééducation sera longue et laborieuse. Elle aura besoin de beaucoup de soutien.
L : Nous serons là quand il faudra.
S : On vous remercie pour tout ce que vous faites. Est ce que l'un de nous peut rester à ses côtés ?
Grey : Oui. Mr Winch peut être avec elle cette nuit et demain vous n'aurez qu'à vous arranger.
Jimmy : Merci encore.
Grey : Je ne fais que mon travail.

Le soldat du feu ne demeura que 10 minutes auprès de sa sœur car le médecin devait lui faire le prélèvement sanguin. Largo resta le reste de la nuit avec celle qu'il aimait (c'est pas trop tôt ! LOL). Simon était rentré au groupe pour se reposer, il devait reprendre la relève le lendemain vers 9 heures.

Les jours, les semaines passèrent cela faisait bientôt 4 mois (on est presque à Pâques…) que Joy avait été blessée. Son coma était toujours aussi profond. Au début de son hospitalisation, deux agents de la sécurité surveillaient la porte mais la vigilance s'était baissée. Marissa avait parlé mais pas de la Commission. Elle avait donné à l'Intel Unit (enfin ce qu'il en restait) l'endroit où se cachait Diana. Largo l'avait retrouvé mais celle-ci, en voulant s'échapper, avait fait une chute mortelle du haut d'un immeuble où elle s'était réfugiée. Le beau PDG avait adopté le petit Jack. Les veillées auprès de Joy étaient réglées comme du papier à musique. Son frère lui avait amené son petit garçon, Kim aussi s'était rendue à son chevet. Lorsque Simon et Kerensky lui rendaient visite, ils lui racontaient leurs dernières péripéties. La chambre de la jeune femme était quotidiennement envahie de fleurs toutes aussi parfumées et colorées les unes que les autres. L'homme au regard bleu azur passait son temps à lui lire des poèmes. Quand Jimmy ne pouvait rester la nuit c'est lui qui échangeait son tour de la journée et vice versa.

Mais un jour…

Mount Sinaï Hospital, Service de Réanimation
Chambre 107, 14 h 03

Alors que Jimmy venait de prendre son tour de garde, un événement inattendu se produisit… Les machines qui entouraient Joy changèrent de rythme.

Jimmy : Appelez le Docteur Garvey, vite s'il vous plait !
Infirmière : Je le bip tout de suite.

Quelques instants plus tard, le nouveau médecin de la jeune femme arriva…

Garvey : Vous m'avez demandé, Mr Doherty ?
Jimmy : Oui. J'étais auprès d'elle mais les machines font un drôle de bruit. Qu'est ce qu'il se passe docteur ?
Garvey : Je vais voir. Si vous pouviez sortir pour que je puisse l'examiner…
Jimmy : Bien sûr. J'attends dans le couloir.

A ce moment-là, le jeune homme vit arriver son ex et son fils.

Kim : Jimmy… Que fais-tu dans le couloir ? Je croyais que…
Jimmy : J'étais avec elle mais les machines se sont mises à émettre des sons étranges. Le médecin est avec elle, il doit voir ce qui ne va pas.
Kim : Ça lui a pris tout d'un coup ?
Jimmy : Non, non. J'ai les boules… Faites qu'elle ne nous fasse pas encore une infection comme il y a 2 mois.

En effet, la jeune femme avait fait une infection généralisée due à sa sonde urinaire.

Kim : C'est peut-être moins grave… Regarde, Garvey sort de sa chambre, lui dit elle en voyant le médecin se diriger dans leur direction. Le jeune homme se retourna…
Jimmy : Alors, docteur ?
Garvey : Votre sœur est un sacré phénomène. Nous allons l'ex tuber, apparemment elle est en train de se réveiller. Il va falloir être patient à compter d'aujourd'hui. Elle peut rester dans cette phase d'inconscience pendant encore un long moment.
Jimmy : Mais elle va bien ?
Garvey : On le saura quand elle sera réveillée. Votre sœur a un ange gardien pour arriver à sortir de sa léthargie après autant de temps. Quand je pense qu'aujourd'hui nous sommes le jour de Pâques (désolée je ne me souviens plus bien des passages de la Bible !), c'est fantastique !
Kim : Jimmy, tu devrais prévenir Largo. Il sera sûrement très heureux d'apprendre la nouvelle.
Jimmy : Oui, oui… Je te laisse retourner dans sa chambre ; puis il se dirigea vers la cabine téléphonique du couloir.
Kim : Pas de problème. Tu viens, Joey, on va voir Joy.
Joey : J'arrive. Dis, Maman… Tu crois que si je lui parles, elle me répondra maintenant ?
Kim : C'est encore trop tôt mais bientôt tu pourras discuter avec elle.
Joey : Super ! Et ils entrèrent tous les deux dans la chambre.

Groupe W, 15 h

Le beau milliardaire aux yeux bleus prit le combiné et appela la baby-sitter du petit Jack.

L : Cynthia… Appelez-moi Simon… Pourriez-vous venir garder Jack car je dois m'absenter ?… Parfait je vous attends tous les deux…

Après avoir raccroché, Winch alla enfiler sa veste, il passa la tête derrière la porte pour voir si son fils adoptif dormait toujours. La baby-sitter et le Suisse entrèrent dans l'immense appartement.

S : Qu'est ce qui se passe encore ?!
L : Jimmy vient de m'appeler. Joy est entrée dans une autre phase de son coma…

Le visage de Simon se décomposa…

S : C'est la fin ! Il fallait s'en douter après tout ce qu'elle a vécu depuis le début…
L : Non c'est pas ça. Elle est en train de se réveiller ! Dépêches-toi, on file à l'hôpital
S : J'arrive…
L : Cynthia, je pense être de retour dans quelques heures. Quand il aura terminé sa sieste, vous pourriez aller le promener dans le square.
C : Bien, Monsieur.

Les deux hommes sortirent du penthouse en quatrième vitesse : direction l'hôpital.

Chambre 107, 15 h 45

Jimmy : Joy, c'est moi. Le docteur a dit que tu allais t'en sortir. N'ai pas peur, je suis là… on est là pour toi. J'ai prévenu Largo, il va venir avec Simon. Je sais que tu es bien là où tu es mais on a besoin de toi.

Quelqu'un frappa à la porte... L'aumônier était derrière la porte, il voulait voir de plus prés la rumeur qui circulait dans toute l'institution. Jimmy et Kim sortirent pour parler avec lui, laissant seul Joey…

Joey : Joy… Je m'appelle Joey. J'ai bientôt 8 ans. Papa a dit que tu entendais tout ce qu'on te disait. On m'a beaucoup parlé de toi et je voudrais tellement que tu sois là avec nous. Je suis souvent tout seul et j'ai personne à qui parler. Il paraît que tu fais un travail aussi dangereux que papa et maman… Moi, je ne te ferais jamais de mal. Ah voilà, Largo…

L : Salut bonhomme ! Tu vas bien ?
Joey : Oui. Je lui ai parlé tu sais.
Jimmy : Laisse Largo s'asseoir, Joey. Le docteur est tellement surpris que la nouvelle a fait le tour de l'hôpital. Le père Jacky va faire une messe de remerciement en l'honneur de Joy.
L : C'est sympa ça !
Jimmy : Oui, oui. Le personnel est super, ils ont bien voulu que je reste auprès d'elle lorsqu'ils l'ont ex tubé. J'espère que tout va aller pour le mieux… mais il fut interrompu par l'arrivée fracassante de Simon.
L : Eh bée ! Qu'est-ce qu'il se passe Simon ?
S : Il va falloir remettre des vigiles devant la chambre, bougonna le charmeur de ses dames. (non Simon, le prêtre est vraiment un vrai prêtre, c'est pas un imposteur LOL)
Jimmy : Pourquoi ?
S : La presse est dehors. Les gratte-papiers ont été avertit pour Joy. Il ne faudrait pas que la Commission décide de se venger…
L : Tu as raison. Appelle Georgie pour qu'il nous trouve deux vigiles qui surveilleront la chambre la nuit.
S : Que la nuit ?
L : Oui. Il y a toujours quelqu'un dans le service la journée. La nuit est beaucoup trop calme par moment.
S : Je lui téléphone tout de suite.

Ils restèrent avec la garde du corps pendant encore un long moment. Le médecin était venu faire son compte-rendu quotidien sur l'état de sa patiente. Il avait suggéré à la famille et aux amis de rester chez eux la nuit car ce n'était plus la peine de garder la jeune femme 24 h/24. Si elle devait se réveiller en leur absence, ils seraient immédiatement avertit. Le petit train train quotidien reprit comme avant à la différence que seuls Largo et Jimmy venaient lui parler, parfois des journées entières, de ce qu'ils avaient fait le jour même. Le petit Joey avait fait des dessins que son père affichait sur les murs de la chambre. Un mois passa, elle n'avait toujours pas refait surface. Pendant la nuit, un événement tragique se produisit. Quelqu'un avait réussi à pénétrer dans la chambre alors que le vigile s'était absenté pour aller aux toilettes. Personne ne s'aperçut de la disparition de l'ex-agent de la CIA jusqu'au lendemain matin…

Chambre 107, 8 h 13

Infirmière : Bonjour, Mlle Arden. C'est Betty, je viens vous faire votre toilette, annonça la femme en rose alors qu'elle avançait à reculons avec le chariot… Oh mon Dieu !!! Cathy, vite appelle la sécurité !
Cathy : Que se passe t-il ?
Betty : Mlle Arden n'est plus dans son lit !
Cathy : Elle s'est peut-être réveillée. As-tu regardé dans le cabinet de toilette ?
Betty : Oui mais elle ne risquait pas d'y être… Cela fait plus de 5 mois qu'elle est dans le coma elle n'a pas pu se lever comme ça! Tu confonds avec celle de la chambre voisine qui elle ne risque pas de rester clouée dans un fauteuil roulant pendant longtemps. Il faut la retrouver et alerter le docteur Garvey.
Cathy : Je préviens le médecin et la sécurité. Tu devrais appeler son frère sur l'autre ligne.
Betty : Tu as raison.

La panique s'installa dans le service. Les agents de la sécurité cherchèrent dans tous les coins et recoins de l'hôpital mais pas de Joy. Jimmy restait injoignable, il était sur une opération des plus délicates (un incendie dans un orphelinat), le service laissa un message au centre de secours. Largo qui arrivait pour son tour de garde habituel fut rapidement mis au courant. Avec le médecin, ils prirent la décision d'appeler la police. La cassette de vidéosurveillance fut transmise à Kerensky pour qu'il y trouve des indices.

Service de réanimation, 4 heures plus tard

Garvey : Mr Winch, il faut appeler la police. Toutes les recherches effectuées dans et autour de l'hôpital n'ont rien donné.
L : Allez y. Moi, je vais voir si mon ami a pu tirer quelque chose de votre caméra de surveillance… Il se dirigea vers l'accueil pour passer un coup de fil au Russe. Kerensky, c'est moi. As-tu trouvé un indice qui pourrait nous aider ?
K : Non. Celui qui l'a enlevé savait parfaitement à quel moment la caméra de surveillance ne tournait pas dans le service. Je n'ai rien pu en tirer si ce n'est qu'un homme est sortit avec un brancard recouvert d'un drap à 3 h31.
L : Bon, je te remercie. Le médecin a appelé la police. Je vais essayer de joindre Jimmy pendant ce temps.
K : Tiens le choc camarade.
L : Oui, on va essayer…

Centre de Secours, 55e district

Chef : Kim ! Téléphone !
Kim : J'arrive ! Qui c'est ?
Chef : Largo Winch.
Kim : Allô ? Largo, ça va ?… Quoi ?!… Jimmy a été appelé pour un incendie, il devrait pas tarder… Je lui laisse un message et je viens tout de suite…
Chef : Un problème ?
Kim : Oh oui ! Et même un énorme. Je dois partir. Quand Jimmy arrivera, pouvez-vous lui dire de se rendre immédiatement au Mount Sinaï ?
Chef : D'accord. Tu peux me dire ce qu'y arrive ?
Kim : La sœur de Jimmy a été enlevé pendant la nuit. Ils ont fouillé tout l'hôpital mais pas de trace d'elle. Elle n'a pas pu se lever toute seule car personne ne sait à quel point elle peut être handicapée…
Chef : Tu n'as qu'à prendre ta journée. Je préviens Jimmy dés son arrivée.
Kim : Merci beaucoup.

Le pompier arriva 30 min après le départ de son ex-femme. Son chef lui apprit la nouvelle, le jeune homme se rendit sur le champ dans le service où était sa sœur. L'hôpital grouillait de policiers.

Service de Réanimation, 13 h 05

Le jeune homme arriva en trombe dans le service, il avait le même regard noir que Joy lorsqu'elle était en colère. En croisant le regard du frère de sa dulcinée, le beau milliardaire se décomposa. Jimmy s'insurgea immédiatement à l'encontre du personnel soignant :

Jimmy : Est-ce que vous l'avez retrouvé ?? depuis quand vous ne faites pas des rondes de nuit pour voir vos patients ???? hurla-t-il dans leurs oreilles.
L :Calme-toi, Jimmy, ça ne sert à rien de crier. Les deux infirmières qui se sont rendus compte de sa disparition sont en train de faire leur déposition.
Jimmy : Je me calmerai si je veux ! Ma sœur a disparu on ne sait où et toi tu veux que je reste zen ?? Mais ma parole tu es de glace ou quoi ?!
L : Non ! Je te rappelles que j'aime ta sœur plus que tout au monde !!
Kim : Arrêtes Jimmy. Ça suffit maintenant. Je vais aller avec les autres participer aux recherches. Toi, tu restes ici avec Largo et tu essaies de donner un coup de main pour refaire des fouilles dans l'établissement.
Jimmy : C'est bon , j'ai compris. J'arrête les frais pour le moment.
Kim : Bien. Va avec Bosco et Yokas.
Jimmy : D'accord mais je veux être tenu au courant si vous la retrouvez avant nous.
Kim : Oui.

La secouriste partit tandis que le frère jumeau rejoignait les deux policiers qui les avaient escortés quelques mois plus tôt. Le milliardaire participa aussi aux recherches.

New York, 5 heures plus tard

Un petit attroupement se bousculait à l'entrée d'une rue. Des policiers essayaient de retenir les badauds. Une ambulance arriva…

Flic : Laissez passer, les secouristes… Laissez passer… Merci.
Doc : Salut, Sully. Qu'est-ce qu'on a ?
Sully : Notre vieil ami Eddie a trouvé le corps de cette jeune femme, il y a ½ heure et il nous a appelé. Apparemment, elle respire.
Doc : Oh, bon sang ! Carlos va chercher Kim dans l'ambulance !!
Carlos : J'y vais !
Sully : Tu la connais ?
Doc : On peut dire ça…
Kim : Tu as besoin de moi, Doc ?
Doc : Regarde…
Kim, dont le visage changea de couleur : Mon Dieu !! Mais c'est Joy !! Davis préviens le central qu'on a retrouvée la jeune femme !
Davis : Comment sais tu que c'est elle ? s'étonna le deuxième policier.
Kim : Parce que c'est la sœur de Jimmy… Doc, est-ce qu'elle respire ?
Doc : Oui mais elle est en hypothermie. Il faut vite la ramener à l'hôpital.
Carlos : Je vais chercher la civière.
Kim : Fais vite !
Doc : A 3, on la soulève. 1, 2, 3… C'est partit. Est-ce que vous pouvez nous escorter ?
Sully : Pas de problème.

Les deux véhicules de secours démarrèrent en trombe. Largo et Jimmy, qui avaient prévenus, attendaient l'ambulance avec angoisse. Celle-ci arriva facilement à se frayer un chemin dans la circulation dense de New York.

Urgences, 18 h 40

Doc : On se dépêche. J'amène la jeune femme qui avait disparue. Elle est en hypothermie, aucune blessures apparentes.
Grey : On la prend en charge. Bon boulot les gars ! Suzanne, bipez le docteur Garvey.
Suzanne : Bien docteur.

Les secouristes et la famille se rendirent dans cette salle d'attente qu'ils connaissaient que trop. Une heure plus tard, les deux médecins vinrent à leur rencontre.

Garvey : Bon. Mlle Arden va bien. Elle n'a subit aucuns sévices sexuels malgré quelques ecchymoses sûrement dû à une chute, le kidnappeur l'a peut-être jeté. Sa température corporelle est remontée. Malheureusement, elle est toujours dans le coma.
Jimmy : Est-ce que je peux rester à ses côtés cette nuit, docteur ?
Garvey : D'accord. Mais une seule personne alors.
Jimmy : Merci infiniment, docteur. Veuillez m'excuser pour tout ce que j'ai dit cet après-midi.
Garvey : C'est oublié.
Jimmy : Si tu veux Largo, tu peux rester un petit moment avec elle le temps que j'ailles manger un morceau.
L : Merci. A tout de suite.

Winch resta prés de ¾ d'heure à parler à la femme qu'il aimait. Il lui disait tout ce qui lui passait par la tête mais elle ne bougeait pas, elle ne réagissait pas… Le soldat du feu prit la relève vers 21 heures. Il poussa le fauteuil prés du lit de sa sœur, il s'endormit rapidement. Sa tête était posée sur le lit, il tenait sa main dans la sienne, il ne voulait plus la lâcher. Il s'en voulait de ce qui s'était passé le matin même.


Petit à petit, la garde du corps commençait à revenir à la surface. Elle se trouvait dans un endroit merveilleux où tout était calme et paisible. La lumière était éblouissante. Une forme s'approchait d'elle. Elle la reconnu… c'était sa mère.

Joy : " Maman ! C'est toi ? Si tu savais comme j'ai rêvé de cet instant…
Katherine : Moi aussi ma chérie. Il faut que tu retournes dans ton univers, ma douce.
Joy : Non, je veux rester avec toi. Je souffre trop. La vie là-bas est trop dure, j'aime un homme qui se désintéresse de moi. C'est un coureur de jupons
Katherine : Tu as été absente de ton monde pendant tellement longtemps que tu auras du mal à comprendre ce qu'il t'arrive.
Joy : Je ne comprends pas.
Katherine : Fais moi confiance. Il faut que tu sois forte, ma fille. Quelqu'un que tu ne connaissait pas va entrer dans ta vie, ne le repousse pas. Quand tu sortiras de mon paradis, tu pourras ouvrir la boîte magique que je t'avais offert le jour de tes seize ans.
Joy : Tu m'as dit qu'il y avait un grand secret dedans, es-tu sûr de vouloir que je l'ouvre ?
Katherine : Oui. Il est temps maintenant que tu partes et souviens-toi. Ils t'aiment tous les deux…
Joy : Qui ça tous les deux ? Maman… "

A ce moment-là, sa main bougea réveillant par la même occasion Jimmy. Ce dernier appela le médecin de garde. Il regarda sa montre, elle affichait minuit. Il lui parla pour la rassurer et se rassurer lui-même par la même occasion. Des larmes perlaient sur son visage rond.

Jimmy : Joy, prends ton temps pour te réveiller. Je t'aime p'tite sœur.

A ces mots, elle ouvrit les yeux avec difficulté, tout était noir autour d'elle. Elle entendait quelqu'un lui parler, la voix résonnait comme un écho. Sa tête était remplie d'images complètement désordonnées. Après un long moment de silence, elle articula avec peine…

Joy : Ma… Mam… Maman, reviens…
Jimmy : Chuttt, je suis là. Tu n'es plus seule.
Joy : Lar… Largo ?
Jimmy : Non. C'est Jimmy, lui chuchota-t-il.
Joy : Boîte… Musique
Jimmy : Tu veux parler de celle-là, lui demanda-t-il en lui tendant le fameux objet qu'il avait pris sur le chevet.
Joy : Mer… Merci… murmura-t-elle en tendant la main vers quelque chose qu'elle distinguait avec difficulté.

Dans l'obscurité, la jeune femme voyait mal le visage de cette voix inconnue.

Joy : Lumière, s'il vous plait, susurra la Belle au Bois Dormant.
Jimmy : Je vais te mettre l'éclairage tamisé pour que tu ne sois pas éblouie.

A présent, la garde du corps observait tout ce qu'il y avait autour d'elle. Elle se sentait perdue dans un endroit quel ne reconnaissait pas avec quelqu'un qui lui était inconnu bien qu'il lui inspirait la douceur et le réconfort.

Joy : Où suis-je ?… Qui êtes-vous ?…
Jimmy : Je suis ton frère jumeau. Je m'appelle Jimmy
Joy : Tu es le secret de ma boîte à musique… Mam… Maman m'a dit le jour de mes seize ans que j'avais un frère mais ça devait rester un secret entre nous… il ne doit pas savoir... Toute la vérité se trouve là dedans…
Jimmy : On peut l'ouvrir si tu veux…
Joy : Non pas tout de suite… Laisse moi prendre le temps de réaliser et de te regarder.
Jimmy : Si tu veux.

La jeune femme passa plusieurs minutes à scruter le visage de son frère qu'elle allait apprendre à connaître. Il était beau, fort : son regard pétillait, son visage était rond comme le sien, il avait ses fossettes…

Joy : Tu es moi au masculin…
Jimmy : Exactement et je suis plus qu'heureux que tu sois revenue. Tu devrais te reposer. On verra tout demain.

Il alla éteindre la lumière. Quand il revint, il posa un baiser sur son front.

Joy : Non… Ne me quittes pas…
Jimmy : Non, je reste avec toi.
Joy : Tiens moi la main, s'il te plait… J'ai peur…
Jimmy : N'ais pas peur, tu n'as plus rien à craindre… Dors maintenant…

Le frère et la sœur se rendormirent profondément. La jeune femme serrait très fort cette main musclée. Le lendemain, ils furent réveillés par le docteur Garvey qui venait prendre des nouvelles de sa patiente ressuscitée, il n'arrivait que maintenant car il n'avait pas pu venir immédiatement lorsqu'elle s'était réveillée.

Chambre 107, 9 h 10

Garvey : Bonjour, bonjour ! Excusez-moi de vous réveiller mais j'ai lu dans le cahier que Mlle Arden s'était réveillée à minuit.
Jimmy : Oui. Vous voulez que je vous laisse seuls ?
Joy : Non ! Reste !
Garvey : Puisque votre sœur le demande avec autant de ferveur, vous pouvez rester. Mlle Arden, Vous souvenez-vous de ce qui s'est passé ?
Joy : Non. C'est flou. Dans ma tête, j'entends des bruits et il fait froid.
Garvey : Bon. Les souvenirs vont vous revenir petit à petit. Je vais donner le programme de la journée. Dans une heure, vous allez passer de nouveaux examens…
Joy, l'interrompit : Quels genres d'examens ?
Garvey : Tout d'abord. On va vous faire passer un IRM pour voir si votre traumatisme crânien n'a laissé aucunes séquelles apparentes ensuite on fera un scanner pour voir si vous n'avez pas de problèmes supplémentaires…
Joy : Pourquoi ?… Que m'est-il arrivé ? demanda-t-elle en faisant des yeux tous ronds.
Jimmy : En voulant protéger Largo, tu a été grièvement blessée. Tu es restée dans le coma pendant plus de 5 mois. On a faillit te perdre à plusieurs reprises.
Garvey : A ce propos, l'agent Davis vous attend dans le couloir.
Jimmy : Merci. Je vais aller le voir. Je reviens Joy, je suis juste là, dit-il en lui montrant le policier dont on apercevait la silhouette derrière les stores.
Joy : D'accord mais tu reviens après…
Jimmy : Promis, et il sortit de la pièce.
Garvey : A nous, Mlle Arden. Je voudrais vérifier si tout fonctionne à peu prés.
Joy : Allez-y.

Le médecin commença à l'ausculter. Il lui faisait toutes sortes de manipulations pour vous voir si ses muscles n'étaient pas trop raides malgré les séances qu'avait effectué le kiné pendant son coma. Il vérifia la mobilité de son épaule blessée. Puis il s'attaqua à son appareil moteur inférieur malheureusement la jeune femme ne sentait rien. Elle n'arrivait pas à bouger les orteils (Aïe, aïe, aïe… pauvre Joy !). Après avoir terminé sa visite, il sortit de la chambre et rejoignit le pompier.

Couloir du Service de Réa, pendant ce temps

Davis : Salut, Jimmy. Comment va ta sœur ?
Jimmy : Très bien, elle s'est réveillée pendant la nuit. Le médecin est avec elle.
Davis : Mais c'est génial ! Je venais pour te dire qu'on a retrouvé le kidnappeur. C'est un déséquilibré mental qui l'a enlevé. Bosco s'est chargé de l'interroger.
Jimmy : Connaissant Bosco, il a dû arriver à lui sortir les vers du nez.
Davis : Tout à fait. Le bonhomme avait entendu parler du semi-réveil de ta sœur à la télé alors il s'est dit qu'elle arriverait peut-être à faire revenir à la vie sa mère. Quand il s'est rendu compte que ta sœur ne se réveillait pas, il s'en est débarrassé en la jetant de sa voiture. La suite tu la connais. Il a été placé dans un hôpital psychiatrique en attendant son jugement.
Jimmy : Merci d'être venu jusqu'ici pour m'annoncer la nouvelle. Je te laisse, le médecin sort de la chambre.
Davis : A plus tard. Souhaite lui un bon rétablissement de ma part, elle ne me connaît pas mais c'est l'intention qui compte.
Jimmy : Merci.
Garvey : Mr Doherty, je vais demander à ce que votre sœur soit transférée dans le service de traumatologie dés demain. J'attends les résultats du scanner mais je pense qu'elle ne pourra plus jamais marcher.
Jimmy : Au Seigneur !! Vous lui avez dit ?
Garvey : Non, elle s'en est rendue compte toute seule pendant que je l'examinais. Je vous laisse, j'ai d'autres patients à voir.
Jimmy : Oui… Merci, docteur.

Le jeune homme retourna dans la petite pièce remplie de fleurs. Joy était tournée vers la fenêtre. Son regard était perdu dans le vague, des larmes ruisselaient. Jimmy ne savait pas comment s'y prendre avec elle. Il s'assit sur le lit et lui sécha ses gouttelettes d'eau salée. Elle se jeta dans ses bras pour être réconfortée, il la serra très fort pour essayer de l'apaiser. Ils restèrent comme ça un long moment. Les brancardiers firent leur apparition pour emmener la jeune femme dans le service de radiologie.

Jimmy : Joy, je dois aller au travail pour poser mes congés. Quand tu reviendras de tes examens, Largo sera là.
Joy : Tu reviendras bien ici après.
Jimmy : Oui, oui ne t'inquiètes pas. Allez à toute à l'heure.
Joy : D'accord.

Il laissa les deux infirmiers s'éloigner en poussant le lit de Joy ; il partit à l'opposé.

Chambre 107, 11 h 45

Cela faisait un peu plus de 10 minutes que Joy avait été reconduite dans sa chambre. Elle était tellement éprouvée qu'elle ne s'était pas rendu compte de la présence d'un élégant jeune homme. Celui-ci s'assit comme à son habitude dans le fauteuil qui était prés du lit. . Joy, quand à elle avait les yeux fermés et se garda bien de lui montrer qu'elle était consciente. Après un long moment, il se décida à parler :

L : Joy. Je voulais encore te dire que je t'aime. Les médecins disent que là où tu es, tu entends tout ce qu'on te raconte. Moi, je pense qu'à ton réveil tu n'auras aucuns souvenirs de tout ce que j'ai pu te dire. Tu comptes énormément à mes yeux. (eh oui ! il est pas au courant, Jimmy n'a pas eu le temps de le prévenir… LOL)

La jeune femme avait écouté les supplications de son patron mais n'avait rien dit car elle pensait pertinemment qu'il n'était pas franchement honnête avec ses sentiments. Elle attendait avec impatience l'arrivée de son autre moitié. Elle était mal à l'aise car bientôt elle allait devoir affronter le regard de ses amis. Comment allaient-ils réagir par rapport à son infirmité ? Le fait qu'elle ne serait plus capable de protéger l'homme de sa vie ? Après un moment d'hésitation, elle se retourna pour faire face au bourreau des cœurs…

J : Lar… Largo. Arrêtes de me faire souffrir, s'il te plait… chuchota-t-elle en pleurant.
L : Joy !! Tu t'es réveillée !! C'est merveilleux !! Je vais chercher quelqu'un, je reviens.
J, qui l'arrêta net : Pas le peine. Ils le savent déjà…
L : Comment ça ?
J : Je… je me suis réveillée dans la nuit…
L : Ton frère a dû oublier de me prévenir mais je ne lui en veux pas, je suis trop content !
J : J'ai entendu tout ce que tu as dit mais je te connais trop bien pour savoir que tu n'es pas honnête…
L : Si je te jure que je te dis la vérité. Je ne peux pas imaginer le reste de ma vie sans toi !
J : Laisse-moi s'il te plait. J'ai besoin d'être seule ; puis elle se tourna de nouveau face à la fenêtre.

Le milliardaire resta là, le regard vide, ses yeux étaient mouillés. Il ne s'attendait absolument pas à ça. Après quelques instants, il s'exécuta et sortit de la chambre. Il ne vit même pas Jimmy qui venait à sa rencontre.

Jimmy : Eh Largo ! Tu as vu Joy ?
L : …

Le pompier observa son ami s'éloigner, il ressemblait à un zombi. Il entra dans la chambre 107 et compris que quelque chose s'était passé durant son absence

Jimmy : Joy ? Que se passe-t-il ? Je viens de voir Largo et il n'avait pas l'air bien.
J : Il m'a dit qu'il m'aimait mais je ne peux pas le croire. Je l'ai tellement vu avec d'autres femmes…
Jimmy : Crois moi, il t'aime. J'ai rarement vu quelqu'un aimer une autre personne comme ça. Depuis le début, il est resté à tes côtés. Quand je ne pouvais pas être auprès de toi à cause de mon travail, il me remplaçait. Simon m'a dit que tu ne montrais jamais tes sentiments mais si tu continues c'est toi qui va le perdre. Ouvre ton cœur. Tu es humaine, oublie ton armure.
J : Moi, aussi je l'aime. Mais crois-tu vraiment qu'il m'aimera toujours s'il apprend que je risque de rester toute ma vie dans cette fichue carriole, dit-elle en désignant le fauteuil roulant qu'on lui avait apporté pendant son absence.
Jimmy : Bien sûr qu'il t'aimera. Tout ce qui t'es arrivé lui a vraiment fait peur. Ces événements lui ont fait prendre conscience des sentiments qui se cachaient au plus profond de son cœur. Comment te sens-tu ?
J : Vidée, j'ai l'impression que je ne sers à rien maintenant. Je vais devoir réapprendre à vivre et je ne sais pas si j'en aurais le courage. J'ai besoin d'un but pour pouvoir continuer.
Jimmy : Ton but c'est de tout faire pour remarcher un jour, pour reprendre ton travail. Tu peux très bien vivre une relation avec un homme même si tu es dans cette voiture un peu spéciale…
J : Je ne sais pas si j'aurais la force de continuer. Pour être garde du corps, il faut avoir ses jambes. Je vais peut-être chercher un autre emploi… Tiens ! Comme conférencière sur la sécurité !…
Jimmy : C'est une idée mais reste dans la pensée qu'un jour ou l'autre tu remarcheras comme avant.
J : Est-ce qu'on peut arrêter de parler de ça, s'il te plait ? Parlons plutôt de toi. Après tout, tu sais beaucoup de choses sur moi mais je n'en connais aucune de toi.
Jimmy : Par quoi veux-tu que je commence ?
J : Est-ce que tu es marié ? Je sais que tu travailles mais tu ne m'as pas dit où ?
Jimmy : J'ai été marié mais je suis divorcé. Elle s'appelle Kim, tu la verras car parfois elle restait de longues heures ici à te parler. On a eu un petit garçon, Joey, qui est impatient de te connaître. Je suis pompier au 55e district dans le Bronx.
J : Où travaille Kim ?
Jimmy : Elle est secouriste dans la même unité que moi. C'est pratique car quand on a des problèmes avec ton neveu, on n'a pas besoin de s'appeler.
J : Quand est-ce que je les rencontrerai pour de vrai ?
Jimmy : Dans quelques jours, je préfère que tu te reposes avant de voir débouler la tornade Joey. C'est un enfant très vivant comme tous les gosses de son âge. Il faut être en forme le jour de votre première rencontre.
J : Je vais faire tout mon possible pour aller mieux mais ne me parles plus de cet engin de malheur avant un certain temps.
Jimmy : Tu as vu l'heure ! Je vais voir s'ils n'ont pas oublié de t'apporter ton repas…
J : D'accord mais tu manges avec moi.
Jimmy : Si tu veux. Après il faudra que tu te reposes un peu, tu es convalescente ne l'oublie pas.
J : Oui grand frère ; et la jeune femme esquiva son premier sourire depuis son retour parmi les vivants.

En voyant le contenu de son plateau-repas, la garde du corps fit une grimace… les menus des hôpitaux n'étaient vraiment pas appétissant. Elle pignocha un peu, et fatiguée, elle s'endormit.
A son réveil, elle trouva Simon triste, il n'avait pas ces petites étincelles qui généralement brillaient dans ses yeux. Il entama la conversation :

S : Alors, ma Belle… Bien dormi ?
J : C'est toi Simon ? Oui, merci.
S : Largo m'a dit que ton retour parmi nous avait mal commencé…
J : Ah !… Je vois qu'il t'a parlé de notre petite discussion…
S : Oui et je ne saisis pas ton comportement envers lui. Je sais que tu es éperdument amoureuse de lui. Alors pourquoi est-ce que tu le fais souffrir ? Il a cru à plusieurs reprises qu'il allait te perdre, il t'avoue ses sentiments et voilà comment tu le remercies !
J : Arrête Simon !… Tu ne comprends pas… Personne ne peux comprendre…
S : Laisse-moi au moins essayer.
J : C'est pas la peine. Je suis heureuse que tu viennes me voir mais ne me fais pas la morale. Tu ne peux pas te mettre à ma place. Si tu veux bien, je voudrais rester seule maintenant.
S : Bon, je pars mais je reviendrai. Je peux dire à mon pote qu'il te laisse un peu de temps ?…
J : C'est ça… du temps, beaucoup de temps…

Le Suisse quitta son amie. Il connaissait son fort caractère et il ne voulait pas la brusquer même s'il y était allé un peu fort juste avant. Il retourna donc au groupe W pour voir comment son ami allait.

Penthouse, 16 h 35

Le milliardaire était assis à son bureau, il observait le petit bonhomme, qu'il avait adopté, s'amuser sur le tapis de jeu. Il était tellement perdu dans ses pensées qu'il n'entendit pas entrer Kerensky. Le Russe le regardait de toute sa stature, il compatissait à ce que son ami vivait en ce moment.

K : Largo. Peux-tu me signer ces papiers ?
L : Hein ? Quoi ?
K : Les papiers. Il me faut ta signature pour commander des logiciels supplémentaires.
L : Ah ! Oui… Simon est rentré de l'hôpital ?
K : Gabriella l'a croisé alors qu'il se rendait chez Sullivan. Il ne va pas tarder à arriver.
L : Je me demande comment se sera passée sa visite avec Joy. Je ne comprends pas pourquoi elle m'en veut autant. Elle a des doutes sur ma sincérité alors que je n'ai jamais été aussi sincère avec quelqu'un.
K : Je pense savoir ce qui la perturbe, la dernière fois que vous vous êtes parlés Diana était là entre vous deux. Elle a refoulé sa jalousie au plus profond d'elle même. Elle doit penser que tu l'aimes pour un moment et qu'après tu iras voir ailleurs. Au fait, t'es-tu demandé comment elle allait réagir quand elle apprendrait que tu as adopté Jack ?
L : Non. Joy aime les enfants, je ne vois pas où est le problème.
K : Simon a raison quand il dit que tu as des œillères qui te bouchent les yeux. Pour l'instant, ton fils n'est pas le portrait de Diana mais pour Joy se sera toujours un obstacle. Simon et moi, on sait très bien qu'elle t'aime depuis longtemps mais de là à passer devant cet enfant, le pas est sûrement infranchissable. Je ne te dis pas que tu as fais une erreur mais il va bien falloir que tu en supportes les conséquences.
L : Je ferai l'impossible pour qu'elle comprenne. Je pense que son frère pourra m'être d'un grand secours.
K : Peut-être. Tu devrais lui demander de te donner un coup de main.
L : Tu as raison, je vais l'appeler. A cette heure là, il doit être à la caserne ou chez lui.

Le Russe laissa son patron téléphoner et partit à la recherche de l'ancien voleur.

L : Allô ? Bonjour, Largo Winch… J'aurais souhaité parler à Jimmy… il est en vacances et est-ce que Kim est là ?… aussi… bon, ben je vous remercie, il raccrocha le combiné et réalisa que son ami se tenait dans l'encadrement de la porte. Ah ! Simon ! Te voilà. Comment s'est passée ta visite à Joy ?
S : Mal. Elle est toujours aussi butée. J'aurais cru que le coma effacerait ce trait de caractère mais non ! Elle ne veut rien entendre ! Elle reste impassible. J'en ai discuté avec les infirmières de son service, et elles m'ont répondu que ça risquait d'être long. Pour notre princesse, le temps s'est figé aux événements qui ont précédé la fusillade et la fusillade en elle-même. Pour ce qui de son état de santé, je n'ai rien pu savoir. Je suis désolé mon pote…
L : Ça ne fait rien, dit-il en se levant pour prendre Jack dans ses bras, je vais essayer de voir avec Jimmy ce qui ne va pas chez elle.
S : Il est ta seule chance. Tu veux que j'ailles promener le petit ?
L : Oui et non. Comme tu es mon garde du corps actuel, tu vas nous accompagner faire les boutiques. Jack n'a plus grand chose à sa taille. Les gamins grandissent tellement vite à cet âge.
S : On y va. Je préviens Kerensky de notre petite ballade.
L : D'accord, fit-il puis s'adressant au petit. Allez Jack, tu veux bien aller promener avec papa ? Le gamin hocha de la tête. On est parti !

Le jeune papa, son fils et son garde du corps prirent l'ascenseur pour aller faire leurs emplettes. En chemin, ils furent arrêtés par Cardignac et Del Ferril qui s'opposaient au sujet de l'acquisition par le PDG d'un quartier entier à l'abandon. Le milliardaire voulait en faire un patelin paisible où des familles aux revenus modestes pourraient vivre. Sur le point " revenus modestes " Cardignac n'était pas du tout d'accord. Pour lui, cela signifiait perte de capitaux et baisse des actions du Groupe W. Del Ferril y voyait plutôt une bonne action (pour changer, LOL), les actionnaires seraient, d'après elle, favorables à cette démonstration de générosité et montrerait que l'empire Winch n'était pas qu'une implacable multinationale capitaliste. Finalement, Michel laissa tomber ses brassements inutiles d'air :

L : De toute manière, Michel, ma décision est prise et je n'y reviendrai pas dessus.
Cardignac : Si vous le prenez comme ça ! et il tourna les talons en emportant sa colère.

Penthouse, 21 h 03

Les deux hommes et le bébé étaient rentrés les bras chargés de paquets. En arrivant, Simon laissa son ami et Jack devant l'appartement. Winch fit manger son fils, le coucha et décida d'appeler Jimmy.

L : Jimmy, c'est Largo.
Jimmy : Salut, Largo. Je t'ai croisé dans le service ce matin mais tu ne m'as pas vu.
L : J'étais venu voir Joy mais ma visite s'est mal passée.
Jimmy : Je sais et j'en suis désolé. Je présume que tu m'appelles pour avoir des explications sur son comportement ?
L : Tu présumes bien. Qu'est-ce qu'elle a ?
Jimmy : Elle n'accepte pas beaucoup de choses. J'en ai parlé au médecin et il m'a répondu qu'il nous faudrait beaucoup de patience. Elle est encore un peu perdue.
L : Je pense que je peux comprendre ce qu'elle ressent : ses doutes, ses appréhensions…
Jimmy : Tu y es presque. Elle doute sur tout ce qui l'entoure. Joy sait qu'elle ne pourra peut-être pas reprendre son boulot et que ce tragique accident l'oblige à recommencer sa vie depuis le début.
L : Elle est forte. Elle va bientôt pouvoir remarcher…
Jimmy : Tu as l'air d'oublier que sa moelle épinière a été sérieusement touchée. Son coma et son immobilité permanente ont permis de réduire les dégâts mais son existence en a été totalement bouleversée.
L : Ça n'empêche pas que je l'aime de tout mon être.
Jimmy : Je sais bien mais pour elle rester dans un fauteuil roulant est un imposant obstacle pour mener une vie de couple normale. Elle s'est mis dans la tête que tu ne pouvais pas l'accepter telle qu'elle est maintenant.
L : Elle peut bien être borgne, difforme et je ne sais quoi encore… JE L'AIME !!!!!
Jimmy : J'ai compris mais ce n'est pas à moi qu'il faut le dire. Fais attention de ne pas réveiller ton fils.
L : Ça ne craint rien, j'ai bien fermé les portes.
Jimmy : Ne lui parles pas de Jack tout de suite quand tu la verras. Je vais d'abord préparer le terrain.
L : Je te remercie vieux frère. Bonne nuit.
Jimmy : Bonne nuit. Demain, elle change de service. Elle sera au 3ème dans le service de rééducation fonctionnelle et de traumatologie.
L : Merci, et il raccrocha.

La gente masculine passa une bonne nuit tandis que Joy en passa une épouvantable car des souvenirs lui revenaient et la terrorisaient. Vers deux heures, l'infirmière de garde lui injecta un somnifère dans sa perfusion pour qu'elle puisse s'endormir.

Service de Réanimation, 9 h30

Le changement de chambre devait s'effectuer à 10 heures. Le pompier arriva en avance pour aider à préparer les affaires de sa sœur. Dans le couloir, il fut arrêté par le médecin.

Garvey : Mr Doherty, votre sœur a passé une très mauvaise nuit, nous avons été obligés de lui administrer un puissant somnifère pour qu'elle parvienne à dormir. Je crains qu'elle ne commence à sombrer dans une dépression assez grave.
Jimmy : Que suggérez-vous ?
Garvey : Il faudrait lui faire consulter un psychothérapeute. J'ai essayé de lui en parler mais elle m'a envoyé promener.
Jimmy : Je vais lui parler. Elle a peur de l'inconnu maintenant. Je vous laisse car elle doit m'attendre avec impatience.
Garvey : Je vais mettre un mot dans son dossier.
Jimmy : Merci.

Il entra dans la chambre. La jeune femme l'attendait confortablement assise dans son fauteuil.

Chambre 107, 9 h 40

Jimmy : Joy ? Bonjour. Ça va être l'heure d'y aller, dit-il en voyant que sa sœur lui tournait toujours le dos.
J : Je sais. Pourquoi n'es-tu pas revenu hier soir ?
Jimmy : Je devais garder Joey. Et je pense qu'il ne faut pas aller trop vite… Je ne veux pas que tu tournes le dos à tes amis parce qu'on s'est retrouvés. Je fais un métier très dangereux et ça veut dire que je ne serai pas toujours là.
J : Tu m'abandonnes ? Tu es comme les autres parce que je suis handicapée tu me laisses tomber.
Jimmy : Non, ce n'est pas vrai et tu le sais très bien. Je ne veux pas qu'un jour tu te réveilles et te dises que tu as fait une énorme erreur en plaquant tes amis qui étaient ta famille.
J : Je ne renierai jamais ce que j'ai vécu pendant ces années à leur côté mais je t'ai toi et ta famille et cela me suffit.
Jimmy : Parlons d'autre chose puisque tu n'es pas enclin à parler de ça. Le médecin m'a dit que tu avais passé une affreuse nuit, veux-tu qu'on en parle ?
J : J'ai rêvé du jour où maman est morte, du jour où je me suis fais tirer dessus, c'est tout à fait normal.
Jimmy : Je sais que ce doit être pénible de revivre ça mais il faut continuer à vivre, répliqua-t-il en obligeant Joy à lui faire face. Ne baisse pas les bras, fais le pour moi. Je ne dis pas que là-dedans la vie actuelle sera facile mais je te le dis et redis : c'est provisoire. Je pense que tout comme moi tu aimes courir, jouer à un sport d'équipe, non ?
J : Si, si mais…
Jimmy : Il n'y a pas de mais. Je te fais la promesse qu'à nous deux, on accomplira des miracles. Il faut que tu me promettes de bien faire ta rééducation, et de mon côté, je te promets d'être le plus souvent là.
J : Marché conclu, affirma-t-elle en lui serrant la main. Bon, tu me pousses.
Jimmy : On y va.

Le jeune homme commença à pousser sa sœur quand il vit arriver Largo et Georgie. La garde du corps lança un regard noir aux deux hommes, elle était piégée…

L : Bonjour vous deux. Comment ça va aujourd'hui ?
K : Bonjour. Vous déménagez ?
Jimmy : Salut. Moi, ça va. Joy change de service comme je te l'ai dit hier, Largo.
L : Ah oui ! J'avais oublié. Pardonnez moi, s'excusa le beau milliardaire en observant l'ex-agent de la CIA qui fulminait.
Jimmy : Ce n'est rien. Quoi de neuf aujourd'hui ?
L : Je dois me rendre en France, dans un département en pleine expansion. J'ai l'intention d'y racheter trois usines très différentes les unes des autres. Kerensky m'accompagne, il sera mon garde du corps. Il paraît que je n'ai rien à craindre là-bas mais bon…
K : On ne sait jamais, il paraît qu'il y a pas mal d'anti-mondialistes.
L : Ça changera pour une fois.
Jimmy : Et c'est dans quel coin de la France ?
L : En Auvergne, plus précisément en Haute-Loire.
J : Et combien de temps vas tu rester là-bas ? finit-elle par demander
L :Normalement 10 à 15 jours. A tant faire, j'ai envie de faire un peu de tourisme. C'est la seule région française où il y ait des chaînes de volcans.
K : La gastronomie est aussi réputée. Je suis rarement partit dans ce pays (la France) quelle belle opportunité de mélanger travail et loisirs, non ?
J : N'oublie quand même pas de faire ton boulot !
K : Tu me connais sauf si tu as beaucoup changée depuis qu'on ne s'est vu.
L :Ne t'inquiètes pas , Joy. Si tu veux, Georgie t'appellera tous les jours pour te faire un rapport complet, proposa Winch avant de terminer par : je dois me tenir bien pour ne pas donner le mauvais exemple à mon fils…

Cette déclaration tomba comme un couperet sur Joy qui resta silencieuse.

Jimmy : Je ne vais pas vous retenir, nous devons nous rendre dans son nouveau service.
L & K : Allez, on y va nous aussi. Le jet nous attend pour décoller à 11 h et je dois récupérer Jack chez Monique avant d'aller à l'aéroport.
J : Jack ??? se dit-elle en elle même.

Les quatre amis se séparèrent et partirent dans des directions opposées. Le service de rééducation était un service très fonctionnel, il y avait peu de chambres pour permettre à l'équipe médicale de mieux s'occuper de ses patients. Le docteur Wyle avait réservé la meilleure chambre à cette convalescente peu ordinaire.

Service de rééducation fonctionnelle, 10 h 20

Wyle : Bonjour, Mlle Arden. Je suis très heureux de faire votre connaissance et de vous accueillir dans mon service.
J : Moi de même. Où se trouve ma chambre s'il vous plait ?
Wyle : Je vous ai mis dans la chambre 911. Comme nous sommes un service à part, les chambres n'ont pas le chiffre de l'étage et de la pièce.
Jimmy : C'est facile à retenir. Bonjour, je suis son frère, Jimmy Doherty.
Wyle : Ravit. Je vous montre cette chambre. Comme vous le voyez, nous avons une magnifique vue sur le parc de l'hôpital. Nos kinés aiment bien faire leurs séances en plein air quand il fait beau donc vous aurez souvent l'occasion de sortir d'entre ces murs. Ah oui ! Ici, tout le monde s'appelle par son prénom, le mien est Noah. Vous pouvez tutoyer, vouvoyer, c'est comme vous voulez.
J : D'accord.
Noah : Bon, je vais vous laisser.
Jimmy : Merci docteur. Je vais l'aider à s'installer.

Et le médecin partit en prenant bien soin de fermer la porte.

Jimmy : Tu es mieux qu'en bas dans ce service, n'est-ce pas ?
J : Depuis quand Largo est marié ?
Jimmy : Comment ?! De quoi tu parles ?
J : Il a parlé de son fils. J'étais prête à le croire sur tout ce qu'il m'avait dit et voilà qu'il annonce qu'il a un fils. Il s'est marié avec Diana et derrière il me fait des avances.
Jimmy : Calme toi. Je me vois dans l'obligation d'appeler Simon car moi, je ne connais pas bien toute l'histoire.
J : Appelle le tout de suite.
Jimmy : Une seconde ; il composa le numéro du Suisse. Simon ? C'est Jimmy… peux-tu venir voir Joy le plus rapidement possible… elle est chambre 911 au 3ème étage… tu arrives maintenant… parfait.
J : Tu l'attends avec moi ?
Jimmy : Si tu veux.

Le chef de la sécurité du groupe W arriva une demi-heure plus tard. Joy ne se fit pas attendre pour avoir des explications. Simon lui raconta tout ce qui s'était passé pendant son coma, elle eut du mal à croire à toutes ces allégations mais son frère était le témoin privilégié depuis prés de 5 mois de la nouvelle vie familiale de Largo Winch. Elle comprit les raisons qui avaient poussé son patron à agir de la sorte, il remonta dans son estime. Joy ne le montra pas mais elle était soulagée que celui qu'elle aimait ne lui avait pas mentit. Le reste de la journée, la jeune femme visita le service et le reste de l'hôpital. Elle avait besoin de repères. Son ami resta un long moment à lui tenir compagnie alors que Jimmy était allé voir un psychothérapeute pour avoir un rendez vous pour sa sœur.

Jimmy : Joy, je te présente le docteur Parker.
J : Bonjour, docteur. Qu'est-ce que vous allez me faire ?
Parker : Bonjour, Mlle Arden. Je suis psychothérapeute. Le Dr Garvey m'a demandé de vous rencontrer pour que l'on puisse discuter.
J : Je vais très bien. Je n'ai pas besoin de vous, affirma-t-elle d'un ton sec.
Parker : C'est ce que vous pensez mais d'après ce que m'a dit votre ancien médecin et votre frère, vous avez du mal à vous faire à votre nouvelle vie. Je le conçois tout à fait, je tenais à vous dire que si des fois vous changiez d'avis je suis là.
J : Merci. Au revoir, docteur.

Le médecin sortit, le visage de la jeune femme avait soudainement changé et ne présageait rien de bon pour ce pauvre Jimmy qui allait essuyer la toute première colère de sa sœur. Le Suisse resta pour voir qui allait remporter le match : le pompier ou l'ex-agent de la CIA ? L'ouragan Joy s'apaisa au bout d'une vingtaine de minutes. Il n'y eut aucun vainqueur. Dés le lendemain, la jeune femme commença ses séances de rééducation mais sans grand enthousiasme. Son planning journalier se déroulait de cette manière :
7-9 h : Réveil et petit déjeuner
9-10 h : Apprentissage des soins corporels
10-12 h : Séances de kiné à la piscine de l'hôpital
12-15 h : Déjeuner et sieste
15-18 h : Séances de kiné (musculation des membres valides) et visites
18-19 h : Dîner
Après 19 h : Temps libre et coucher

Début Juin, 1 mois après le réveil de la jeune femme, le docteur pressa Jimmy de prendre Joy chez lui car personne ne supportait ses fréquentes colères. Elle était devenue exécrable avec tout le personnel. Elle s'était mise dans l'idée que cela ne servait à rien de passer des journées entières à faire de la rééducation puisque les dernières radios n'avaient montrées aucuns changements. Elle avait décidé coûte que coûte de mener la vie dure aux gens qui l'entouraient. Son seul plaisir de la journée était les visites de son frère et de Simon. Kim et Joey n'étaient pas encore venus lui rendre visite mais elle comprenait tout à fait les raisons.

Largo et Kerensky n'étaient toujours pas rentrés de leurs vacances mais tout se passait bien. Le PDG avait racheté les deux usines qu'il convoitait et grâce à ça il permit de créer de nouveaux emplois. Une des usines fabriquait des sabres, les fleurets et autres armes blanches qui servaient à l'escrime. L'usine de fabrication de sacs plastiques avait simplement eu besoin d'un petit coup de pouce pour accéder au marché mondial, le groupe W lui ouvrait la voie. Pour des raisons de diversification, Largo avait décidé de se lancer dans la mode. Après avoir acquis des manufactures de tissus, il fit l'acquisition d'une fabrique de dentelles. Cet art à part entière pouvait valoir une fortune sur une robe d'un grand couturier. Cette spécialité commune à la ville du Puy-en-Velay allait ramener un engouement touristique et financier important pour cette petite cité perdue au creux de volcans, sucs et dykes. Après avoir conclu ses affaires, il en profita pour découvrir l'Auvergne et sa gastronomie. Les plats étant très lourds à digérer, il était bien content de goûter aux digestifs du pays, alcoolisés ou non. L'eau de Vichy ou Saint Yorre était moins agressive que l'eau de vie ou la verveine du Velay (NB : l'abus d'alcool est dangereux pour la santé).

Service de Rééducation, 10 h 30
(le jeudi 4 Juin)

Le grand jour arriva pour Joy, elle devait quitter cet endroit pour toujours à 11 heures lorsque Jimmy viendrait la prendre. Elle avait préparé ses affaires la veille pour ne pas perdre de temps. Son impatience était à peine visible comme elle regardait sa montre toutes les 2 minutes. Le pompier arriva en avance par peur de représailles de la part de sa sœur jumelle. De plus, l'interne de garde devait lui donner les ordonnances nécessaires pour calmer les douleurs diffusent de la jeune femme. Le jeune homme avait prévu de ne pas se laisser mener par ce bout de femme qui avait effrayé un service entier pendant quelques temps. Il était bien décidé à lui faire faire lui-même une rééducation digne de l'entraînement des pompiers. Il attendait aussi l'arrivée de Largo qui rentrait deux jours plus tard de son voyage en France. Les choses s'étaient un peu tassées dans l'esprit tourmenté du garde du corps. En rentrant dans la chambre, il la vit qui observait les gens qui se promenaient dans le parc. La journée promettait d'être ensoleillée et étouffante. Comme il travaillait ce jour-là, il avait pensé l'emmener à la caserne pour qu'elle puisse se familiariser avec la deuxième famille du soldat du feu.

Jimmy : Salut, Joy ! Tu es prête ?
J, qui sursauta à cette entrée en matière : Ah !!! Tu m'as fait peur ! Oui, je t'attendais.
Jimmy : Alors, on y va. Je te laisse avancer par toi-même car à partir de maintenant je ne serai pas toujours derrière toi et à la maison il te faudra bien te débrouiller toute seule.
J : D'accord. Quel est le programme de ma première journée de liberté ? demanda-t-elle tout en avançant.
Jimmy : Comme je suis d'astreinte à partir de midi, tu viens avec moi au boulot. Je te présenterai mes collègues et tu feras enfin la connaissance de Kim.
J : Je suis très heureuse de passer la journée dans un endroit que je ne connais absolument pas.
Jimmy : Bon, nous voilà arrivés à la voiture. Attends, je vais t'ouvrir la portière, dit-il en laissant tomber les sacs et en se précipitant vers elle. Elle lui ouvrit ses bras pour qu'il l'aide à monter en voiture.
J : Parfait. Merci.
Jimmy : Tu es bien installée ?
J : Impeccable. Je voulais te demander quelque chose…
Jimmy : Oui. Laquelle ?
J : J'aurais voulu que tu m'emmènes à Montréal ce week-end pour remercier le personnel de l'hôpital où j'étais.
Jimmy : Si tu veux et on pourrait même y aller en famille. Qu'en penses-tu ?
J : Pourquoi pas. Qu'est-ce que tu appelles en famille ?
Jimmy : D'y aller avec Kim et Joey. Largo ne sera sûrement pas encore rentré de son voyage.
J : Peut-être… Quand rentre-t-il au fait ?
Jimmy : Samedi normalement. Simon ne m'a pas précisé, il était pressé d'aller voir sa sœur qui a accouché lundi.
J : Si seulement ça pouvait lui mettre du plomb dans la cervelle à celle-là !
Jimmy : Ne commence pas à être désagréable car la journée va être longue.
J : Je m'excuse, ça m'a échappé… répondit-elle en regardant le paysage défiler.

Après avoir roulé pendant prés de trois quart d'heure, ils arrivèrent dans le Bronx. La circulation était difficile aujourd'hui, les new-yorkais se dirigeaient vers les plages pour échapper à la canicule.

Jimmy : Nous sommes arrivés. Voilà ma caserne et le poste de police avec lequel nous travaillons. Il faudra que je te présente les agents qui nous ont rendu beaucoup de service en t'escortant depuis l'aéroport et qui t'ont retrouvée lorsque tu avais été kidnappé.
J : Je serai très heureuse de faire la connaissance de mes " sauveurs ".
Jimmy : Allez. Je te laisse sortir de la voiture et te mettre dans ton fauteuil.
J : Bien, Chef !

Et ils éclatèrent de rire de bon cœur…

Jimmy : Personne. Ils doivent être en train de manger. Je vais être obligé de te porter jusqu'en haut.
J : Je comprend bien que ce ne doit pas être facile de grimper là-haut dans cet engin de malheur, maugréa la jeune femme en se laissant soulever par Jimmy.

Au fur et à mesure qu'ils avançaient aucun bruit ne se faisait entendre. Les lumières étaient éteintes quand soudain…

…en arrivant en haut des escaliers, ils furent éblouis par la lumière qui était revenue. Une banderole indiquait " Bienvenue dans la grande famille du 55ème district ". Devant une table, recouverte de plats, se trouvaient Kim et Joey ainsi que le reste des équipes de secouristes et de pompiers. Le garçonnet tenait entre ses mains un immense bouquet de roses blanches et rouges (NB : si elles sont avec une autre couleur, les roses rouges ne portent pas malheur). Le frère et la sœur en restèrent bouche bée visiblement ils ne s'attendaient pas à un tel accueil. La garde du corps prit la parole avec une grande émotion :

J : Merci beaucoup pour ce chaleureux accueil. Je suis très touchée. J'en ai les larmes aux yeux tellement je suis émue. Cela faisait longtemps que je n'avais pas versé une larme. La dernière fois s'était…, se tue-t-elle car les souvenirs la hantait de nouveau mais son magnifique sourire revint lorsque Joey s'approcha. Oh ! Merci beaucoup. Ce sont mes fleurs préférées.
Joey : Je sais bien ce sont aussi celles de papa.
J : Papa ? Alors tu dois être Joey. Si je pouvais être assise, je t'embrasserai bien, bien fort mais j'ai l'impression d'être un poids léger pour ton père, se moqua-t-elle en faisant signe à Jimmy de son souhait d'être dans son fauteuil.
Jimmy : Oups !!!… Attends, je vais demander si quelqu'un peut descendre pour prendre ton fauteuil en bas.
J : Oui, s'il te plait.
Jimmy : Comme j'ai les bras occupés, est-ce qu'une âme charitable pourrait monter le fauteuil de son altesse ?
Carlos : J'y vais !
J : Merci.

Le secouriste remonta rapidement et Joy pu enfin s'asseoir dans sa voiturette. Elle serra très fort contre elle son neveu dont elle faisait la connaissance. Kim lui fut présentée par Jimmy ce qui l'intimida un peu. Après elle discuta avec ses professionnels qui mettaient leur vie en jeu tous les jours. Son admiration était sans bornes. Les hommes de la caserne étaient désolés qu'elle ne puisse marcher mais ils la trouvaient tous très belle. Le chef était ravit de faire la connaissance de cette jeune femme, qui paraît-il, avait un tempérament explosif. Peu de temps après leur arrivée, le haut-parleur du central signala un incendie dans un vieil immeuble habité. Tous les hommes partirent à la vitesse de la lumière. L'ex-agent de la CIA resta seule avec son neveu dans cet immense bâtiment. Ils allaient enfin parler de tout et de rien. Le petit était totalement fasciné par cette tante qui lui était tombé du ciel vers Noël. Simon lui avait parlé d'elle lorsqu'ils se retrouvaient seuls en sa compagnie durant le coma prolongé de la jeune femme. Certes, le Suisse en avait beaucoup ajouté mais il était resté prés de la réalité. L'enfant sentait la détresse de cette femme qui n'acceptait pas de rester clouée dans un fauteuil roulant le reste de ses jours. Aussi, il brisa le silence pesant qui régnait ici :

Joey : Pourquoi tu es triste, tatie ?
J : Je ne suis pas triste seulement mélancolique.
Joey : Tu sais tu peux tout me dire. Je venais souvent te parler quand tu dormais.
J : Tu veux être mon confident.
Joey : Oh ! Oui !
J : Alors… d'accord. Qu'est-ce que tu me disais à l'hôpital si tu veux bien me le répéter ?
Joey : Je te demandais de revenir. Je te racontais ce que je faisais à l'école. Je te disais aussi combien j'aimais pas voir papa et tes amis pleurer.
J : Ils pleuraient ?
Joey : Hein, hein. Surtout Largo. Des fois, il était assis à côté de toi et il te regardait. Il m'a dit qu'il t'attendait ou t'attendrait toute sa vie. Quand ton cœur s'est arrêté plusieurs fois, papa et Largo allaient à la chapelle et ils ne revenaient que longtemps après. Maman m'a expliqué que tu comptais plus que tous les pokémons, les jeux et les bijoux pour eux. Elle m'a dit que c'était ça l'amour.
J : Je ne savais pas tout ce que tu m'as dit… murmura-t-elle. Je croyais qu'il me mentait et je comprends aujourd'hui qu'il était réellement honnête. Et toi, tu es déjà allé au groupe W ?
Joey : Là où tu travailles ? Bien sûr. Quand il n'y a personne pour me garder c'était Cynthia, la nounou de Jack, qui me gardait. Avec petit Jack, on s'amusait bien aux voitures. Georgie m'a appris à jouer aux échecs et Simon m'a donné quelques trucs pour draguer les filles à l'école.
J : Quoi ?! Comment ?! qu'est-ce qu'il t'a appris ? Ça ne m'étonnes guère de la part de ce brave Simon. Toujours fidèle à lui-même celui-là… Tu peux me faire visiter ?
Joey : j'osais pas te le demander. Youpi !!!
J : Mais on ne va pas pouvoir aller bien loin avec cette saleté de carriole…
Joey : On ira voir en bas plus tard quand ils seront rentrés.

Au fil des heures qui s'étaient écoulées, ils étaient devenus inséparables. Les équipes de secours avaient sûrement dues faire face à un gros incendie puisque les secouristes ne revinrent que vers 15 heures. Ils avaient l'air éreintés. Joey faisait un puzzle symbolisant la statue de la Liberté tandis que la garde du corps lisait les magasines qui traînaient sur une table. Elle avait fait manger son neveu à 13 h 30 mais elle n'avait pas touché à la nourriture. C'était son premier jour de liberté et elle voulait en profiter avec son entourage. Kim arriva la première avec sa coéquipière. Elle entreprit de bavarder avec sa belle-sœur dont elle avait entendu parler. Elle devait, normalement, l'accueillir chez elle ce soir-là. Jimmy travaillait jusqu'au lendemain midi et il ne voulait pas qu'elle reste seule chez lui. Son appartement était exigu et pas bien grand.

Kim : On n'a pas eu beaucoup le temps de parler tout à l'heure. Aussi je me demandais si on pouvait rattraper le temps perdu maintenant ?
J : Oui, je veux bien mais avant tout, il faut me tutoyer.
Kim : Entendu. Jimmy m'a dit que tu voulais aller à Montréal ce week-end ?
J : Je voudrais remercier le personnel soignant pour tout ce qu'ils ont fait pour moi quand j'étais dans leur service.
Kim : C'est une excellente idée ! On pourrait en profiter pour se balader dans la campagne canadienne. Le week-end promet d'être caniculaire.
J : Depuis tout ce qui m'est arrivée, je crains la chaleur… Mais dis moi, comment arrivez-vous à travailler avec un temps pareil ? Vous devez étouffer dans vos camions.
Kim : On a la climatisation par contre aujourd'hui les pompiers auront sûrement eu très chauds. Cet incendie était immense quand on est partit, ils y étaient encore. Ton frère m'a demandé de te prendre à la maison cette nuit.
J : Pourquoi ? Il ne rentre pas chez lui ce soir ?
Kim : Malheureusement non. Lorsqu'il attaque à midi, le lendemain il finit aussi à midi. C'est lui qui a fait cette demande pour pouvoir passer plus de temps avec toi et Joey.
J : Il a tout manigancé. La dernière fois il m'a dit que j'allais avoir droit à une rééducation très spéciale.
Kim : Je ne peux pas te dire mais si c'est vrai, attends toi à devoir faire des efforts car Jimmy est un grand sportif. On a beaucoup de mal à tenir sa cadence, n'est-ce pas Doc ? demanda la secouriste à son collègue.
Doc : Oui. Joy, je suis Doc et c'est moi qui me suis occupé de votre rapatriement de Montréal à New York.
J : Enchanté. Je suis vraiment contente de faire votre connaissance. Jimmy m'a beaucoup parlé de ses collègues et particulièrement de ceux qui m'ont sauvée.
Doc : Ça m'étonnes un peu de sa part mais c'est sympa. Tenez voilà Carlos qui était avec moi, les deux fois où on vous a récupéré.
Kim : Ça me fait penser que je dois aller chercher les policiers qui nous ont aidé lors des transports. J'y vais, je reviens tout de suite.
J : Attends ! Si cela ne te dérange pas, j'aimerais t'accompagner. Je voudrais rouler un peu car ici je ne peux pas aller loin.
Doc : Je vais vous… te porter jusqu'en bas. Kim, tu n'auras qu'à transporter le fauteuil.
Kim : C'est bon, je l'ai.

La jeune femme descendit dans les bras virils de ce secouriste en qui elle était à jamais reconnaissante. Doc l'installa dans son siège à roues. Kim se mit à marcher à côté de sa belle-sœur. L'ex-agent se fichait pas mal d'avoir quelqu'un qui marchait prés d'elle au fur et à mesure qu'elle avançait. Certains handicapés du service ne supportaient pas d'être suivit. Pour traverser la route, la secouriste prit en main la conduite du fauteuil.

Commissariat du 55e district, 16 h 00

Kim : Salut, les gars ! s'exclama-t-elle en entrant dans ce lieu qui incarnait la sécurité et l'autorité.
Flic : Tiens ! Salut, Kim ! Ça va ?
Kim : Oui, merci Sully. Je venais vous présenter la sœur de Jimmy, Joy Arden, qui tenait à vous remercier de l'avoir secouru.
Sully : Enchanté Mlle Arden. Bienvenue dans l'un des repères de racailles de New York. Ici, on les met à l'ombre pendant un moment et ils retournent dans la rue aussi vite qu'ils l'ont quitté.
Bosco : Eh ! Kim ! Tu me présentes ta charmante amie.
J : Laisse faire. Je vous remercie pour le " charmante ", je suis Joy, la sœur de Jimmy.
Bosco : Aaah !… Content de voir que vous êtes à nouveau parmi les vivants.
Yokas : Alors Bosco… Comme ça tu dragues la sœur de Jimmy !!?…
Bosco : Ne dites rien à votre frère, s'il vous plait.
J : D'accord mais pourquoi ?
Sully : Parce que votre frère a mis en garde cet énergumène et mon coéquipier de ne surtout pas vous déranger. Ce sont des dragueurs impénitents !!
Davis : Qui sont des dragueurs impénitents ? Bonjour, jolie demoiselle. Je me présente Agent Tyron Davis. Et vous êtes ?
J : Charmée. Joy Arden.
Davis : J… Joy Arden ???!!!
Sully : Ferme la bouche, Ty, fit-il remarquer à son équipier avant que les autres policiers ne se mettent à rire.
Yokas : Ne vous inquiétez pas pour eux, Joy. Ils sont tout le temps comme ça. Je suis Faith Yokas et je bosse avec Bosco.
J : Heureuse de vous connaître. Mon frère m'a beaucoup parlé des ses collègues policiers. Pour ce qui est de la drague, ce n'est rien j'ai l'habitude. Un de mes amis reluque tout ce qui portent une jupe.
Kim : Tu dois parler de Simon et je comprends tout à fait. Il a essayé sur moi et je dois dire que j'ai faillis me faire avoir.
J : Si ça ne vous dérange pas, j'aimerai rentrer pour me reposer. J'espère vous revoir très bientôt.
Flics : Nous aussi. Venez quand vous voulez mais sans Jimmy.
J : Pas de problème.

A peine avait-elle passé le pas de la porte que son frère avait ameuté tout le quartier pour savoir où elle se trouvait. Quand il l'a vit, il poussa un grand soupir de soulagement. Désormais, la jeune femme pourrait à nouveau être la cible de la Commission et il ne voulait pas perdre ce qui lui était le plus cher. Le visage de Joy se décomposa en voyant celui de son frère lancer un regard très noir à l'encontre de Kim et d'elle même (il avait aussi le visage teinté par l'incendie mais les deux y sont… LOL).

Jimmy : Non mais ça va pas !!??! Vous m'avez fichue une peur monumentale !!!! Personne ne savait où vous étiez !!!!
Kim : Doc le savait. Il ne t'a rien dit ?
Jimmy : Il a été appelé pour une urgence. Joy ne refait plus jamais ça ! Je ne peux pas correctement veiller sur toi si tu n'en fais qu'à ta tête !
J : OK. Excuse moi mais tu comprends, je m'ennuyais. Et d'abord, tu ne sais pas ce que c'est de se retrouver du jour au lendemain là dedans ! C'est moi qui ais demandé à Kim de me présenter tes amis policiers pour que je puisse les remercier, dit-elle après s'être radoucie.
Jimmy : Bon, ça va. Je te pardonne. Il se fait tard, vous devriez rentrer chez toi, Kim. Je t'appellerai si j'ai un moment de libre. Demain, il faut que tu sois en pleine forme. On va commencer ta rééducation le plus vite possible. Je vais réserver des places pour un vol New York-Montréal pour ce week-end.
J : C'est vrai que je suis un peu fatiguée mais tu es vraiment sûr de vouloir me faire faire ma rééducation ?
Jimmy : Parfaitement, Mlle Arden. Bon aller, je dois vous laisser. Je ne sais pas encore qui t'amèneras ici demain matin mais c'est secondaire. L'important c'est que tu dormes.
J : Bien, mon capitaine ! Je vais commencer par faire un petit effort en montant seule en voiture, décida-t-elle. Ses efforts durèrent un long moment car elle n'arrivait pas à grimper et elle ne voulait pas d'aide. C'est bon, on peut y aller.
Kim : Alors, c'est partit ! Joey, mets ta ceinture s'il te plait.
Joey : Oui, maman. Tu sais tatie, je suis super heureux que tu viennes dormir à la maison.
J : Moi aussi mon grand.

Et les voilà partis. Joy s'avéra très bavarde sur le trajet. Elle laissait à peine le temps à sa belle-sœur de répondre. La difficulté allait se faire sentir en arrivant au pied de l'immeuble de la secouriste. Heureusement Largo avait pensé à envoyer un agent de la sécurité pour aider sa garde du corps dans ses déplacements parce qu'il savait qu'elle allait loger chez Kim. Ce dernier se trouvait devant les escaliers et il ouvrit la portière de la voiture dés que celle-ci s'arrêta devant lui.

J : Bonjour, Patrick ! Que faites vous ici ?
Patrick : Bonjour, Mlle Arden. Content de vous revoir, vous avez l'air d'aller bien. Les gars et moi-même avons hâtes de vous revoir parmi nous. Mr Winch m'a demandé de vous rendre service lors de vos déplacements et de vous protéger en cas de danger immédiat si vous souhaitez vous promener en ville.
J : Ah… C'est gentil de sa part. Alors si vous pouviez m'aider à sortir de là et à monter chez Kim, vous nous rendriez un immense service.
Patrick : Voilà. Dites le moi si je vous fais mal.
J : Oui mais vous n'avez rien à craindre, je n'ai aucune sensation dans les jambes, murmura la jeune femme en se laissant porter.
Kim : Nous voilà arrivés ! Tenez, vous pouvez l'asseoir dans ce fauteuil.
Patrick : Si vous voulez. Et il posa délicatement dans le sofa cette femme qui inspirait la crainte et le respect plusieurs mois auparavant.
J : Merci infiniment, Patrick. Si Largo vous a demandé d'être à ma disposition, pourriez-vous venir me chercher ici demain matin à 9 h et m'emmener à la caserne du 55e district ?
Patrick : Je serai au rendez-vous, mademoiselle, madame, monsieur ; salua l'agent de la sécurité. A demain.
Kim : Je vais t'ouvrir ton fauteuil si tu veux prendre tes repères ici. Joey, tu lui montres ?
Joey : Oui, maman. Je vais te pousser tatie.
J : Si tu veux.
Kim : Tu verras, il n'y a pas grand chose à voir. Pendant ce temps, je prépare le dîner.
J : OK. Merci.

L'enfant fit visiter l'appartement à sa tante qui s'efforçait de garder les yeux ouverts. Cette journée événementielle l'avait éreinté mais lui avait creusé l'appétit. La fatigue était la plus forte. Kim le comprit tout de suite en les voyant revenir. Le dîner était copieux et assez rapide, Joy mangea de tout car la nourriture familiale était plus digeste et appréciable que celle de l'hôpital. La secouriste laissa sa chambre à sa belle-sœur pour que cette dernière passe une bonne nuit et soit prête pour sa rééducation le lendemain. Cela faisait bientôt deux heures (21 heures) que Joy était couchée quand le téléphone sonna.

Kim : Allô ?… Ah ! Salut Largo… Comment ça va ?… Oui, elle est là, Jimmy voulait la prendre pour sa première nuit hors de l'hôpital mais il avait oublié qu'il était d'astreinte cette nuit mais rassure-toi Patrick avait été prévenu… Il nous attendait devant le perron…Elle a demandé à aller à Montréal ce week-end… Je sais bien que c'est un peu tôt mais il vaudrait mieux qu'elle en finisse avec ses démons… Je ne peux pas te la passer, elle dort… Rien de spécial, elle est restée à la caserne toute l'après-midi… On ne pouvait pas la laisser seule ici… Simon n'est pas à New York… Je pensais qu'il t'avait appelé, il est à Monte Carlo… Tu rentres quand au fait ? Parce que Joy nous a posé la question plusieurs fois aujourd'hui à Jimmy et à moi… Bon, je vais te laisser, je dois m'assurer que mon hôte va bien… C'est ça . Tchao…

Après avoir raccroché, des cris s'élevèrent. Kim se précipita dans sa chambre et vit sa belle-sœur se débattre avec véhémence dans le lit, elle était en sueur. Elle faisait un cauchemar…

J : Kim !! Au secours !!! Jimmy !!!! Ne me laissez pas !!!! Restez
Kim : Doucement Joy… chuttt… c'est Kim, je suis là.
J : Restes un moment avec moi. J'ai peur…
Kim : Tu n'as rien à craindre. On est là. Tu n'es plus seule.
J : Je sais mais c'est plus fort que moi.
Kim : Veux-tu que j'appelle Jimmy ?
J : Non, c'est bon. Ne le déranges pas.
Kim : Comme tu veux. Si tu as envie de parler, il n'y a pas de problème.
J : Il est vrai que j'ai tellement de choses à dire que ça me ferait du bien d'en parler à quelqu'un.
Kim : Commence alors.

La garde du corps commença à se confier. Elle raconta à sa belle-sœur tout ce qu'elle avait enduré durant toute son enfance. Ensuite, elle lui exposa ses craintes vis-à-vis d'une relation probable entre elle et Largo, elle avait aussi très peur de ne jamais pouvoir remarcher. Kim la rassura autant qu'elle put. Aux alentours de deux heures du matin, Joy finit par s'endormir. La secouriste la borda pour ne pas qu'elle tombe. Elle décida d'en parler à Jimmy lorsqu'elle le verrait à la caserne. Joy était en pleine dépression mais elle ne s'en rendait pas compte. A son tour, elle alla se blottir dans les bras de Morphée.

Appartement de Kim, 8 h 15

Kim : Bonjour, Joy. Bien dormi ?
J : Oui, merci d'être restée avec moi cette nuit.
Kim : Ce n'est rien.
J : Où est Joey ?
Kim : A l'école. Ma mère est venue le prendre. Je vais t'aider à te préparer car ton chauffeur ne devrait pas tarder.
J : D'accord. Je vais dans la salle de bains.

Pendant que Kim aidait l'ex-agent de la CIA à s'habiller. Cette dernière lui posa une question primordiale :
J : crois-tu que je remarcherais un jour ? Et sois entièrement et foncièrement honnête avec moi.
Kim : Depuis le jour où je t'ai vue allongée dans ce maudit lit d'hôpital, j'ai su ou sentit que tu étais quelqu'un de fort. Je suis persuadée que tu remarcheras mais ça prendra le temps qu'il faudra. Tu ne dois pas te laisser abattre. Penses à ta famille, à cet homme qui t'aime et qui donnerait tout ce qu'il possède pour te voir heureuse…
J : Tu veux parler Largo ?
Kim : Oui, il t'aime. Il me l'a redis hier soir quand il a téléphoné.
J : Il t'a appelé ?
Kim : Comme il n'arrivait pas à joindre ton frère alors il a essayé ici. Il ne rentre que lundi car il a oublié de rapporter des souvenirs.
J : Je me demande ce qu'il a encore dégoté.
Kim : ça c'est à toi de lui demander. Te voilà bien belle. Il faut qu'on se dépêche, Patrick va arriver d'une minute à l'autre.
J : Bien, Chef ! Je vais au purgatoire.

Kim avait vu juste. A peine avaient elles passé la porte de la chambre, que le bip de l'interphone résonna dans l'appartement. L'agent de sécurité vint chercher le fauteuil puis il remonta pour prendre la jeune femme et la conduire à la caserne du 55e district.

Caserne des pompiers, 55e district, 9 h 30

Le quartier était en pleine effervescence. Un nouvel incendie venait d'éclater. Les autorités pensaient, au début, à un accident mais maintenant elles étaient convaincues qu'il s'agissait plutôt d'un pyromane en manque de sensations fortes. Quand la voiture aux vitres teintées s'engagea dans l'avenue, elle due donner un grand coup de freins pour laisser passer le camion des pompiers qui filait vers une destination inconnue. L'auto reprit sa route et se stationna devant l'entrée de la caserne. L'agent de la sécurité fut surpris de voir des symboles de soutien laissés par la population après les attentats de septembre dernier. La catastrophe de " Grownd Zero " avait fait pas mal de victimes au sein du 55e district. Les objets restaient là pour ne jamais oublier. Après s'être recueillit un instant, il ouvrit la porte et mis le fauteuil roulant face à l'ouverture pour permettre à sa passagère de s'en extraire. Une jeune femme aux cheveux mi-longs en sortie avec difficultés. Après avoir marqué une pause, elle retira les freins et pris la direction du garage. L'homme lui posa la question suivante :

Patrick : Vous avez encore besoin de moi, Mlle Arden ?
J : Je ne sais pas encore le programme de ma journée. Attendez ici quelques minutes, je vais voir si mon frère est là.
Patrick : Bien, mademoiselle.
J, se remplissant les poumons : Ouh ouh !!! Y'a quelqu'un ??!! C'est Joy Arden !
Doc : Salut, Joy. Ça va ?
J : Ah ! Salut, Doc. Je venais comme prévu. Jimmy est ici ?
Doc : Je suis désolé mais il vient juste de partir pour éteindre un incendie. Par contre, il m'a confié l'immense tâche de te faire travailler.
J : Ne t'embêtes pas avec moi. Tu as sûrement mieux à faire…
Doc : Il m'a dit que tu répondrais ça. Tu me vois dans l'obligation de…, il la prit sur son épaule et la monta à la salle d'entraînement, te laisser sur l'un de ces appareils de torture. Ton fauteuil va rester en bas.
J : C'est un scandale de me traîner de force, s'exclama la garde du corps en frappant son coach avec ses poings.
Doc : Tu as peut-être perdue un peu de ta masse musculaire mais ça n'empêche que tu frappes fort, affirma le secouriste en se massant le dos. Je vais prévenir ton gorille que je te gardes. Jimmy l'appellera pour le retour.

La jeune femme ne répondit pas, elle fulminait. Ses yeux lançaient des éclairs, son regard était plus noir que d'ordinaire. Elle était blessée dans son orgueil. Cette manœuvre lui avait donné la force nécessaire pour se battre contre ce handicap qui la torturait. Elle était déterminée à ne pas se laisser aller. Doc était revenu et en moins de temps qu'il faut le dire, il allongea Joy sur une machine de musculation. Il alluma le poste de radio, la chanson " Eye of the tiger " de Bruce Springsteen couvrit le son assourdissant des sirènes de police. Les exercices promettaient d'être durs et difficiles. Elle devait tout d'abord se re muscler les bras et le dos. Elle y mit toute sa rage de réussir, de montrer que rien ne pourrait plus l'atteindre. Doc était étonné de voir autant de colère dans un corps aussi fragile. Jimmy n'avait pas été trop bavard sur l'enfance de sa sœur, le secouriste en déduisit, en observant son élève, qu'elle avait un grand besoin de prouver quelque chose à quelqu'un. Les exercices pour la partie supérieure du corps meurtrit de l'ex-agent de la CIA dura prés de 3 heures. A la fin, Doc lui fit un massage pour détendre son corps comme Jimmy n'était toujours pas rentré, il ne savait pas s'il la laissait tranquille pour l'après-midi ou s'il continuait son travail de bourreau. Aujourd'hui, le tour de préparation du repas revenait à Carlos. Kim qui était arrivée vers midi, avait prévu des comprimés contre les brûlures d'estomac. La cuisine du jeune secouriste était assez difficile à digérer et il ne fallait pas que Joy en fasse les frais. Une âme charitable avait monté le fauteuil pour que la jeune femme puisse bouger à son aise après sa rééducation.
Kim : Alors, Joy, Doc ne t'a pas trop martyrisée ?
J : Si mais il avait raison. Jusqu'à ce matin, je n'avais aucun but pour me forcer à faire des efforts pour retrouver mon potentiel d'avant. Doc m'a en quelque sorte ouvert les yeux. A compter d'aujourd'hui, je vais me battre contre cet ennemi invisible qui est l'handicap.
Kim :Quand ton frère va le savoir, il va sauter au plafond et nous rendre tous complètement dingues. Le repas est servit, laisse je vais te pousser.
J : Je te remercie. Mes bras me font souffrir. Qu'est-ce qu'il y a de bon à manger ?
Carlos : Nous avons une salade composée en entrée ensuite je nous ai concocté ce délicieux poulet rôti accompagné de frites. Pour le dessert, il y a des glaces ou du gâteau.
J : J'avalerai bien un tigre. Mets moi de tout s'il te plait.
Kim : Tu devrais avaler ça avant de commencer.
J : Qu'est-ce que c'est ?
Kim : Des comprimés contre les brûlures d'estomac.
J : Pourquoi ?
Carlos : Ne les écoutes pas. Ils font toujours ça quand je fais la cuisine.
Doc : La dernière fois, on a évité de justesse un empoisonnement alimentaire. J'espère que tu as regardé la date de péremption avant de tout préparer.

Joy commençait à faire une moue de dégoût mais elle prit l'initiative de voir ce qui était indiqué sur les étiquettes. Elle revint l'air réjouit.

J : Ça craint rien. Les dates vont jusqu'au 17, 21 et 30 Juin, c'est bon. On peut manger tranquillement, affirma la jeune femme avec un sourire jusqu'aux oreilles.
Kim & Doc : On n'est jamais trop méfiant.
J : Faites comme vous le sentez. J'espère que tu vas pouvoir travailler normalement cet après-midi, Doc ?
Kim : Pourquoi tu dis ça ?
Doc : Tout simplement parce qu'elle n'a pas apprécié ma façon de la sortir de son engin et de la porter jusqu'à la salle. Je comprends pourquoi tes amis disent que tu as un tempérament combatif. Je plains tes adversaires…
J : Tout à fait. Assez bavardé, on mange !

Le déjeuner se déroula dans une ambiance bon enfant. Les rires allaient bon train. A la fin du repas, Joy se décida à parler de son passé sans son frère. En arrivant les visages pleins de suie, les pompiers regardèrent effarés les plats vides. La bonne humeur ambiante avait fait que la nourriture n'était plus disponible. Kim se dépêcha de préparer de nouvelles frites et une omelette géante (je sais, c'est pas équilibré mais ça fait rien). La garde du corps avait repris son regard triste. Jimmy comprit que quelque chose s'était passé, il en discuterai avec elle lorsqu'ils seraient rentrés à la maison. Il alla à sa rencontre pour l'embrasser mais elle le repoussa…

J : Ah ! Non ! Interdiction de me toucher dans cet état ! Je ne veux pas que tu me salisses.
Jimmy : Eh ! Ben ! A ce que je vois, tu es en pleine forme !
J : Va te laver au lieu de bavarder !
Jimmy : Bien, madame. A vos ordres ! Et, il fila à la douche.
J : Non mais… Il se croit où ?! Tu vas voir, Kim, je vais le dresser notre Jimmy !
Kim : Si tu le dis… Les deux jeunes femmes éclatèrent de rire.

Il était prés de 14 h quand les pompiers sortirent de table. Les secouristes avaient été appelé sur les lieux d'un accident. La garde du corps discutait avec le chef des prochains congés de son frère. Elle voulait qu'il puisse l'accompagner en France au début du mois de Novembre. Elle souhaitait se recueillir sur la tombe de sa mère dont le corps avait été rapatrié, sans l'accord de Charles Arden, et enfermé dans le caveau familial. Là-bas, il ne restait plus que sa grand-mère qui créait des variétés inédites de roses. Les gens du village l'appelait " la lady des roses ", la famille maternelle de Joy s'était établie en Normandie au début du XX ème siècle. Ils possédaient une propriété et un immense terrain de plusieurs centaines d'hectares. Après maintes et maintes tentatives, le chef s'inclina, la garde du corps avait "gagné" son premier match. Elle sortit du bureau très fière d'elle. Elle avait maintenant une autre idée en tête… reprendre le travail.

Jimmy : Joy, qu'est-ce que tu es allée inventer ? demanda-t-il d'un ton autoritaire.
J, le sourire aux lèvres : Tu verras en temps voulu. C'est une surprise.
Jimmy : j'adore les surprises en général mais là je me méfie. On m'a dit que tu avais bien travaillé ce matin. Maintenant tu as quartier libre. Que veux tu faire ?
J : Préparer mes bagages pour partir le plus rapidement possible à Montréal.
Jimmy : Bonne idée mais je te rappelle qu'on ne part que demain matin.
J : Ça ne fait rien. Je vais appeler Patrick pour lui dire que ce n'est pas la peine qu'il se déplace.
Jimmy : Tu as raison. Je te prêtes mon téléphone. Ça me fait penser qu'on doit aller t'en acheter un neuf car le tien a été cassé lors de la fusillade.
J : On y va dés que j'ai passé mon coup de fil. Elle s'éloigna, le téléphone sur les genoux. Allô ?… Ici, Mlle Arden… Oui, merci… Pouvez-vous me passer Mr Sullivan ?… Bien, j'attends… John ? Bonjour, c'est Joy… Ça va … J'appelais pour vous demander de prévenir Patrick que je n'aurais pas besoin de lui pour le reste de la journée… Ce week-end non plus… C'est cela même, à bientôt… ; elle raccrocha et repartit en direction de Jimmy qui l'attendait.
Jimmy : Je vais te porter jusqu'à la voiture et je reviendrai chercher ton fauteuil après.
J : Si tu veux ; elle passa ses bras autour de son cou puissant.

5 minutes plus tard, ils partirent en direction du centre commercial le plus proche. Jimmy avait eu une très mauvaise idée de l'emmener là car elle voulue entrer dans toutes les boutiques qui étaient à sa portée. Elle acheta des pantalons légers, des petits hauts qui se portent à même la peau. Son frère la laissa seule lorsqu'elle se dirigea dans le rayon lingerie (quelque chose en perspective, Joy ? LOL). Deux magasins plus loin, elle acheta des jouets à son neveu ce qui désespérait ce pauvre Jimmy, l'enfant était suffisamment gâté. Dans une boutique de prêt-à-porter, elle fit l'acquisition de trois magnifiques robes de soirée pour Kim, de deux ensembles pour elle et de quatre costumes pour Jimmy. Cette fois-ci c'était lui qui lançait des regards noirs à son encontre. Ce n'est que sur le coup de 17 h 33 qu'ils arrivèrent devant la boutique spécialisée en téléphonie mobile.

Jimmy : On fait d'abord un tour et après…, il n'eut pas le temps de terminer sa phrase que Joy s'était plantée devant le vendeur.
J : Bonjour. Je voudrais le téléphone dernier cri que vous ayez. Il faudrait qu'il soit équipé d'un amplificateur, d'un GPS, d'une grande autonomie…

Jimmy était époustouflé de voir comment sa sœur se souvenait aussi facilement de petits détails techniques insignifiants. Après 10 minutes de tergiversations, le portable fut trouvé mais il coûtait très cher. Cela importait peu à l'ex-agent de la CIA qui avait perçu sa paie tout le long de son coma (imaginez une somme avec quelques zéros derrière…). L'affaire conclue, ils finirent par rentrer chez Jimmy. Le logement du pompier était beaucoup moins spacieux que celui de Kim. Sur le guéridon, le répondeur clignotait. Le frère de Joy appuya sur la touche " lecture " :

" Vous avez un message. Aujourd'hui à 16 heures : "Salut c'est Simon. Je voulais juste savoir comment allait la Belle au bois dormant. Je rentre mardi. Vanessa a eu une petite fille qui se prénomme Océan. J'ai pas bien le temps de discuter alors à plus !" Fin de votre message "

J : Sacré Simon ! J'aurais cru qu'il m'avait oublié. Résumons : Largo rentre lundi de son voyage avec son "fils" et Kerensky, et Simon arrive le lendemain. J'espère pouvoir me reposer lors de notre petite escapade en dehors de New York. Si tu pouvais me montrer ma chambre ça serait gentil. Je vais préparer ma valise pour Montréal.
Jimmy : Je t'ai installée dans la chambre de Joey. Elle est plus grande que la mienne.
J : Merci.

Après avoir copieusement dîné, le frère et la sœur prirent une douche. Jimmy prit la sienne en premier. A sa sortie, il installa une chaise dans la douche pour que la jeune femme puisse se laver sans difficultés. Quand elle eut fermé le rideau de douche, il posa une serviette sur le fauteuil pour qu'elle soit confortablement assise. Lorsqu'elle sortie de la salle de bains, il remarqua qu'elle avait une bosse sur le front.

Jimmy : Que t'es-t-il arrivé ?
J : J'ai glissé et ma tête a tapé le mur. C'est rien…
Jimmy : Comment ça c'est rien ??!! Je vais appeler le central pour qu'ils envoient quelqu'un.
J : Non !!!
Jimmy : Ah !!! Ne commence pas, Joy !!! Il faut qu'un médecin te voit sinon on ne part pas à Montréal.
J : Fais ce que tu veux !

Il attrapa le combiné et composa le 911. Une ambulance arriva très rapidement. Les secouristes la prirent en charge et l'emmenèrent à l'hôpital. Après avoir passé quelques radios, la jeune femme put rentrer. Elle ne décrocha pas un mot à son frère tout le long du trajet. Arrivés à l'appartement, Jimmy l'aida à se coucher.

Jimmy : Bonne nuit. Il ne faut pas m'en vouloir. J'ai agis comme ça pour ton bien et si c'était à refaire, je le referai.
J : Bonne nuit. J'en ai marre d'être cocoonée, dorlotée. Ce n'est pas moi ça !! Et puis d'ailleurs, je veux retourner travailler !!
Jimmy : On en reparlera quand Largo sera à New York. Je laisse la porte ouverte si tu as besoin de moi, je suis à côté.
J : D'accord. A demain matin.

La nuit se passa sans cauchemars. Joy se réveilla la première suivit de Jimmy. Ils prirent leur petit déjeuner en silence. Kim et Joey arrivèrent, et ils partirent en direction de l'aéroport. Leur avion décollait à 10 h 13.

Montréal, 12 h 30
(le samedi 6 Juin)

L'avion en provenance de New York venait d'atterrir. La famille Arden - Doherty cherchait à se restaurer. Jimmy avait eu la bonne idée de louer un monospace dans l'une des agences de location de l'aéroport. Après avoir cherché en vain une place dans le restaurant de l'aéroport, ils prirent la voiture et allèrent en direction du centre de Montréal pour gagner l'hôtel. Largo avait insisté pour qu'ils logent dans l'un des plus prestigieux palaces de la capitale canadienne (lui aussi doit avoir une petite idée derrière la tête…LOL). Etant divorcés et ne pouvant pas laisser Joy seule, Jimmy prit la suite "Macao" avec son fils tandis que les deux femmes choisirent la suite "Rio de Janeiro". Les deux suites étaient décorées avec beaucoup de goût. L'hôtel "L'universel" était remplit de thèmes. La cuisine était raffinée et regorgeait de plats exotiques et occidentaux. Le petit Joey n'avait jamais vu un tel luxe si ce n'est à la télé dans les feuilletons à l'eau de rose que regarde sa grand-mère. Joy, elle, avait pris l'habitude de descendre avec son patron (pour le boulot bien sûr ! LOL) dans ce genre d'hôtels. A la fin du repas, la garde du corps demanda à sa belle-sœur de l'accompagner aux toilettes.

"L'Universel", Toilettes, 14 h 33

J : Kim. Je vais être totalement franche avec toi. Je voudrais que tu m'accompagnes à la zone de transit de l'aéroport demain avant qu'on reparte.
Kim : Je ne suis pas sûre que se soit une bonne idée. Tous tes ennuis ont débuté là-bas…
J : Je sais bien mais je veux chasser ces images de ma tête. Depuis que je suis de retour, j'ai l'impression de ne plus avoir ma place dans ce monde.
Kim : C'est faux ! Tu auras toujours ta place dans le monde où nous vivons. Pour ce qui est de l'aéroport, il faut que tu me laisses réfléchir.
J : D'accord.
Kim : Si ça ne te dérange pas, je te ramènes auprès des hommes parce que j'ai oublié de prendre l'appareil photo dans notre suite.
J : C'est vrai que tu voulais nous photographier…, murmura-t-elle en la regardant tristement. Elle ne voulait pas se voir, plus tard, dans ce fauteuil qu'elle maudissait tous les jours un peu plus.

Elles rejoignirent leurs hommes qui les attendaient patiemment dans le hall du palace. Ils étaient en train de lire des revues sur Montréal. Kim monta dans leur suite.

"Rio de Janeiro", 15 h 01

La secouriste prit l'appareil puis décrocha son téléphone portable. Elle composa un numéro…

Voix : Largo Winch, j'écoute.
Kim : Salut, Largo. C'est Kim.
L : Salut ! Que se passe-t-il ? Joy ne va pas bien ? Tu es où ?
Kim : Elle va bien. On est dans cet hôtel où tu as réservé pour nous. Je ne peux pas rester longtemps au téléphone car ils vont se douter de quelque chose.
L : Tu es seule ?
Kim : Oui, ils sont dans le hall à m'attendre. J'appelais pour te dire que tout ce que tu avais prévu est en train d'arriver.
L : J'en étais sûr ! Elle ne changera jamais !
Kim : J'en ai bien peur. Elle veut que je l'accompagne là où elle s'est fait tirer dessus. Elle veut chasser ses fantômes.
L : Lui as-tu donnée ta réponse ?
Kim : Non, pas encore. Je pense la lui donner ce soir au coucher.
L : Tu as raison. J'arrive ce soir à l'hôtel. Je vais faire ça incognito pour ne pas qu'elle se doute de quoique ce soit.
Kim : OK. Je te laisserai un message à la réception pour te confirmer l'heure à laquelle je l'emmènes sous cet hangar de la mort.
L : Ça marche. Passez une bonne journée.
Kim : Merci ; elle raccrocha. En sortant de la suite, elle tomba sur Joy impatiente de partir.
J : Tu nous as oublié ou quoi ?
Kim : Non mais j'ai été prise par un appel téléphonique. Ma mère voulait savoir si nous étions bien arrivés ; mentit-elle.
J : Je comprend. On peut y aller maintenant.
Kim : Oui, oui…

Les deux jeunes femmes prirent l'ascenseur express. La famille partie en direction de l'hôpital St Mary pour que l'ex-agent de la CIA puisse remercier le personnel. Le docteur Carter ne fut qu'à moitié surpris de voir son ancienne patiente dans un fauteuil roulant. Par contre, il était étonné de la voir lucide après le nombre de mois où elle était plongée dans le coma. Après cet aparté d'une heure, ils allèrent visiter Montréal. Le soleil était de la partie, une légère brise soufflait et permettait de ne pas étouffer sous cette canicule. Ils dînèrent en ville, à la terrasse d'un charmant petit restaurant italien. Ils se décidèrent à rentrer aux alentours de 23 h.

L'hôtel avait perdu son effervescence de l'après-midi. Kim alla à la réception pour voir s'il y avait des messages pour eux tandis que Joy, son frère et son neveu montaient dans leur suite.

Réceptionniste : Bonsoir, madame. Que puis-je pour vous ?
Kim : Bonsoir. Avez-vous des messages au nom de Arden, Doherty ou Zambrano ?
Réceptionniste : Oui. Pour Kim Zambrano.
Kim : C'est pour moi. Merci ; dit-elle en s'éloignant. Elle décacheta l'enveloppe et lu :

"Nous sommes arrivés à 20 h. On m'a dit que vous n'étiez pas encore rentrés. Je suis à la suite "Capri" s'il y avait un problème. J'ai repensé à ce qu'on a dit. Ne lui donne pas ta réponse ce soir, attends demain matin. Il faut la laisser mariner un peu. Bonne nuit et à demain"

Elle regagna sa chambre et aida la garde du corps à se coucher. Cette dernière était tellement fatiguée qu'elle ne demanda pas sa réponse. La secouriste en fut soulagée, l'ambiance ne serait pas glaciale cette nuit. Elle essaya d'imaginer la journée du lendemain. Comment allait réagir Joy ? Qu'allait-il se passer ?

"Rio de Janeiro", 10 h 23

J : Ouahhhh…, bailla la garde du corps en s'étirant les bras. Kim ?
Kim : Je suis là, fit le jeune femme en s'approchant une tasse de café à la main. Bien dormie ?
J : Comme un loir. Et toi ?
Kim : Très bien, j'ai oublié où j'étais (dialogue piqué à Pretty Woman).
J : Tant mieux. Quand je pense que demain, je vais à nouveau être "torturée" par mon frère et ton collègue. Ça ne me donne pas envie de partir d'ici…
Kim : Joy, tu avais promis de te battre coûte que coûte. Si ça peut te donner un petit coup de pouce. Je veux bien t'accompagner là où tu as bien faillit mourir.
J : C'est vrai ! ? dit-elle d'un air enjoué.
Kim : Oui mais il faut que j'en parle à Jimmy d'abord.
J : Je n'y vois aucune objection. Oh ! Mais tu as vu l'heure qu'il est ?! Il faut qu'on s'habille !
Kim : Comme je me suis levée avant toi, je suis déjà prête. Je vais t'aider si tu veux.
J : Je veux bien.
Kim : Comment t'habilles-tu aujourd'hui ?
J : Léger. Je pense qu'il va faire beaucoup plus chaud qu'hier. Je vais mettre mon corsaire et ce petit haut que j'ai acheté avec Jimmy.
Kim : Dis-moi pas que tu as réussis à traîner Jimmy au centre commercial ?!
J : Si, si. Il est facile à embobiner, tu sais. Il m'a emmené là-bas pour acheter un nouveau téléphone portable vendredi. Malheureusement pour lui, la boutique se trouvait au dernier étage. J'avais besoin de refaire ma garde robe maintenant que je suis… enfin bref, ma carte de crédit en aura vu de toutes les couleurs. J'ai pris la peine de t'acheter des robes de soirée pour les fois où vous seriez conviés à une réception du groupe W.
Kim : Fallait pas Joy.
J : Ça me fait plaisir de faire plaisir à ma famille. D'ailleurs, j'ai très envie de reprendre le travail mais je sais pas si Largo va accepter. Je ne sais pas quelle place je vais occuper. Peut-être celui de consultante en sécurité.
Kim : Ce n'est pas une bonne idée de reprendre tes activités professionnelles maintenant. Tu sors à peine de l'hôpital.
J : Tu ne me feras pas changer d'avis. Ma décision est prise. Bon , tu veux bien m'aider à enfiler ça ?, demanda-t-elle en montrant le pantalon court.

L'ex-agent de la CIA fut prête en quelques minutes. Elle ne se doutait pas du complot qui se jouait derrière son dos. Après avoir récupéré les effets personnels, les deux femmes allèrent chercher leurs deux chevaliers servants. Ceux-ci étaient dans le hall depuis un moment.

Jimmy : Bonjour vous deux ! Je vois que vous avez pris votre temps. Tu es ravissante p'tite sœur, dit-il en embrassant la jeune femme sur le front.

C'était vrai que l'ex-agent de la CIA était ravissante. Kim lui avait fait une jolie coiffure avec ses cheveux longs. Joy n'avait pas voulu les faire couper ses cheveux à sa sortie du coma. Maintenant elle les avait jusqu'aux épaules. Elle avait tellement maigrit que ses coiffures habituelles lui donnaient l'air d'être presque anorexique. Par contre, ce jour-là, son visage paraissait moins creusé, elle ressemblait à un ange.

J : J'avais envie d'être différente aujourd'hui. Bonjour, Joey. Tu viens avec moi, papa et maman ont à parler.
Joey : Salut, tatie. Je te suis.
Jimmy : Qu'est-ce qu'elle a voulu dire part là ?
Kim : Avant de partir, elle veut retourner sur les lieux de la fusillade.
Jimmy : Quoi ???!!!! Tu lui as dit non j'espère !
Kim : Ben justement…
Jimmy : Ne dis rien. J'ai compris. Tu comprends pas que ça va la détruire si elle y retourne !
Kim : Il faut qu'elle arrive à chasser ses démons qui lui pourrissent ses nuits et sa vie. Et justement, elle ne sera pas seule mais elle ne le sait pas encore.
Jimmy : Explique-toi.
Kim : Largo est ici, dans une des suites. Il m'a appelé vendredi soir pour me dire que Joy mijotait certainement quelque chose. Et il avait raison puisqu'elle m'a fait la demande hier aux toilettes quand je l'aidais. Ne t'inquiètes pas. Tout devrait bien se passer.
Jimmy : Je l'espère sinon je me demande qui va réparer les pots cassés.
Kim : Il ne faut surtout rien lui dire. Elle ne doit pas se douter de quoique ce soit.
Jimmy : Entendu.

Les deux compagnons de travail sortirent rejoindre la garde du corps et le garçonnet. Leur vol était prévu pour 15 h 21. Ils décidèrent donc de découvrir encore la capitale canadienne puis ils allèrent se restaurer dans une brasserie proche de la voix expresse qui menait à l'aéroport.

Pendant que son frère enregistrait les bagages avec son fils. Joy se fit conduire à l'entrepôt de la zone de transit. Le sauveteur la laissa à l'entrée puis elle s'avança vers une voiture garée non loin mais légèrement cachée pour ne pas être vu par l'ex-agent de la CIA.

Voiture de Largo…

Kim : Ça y est. Je l'ai accompagné.
L : Merci pour tout ce que tu as fait, Kim.
Kim : Ce n'est rien. Ne la brusque pas surtout sinon Jimmy va être très en colère. Il n'était pas chaud pour la laisser venir ici. Il tient énormément à elle et ne veut pas qu'elle rechute.
L : Moi non plus. Je veux qu'elle sorte de sa torpeur. Je l'aime et je ferai tout pour qu'elle retrouve le sourire et la joie de vivre.
Kim : Je te fais confiance. Vas-y doucement. Elle est très fragile émotionnellement.
L : Pas de problème. Aller j'y vais. On se retrouve dans la salle d'attente.
Kim : OK..

La jeune femme s'éloigna alors que Winch avançait doucement en direction du hangar. Il sentait son cœur battre la chamade.

Pendant ce temps, dans la zone de transit…

Joy s'était arrêtée à l'endroit où elle avait été touchée. Sa tête se remplissait d'images mélangées. Elle voyait Jagger mettre en joue Largo… elle devait l'empêcher de nuire à l'homme qu'elle aimait… ensuite elle se rappela de ce baiser qu'il lui avait donné lorsque Simon avait été libéré avec Marissa… Marissa, la traître qui les avaient envoyé à une mort certaine avec l'aide de Diana… elle avait tenté de prévenir son patron de l'effet nocif de Diana Montreuil sur lui mais il ne l'avait pas écouté. Pire il l'avait repoussé, elle, l'amie sincère et aimante.

Des larmes coulaient sur ses joues frêles et délicatement rosées. Elle l'aimait mais il l'avait trahie, blessée, meurtrie. Comment pouvait-elle croire en ses sentiments ? Au plus profond de son cœur, elle savait qu'il l'aimait. Même dans cette foutue carriole… Elle était tellement loin dans ses pensées qu'elle n'entendait pas le grondement sourd de l'orage qui arrivait sur Montréal pas plus que les pas qui s'approchaient un peu plus d'elle. Ses yeux, ils la brûlaient. Soudain, elle sentit une main sur son épaule, elle sursauta. Cette main, elle la connaissait. La garde du corps se retourna violemment. Largo se tenait derrière elle. Le regard remplit de tristesse, d'amour, d'amitié. Toutes ses expressions étaient confuses. A un moment, le PDG retira sa main, Joy en profita pour essayer de s'enfuir…

Winch la rattrapa dehors sous la pluie battante…

L : Joy !! Regardes moi !! Je t'aime, je t'aime du plus profond de mon âme. Je te le jure ! (c'est pas beau de jurer Largo !)
J : Laisses moi tranquille !!!! C'est trop tard !!!! Tu entends !?
L : Il n'est jamais trop tard. Dis-moi ce que je dois faire pour que tu me crois !! Je t'en prie, ne me laisse pas.
J : Prouve moi que tu m'aimes.

A ces mots, il embrassa fougueusement sa dulcinée et lui chantonna doucement dans le creux de l'oreille.

Look into my eyes - you will see
What you mean to me
Search your heart - search your soul
And when you find me there you'll search no more
Don't tell me it's not worth tryin' for
You can't tell me it's not worth dyin' for
You know it's true
Everything I do - I do it for you

Look into my heart - you will find
There's nothin' there to hide
Take me as I am - take my life
I would give it all I would sacrifice
Don't tell me it's not worth fightin' for
I can't help it there's nothin' I want more
You know it's true
Everything I do - I do it for you

There's no love - like your love
And no other - could give more love
There's nowhere - unless you're there
All the time - all the way

Don't tell me it's not worth tryin' for
I can't help it there's nothin' I want more
I would fight for you - I'd lie for you
Walk the wire for you - Ya I'd die for you

You know it's true
Everything I do - I do it for you

Le fil du temps s'était arrêté. Lorsque leurs lèvres se séparèrent, elle lui dit :

J : Pardonne moi, sanglota-t-elle.
L : Mais tu n'as rien fait de mal, affirma-t-il en la serrant dans ses bras. Il lui caressa ses beaux cheveux mouillés par la pluie. Sa belle coiffure avait disparue.
J : Je t'aime mais laisse-moi… laisse-nous le temps, chuchota-t-elle à son oreille avant de lui déposer un baiser sur les lèvres en gage d'amour.

Le beau milliardaire la porta jusqu'à sa voiture et retourna chercher le fauteuil qui se trempait. Ils rejoignirent les autres à l'aéroport. Après s'être séchés et changés, Largo embarqua tout son monde dans le jet. Il était venu seul. Jack était gardé par Cynthia et Kerensky avait du travail en retard. Durant toute la durée du voyage, la garde du corps observa par le hublot tandis que son amant et son frère discutaient de choses et d'autres. Kim et Joey lisaient des revues dans un coin.

Aéroport JFK, 18 h 13

Le jet venait d'atterrir. La pluie était tombée aussi à New York, ce qui avait rafraîchit l'air ambiant. Les premiers à sortir furent Kim et Joey car ils ne devaient pas gêner la sortie des deux jeunes hommes qui s'occupaient de la garde du corps. Largo descendit avec le fauteuil roulant dans les mains. Joy était dans les bras de son frère. Cette situation la gênait beaucoup. Elle ne supportait pas d'être dépendante comme ça mais il fallait qu'elle résolve à cette idée au moins pour quelques mois.

Après avoir mis à terre, le multimilliardaire demanda :
L : Vous venez dîner à la maison ce soir ? Jack serait sûrement content de te voir Kim.
Kim : Moi, je veux bien mais je sais pas si c'est bien le jour.
Jimmy : Kim a raison. Joy est fatiguée et demain elle reprend ses séances de rééducation.
J : Oh pitié ! Tu ne pourrais pas m'oublier avec ta rééducation ?!
Jimmy : Non et ne commence pas.

Le beau PDG s'amusait de les voir se lancer des regards noirs. "Ils ne sont pas jumeaux pour rien ces deux-là" pensa-t-il.

L : On se calme les enfants. Vous n'aurez qu'à venir dîner un autre soir.
Kim : Je crois que c'est préférable.
L : Alors, on s'appelle et on n'arrange ça. Je vais vous laisser car j'ai du boulot en pagaille qui m'attend. Sullivan m'a laissé une pile gigantesque de dossiers à signer, contre-signer et à étudier. Je vais passer une bonne partie de ma soirée à les classer en trois catégories différentes. Votre venue aurait été une bonne excuse pour ne pas m'y mettre.
Jimmy : Je suis vraiment désolé, Largo. A plus tard alors.

La petite bande se sépara. Largo se retourna comme s'il avait oublié quelque chose (mais quoi donc mon cher ami ? LOL). Il les rattrapa et se baissa pour embrasser la femme de sa vie. Avant de partir, il chuchota quelque chose à l'oreille de l'ex-agent de la CIA qui fit rougir celle-ci (Wen : qu'est-ce qu'il lui a dit ? LOL. Biz : petite curieuse, tu le sauras pas ! LOL Wen : j'ai des moyens de te faire parler !).

Appartement de Jimmy, 07 h 54
(le lendemain)

J : Jimmy !!!!!! Jimmy !!!!!!
Jimmy : Quoi ?!?! Qu'est-ce qui se passe ?!?!
J : Rien, répondit-elle d'un air faussement innocent.
Jimmy : Alors pourquoi as-tu crié comme ça ?!
J : Je voulais me lever et ça faisait une demi-heure que je tambourinais le mur j'ai décidé de crier. Voilà tout.
Jimmy : Ne refais plus jamais un coup comme celui-là. Tu m'as fait une de ces peurs ! Allez, dit-il en soulevant le drap, viens par là. Je te déposes là et ne fais pas de cabrioles.
J, tout en s'ajustant dans le canapé : Où Tu vas ?
Jimmy : Prendre une douche et après ça sera ton tour.
J : Est-ce qu'avant tu peux me préparer mon petit déjeuner ?
Jimmy : Oui, mademoiselle. Puis il alla préparer un plateau où il mit un bol à céréales, un verre de jus de fruits, une tasse et un peu de lait. Tenez, votre Altesse, votre café est en train de passer.
J : Très bien. Merci. N'oublie pas de rincer la douche surtout…
Jimmy : Grrrr. Je le fais toujours.

Le jeune femme était satisfaite, son petit manège avait très bien fonctionné encore quelques jours et il ne pourrait plus la supporter. Il la renverrait dans ses foyers, elle aurait enfin la paix. Personne ne lui dirait de faire correctement ses exercices de rééducation. Elle s'était enfermée dans une tour qu'elle pensait impénétrable. Sa vie était devenue misérable. D'accord, Largo lui avait prouvé son amour la veille mais s'ils devaient aller plus loin, il la rejetterait sûrement quand il verrait toutes les cicatrices qui lui balafraient le corps. A son retour à Manhattan, elle mettrait fin à ses jours.

Au bout d'un quart d'heure, le pompier sortit de la salle de bains dans une tenue plutôt déconcertante pour la garde du corps qui ne l'avait encore jamais vu comme ça. Il avait simplement une serviette autour de la taille. Certes, elle en avait vu d'autres mais là…

Caserne du 55e District, 09 h 01


Doc : Salut vous deux ! Comment s'est passé ce week-end à Montréal ?
Jimmy : Super et relaxant.
J : Révélateur pour moi.
Doc : Je suis content pour vous. On vient de recevoir un appel ce qui veut dire que je ne peux pas m'occuper de ta sœur ce matin.
Jimmy : Pas grave. Je vais m'occuper de son cas moi-même.

La jeune femme blêmit. Il allait lui faire payer tout ce qu'elle lui avait fait subir ce matin. Les exercices seraient sûrement plus durs qu'avec Doc. Elle fit mine de se promener dans l'édifice afin d'envoyer un mini-message à Kim pour qu'elle vienne à son secours.

Jimmy : Joy, on y va. C'est l'heure de ta rééducation.
J : Je suis là. T'as vu je sais de mieux en mieux le manier ce maudit fauteuil.
Jimmy : J'ai vu ça tout à l'heure. Bon, trêve de plaisanteries ; fit-il d'un ton agacé, il la porta jusqu'à la salle de gym en laissant l'engin de malheur en bas.

Aux alentours de 10 h 47, la secouriste arriva. Elle était certes très en retard pour "sauver" sa belle-sœur des mains de son bourreau mais sa voiture avait fait des siennes. Elle avait apporté le fauteuil avec elle.

Jimmy : Bonjour, Kim. Bien reposée depuis hier ? demanda-t-il tout en faisant faire manuellement les exercices à sa sœur. Il faisait plier ses genoux pour que ceux-ci ne perdent pas leur masse musculaire et pour que la garde du corps puissent avoir des jambes solides à sa sortie de paraplégie. Tu travailles bien cette après-midi ?
Kim : Salut. Oui mais hier j'avais promis à Joy qu'on mangerait ensemble au déjeuner dans un petit resto sympa.
Jimmy : Bon. Ton calvaire est terminé jusqu'à 14 h. Je serai bien venu avec vous mais je suis d'astreinte.
J : On se passera très bien de toi. Je reviens je vais me changer.
Kim : Qu'est-ce qu'elle a ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
Jimmy : Pas grand chose sinon qu'elle a faillit me rendre dingue.
Kim : Explique-toi.
Jimmy : Elle m'a réveillé d'une façon des plus excitée, elle hurlait mon nom. Quand je suis entré dans la chambre, elle était tous sourires car elle voulait se lever. J'ai bien faillis ne pas prendre ma douche. Lorsqu'elle est sortie de la sienne, je suis tombé parterre car elle avait mit de l'eau partout. En partant, elle m'a écrasé le pied avec son fauteuil (Wen : oups ! LOL). Dans la rue, elle a voulu faire la course avec un gosse et a manqué de renverser Mme Rossini. On est arrivés juste à l'heure mais il s'en est fallu de peu.
Kim : Elle doit penser qu'à l'usure, tu ne la supporteras plus et que tu la renverras chez elle. Tu ne dois pas tomber dans le panneau car qui sait de quoi elle est capable si on la laisse seule.
Jimmy : Tu as raison. La voilà. Je vous laisse il faut que je mette mon uniforme. A plus tard les filles.
J : Je suis prête, on y va quand tu veux.
Kim : On peut y aller, tu vas passer par la rampe de secours des pompiers pour descendre si ça ne te fais rien.
J : Oui mais il faut que tu partes la première pour que je puisse être reçu par mon fauteuil à l'atterrissage.
Kim : Tu as raison. J'y vais.

L'ex-agent de la CIA se laissa tomber de son fauteuil comme on le lui avait appris et attendit de voir sa charrette en bas. Après que sa belle-sœur l'eut déplié, elle se laissa glisser le long de la rampe.

J : Youpiiiiiiii !!!!!! C'est génial ce poteau mais l'arrivée n'est pas sensationnel.
Kim : Mlle Arden, nous pouvons partir si tout est OK pour vous.
J : Reçu 5/5 Mlle Zambrano. Où tu m'emmènes ?
Kim : A Central Park. Je n'ai rien dit à Jimmy mais j'ai été contrainte de prendre mon après-midi car ma voiture est en réparation et je ne l'aurais que ce soir.
J : Comment va-t-on aller manger si tu n'as pas de moyen de transport ?
Kim : Le garagiste m'en a prêté une. Le problème est résolut.
J : J'adore Central Park et tout cette atmosphère qu'il en découle.
Kim : C'est vrai que c'est un endroit reposant.

La circulation était dense à ce moment de la journée, les deux jeunes femmes n'eurent pas trop de problèmes pour se stationner. Elles se dirigèrent vers un marchand ambulant de hot-dog. Pour manger, elles s'assirent sous un vieux chêne tout feuillu. La secouriste regarda sa montre, il était 12 h 36. Elle avait promis à son amie de l'accompagner au groupe W avant de retourner à la base de secours du Bronx.

Groupe W, 13 h 02

Kim gara la voiture de la secouriste devant la tour. Le multimilliardaire n'avait pas eu l'occasion de donner les nouveaux codes d'accès à sa garde du corps. Heureusement que l'esplanade du groupe était pourvue d'une rampe d'accès pour handicapés autrement l'ex-agent de la CIA aurait été contrainte de faire appel aux vigiles et ça il en était hors de question. Pour elle, cette demande serait la plus humiliante qu'elle est connue. La secouriste l'aida à rouler jusqu'à l'entrée. Là, Joy respira un grand coup. Elle n'avait pas mis les pieds à son travail depuis… depuis l'accident. Elle frémissait mais elle était déterminée qu'elle en était toujours aussi capable.

Le hall était moins fréquenté qu'avant et pour cause. Le Russe avait installé un système hyper sophistiqué, les personnes qui voulaient s'introduire dans le groupe devaient montrer pattes blanches. La porte à tambour était munie d'une détecteur d'identité rétinien et vocal. Il avait fallut plus de trois jours à l'Intel Unit pour mémoriser tous les employés. Les visiteurs avaient l'obligation de donner leur identité ainsi que le nom de la personne qu'ils venaient voir.

Simon avait suggéré à son patron de faire mémoriser Jimmy et Kim dans la banque de données du serveur. C'est comme cela que la secouriste pu rentrer avec sa belle-sœur. Les agents de la sécurité les saluèrent en les voyant passer. Les jeunes femmes le leur rendirent.

J : Comment se fait-il que personne ne m'ai mise au courant pour ces nouvelles règles de sécurité ?
Kim : Les hommes n'ont pas dû y penser. Il faut un code d'accès à tout ici désormais. La carte magnétique de l'ascenseur personnel de Largo a été améliorée. Aucune copie n'est possible.
J : Ça n'empêche !…
Kim : Je sais. J'en connais qui vont être surpris de te voir.
J : Et moi donc !

"Ting"( c'est l'ouverture de l'ascenseur)

Kim : Nous voilà arrivées. Nous devrions aller directement chez Largo.
J : Bonne idée !

"Toc, toc, toc"

L : Entrez !! C'est ouvert !!… Salut les filles ! s'exclama le jeune père son fils dans les bras.
Kim : Salut, Largo. Je t'amènes ton âme sœur.
L : Merci beaucoup. J'allais coucher Jack et ensuite je pensais manger un morceau. Ça vous tente ?
J : Non, merci. On a déjà déjeuner.

Winch s'approcha de sa garde du corps mais celle-ci lui tendit sa joue. Quelqu'un frappa à la porte ce qui permis à la jeune femme de se dégager de son emprise. Elle se dirigea sur la terrasse tandis que son patron alla ouvrir. John Sullivan apparut dans l'embrasure.

L : Bonjour, John. Qu'y a-t-il ?
John : Rien. Gary m'a dit qu'il avait vue Joy et je voulais être sûr qu'il n'avait pas rêvé.
L : C'est exact. Elle est là. Vous vous souvenez de Kim ?
John : Oui. Vous êtes la belle-sœur de Mlle Arden ?
Kim : C'est ça. Elle est sur la terrasse. Je vais la chercher.

Sur la terrasse…

L'ex-agent de la CIA n'avait pas prêtée attention à l'entrée du bras droit de l'homme de sa vie. Elle regardait dans le vide, elle paraissait comme attirée par le bas. Une sensation de vertige la saisit, elle recula brusquement. Son amie avait observé la scène et un sentiment de crainte avait circulé en elle. Elle croisa le regard indescriptible de la jeune paraplégique.

Kim : Ça va, Joy ? John Sullivan souhaiterai te saluer. Tu viens ?
J : Oui, j'arrive

Prés du bureau de Largo…

John : Je suis heureux de vous compter à nouveau parmi nous.
J : Merci.
John : Comment allez-vous ?
J : Bien. Si cela ne vous dérange pas je souhaiterai me rendre aux toilettes, dit-elle en prenant en catimini le coupe-papiers qui se trouvait sur le bureau.
L : D'accord.
Kim : Tu as besoin de mon aide ?
J : Non. Je m'en sortirais toute seule.

Les trois personnes la regardèrent s'éloigner. Aucun d'eux n'avaient vu l'objet qu'elle avait subtilisé. Peu après, Sullivan prit congés de ses hôtes. Il croisa les deux autres membres de l'IU et les informa de la nouvelle. Simon et Kerensky s'empressèrent d'entrer dans le bureau de leur patron mais sans faire de bruits pour ne pas réveiller l'enfant.

Au bout d'une demi-heure, Kim s'inquiéta de ne voir revenir sa belle-sœur. Au moment où elle se leva, ils entendirent un bruit sourd provenant des toilettes. Ils essayèrent d'ouvrir la porte mais celle-ci était fermée à double tour. Le Suisse la força. Le bruit réveilla le bébé… Un spectacle insoutenable s'offrit à eux. Leur amie, qu'ils pensaient guérie de ses pensées morbides, était étendue dans une petite flaque de sang. Elle s'était entaillée les veines. Le sang coulait abondamment de son poignet droit. Le gauche était moins entaillé comme si elle avait voulu éviter son geste. Elle tenait un cadre dans une main. Dedans, il y avait une photo d'elle. Le PDG de la Winch Company avait inscrit sur la photo : " A mon amour éternel ".

La jeune femme transpirait et grelottait. La secouriste tenta d'arrêter le sang. Elle demanda à Simon d'appeler les secours et que c'était très urgent. La garde du corps, les yeux mi-clos, regarda son patron qui avait totalement changé de regard. Son expression lui faisait peur, des larmes coulaient sur ses joues. Elle murmura :

J : Pardon… pardonnes moi… je ne savais pas… je t'aime ; et elle sombra dans l'inconscience.
L : Joy !!!!!!! Reste avec moi !!!! Je t'en supplie !!!!!!
Kim : Largo, pousse-toi les ambulanciers sont là. Ils vont la conduire à l'hôpital.
L : Prenez soin d'elle !!!! (puis se tournant vers la secouriste) Mais pourquoi a-t-elle fait ça ?
Kim : Je ne peux pas te répondre. Tu devras lui poser toi-même la question quand elle sera réveillée.

Hôpital Queen Mary, 14 h 47

L'ambulance venait d'arriver aux urgences de l'hôpital le plus proche. La secouriste en descendit en suivant le brancard. Le beau milliardaire arriva quelques instants après avec ses deux acolytes. Ils suivirent eux aussi la jeune femme mais ils furent arrêtés par un infirmier devant la salle d'examens où l'on venait de transférer la garde du corps.

Médecin : Qu'est-ce qu'on a ?
Ambulancier : Jeune femme, la trentaine, tentative de suicide. Ses amis l'ont trouvé quasiment inanimée dans les toilettes, dit-il avant de sortir.
Médecin : Je vois ça ! Les dégâts ne sont pas très importants. Malvin, venez faire des points à cette demoiselle. Posez lui une perf aussi.
Malvin : Bien docteur.
Médecin : Je vais me renseigner un peu plus sur elle auprès de ses amis.

Pendant ce temps…

Kim : Oui, allô… bonjour chef, c'est Kim… est-ce que Jimmy est à la caserne ?… il pourra l'attendre longtemps, elle a fait une tentative de suicide… oui, je… on l'a admise au Queen Mary… il arrive ?… merci…
S : Alors ? T'as eu Jimmy ?
Kim : Non, mais le chef l'a prévenu. Il va arriver.
L : Mais qu'est-ce qu'il lui a prit de faire ça ? lâcha-t-il en mettant son visage dans ses mains.
Kim : Plein de facteurs peuvent être en cause. Mais c'est vrai qu'elle est d'humeur très changeante. Tiens ce matin, elle a faillit rendre fou son frère…
L : Je comprends pas.
Kim : Tu lui demanderas quand il sera là. Ah ! Voilà le docteur.
Médecin : Vous êtes les amis de… Mlle Arden ?
L : Oui. Je suis Largo Winch, voici Simon Ovronnaz, Georgie Kerensky et la belle-sœur de Joy, Kim.
Médecin : Bonjour. Je suis le docteur Maguire. Votre amie l'a échappée belle. Pourriez-vous m'en dire un peu plus sur elle ?
S : Bien sûr. Elle a eu divers traumatismes corporels ces derniers mois. Elle est restée plusieurs mois dans le coma. Elle s'est réveillée le mois dernier. Depuis il est difficile pour nous de comprendre ses brusques changements d'humeur.
Kim : J'ajouterai qu'elle vit très mal le fait d'être coincée dans un fauteuil roulant.
Maguire : ça y est je me souviens d'elle. Les journaux ont parlé d'elle lorsqu'elle est sortie de son coma.
L : Comment va-t-elle sinon docteur ?
Maguire : On est en train de lui recoudre ses entailles. Je pense la garder cette nuit en observation. Vous m'avez bien dit qu'elle a un frère, c'est bien ça ?
Kim : Oui. Je l'ai prévenu et il ne devrait pas tarder.
Maguire : Bon. Je souhaiterai m'entretenir avec lui dés son arrivée.
Kim : Vous n'aurez pas beaucoup à attendre car le voici. Jimmy ! On est là !
Jimmy : Bonjour. J'ai fait aussi vite que j'ai pu. Qu'est-ce qu'il lui est arrivée cette fois-ci ? On m'a simplement prévenu qu'une ambulance l'avait prise en charge.
Kim : Jimmy… Elle a fait une tentative de suicide…
Jimmy : Qu… quoi ????
L : Elle a voulu aller aux toilettes et elle s'est ouvert les veines.
Jimmy : Mais c'est pas possible… je la trouvais bien ce matin…
Maguire : Je suis le docteur Maguire, je m'occupe de votre sœur. Pouvons-nous parler en privé ?
Jimmy : Jimmy Doherty. Si vous avez quelque chose à dire faites le en la présence de ces personnes, dit-il en désignant ses amis.
Maguire : D'accord. Je vais la garder pour la nuit mais je pensais la faire entrer dans un service psychiatrique…
Jimmy : C'est hors de question. Elle vient de passer une grande partie de l'année à l'hôpital. Demain, je la ramènes à la maison.
Maguire : Si vous voulez mais dites vous bien qu'elle a un grand besoin d'être entourée. Elle ne doit rester seule sous aucun prétexte.
L : Elle n'a qu'à venir vivre au groupe. Avec ton boulot, tu n'y arrives pas. Tu t'occupes déjà de sa rééducation.
Jimmy : Je suis d'accord mais il ne faut pas que ça te dérange.
L : Penses-tu. Tu sais très bien que c'est la seule solution pour qu'elle me fasse confiance…(il est malin Largo ! LOL).
Jimmy : Ça marche. Faudra-t-il lui faire des soins, docteur ?
Maguire : Oui pour ses poignets. Je fixe sa sortie à demain en début d'après-midi.
L : Parfait. Peut-on la voir ?
Maguire : Bien sûr.

La petite bande s'introduisit dans la chambre de l'ex-agent de la CIA encore dans les vappes. Le pompier la serra tout contre lui et l'embrasa sur le front puis il céda la place à Winch. Celui-ci hésita à embrasser sa bien-aimée mais il finit par franchir le pas. Il déposa un petit baiser sur ses lèvres pulpeuses, elle ne le repoussa pas mais chuchota :

J : Pardonne moi. Je t'aime.
L : Je ne t'en veux pas. Ton frère et moi avons quelque chose à t'apprendre.
J : Quoi ?
Jimmy : Comme je travaille et que le médecin nous a mit au pied du mur. Demain, je viens te chercher et je t'emmènes vivre au groupe.
J : Quoi ?, demanda-t-elle mi-heureuse mi-contrariée.
L : Je vais m'occuper de toi car autrement le docteur Maguire avait l'intention de te faire admettre au service psychiatrique.
J : Pas de psychiatrie. Si je n'ai pas le choix alors c'est d'accord. Par contre, je veux continuer mes séances et voir ma famille le plus souvent possible.
L : Adjugé, vendu.

Ils restèrent encore un long moment avec la jeune femme. Vers 18 heures, ils partirent chacun de leur côté pour la laisser se reposer. Le pompier revint le lendemain pour l'emmener au groupe W avec Joey…


Groupe W, 15 h 07

Le pompier alla se garer dans le parking souterrain de la tour pour plus de commodités. Là aussi, les codes d'accès avaient changé. C'était le même système que pour accéder aux étages supérieurs de l'entreprise. Avant de prendre sa sœur à l'hôpital, il avait fait son sac pour qu'elle est à peu prés tout dont elle avait besoin. La garde du corps voulait installer quelques unes de ses affaires donc ils se rendirent tous les trois au penthouse en premier.

En arrivant sur le palier de l'appartement, ils entendirent un cri qui provenait de l'intérieur. Fidèle à elle-même, l'ex-agent de la CIA força la porte avec son fauteuil. Tout d'abord affolée, elle éclata de dire. Le cri venait de Cynthia qui se trouvait bien embarrassée des bêtises faites par le petit Jack. Celui-ci avait les mains pleines de chocolat. Il y avait des traces un peu partout mais particulièrement sur le bureau du PDG. L'enfant avait laissé de belles empreintes sur ce qui ressemblait de loin à des contrats. Le garçonnet commençait à pleurnicher alors que la baby-sitter le disputait un peu. Joy s'approcha et prit l'enfant sur ses genoux. Jack ne ressentit aucunes craintes vis à vis de la jeune femme. Tout en caressant les cheveux châtains du bout de chou, elle s'adressa à la baby-sitter :

J : Bonjour ! Je suis Joy Arden et vous devez être Cynthia.
Cynthia : C'est ça. Mr Winch m'a beaucoup parlé de vous. Il m'a demandé de vous aider à vous installer. Tiens mais c'est qu'il y a aussi Joey avec vous ! Bonjour, bonhomme !
Joey, en se précipitant pour embrasser la jeune fille au pair : Salut Cynthia ! Tu vas bien ? Je suis venu accompagner ma tatie dans son nouveau chez elle et je voulais voir Simon et Georgie.
Cynthia : C'est sympa. Tout ce que je sais c'est que Georgie est au bunker et Simon avec une de ses conquêtes.
J : Simon ne changera jamais décidément ! Pouvez-vous me donner un gant mouillé pour nettoyer cette petite frimousse ?
Cynthia : Mais bien sûr. Tenez, voici une lingette pour le visage.

Pendant que Joey et Jimmy admiraient la vue de New York, la garde du corps débarbouillait Jack avec peine car il bougeait comme une anguille. Sur le pas de la porte, Winch, qui était arrivé sur ces entre-faits, contemplait son amie et son fils adoptif. Il fut tiré de sa rêverie par Jimmy.

Jimmy : Salut, Largo !
L : … Ah ! Jimmy, pardonnes-moi. J'étais ailleurs.
Jimmy : C'est rien. Comme tu vois, je t'ai amené mademoiselle. J'espère qu'ici, elle se tiendra tranquille… N'est-ce pas, Joy ?
J : Oui… Bonjour, Largo ; fit-elle en s'approchant de son patron.
L : Bonjour toi ; dit-il en se penchant pour déposer un baiser sur ses lèvres. Ça va ?
J : Oui. Et toi ?
L : Très bien. Je suis remonté car j'ai oublié des contrats sur mon bureau.
J : Tu veux sûrement parler de ces succulentes tartines au chocolat que ton fils a fait ?
L : Oui… Comment vais-je faire ? Cardignac va encore pousser une de ses colères…
J : Tu n'auras qu'à lui répondre que c'est Jack.
L : Là est le problème. Mon fils est super agréable mais dés qu'on a le malheur de le lâché des yeux, il fait toutes sortes de bêtises et son souffre-douleur se nomme Michel Cardignac.
J : Je comprends mieux ton désarroi maintenant. Laisses faire, ça lui passera… Il vaut mieux que le petit fasse ce genre de farces à cet imbécile de Michel plutôt qu'à l'un de tes clients.
L : Je ne vais pas rester longtemps, j'ai une réunion du conseil. Quel est le programme ?
J : J'aimerai bien aller au bunker pour pouvoir être enregistrée pour les codes d'accès.
Jimmy : Je vais t'y descendre. Je dois me rendre au boulot pour avoir mon planning du mois prochain. Joey voulait passer l'après-midi ici, si cela ne te dérange pas ?
L : Aucun problème. Tu peux faire ta promenade habituel dans la tour, Rose-Marie m'a dit qu'elle avait quelque chose pour toi à son bureau, Joey. Sinon, tu peux accompagner Cynthia et Jack dans leur petite ballade dans le parc.
Joey : Ouais… Je vais aller promener ton fils avec Cynthia.
L : Bon, je vois que tout est organisé. Je finis ma réunion vers 17 h. Tu n'as qu'à venir me retrouver là-bas, Joy.
J : Entendu. Dépêches toi de te sauver ! Tu es en retard !
L : C'est vrai ! A tout à l'heure…

Le milliardaire courut jusqu'à l'ascenseur et disparu dedans. Cynthia avait mis le bébé dans la poussette et se préparait à partir. Le neveu de Joy sautait de joie. Il n'avait pas vu la baby-sitter depuis plus d'un mois et avait pleins de choses à lui raconter. L'ex-agent de la CIA ferma la marche à avec son frère. Il l'aida à aller au centre névralgique du groupe W.

Bunker, 15 h 45

Bip…

La porte s'ouvrit sur la garde du corps et le pompier. Le génie russe était comme à son habitude devant sa bécane. Il leva le nez.

K : Salut, chers amis capitalistes ! Un coup de main ? demanda-t-il en voyant que le soldat du feu avait des difficultés à descendre le fauteuil.
Jimmy : Volontiers !
J : Si seulement je pouvais marcher, lâcha-t-elle avec des sanglots dans la voix.
Jimmy : Tu remarcheras fais moi confiance ! Ne baisses pas les bras, tu me l'as promis !
K : Ton frère a raison. Alors, que me vaut cette petite visite ?
Jimmy : Je te la laisse car je dois retourner à la caserne et elle veut avoir les codes d'accès pour pouvoir circuler tranquillement ici.
K : Aucun problème. On va faire ça tout de suite. Comment ça se passe après ?
J : Il faut que je rejoigne Largo vers 17 heures à la sortie de sa visite dans la cage aux lions.
K : Impeccable.

Le pompier laissa sa sœur et le russe en tête à tête.

K : Bienvenue au bercail !

La jeune femme lui adressa un sourire, s'installa auprès de la console et répondit :

J : Oh, je t'ai manqué tant que ça ?
K : Tu peux pas savoir… Enfin, surtout tes piques !
J : Ah Ah Ah ! Très drôle !
K : Je plaisante ! Je me suis ennuyé de ton absence.
J : Tu m'étonne là.
K : Puis-je savoir pourquoi tu dis cela s'il te plait ?
J : C'est extrêmement rare…
K, l'interrompant : Parce toi, oui ?, rétorqua t-il en la regardant droit dans les yeux.

Elle se mit à rougir et poussa un soupir.

J : Ce n'est pas pareil.
K : Si.
J : Non
K : Tu vas pas me dire que tu es allée facilement déclarer ta flamme à Largo ?
J : Kerensky !!!

Ils émirent un petit rire. En un peine un an, tous deux avaient réussi à briser la glace entre CIA-KGB qui les séparaient. Des liens solides et sincères s'étaient développés, et maintenant, ils se considéraient comme de bons amis.

K : Ne nous refait jamais ce coup là.
J : Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi !
K : Je vois que quelqu'un d'autre t'a déjà sermonné ?
J : Oui, et je n'ai pas envie de réécouter le même refrain ! J'aimerai avoir ces codes d'accès s'il te plais !
K : Pas de problème chef !

Une heure plus tard, ils achevèrent l'enregistrement des codes pour l'ex agent de la CIA.

J : Enfin ! J'ai cru qu'on n'en allait jamais finir !
K : Etrange ! D'habitude, ce travail ne prends que vingt minutes. Il faut que je vérifie…

Le géant russe s'arrêta et observa son amie : celle-ci était allongée sur la table, la tête entre les mains et sanglotait. Il s'approcha d'elle.

K : Joy… Qu'est-ce qui se passe ?
J : Rien.
K : Tu crois que je vais avaler ces sornettes ?

Elle se redressa.

J : J'en ai assez, Georgi. Assez de constater que mes efforts sont vains… Il faut se rendre à l'évidence, je ne remarcherai jamais…

Elle ne put continuer. Ses pleurs redoublaient d'intensité. L'expert informatique passa ses bras autour de ses épaules, la réconforta en lui parlant doucement, comme si elle était une enfant :

K : Il faut que tu sois patiente… Ce genre de chose ne guérit pas en un jour, il faut du temps…Tu dois rester la Joy que l'on a toujours connu. Cette femme toujours prête à faire face à toutes les adversités…

Cette dernière remarque remonta un peu le moral de la jeune femme qui sourit à nouveau.

J : Merci Georgi.
K : De rien, les amis c'est faits pour ça…

Elle consulta sa montre et constata que l'heure était passé très vite. Essuyant ses larmes, elle se dirigea vers la sortie du bunker, aidée de Kerensky. Quelques minutes plus tard, elle se trouvait dans un ascenseur qui la mènerait à la salle du conseil…

Couloirs du Groupe W, 18 h 43

Largo était sortit plus tôt que prévu de sa réunion et arpentait les étages de son entreprise à la recherche de la femme de sa vie. Après avoir fouillé les escaliers, il avait décidé de cherché dans les étages de bureau et même d'habitation. Au bout d'un quart d'heure, il appela le bunker pour savoir si elle était là-bas mais le génie de l'informatique lui avait répondu qu'il l'avait raccompagné à l'ascenseur et qu'elle allait le rejoindre immédiatement. Joy était introuvable. Soudain, le milliardaire entendit la sonnette d'alerte d'un des ascenseurs et il s'y précipita. Il reconnu les pleurs de son fils et les appels de Cynthia. Il entreprit d'appeler l'équipe de maintenance mais avant même d'avoir pu raccrocher, les portes de la cabine s'ouvrirent sur la garde du corps, son neveu, la baby-sitter et Jack. La jeune femme avait eu l'ingénieuse idée d'utiliser une de ses barrettes pour bricoler le panneau de contrôle de la machine. Le jeune homme se précipita dans leur direction, prit le bébé, et se jeta dans les bras de Joy. Après avoir vérifié qu'ils n'avaient rien, il rappela le russe et la maintenance.

Pour gagner le penthouse, ils prirent l'ascenseur qu'avait emprunté le multimilliardaire auparavant. Cynthia rentra chez elle afin de pouvoir se remettre de ses émotions. En sortant, elle croisa Simon qui l'intercepta :

S : Bonsoir, Cynthia ! Ça ne va pas ?
Cynthia : C'est… C'est Mlle Arden…
S : Oh, mon Dieu ! Joy ! Il est arrivé quelque chose à Joy ?!
Cynthia : Non, elle nous a sauvé la vie…
S : Comment ça ? Je ne comprend pas…
Cynthia : On s'est retrouvé bloquer dans l'ascenseur et elle nous a sauvé en trifouillant dans l'armoire électrique de l'appareil.
S : J'ai saisit. Mais vous m'avez fait une de ces peurs. Rentrez chez vous pour vous reposez. A demain.
Cynthia : Vous de même, Mr Ovronnaz. A demain.

Et la baby-sitter s'éloigna. Le suisse poursuivit son chemin et toqua à la porte de son ami.

L : Entrez !
S : Salut, les amis ! je viens de croiser la p'tite et elle était complètement bouleversée…
J : C'est compréhensible. Elle n'a jamais participé à aucunes de nos aventures donc elle ne peut pas savoir garder son sang froid.
L : Joy a raison. Mais je crois je que je vais mettre toutes les cabines en révision dans les jours à venir.
J : Je ne sais pas si ce sera bien vu par ta bande de pingouins de bloquer les accès aux étages du groupe par intermittence. Je crois savoir que tu te les as déjà mis à dos quand j'étais à l'hôpital et si tu ne veux pas que Cardignac te colle à nouveau un procès sur le dos, tu devrais être plus vigilent.
L : Je suis vigilent mais il faut bien voir dans quels états ils sont…
S : Et si tu faisais venir les réparateurs pendant la nuit quand il n'y a personne dans la tour sauf les gardiens et nous ?…
J : Je suis de l'avis de Simon. Tu paieras peut-être le double mais tu auras comme tu le souhaites la tranquillité d'esprit.
L : C'est d'accord. Je demanderai à ma secrétaire d'appeler le service de réparation demain à la première heure. Jimmy ne devrait plus tarder normalement comme ça nous pourrons aller à table.
S : C'est vrai que c'est ta première nuit à nouveau parmi nous ma belle ! Et en plus, tu vas vivre ici pendant un certain temps… alors laisses-moi imaginer qu'il va y avoir quelque chose de palpitant entre vous deux…
J : Simon, arrêtes d'avoir l'esprit bouché comme ça… Si vous voulez m'excuser, je vais voir ce que font Joey et Jack.
L : Vas-y, je te rejoins.
S : A l'air bien… Comment ça s'est passé aujourd'hui ?
L : Elle donne l'apparence d'aller bien mais Georgie m'a dis qu'elle avait un coup de blues dans l'après-midi. Je m'inquiète pour elle, je veux lui montrer que je serai toujours là pour elle quoi qu'il arrive…

Il fut coupé par la sonnerie du téléphone.

L : Largo Winch… OK, Jimmy, je vais lui dire… A demain…
J : Que se passe-t-il ? J'ai entendu le téléphone sonner…
L : C'était ton frère. Il a été retenu à la caserne. Il manque de gars et comme il doit rattraper des journées, il fait des remplacements. Ce qui veut dire que Joey reste avec nous pour la nuit.
J : Ah… Il n'y a rien de grave à son boulot au moins ?
L : Non. Par contre, il m'a dit que demain vous auriez une petite discussion au sujet des ses congés… Et il avait pas l'air ravit…
J : Aïe… Je vais me faire engueuler à coup sûr. Mais bon, je pense qu'il me pardonnera une fois qu'il connaîtra mon explication rationnelle.
L : Si tu le dis mon cœur. Bon, on se met à table. Tu restes avec nous Simon ?
S : Non, non. Je vais vous laisser en famille. J'ai rendez-vous avec une polonaise ce soir mais le problème c'est que je ne me souviens plus de son nom…
J : Sacré Simon ! Tu ne changeras donc jamais ?…
S : Euh… Non. Allez, bonsoir les amoureux. A demain et faites pas de bêtises en l'absence de Tonton Simon…
L : Bonne soirée, mon pote.
Avant de partir, l'ex-voleur regarda en souriant la garde du corps qui lui lança immédiatement un regard noir qui voulait tout dire. Celui-ci partit en vitesse avant d'entendre son nom.

Les deux jeunes gens se retrouvèrent ainsi seuls l'espace de quelques minutes dans le salon. Largo allait embrasser la femme de sa vie lorsque Joey entra comme une tornade :

Joey : Largo ! Tatie ! V'nez voir ! Vite !
L : Qu'est-ce qu'il se passe ?
J : Oh mon Dieu !!! Jack !!!!

La jeune femme saisit les roues de son fauteuil se précipita vers la chambre de l'enfant qu'elle avait quitté un peu plus tôt. Elle s'arrêta nette devant la nursery… L'enfant avait pris un pinceau et peint des gribouillis sur un pan de mur. Le milliardaire qui en avait un peu marre des bêtises de son fils adoptif, l'attrapa par le bras et le gronda. L'enfant ne broncha pas mais vint quand se réfugié dans les bras de l'ex-agent de la CIA. Elle le souleva et le mit sur ses genoux. Tous les quatre allèrent au salon pour manger. En attendant que Largo et Joey finissent de réchauffer les plats préparés, Joy restait pensive devant la vue incroyable qui s'étalait à ses pieds. Jack se serrait très fort contre elle. Lorsque les deux cuistots improvisés revinrent, ils ne trouvèrent pas la jeune femme. Elle était allée coucher le bébé car celui-ci avait fini par s'endormir. Les événements de la journée l'avaient quelque peu fatigué.

Le dîner tourna court car Joey était tout autant éreinté. Il alla se coucher dans la chambre d'amis que le PDG de la Winch Company tenait toujours prête. Le fait que le jeune garçon reste au groupe pour la nuit arrangeait bien Largo. Il voyait là une bonne raison pour que sa moitié ne se défile en voulant dormir autre part qu'avec lui…

Penthouse, 22 h 30

Cela faisait prés de deux heures que les garçons étaient couchés. Largo travaillait à son bureau pendant que la femme de sa vie lisait les différents dossiers concernant la sécurité du Groupe W. Elle avait pris l'habitude de veiller tard mais ce soir la fatigue était bien trop pesante.

J : Largo ? Je vais me changer et après j'irai me coucher…
L : D'accord. As-tu besoin d'aide pour te changer ?
J : Non !…Enfin, non merci. J'arrive à me débrouiller. Si j'ai besoin de quelque chose je t'appellerai…
L : Entendu.

L'ex-agent de la CIA s'éloigna alors du bureau pour rejoindre la salle de bain. Elle laissa la pièce entrouverte contre son grés car c'était les directives du médecin : ne jamais la laisser sans surveillance. Elle se dépêcha de se changer car elle ne voulait pas que son patron voit ne serait-ce qu'un seul morceau de peau marquée par ses affreuses cicatrices.

Une vingtaine de minutes après, elle sortit de la pièce d'eau. Elle était vêtue d'un adorable pyjama avec des nounours. En entrant dans la chambre à coucher, elle eut des frissons dans le dos ; ils caractérisaient à la fois le désir et l'appréhension. En effet, le beau ténébreux avait clos son activité "Dossiers" pour pouvoir être prêt à aider Joy au cas où elle aura des difficultés à entrer dans l'immense lit. Il se tenait là. En pyjama aussi mais le torse nu (les filles ont arrête de baver !) pour que le jeune femme ne soit pas trop effrayé de se retrouver ainsi avec lui alors que jusqu'à présent ils ne s'étaient fais que quelques baisers. Chacun d'eux se sentait mal à l'aise. Joy décida de briser la glace :

J : Peux-tu ouvrir le lit pour que je puisse y rentrer ?
L : Euh… Oui ! Pardonnes-moi mais tu es tellement belle avec les cheveux lâchés comme ça… Voilà, j'ai soulever la couette…
J : Merci.

La garde du corps manœuvra son fauteuil de telle façon que son amant en resta ébahie. Avec l'habitude, elle n'eut pas de difficultés à s'asseoir au bord du lit. Malheureusement comme ses jambes ne lui obéissaient toujours pas, elle dû demander de l'aide pour les allonger. Le milliardaire attrapa les membres inférieurs de sa dulcinée et les étendit puis elle prit appuie sur ses bras pour se remonter. Son cœur battait la chamade. Ce moment-là, elle en rêvait depuis si longtemps, aucuns mots ne lui venaient à la bouche

Elle sentait des frissons lui parcourir le dos. Elle avait l'impression que tout en elle allait exploser. Elle commençait à se calmer lorsque…

J : Largo, non s'il te plait. Enlèves ta main. Je ne veux pas. C'est trop tôt. J'ai encore du mal à voir mon corps dans cet état alors je te demande de ne pas me toucher.
L : Mais Joy…
J : Non… Comprends-moi… Si tu vois toutes les cicatrices qui parsèment mon corps tu risques d'être dégoûté et de me repousser. Laisses-moi le temps, laisses-nous le temps de nous habituer à "nous"…
L : D'accord. Je t'aime trop pour te contrarier, affirma-t-il dans un souffle en l'embrassant tendrement. Est-ce que je peux au moins me mettre comme ça pour la nuit ?

L'ex-agent de la CIA ne répondit pas. Winch en conclu que sa bien-aimée était d'accord. Il lova sa tête au creux de la nuque de sa compagne pour sentir son odeur qui le rassurait, et il passa son bras autour de la taille de la jeune femme. Joy mis son bras par dessus celui de son amant. Ils s'endormirent donc dans les bras l'un de l'autre.

Penthouse, 08 h 24
(le lendemain)

Les deux amants étaient réveillés depuis un petit moment déjà. Ils étaient enlacés l'un et l'autre et donnaient l'impression d'avoir toujours été aussi proches. Ils auraient souhaité que le temps s'arrête et qu'ils ne soient que tous les deux seuls au monde. Malheureusement ils furent rapidement rattrapés par la dure réalité des choses lorsque que le réveil retentit…

L : Bonjour… As-tu bien dormi ? demanda-t-il en déposant un baiser sur le front de Joy qui venait de se remettre correctement dans le lit.
J : Comme un bébé. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas dormi aussi profondément… C'est juste…
L : Oui, Joy.
J : C'est juste qu'il me tarde d'être ce week-end pour que l'on puisse être tranquille tous les deux pour discuter, se promener… Enfin tout ce que l'on faisait avant ça, dit-elle en désignant son fauteuil.
L : Rien à changer pour moi, je t'aime pour ce que tu es et non pour ce que tu aurais pu devenir. Je t'aime pour toi et c'est tout qui importe. Tu resteras pas toute ta vie dans ce fauteuil, j'en suis certain.
J : Quel est le programme aujourd'hui ?
L : J'ai des rendez-vous et des réunions tout l'après-midi pendant que tu seras avec Jimmy ou une autre personne pour ta rééducation. Ce matin, j'avais pensé qu'on pourrait travailler tous les deux sur les dossiers que tu lisais hier soir.
J : Ça me va comme programme. Et que comptes-tu faire des enfants ?
L : Cynthia prend son service à 09 h 15. je lui demanderai d'emmener Jack chez le médecin car je le trrouve fatigué ces temps-ci et je me demande si il n'aurait pas attrapé froid.
J : Tu devrais peut-être l'accompagné. C'est ton fils.
L : Je n'irai nulle part sans toi…
J : Bon. Alors si j'ai bien compris, il faut que je t'accompagne ?
L : C'est ça.
J : D'accord. Mais laisse-nous au moins le temps de déjeuner.
L : C'est vrai qu'il vaut mieux aller chez le médecin l'estomac remplit. Veux-tu que je t'aide à te lever ?
J : Oui, s'il te plait. Il faut simplement que tu rapproches le fauteuil le plus prés possible du lit et après je me débrouillerai.
L : Voilà, fit-il en avançant l'engin aux pieds de Joy.
J : Merci. Maintenant, si tu veux bien, je vais aller m'habiller. Je me dépêche de façon à te laisser la salle de bain.
L : Pendant que tu te prépares je vais réveiller les garçons.
J : Entendu.

Ils se séparèrent en s'embrassant. La jeune femme sortit une jupe longue et un minuscule débardeur de son sac de voyage. Elle entra dans la pièce d'eau, se fit une toilette rapide puis enfila ses habits. En se regardant dans la glace, elle se trouva changée, ses cheveux longs n'arrangeaient rien, ils faisaient ressortir son visage trop marqué par les mois de coma et la perte importante de poids qu'elle avait du mal à reprendre. Du 38, elle était tombée au 34. Elle, qui aimait tant s'habiller de façon féminine et sportive, ne pouvait plus mettre que de longues jupes, des robes pour ne pas avoir de difficultés à s'habiller. Certes, elle avait mis de temps en temps des pantalons mais elle arrivait péniblement à les enfiler. Donc, après s'être longuement observée dans le miroir, elle décida de se faire conduire chez le coiffeur pour pouvoir retrouver son aisance naturelle et sa coupe un peu courte.

Au bout du moment, le milliardaire, qui s'inquiétait, alla voir ce qu'elle faisait. A l'instant où il poussa la porte, elle en fit de même ce qui entraîna la chute de Largo sur les genoux de la jeune femme. Surpris sur la seconde, ils finirent par éclater de rire :

L : Oups… Excuses-moi. Je ne t'ai pas fait mal, lui demanda-t-il en se relevant.
J : Non, non. Mais toi, tu n'as rien ?
L : Ça va. J'aurai sûrement un bleu mais ce n'est pas la fin du monde. Tu es ravissante…
J : Merci mais toi aussi tu n'es pas mal non plus…, lui fit-elle remarqué en le voyant toujours vêtu de son bas de pyjama.
L : Euh… Oui. J'attendais que tu es finie pour prendre une douche et me changer. Est-ce que je peux te demander un service ?
J : Lequel ?
L : Peux-tu faire déjeuner Jack et ton neveu ? J'ai tout préparer à la cuisine.
J : Aucun problème.

La garde du corps laissa son amant se préparer et se dirigea vers la cuisine où les deux garçons l'attendaient tout en buvant un verre de jus de fruit pour Joey et un petit biberon remplit à l'identique pour le fils adoptif de Winch.

J : Bonjour, les garçons. Vous avez bien dormi ?
Joey : Bonjour, tatie. Moi, j'ai super bien dormi et toi ? s'exclama l'enfant en allant embrasser sa tante.
Jack : Fais gros dodo avec mon doudou, affirma le bébé en montrant un morceau de tissu qui ressemblait étrangement à un foulard que l'ex-agent de la CIA avait cherché partout en vain…
J : C'est… C'est très bien. Qu'est-ce que vous déjeuné ?
Joey : Jack faut lui faire des tartines avec sa confiture, y'a écrit son nom sur un des pots, et moi je vais me servir en espérant que Georgie n'aura pas mangé mes céréales.
J : Merci, Joey…Comment ça que Georgie n'aura pas mangé tes céréales ?
Joey : Ben des fois. Quand Cynthia peut pas garder Jack c'est mon pote russe qui joue les baby-sitter. C'est comme ça que j'ai appris à jouer aux échecs. Pendant les parties, si on avait faim, on mangé des crakies crocks et puis voilà.
J : Je comprend mieux. Merci pour cette explication, mon grand. Allez, il faut déjeuner parce que Largo veut conduire Jack chez le médecin. Je vois que le café est prêt et que tout est sorti donc on peut commencer à manger.

Le petit déjeuner se déroula dans la joie et la bonne humeur. Chacun rigolait aux pitreries de l'autre. Le multimilliardaire rejoignit " sa petite famille " et participa activement à la franche rigolade. Entre temps, il avait appelé Cynthia pour lui demandait de venir en début d'après-midi.

Après s'être remplit l'estomac, les deux amants descendirent au bunker accompagnés des garçons. Ils laissèrent Joey avec Simon et le génie de l'informatique. Ensuite, ils se rendirent chez le médecin. Pendant que Largo se trouvait avec le médecin, Joy était chez le coiffeur. Ayant fini avant sa dulcinée, Winch la rejoignit et eut du mal à voir le spectacle qui s'offrait à lui. Il cacha sa crainte et l'embrassa. La coiffure de la jeune femme faisait énormément apparaître sa maigreur stupéfiante. Alors que le bébé était assis sur les genoux de la jeune femme, celle-ci posa une question qui lui trottait dans la tête depuis le matin :

J : Largo ?
L : Oui ?
J : Comment se fait-il que Jack est prit ce foulard comme doudou ?
L : Il l'a trouvé dans le jet, dissimulé entre le dossier et le siège d'un des fauteuils, depuis il ne le quitte pas. On a réussi le laver quelques fois non sans mal car Jack pique d'énormes colères si on lui prend. J'ai bien essayé de lui faire prendre un autre foulard mais il ne veut que celui-là. Pourquoi m'as-tu posé cette question ?
J : Parce que ce foulard m'appartient et que je l'avais cherché partout chez moi sans jamais le trouver.
L : C'était pour ce foulard que tu nous avais fait une crise existentielle un jour ? Tu sais bien que je peux t'offrir autant de foulards ou autres accessoires que tu désires… Je suis prêt à tout pour te rendre heureuse et que tu n'as qu'à me le demander.
J : Ça ne fait rien. Ce n'est qu'un morceau de tissu après tout. Par contre, je comprend mieux maintenant pourquoi Jack n'était pas effrayé en me voyant.

Après avoir marché une centaine de mètres, Largo aida la jeune femme à s'installer dans la limousine, et il demanda à Charly de les ramener au Groupe. Arrivés devant la tour, ils aperçurent Jimmy et Joey qui jouer dans les espaces verts qui bordent l'ensemble de bureaux. Le pompier vint à leur rencontre et fit signe à Largo de ne pas aider l'ex-agent de la CIA à s'extraire du véhicule car étant revenu à la vie normale, elle devait réapprendre à vivre comme tout un chacun. Ils la laissèrent donc faire et son entêtement eut raison des deux hommes. Elle réussie à s'extraire dés la première fois et était prête pour sa séance de rééducation quotidienne.

Aéroport JFK, 19 h 07
(le samedi 18 Août)

Joy venait de terminer une semaine harassante quand elle put enfin rejoindre New York. Elle avait dû assister à plusieurs conférences au congrès mondial de la sécurité pendant la semaine et c'est avec soulagement qu'elle quittait Washington où elle avait vu trop de fantômes à son goût. Elle était pressée de retrouver toute sa petite famille, et elle passa la tête par la porte coulissante du jet avec un grand sourire tandis que Jerry actionnait le mécanisme mettant en place la plate forme qui lui permettrait de rejoindre la terre ferme sans avoir à quitter son fauteuil. Malheureusement personne n'était là pour le lui rendre. Il y avait seulement Charly, qui voyant son air sombre, s'empressa de la rassurer.…

Charly : Monsieur Winch m'a demandé de venir vous chercher car il ne pouvait se libérer. Il avait un contrat important à signer aujourd'hui.
J : D'accord.

L'ex-agent de la CIA se hissa dans la limousine pendant que le chauffeur s'occupait de ses bagages. Le regard de la jeune femme fut attiré par une rose blanche posée sur la banquette avec un mot à côté. Elle le prit et le lu avec empressement.

" Désolé ma chérie de n'avoir pas pu venir. Cette semaine m'a paru affreusement longue, tu as manqué aussi à Jack. Pour me faire pardonner de n'avoir pas pu venir avec toi, une surprise t'attend au penthouse. Je t'embrasse mon amour, je t'aime. Largo. "

Joy sourit en se demandant ce que Largo avait bien pu lui préparer. Elle profita un peu du trajet de l'aéroport au groupe W pour se reposer et réfléchir à cette surprise. Elle ne voyait vraiment pas ce que cela pouvait être. Arrivée au parking du groupe W, elle monta dans l'ascenseur suivi de Charly avec ses valises et monta directement au dernier étage. Une fois devant la porte du penthouse, elle remercia Charly et entra. Elle resta bouche bée devant le spectacle qui s'offrait à elle : des pétales de roses blanches avaient été dispersées sur le sol et menaient vers la terrasse où elle pouvait voir briller des chandelles. Elle se dirigea vers la table qui était superbement dressée.

L : Tu es déjà rentrée ?! Je n'ai pas fini de préparer le dîner, moi qui voulait que tout soit parfait !
J : Oh ! Largo, c'est magnifique ! Merci.
L, se pencha vers elle et l'embrassa tendrement : Mais de rien, c'est un plaisir, mon cœur.
J, souriant : Attend Largo, rassure-moi, j'ai mal entendu, c'est toi qui à fait le repas ?
L : Mais oui, avant d'être PDG, il fallait bien que je mange et c'est pas Simon qui allait faire la cuisine ! Bon, je vais chercher le champagne pour te faire patienter ! Ne bouge pas, mon poussin !

Il l'embrassa encore une fois avant de s'éloigner. Joy regarda la vue et se sentit pleinement comblée : pouvait-on rêver mieux ?

J : Largo ?
L : Oui ?
J : Où est Jack ?
L : Ne t'inquiète pas, il est chez Kim. Elle a bien voulu le garder pour la soirée. D'ailleurs Joey était très content qu'il vienne chez lui !

Bien qu'il lui rappelait de mauvais souvenir, elle l'avait complètement adopté au plus grand bonheur de Largo. Elle adorait ce bébé, et elle était toujours là pour le consoler ou le gâter. Elle voulait qu'il connaisse tout ce qu'elle et Largo n'avait pas eu enfant : une famille. D'ailleurs, elle n'était pas la seule à s'être attendri au contact du chérubin, l'espion venu du froid avait lui aussi changé.

L, revint avec deux coupes de champagne et en tendit une à sa moitié : Alors, tu as fais un bon voyage, mon cœur ?
J, trempa ses lèvres dans le verre et sourit : Oui, très bien. Vous m'avez beaucoup manqué, j'ai cru que ça ne finirai jamais ! Pourquoi c'est toujours moi qui me tape le sale boulot ! Au fait comment va notre cher chef de la sécurité pas trop fatigué par son voyage en Europe ?
L : Chérie, je sais très bien que tu voulais y aller mais on aurait été séparé plus longtemps et je ne sais pas si j'aurais survécu à cette épreuve !
J : Qu'est-ce qu'on mange ? Je meurs de faim, j'espère que tu es aussi doué pour la cuisine que pour diriger une multinationale !
L : Vas t'installer. Ca doit être prêt.

La jeune femme s'installa un peu pompette à table et attendit patiemment. Elle sentait que ce serait pour ce soir. Et elle éprouvait à la fois de la joie et de la peur. Pour se détendre, elle se resservit du champagne et le but goulûment.

L : Voilà, voilà ! Madame est servie !
J, sourit : Merci, mon cœur.

Le dîner se passa dans la bonne humeur malgré le peu de mot échangé par les deux tourtereaux. Ils étaient trop occupés à se regarder dans le blanc des yeux pour se consacrer à une conversation soutenue. La garde du corps voyait arriver avec appréhension la fin du dîner mais resta cependant détendue. Depuis le temps qu'elle en rêvait, elle n'allait pas faire marche arrière maintenant. Plongée dans sa réflexion, elle n'avait pas vu Largo se lever, faire le tour de la table et se placer derrière elle. Se fut seulement quand elle sentit son souffle chaud dans son cou, qu'elle prit conscience de la situation. Mais elle ne s'écarta pas, attendant le contact des lèvres de Largo sur sa peau qui réclamait à cors et à cris ses caresses. Sa bouche s'égara sur son épaule pour remonter vers son cou, puis vers le lobe de son oreille qu'il mordilla. La respiration de Joy s'accéléra, quand elle sentit les mains de Largo parcourir son corps. Largo, qui cessa ses caresses au grand désespoir de sa compagne, fit le tour du fauteuil, se pencha et l'embrassa tendrement. Il s'éloigna de quelques centimètres pour voir sa réaction. Il lui sourit et elle lui rendit en arborant son plus magnifique sourire. Il s'inclina à nouveau pour l'embrasser mais cette fois-ci avec fougue. Après un combat de langues très intense, ils se séparèrent à bout de souffle. Le milliardaire la prit alors dans ses bras et se dirigea vers la chambre. Joy prit l'initiative de l'embrasser ce qui faillit provoquer leur chute.

L : Houla calmes-toi ! Sinon je ne vais plus avoir de force ! Dommage que tu ne sois pas comme ça plus souvent !
J : Tu crois que je t'embrasserai comme ça devant Simon ! Mais tu rêves !

Largo lui coupa la parole en l'embrassant.

J, lui donna une petite tape : Eh ! Mais regarde où tu vas !

Ils entrèrent dans la chambre en zigzaguant, Largo se dirigea vers le lit, y déposa sa dulcinée en douceur et se redressa. Il la contempla quelques secondes, s'agenouilla au pied du lit et s'attaqua aux vêtements de Joy, tout en la couvrant de baisers de plus en plus ardents. Joy ne resta pas inactive, et commença, elle aussi, à se débarrasser de la barrière encombrante que représentaient leurs vêtements. Largo devient de plus en plus affamé, couvrant chaque parcelle découverte du corps de Joy de baisers. Joy faisait de même de son côté, découvrant avec avidité ce corps plus que prometteur, et qui lui faisait des promesses de bonheur. Une fois, tous les deux seulement vêtu par mère nature, Largo se mit au-dessus d'elle, la regarda droit dans les yeux et voyant toute la passion que ressentait Joy, il la pénétra doucement pour ne former plus qu'une seule personne. Alors il lui murmura à l'oreille tendrement, avec amour : " Je t'aime Joy ". Une fois, leur étreinte amoureuse terminée, Largo se cala dans le cou de sa compagne, mit une main autour de sa taille et s'endormit, comme un bébé. Joy le regarda, et se dit qu'elle était la femme la plus heureuse et la plus comblée du monde. Et elle ne tarda pas à rejoindre les bras de Morphée. Elle se réveilla une heure plus tard fraîche et dispose. Largo dormait toujours, mais elle ne pût s'empêcher de le caresser dans le dos, celui-ci commença à gémir, sortant peu à peu de son sommeil réparateur. Elle laissa continuer ses mains glisser, mais y ajouta des baisers posés ça et là sur la poitrine de Largo.

L : Joy ?
J, entre deux baisers : mum …oui.

Largo prit possession de sa bouche pour cesser les caresses qui commençait à faire monter son désir. Puis il quitta sa bouche pour descendre vers son cou puis vers son sein gauche qu'il mordilla, puis il passa au sein droit en continuant à lui donner des baisers sensuels. Joy laissait ses mains errées sur le corps de son amant tentant de rester maîtresse d'elle-même mais rien que le fait que Largo la touche, cela lui faisait voir des milliers d'étoiles. Après un moment de pur plaisir, ils ne firent à nouveau plus qu'un.

Quelque part en Normandie
(Vacances de la Toussaint)

Les jours, les semaines et les mois passèrent très vite. Les rapports entre Joy et Largo étant devenus très intimes, le milliardaire pensait beaucoup à demander la jeune femme en mariage. Lors de leur voyage en France, chez la grand-mère de Joy, il avait décidé de franchir le pas, poussés par ses amis et son futur beau-frère, malheureusement cette déclaration sur " You still the one " de Shania Twain avait effrayé la garde du corps qui avait encore le sentiment que son amant avait pitié pour elle et son handicap désormais quotidien. Elle avait préféré lui demander d'attendre ce qui ne posa aucun problème au milliardaire qui était prêt à attendre toute sa vie pour entendre un simple " oui ". Joy était heureuse de revoir sa grand-mère qu'elle n'avait pas revu depuis de nombreuses années mais avec qui elle gardait un contact téléphonique continu. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle apprit que Jimmy et la vieille dame se connaissait mais pas dans le sens qu'elle aurait cru. En effet, le pompier avait passé la plupart des ses longues vacances dans cette exploitation perdue au fin fond de la Normandie. Les " jumeaux " s'étaient recueillis sur la tombe de leur mère. Ce pèlerinage avait fait remonter des souvenirs douloureux à l'esprit de la jeune femme. La bande avait passé deux semaines très agréables et avait beaucoup de mal à se résoudre à quitter ce lieu si reposant.

New York, 11 h 57
(le 28 Novembre)

Cela faisait deux semaines que l'Intel Unit était revenue dans ses fonctions. Et deux semaines aussi, que l'ex-agent de la CIA n'était pas dans son assiette. Les médecins pensaient que la balle, toujours logeait prés de la moelle épinière, avait bougé et provoqué une hémorragie. Ils avaient tenté de la garder en observation mais la jeune femme refusait obstinément ; elle préférait qu'on lui fasse les tests nécessaires et qu'elle revienne pour connaître le résultat, elle ne voulait plus être séparée de l'homme de sa vie. Ce matin-là, la garde du corps s'était rendue seule, avec Jack, à l'hôpital pour connaître le résultat des examens. Ensuite, elle devait retrouver le milliardaire au 55ème district pour déjeuner en famille.

En arrivant à la caserne, elle ne rencontra personne mis à part le chef. Elle décida d'attendre patiemment tout en réfléchissant aux paroles du praticien rencontré peu avant :

" Médecin : Mlle Arden, les résultats me sont revenus et je dois avouer qu'ils m'inquiètent un peu.
J : Comment ça ? Expliquez-vous, docteur !…
Médecin : Vos malaises sont dû au fait que vous êtes enceinte mais que par la même occasion la balle a effectivement bougée mais de peu. Ceci peut présenter un risque pour votre bébé, si vous souhaitez le garder, il faudrait que l'on vous retire le plus rapidement possible le projectile que vous avez reçu il y a de ça plusieurs mois…
J : Attendez, attendez… Vous êtes en train de me dire que je vais avoir un bébé ?
Médecin : Exactement. Mais il faudrait vous décidez rapidement pour que je puisse décider du jour de l'intervention.
J : Oh, mon Dieu mais… Mais il faut que j'en parle à Largo même si je connais déjà la réponse. Laissez-moi une semaine, docteur.
Médecin : Entendu. Veuillez m'excuser mais j'ai des visites à effectuer.
J : Merci de m'avoir reçu et je vous tiens au courant. "

Ces paroles résonnaient dans sa tête. Elle avait beau essayée d'y faire abstraction, elle n'y arrivait pas. Elle n'aurait jamais cru que cela pourrait lui arriver si rapidement. Tout en surveillant Jack, elle pensait que l'enfant serait heureux d'avoir un petit frère ou une petite sœur. Et un enfant avec Largo était son plus grand rêve mais elle ne savait pas si elle devait être heureuse, triste ou morte d'angoisse. Elle fut sortie de sa rêverie en attendant des cris qui provenaient de l'extérieur. Elle vit l'enfant courir pour voir ce qui égayé sa curiosité enfantine vers la sortie et se précipita avec rage pour protéger le bout de chou et voir ce qui se passait à l'extérieur.

Joy tendit la tête et vit Largo menaçait par un homme qui se trouvait de dos. Le milliardaire était avec Jimmy, lui aussi tenu en joue, par un homme aux cheveux grisonnants et d'un calme incroyable. La garde du corps confia Jack au chef des pompiers en lui demandant de faire appel aux policiers du commissariat en face. Elle finit par sortir totalement de la caserne et s'aperçut que quelques policiers étaient, eux aussi, menacés par des hommes en arme et les regardaient en chien de faïence. Personne n'avait encore prêté attention à cette femme dans un fauteuil roulant. Au fur et à mesure qu'elle avançait, elle reconnu la voix du malfaiteur. Elle se trouvait alors à une dizaine de mètres des trois hommes quand elle interpella le plus âgé :

J : Baisses ton arme ou je n'hésiterai pas à te tirer dessus !!!
Homme : Tiens, tiens mais voilà " la ressuscitée "…, fit l'homme en se retournant lentement.
J : Laisses les partir !! Ils ne t'ont rien fait !! Et d'ailleurs, je ne vois pas à quel jeu tu joues ?!
Homme : Mais c'est très simple, ma chérie. Il n'y a pas si longtemps, un type est venu me voir et m'a proposé un marché. Son organisation veut à tout prix se débarrasser de ton patron, et moi, je veux que tu souffres autant que j'ai pu souffrir après le départ de ta mère !!!!
J : Tu… Tu fais partit de la Commission Adriatique ??!!
Homme : A ce que je vois, ton coma ne t'a pas ramollit la cervelle, ma fille. On va voir si tu es capable de sauver ses deux hommes auxquels tu as l'air de t'en tenir !!! ah, ah, ah, ah…
Jimmy : Sa… Sa fille ???!!! C'est lui alors ???!!!
Homme : Je vois que l'on vous a parlé de moi jeune homme. Et puis-je savoir qui vous êtes par rapport à mon idiote de fille ?
J : Jimmy !!!!! NONNNNNN !!!!!!!! Ne lui dis rien !!!!!! Rappelles toi ce que je t'ai dis, il ne doit jamais savoir !!!!!!!
Charles : Savoir quoi, Joy ? Hein ? Dites moi un peu ce que je ne dois pas savoir ??? demanda-t-il avant de tirer une première fois sur Jimmy qui s'écroula après avoir été touché à la jambe.
Jimmy : Même pas en rêve, espèce d'ordure !!!
J : JIMMY !!!!!!!! NNNNNNNNNNOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNN !!!!!!!!!!!!!!!, hurla l'ex-agent de la CIA lorsqu'elle vit son frère à nouveau atteint par une balle mais au thorax cette fois-ci et qui sombra dans l'inconscience.
Charles : Ce pompier était une vraie tête brûlée, tant pis pour lui. Mais peut-être que Mr Winch voudra me donner mon explication. Mes hommes m'ont appris que vous étiez devenu très intime avec ma fille…
L : Oui et ensuite ? dit-il d'un ton sec avant de donner un magistral coup de poing dans l'abdomen du " fantôme " et de jeter son revolver à Joy. Malheureusement un des hommes de main de la Commission tira sur le milliardaire qui s'écroula à son tour inconscient…
J : NNNNNNNNNNOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNN !!!!!!!!!!!!!!! TU VAS ME LE PAYER !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! TU N'AVAIS PAS LE DROIT DE TIRER SUR MON FRERE ET ENCORE SUR L'HOMME QUE J'AIME !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!, vociféra la garde du corps en tirant sur cet homme qu'elle avait détesté toute sa vie mais qu'elle haïssait à cette seconde précise. Les policiers prirent enfin le dessus sur les autres terroristes.

La jeune femme fit roulée son fauteuil à en perdre haleine auprès des trois hommes, tombés quasiment côte à côte, et vit que son père n'était pas encore mort. Elle glissa de son fauteuil et tomba à terre pour regarder les plaies de Largo et Jimmy qui baignaient dans leur sang. Elle pleurait toutes les larmes de son corps. Bientôt, elle fut rejointe par les équipes de sauveteurs. Kim essaya de contenir ses larmes mais elle avait beaucoup de mal. Elle força Joy à se rasseoir dans son fauteuil pour pouvoir laissé les secouristes faire leur boulot. Jimmy fut conduit le premier à l'hôpital car son état était jugé désespéré. Alors qu'une autre équipe de sauveteurs allaient s'occuper de Charles Arden, Joy les coupa net dans leur élan.

J : Ne vous approchez pas de cet homme !!!!!
Kim : Joy, laisses-les faire leur travail. Tu ne veux que cet homme vive pour être jugé et payé ce qu'il a fait ?
J : Tu sais ce que je veux, Kim ?… Et bien, je vais te le dire et je ne reviendrai pas sur ma décision. JE VEUX QUE CETTE CHAROGNE CREVE ET POUR DE BON. LA JUSTICE NE LUI FERA JAMAIS ASSEZ PAYE TOUT CE QU'IL M'A FAIT.
Kim : Je comprend ton sentiment mais crois-tu que ton frère ou même Largo accepterait de te voir agir ainsi ?
J : Tu ne comprends pas. Je sais que tu essaies de me protéger mais cela ne sert à rien, il est en train de mourir de tout manière. Vous pouvez l'emmener mais ne le sauvait pas si son cœur arrête de battre. Laissez le partir en enfer…

A bout de nerfs, Joy recula son fauteuil et fit de la place aux brancardiers. Elle se redressa et alla voir ce qu'il en était pour son amant. Doc la rassura en lui affirmant que la balle avait été ralenti par le gilet que le jeune homme portait sous sa chemise. La jeune femme se contenta de sourire et de pousser un " ouf " de soulagement. Elle se remémora le jour où elle avait fait enfiler à Largo cette protection matelassée. Elle sortit de ses pensées lorsque sa belle-sœur lui amena le petit Jack. Tyron Davis et Sully proposèrent d'accompagner la jeune femme et l'enfant à l'hôpital où était conduit Largo dans un état stationnaire.

Mount Sinaï Hospital, 12 h 44

Les ambulances étaient d'arriver aux urgences très rapidement. L'équipe médicale se trouvait à nouveau débordée par l'arrivée des trois blessés. Joy était passablement secouée et elle eut beaucoup de mal à sortir de la voiture de police pour se remettre dans son fauteuil. Elle ne voulait pas laisser ni son frère ni son amant. Elle attendait dans la salle d'attente lorsque Simon et Kerensky arrivèrent. Le chef de la brigade des pompiers les avait prévenu des incidents et ils avaient accouru aussi vite que possible.

S : Joy, nous sommes là. Comment ça va ?
J : Il a voulu les tuer… Je devais le faire taire une bonne fois pour toute… Tu comprends ?… Les médecins m'ont dit, en arrivant, que Largo allait s'en sortir mais pour Jimmy, ils n'en sont pas sûr…
K : Joy, il faut que tu manges. Tu n'as rien dû pouvoir manger et en plus il faut que tu prennes un peu plus de poids si tu ne veux pas tomber dans l'anorexie…
J : Je n'ai pas faim. Je veux savoir ce qu'il en est.
S : Kerensky a raison. Fais un effort. Kim nous préviendra si il y a du nouveau…
J : Kim ? Où est-elle ? demanda la jeune femme en regardant partout sans la voir.
K : Elle arrive vers nous.
Kim : Bonjour, les gars… Joy, ton père vient de mourir…
J : Tant mieux… Il ne nous fera plus de mal…
K : On essaie de l'emmener manger mais elle ne veut pas. Est-ce que tu peux essayer ?
Kim : Ils ont raison. Tu dois aller manger un morceau ou boire quelque chose…
J : Non, je reste ici.
S : Bon ben… On va te chercher quelque chose et on revient…
J : Prenez Jack avec vous. Si il y a quelqu'un qui doit manger à sa faim c'est bien lui. (s'adressant à Jack). Mon poussin, va avec tes tontons. Ils vont te donner à manger.
Jack : Non pas sans maman…
S : Allez viens Jack. Maman reste ici, elle part pas.
Jack : Mamannnnnnnnnn !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Ouinnnnnnnnnnnnnnn !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Les deux hommes attrapèrent l'enfant et l'emmenèrent avec eux. Le petit pleurait tout ce qu'il pouvait et se débattait pour descendre. Joy pleurait de voir ainsi " son fils " malheureux comme ça.

Kim : Joy, qu'est-ce qu'y ne va pas ?
J : Il m'a appelé " maman "…
Kim : Oui mais cela fait déjà plusieurs mois qu'il t'appelle ainsi…
J : C'est pas ça mais jusqu'à ce matin, j'étais heureuse quand je le voyais arriver et qu'il m'appelait " maman "…
Kim : Je ne comprend pas ce que tu veux dire. Il y a eu quelque chose ce matin ?
J : Je suis allée à mon rendez-vous chez le médecin comme prévu pour récupérer les résultats des examens et…
Kim : Continue. Dis moi ce qu'il c'est passé.
J : Je suis enceinte, Kim. Je suis enceinte et cette foutue balle s'est à nouveau déplacée… Je dois me faire opérer si je veux garder le bébé… Kim, j'ai peur…
Kim : Mais c'est magnifique ! De quoi as-tu peur ?
J : Et si Largo ne s'en sortait pas… Si je me retrouvais toute seule du jour au lendemain ?…
Kim : Arrêtes de te mettre dans un état pareil. Tout se passe bien. Largo et Jimmy vont s'en sortir, tu n'as rien à craindre. Tu dois penser à toi et au bébé… Et à Jack.
J : Oui… voilà, le docteur Grey, fit la jeune femme en manœuvrant son fauteuil d'un geste brusque et rapide à la fois.

En effet, le médecin venait à la rencontre des deux jeunes femmes le visage grave…

J : Oh, mon Dieu… Non, ne me dites pas…
Grey : Mlle Arden, Mlle Zambrano. Je suis désolé mais je suis porteur de mauvaises nouvelles…

Alors que Joy commençait à pleurer et à craindre le pire, Kim tomba sur la chaise. Son regard était vide.

Grey : Je vais commencer par Jimmy… Ses blessures sont très graves et…
J : Nooooooooooooooooonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!, hurla Joy, complètement hystérique.
Kim : Joy, calmes toi s'il te plait… Laisses terminer le Dr Grey…
Grey : Jimmy est arrivé dans un état désespéré. Nous avons retiré les projectiles qu'il a reçu dans la jambe et au thorax. Malheureusement, il a perdu beaucoup de sang et je vais être obligé, Mlle Arden, de vous demander un peu de votre sang…
J : Tout ce que vous voudrez du moment que vous sauviez mon frère…
Grey : Nous allons faire notre possible seulement il est dans le coma et il est peu probable qu'il s'en sorte. Je vais être tout à fait honnête avec vous en vous disant que votre don de sang permettra de le laisser partir en paix et sans souffrances inutiles…
J : Jamais, jamais vous m'entendez… Jamais Jimmy ne nous laissera tomber…
Grey : Si vous voulez, vous pouvez aller le voir au service de réanimation mais je vous déconseille d'y emmener Joey car la vue de son père maintenu en vie artificiellement par des machines risque de profondément le choquer… Par contre, pour Mr Winch, nous avons eu un problème durant l'intervention…
Kim : S'il vous plait, dites nous qu'il est vivant…, le pria la secouriste qui n'arrivait plus à contenir les tremblements nerveux de Joy qui secouait le corps fragile de la jeune femme de tout son buste.
Grey : Il semble que Mr Winch est fait une allergie à un produit injecté pour l'anesthésie. Il a fait un choc anaphylactique et il est actuellement aux services des soins intensifs car lui, aussi, est dans le coma mais bien plus léger que Mr Doherty.
J : Je ne comprends pas. Largo est allergique à aucun médicaments.
Grey : Il peut arriver que bien des années après le corps devienne allergique à des substances alors qu'il ne l'était pas avant…
J : Est-ce que je peux le voir ?
Grey : Bien sûr mais avant j'aurais souhaité que l'on fasse cette transfusion si cela ne vous dérange pas.
J : Allons-y, docteur. Kim, rejoins les autres à la cafétéria et dis leur ce que nous a dit le docteur Grey. Je vous rejoins auprès de Jimmy après être allée voir Largo. Merci et tu verras on s'en sortira.
Kim : D'accord. A tout de suite…

Alors que la secouriste s'éloignait en direction de l'ascenseur, le médecin et l'ex-agent de la CIA allèrent faire le nécessaire pour la transfusion et voir Largo. Lorsque Kim apprit les deux affreuses nouvelles à ses amis, elle finit par éclater en sanglots. Simon la réconforta comme il put. Une heure plus tard, ils rejoignirent la garde du corps qui était au chevet de son frère. Elle sortit de la pièce non sans difficulté car ses nerfs l'empêchaient d'avoir une bonne coordination des membres supérieurs et de manier correctement son fauteuil. Elle céda sa place à sa belle-sœur. Dehors, elle prit " son fils " sur ses genoux et leur expliqua la situation. Sullivan devait être tenu au courant pour l'incapacité actuelle de Largo (dans le coma c'est sûr qu'il ne peut pas faire grand chose…). Joy demanda à ses amis de ramener Jack au groupe car elle avait quelque chose de très important à faire…

Une fois, les deux hommes partis. Elle se rendit au service du Docteur Wyle pour lui apprendre qu'elle avait pris sa décision. Elle se ferait opérée et le plus tôt serait le mieux. L'opération fut programmée d'un commun accord pour la semaine d'après. Elle retourna au chevet de l'homme de sa vie pendant long moment. Elle lui parla :

J : Largo… Largo, pardonnes moi pour tout ce qui t'arrive, de tout ce qui est arrivé… Pardonnes moi et reviens-moi… Je t'aime et… Je vais… Enfin, nous allons avoir un bébé. Tu m'entends ? Restes avec nous, restes avec moi… Maintenant qu'il est mort rien ne sera plus pareil pour nous. Je vais enfin pouvoir vivre en me disant que plus jamais quelqu'un ne nous fera du mal ni à toi ni à Jimmy ni à Jack ni à tous ceux que l'on aime… On combattra la Commission ensemble comme nous l'avons toujours fait lorsque je n'étais pas dans cet infâme carriole… Je t'aime et je ne veux pas que tu nous abandonne… Je…

Elle tourna la tête un instant et vit que John Sullivan l'attendait dans le couloir. Calmement elle se dirigea vers la porte après avoir embrassé les lèvres tièdes de son amant. Le bras droit de Winch accompagna la jeune femme dans le service de réanimation. Sur le chemin, ils parlèrent de la conduite à tenir pendant l'absence du milliardaire car l'événement faisait la Une des journaux du soir.

J : D'après le médecin qui s'est occupé de lui, Largo ne devrait pas rester trop longtemps dans le coma à la différence de mon frère. Pendant toute la durée de l'absence de Largo, vous devez vous occuper des affaires courantes.
John : Aucun problème. Dites moi surtout si vous avez besoin de quelque chose pour vous ou Jack. Vous savez que vous pouvez compter sur moi, Joy.
J : Je voudrais que les journalistes ne viennent pas lors des obsèques de mon père dans deux jours. Débrouillez vous comme vous voulez mais éloignés du cimetière.
John : Entendu. Vous savez où me joindre.
J : Bon. Si vous voulez bien me laisser. Je souhaiterai rester seule avec ma famille.
John : Au revoir, Joy.
J : Bonsoir, John.

La jeune femme entra dans le sasse où avait été placé son frère. Elle y retrouva Kim, les yeux bouffis par les larmes.

J : Comment va-t-il ?
Kim : Il n'y a aucun changements. Le personnel pense nous avons tort de garder l'espoir. Votre père a bien su où le toucher pour faire le plus de dégâts possible.
J : Je suis sûre qu'il s'en sortira. On a le même sang tous les deux et dedans il y a du sang de battant. J'ai dis à Grey pour mon bébé et il m'a prélevé le maximum de sang que l'on peut prendre à une femme enceinte.
Kim : Ce n'est pas que je ne veux pas rester plus longtemps mais Joey est chez ma mère, et elle n'a voulu lui dire pour son père.
J : Tu les embrasseras très fort pour moi, s'il te plait.
Kim : Promis. A demain.

La secouriste laissa la garde du corps seule avec le pompier. Dans le couloir, elle croisa le suisse et lui demanda de laisser Joy quelques minutes seule.

J : Jimmy… C'est Joy… Cette fois-ci, c'est qui vais te demander de ne pas laisser tomber. J'ai besoin de toi… Tu vas être tonton dans quelques mois et je voudrais que tu sois à nos côtés pour savourer ce bonheur… J'ai vu le docteur Wyle et c'est lui qui m'a appris cette grande nouvelle mais il y a une ombre au tableau de rêves… Je dois me faire opérer… La balle a bougé et ça risque de poser des problèmes pour le bébé. Je vais aller aux obsèques de papa dans deux jours… Nous sommes la seule famille qui lui restait dans ce pays… Quand je te vois là, dans ce lit, à te battre contre la mort, j'ai les paroles d'une chanson qui vienne en tête…


Je peux rêver
D'un autre ciel
Suivre les vents
Et ouvrir mes ailes
Je peux voler
Tomber parfois

Mais
Toi tu es toujours là
Toi tu es tout pour moi, toi,

C'est toi ma force
C'est toi ma flamme
Toi qui prends soin de mon âme
C'est toi ma chance
Mon évidence
Reste toujours prés de moi

Je peux frôler
D'autres visages
Me laisser porter
Vers d'autres rivages

Je peux marcher
Me perdre aussi
Mais
Toi tu es toujours là
Toi tu es tout pour moi, toi,

Toi tu es tout pour moi, toi,
Toi tu es tout pour moi, toi,
Toi tu es tout pour moi, toi,

Je t'en prie, Jimmy, reviens vers nous…, sanglota la jeune femme après avoir dit tout ce qu'elle avait sur le cœur.

A ce moment-là, Simon entra pour lui montrer sa présence. Il vit tout de suite qu'elle était extrêmement fatiguée. Elle n'avait même plus la force de manœuvrer son fauteuil. Le pote de Largo se posta derrière la jeune femme, une fois que celle-ci eut embrasser la main du soldat du feu, et poussa le fauteuil tout le long des couloirs que comptait l'hôpital. Une fois arrivés à la voiture, une nuée de journalistes se ruèrent vers eux. Joy entra aussi rapidement qu'elle put dans le véhicule sans faire de déclarations. Le chef de la sécurité pria les chroniqueurs de bien vouloir les laisser passer et qu'une conférence de presse serait donner le lendemain au groupe puis il démarra en trombe.

Penthouse, 18 h 02

La jeune femme venait de rentrer quand Jack courut vers elle et se jeta dans ses bras. Cynthia s'enquit de savoir si la compagne de son patron avait besoin d'autres choses :

Cynthia : Je suis vraiment désolée pour ce qui est arrivé à Mr Winch et à votre frère. Dites moi quels services je peux vous rendre et je le ferai.
J : Merci Cynthia. Compte tenu de la situation, il faudrait que vous veniez plus tôt dans les jours qui viennent et que vous gardiez Jack ici pendant trois nuits car je dois me faire opérer dans trois jours et je reste quatre jours à l'hôpital. Je pense que vous aurez à garder Joey de temps à autre mais je n'en suis pas encore sûre. Si cela devait arriver, vous avez interdiction formelle d'emmener les garçons autour et à l'hôpital.
Cynthia : D'accord. Je vous dis à demain. J'ai prendre son bain à Jack mais il n'a pas mangé.
J : Merci. A demain. Bonne soirée.
Cynthia : Bonne nuit, Mlle Arden. Bonne nuit, Jack.

La baby-sitter sortit alors que Georgie entra.

K : Je venais juste voir comment tu allais.
J : Bien malgré le fait que mon frère meurt à petit feu et que l'homme que j'aime est dans le coma.
K : As-tu besoin d'aide ce soir ?
J : Non, c'est bon, merci. On va manger et pour une fois nous irons nous coucher de bonne heure, dit-elle en caressant les cheveux de Jack.
K : Ne t'inquiètes pas ce sont deux hommes forts et courageux. Ils s'en sortiront. Bonne nuit…
J : Georgie, attends… Je voulais te dire quelque chose. Je rentre à l'hôpital après l'enterrement de Charles pour me faire opérer.
K : Ce n'est pas prudent de te faire enlever cette balle maintenant. Tu devrais attendre que Largo se réveille…
J : Et perdre mon bébé ?!, lâcha l'ex-agent de la CIA.
K : Tu es enceinte ?!
J : Oui, de deux mois. Le bébé risque d'être touché par cette saleté de balle si on ne l'enlève pas tout de suite.
K : Je comprend. Mais tu devrais aussi le dire à Simon.
J : Je le ferai demain quand il m'accompagnera récupérer ma voiture au 55ème district. A demain. Et si tu pouvais faire en sorte que ces journalistes de malheur ne viennent pas aux obsèques se serait bien. Merci.
K : Je m'en occupe.

Le génie de l'informatique s'éclipsa de l'appartement alors que Joy était devant la baie vitrée avec le garçonnet collé à sa poitrine.

Jack : Et où papa ? Maman ? Pouquoi tu peures ?
J : C'est rien, mon poussin. Papa est pas là mais il nous rejoindra bientôt.
Jack : Et pouquoi tu pas ?
J : Je vais partir mais pas longtemps. Le docteur doit enlever à maman ce qui l'empêche de jouer au ballon avec toi.
Jack : Tu vas jouer au ballon ?
J : Oui mais pas tout de suite. Je te promets que bientôt tous les deux, on fera plein de choses ensemble. Mais il faudra être patient. Et puis tu sais tu vas avoir une petite sœur ou un petit frère.
Jack : Je suis content.

Après avoir observé en silence New York dans la nuit et baignée dans les lumières des lampadaires, Joy mit Jack à terre. Elle alla à la cuisine suivit du bout de chou. Le dîner fut rapidement mangé. Elle coucha l'enfant et téléphona à Kim. Sa belle-sœur lui apprit que Joey avait mal accusé le choc et s'était enfermé dans sa chambre pendant prés de deux heures mais que maintenant tout était rentré dans l'ordre. Elles restèrent une vingtaine de minutes au téléphone. La garde du corps alla se coucher dans ce grand lit froid pour la première fois. Comme n'arrivait pas à trouver le sommeil, elle prit un maillot de corps de son amant et huma son odeur. Elle réussit à s'endormir.

Cimetière Sud, New York
(le 30 Novembre)

Un matin froid comme tant d'autres en cette période de l'année. La brume recouvre les dalles du cimetière. Un silence pesant et insoutenable règne. Au loin, un prêtre parle devant un cercueil. A sa gauche, des silhouettes longilignes sauf trois. Les personnes sont vêtues de noir. L'une d'elle est ou semble assise, un enfant confortablement posé sur elle. La cérémonie se termine. La personne dont distingue bien de fauteuil roulant maintenant jette une fleur sur le cercueil suivis d'une autre jeune femme et d'un garçon. L'attroupement s'éloigne. Lorsque l'on arrive devant le trou, on découvre deux roses noires entrelacés avec deux roses rouge carmin… Sur la stèle est inscrit : " Charles Arden ; 1948-2003 ; "Que Dieu puisse pardonner ce que ses enfants ont été incapables de faire". "…

Mount Sinaï Hospital, 14 h 03

J : Largo… C'est moi, mon amour… Je sais que tu m'entends. Je dois me faire opérer. Mais ne t'inquiètes tout ira pour le mieux, je t'en fais le serment. Je reviendrai très vite. Je t'aime… Mais je voudrais que tu écoutes ceci avant que je ne te laisse pendant ces quelques jours. Ce sont les paroles d'une chanson que j'ai dis à Jimmy l'autre jour. Cette chanson est, en quelque sorte, pour vous deux qui êtes les deux principaux hommes de ma vie… Je t'aime…


Je peux rêver
D'un autre ciel
Suivre les vents
Et ouvrir mes ailes
Je peux voler
Tomber parfois

Mais
Toi tu es toujours là
Toi tu es tout pour moi, toi,

C'est toi ma force
C'est toi ma flamme
Toi qui prends soin de mon âme
C'est toi ma chance
Mon évidence
Reste toujours prés de moi

Je peux frôler
D'autres visages
Me laisser porter
Vers d'autres rivages

Je peux marcher
Me perdre aussi
Mais
Toi tu es toujours là
Toi tu es tout pour moi, toi,

Après avoir donné un dernier baiser à son amant, Joy fit pivoter son fauteuil et alla rejoindre ses amis qui l'attendaient dans le couloir. Elle eut du mal à détacher Jack de son cou car ce dernier ne voulait pas la lâcher. Elle en eut le cœur serré lorsque Cynthia finit par lui faire lâcher prise. Elle passa faire " ses adieux " à son frère qui était toujours dans le coma. Kim poussa le chariot jusqu'au service du docteur Wyle. La garde du corps resta un long moment seule avec sa belle-sœur et ses deux amis avant que les infirmières ne viennent préparer la future mère pour l'opération de la dernière chance.

Les trois personnes restèrent sur le pas de la porte pour voir partir, à nouveau, sur un brancard cette femme si forte et si fragile à la fois…

Chambre de Joy, 08 h 13
(le lendemain)

La pièce était sombre, seuls quelques rayons de soleil arrivaient à filtrer par les stores baissés. Une jeune femme commençait à ouvrir les yeux. A ses côtés, un homme tout habillé de jean. Le jeune femme se tourna mais sa vue était trouble…

J : Largo ?…
S : Hummm… Joy ?! Tu es réveillée ?! Bouges pas, je vais chercher le médecin !
J : Simon… Où veux-tu que j'ailles ?
S : Ah, oui ! C'est vrai. Excuses-moi. Je reviens.

L'ex-agent de la CIA venait de se réveiller et se demandait si elle n'était pas encore sous l'effet de l'anesthésie car elle sentait des picotements l'envahir. Le médecin entra dans la chambre mais sans le suisse qui était partit téléphoner à Kerensky pour lui apprendre la bonne nouvelle ainsi qu'à Kim.

Wyle : Bonjour, Mlle Arden. Comment ça va ce matin ?
J : Bizarre. L'opération c'est bien passée ?! Mon bébé n'a rien ?!
Wyle : Rassurez vous tout s'est bien passé. Et le fœtus n'a pas été touché.
J : Ouf… Vous me rassurez.
Wyle : Si vous le permettez, je vais faire quelques tests post-opératoires. Dites moi si vous sentez quand je vous pique après j'emploierai la méthode de Babinski pour voir les réflexes.

La consultation dura environ trois quart d'heure ce qui laissa amplement du temps à la secouriste et au génie de l'informatique pour être présent lors du diagnostic final du médecin. Le docteur Wyle rendit donc sa réponse et on entendit des " Hourra " et des " Youpi " fusaient de l'intérieur de la chambre. Joy allait enfin pouvoir remarcher.

La jeune femme sortit le surlendemain ce qui ravit la baby-sitter car Jack avait été infernal durant l'absence de ses parents. Lors d'un repas prit chez Kim, la garde du corps relata à ses amis que pendant l'anesthésie, elle avait " vu " son frère et Largo prés d'une lumière éblouissante et qu'ils l'appelaient. Lorsqu'elle se retourna, elle affirma s'être vue jouer avec Jack et un autre petit garçon dont elle n'était pas arrivée à entrapercevoir le visage. Et après se fut le trou noir.

Chambre de Largo, 15 h 07
(le 04 Décembre)

La garde du corps venait d'entrer dans la chambre du milliardaire. Celui-ci était allongé dans son lit, seule une perfusion était planté dans sa main gauche. Joy s'approcha de cet homme qu'elle aimait tant. Elle prit la main libre du jeune homme et la serra. Elle resta un long moment à ne rien dire puis elle commença à lui fredonner une chanson de Madonna entendu la veille alors qu'elle regardait la comédie musicale " Evita " :

Where do we go from here
This isn't where we intended to be
We had it all
You believed in me, I believed in you

Certainties disappear
What do we do for our dream to survive
How do we keep all our passions alive
As we used to do

Deep in my heart I'm concealing
Things that I'm longing to say
Scared to confess what I'm feeling
Frightened you'll slip away
You must love me
You must love me

Why are you at my side
How can I be any use to you now
Give me a chance and I'll let you see how
Nothing has changed

Deep in my heart I'm concealing
Things that I'm longing to say
Scared to confess what I'm feeling
Frightened you'll slip away
You must love me
You must love me

You must love me.

La jeune garde du corps soupira et caressa tendrement le front de Largo.

J : Réveille-toi mon ange, j'ai besoin de toi…On a besoin de toi, Jack, le bébé et moi…

Elle passa une main sur son ventre et sourit en pensant à la vie qui s'y développait lentement. Elle reporta ensuite son attention sur le jeune milliardaire et murmura :

J : Tu vas être papa Largo, tu dois te réveiller. Tu ne peux pas nous laisser… Sans toi je n'y arriverai pas…

Puis elle finit par lui dire ce qu'elle lui répétait tous les jours :

J : Je t'aime et je veux faire ma vie avec toi…

Les larmes aux yeux, elle posa délicatement sa tête sur le torse de son amant et continua à lui parler. Les yeux fermés, elle écoutait battre son cœur. Soudain, la main de Largo restée dans la sienne bougea. Du moins, elle l'aurait juré. Elle se redressa vivement et regarda le jeune homme, pleine d'espoir.

J : Largo ?
L : J… Joy… Eloignes toi… C'est Charles, il veut te tuer…

Joy lâcha un autre soupir mais de soulagement cette fois. Elle passa la main dans les cheveux de son patron et comme pour le rassurer répondit :

J : Chut… C'est finit… Mon père est mort…Il ne nous fera plus jamais de mal…
L : Jimmy… Il a eu Jimmy…, poursuivit le jeune homme d'une voix faible et angoissée.
J : Calme-toi Largo. Mon frère est entre de bonnes mains, ne t'inquiète pas…Si tu savais comme tu m'as fais peur… Je t'aime Largo. Ne me quittes plus je t'en supplies…

A ces mots , le jeune PDG ouvrit difficilement les yeux et posa son regard sur Joy. Quelque chose dans celui-ci avait changé. Largo déglutit et serra la main de cette femme dont il était tant amoureux.

L : Je suis désolé…
J : Tu n'as pas à l'être… Ne te fatigue pas, tu es encore faible. Repose-toi, nous aurons tout le temps de parler plus tard.

D'un geste de la main, le jeune homme balaya cette idée.

L : Non, Protesta-t-il, Je ne veux pas attendre Joy, j'ai déjà trop attendu…

La jeune femme eu l'air étonné.

J : Qu'est-ce que tu veux dire ?

Largo ne répondit pas tout de suite. Parler lui demandait un effort considérable car il était encore faible.

J : Je vais chercher le médecin…

Il la retînt par le bras.

L : Reste ici et écoute-moi.

Joy sourit du ton décidé qu'il avait employé.

J : Très bien patron, je vous écoute !
L : Depuis que l'on se connaît, tu n'as fais qu'enrichir ma vie. Dans les moments de joies comme pour les coups durs, j'ai toujours pu compter sur toi. Tu as toujours su trouver les mots qu'il faut pour me remonter le moral. Et je n'ai jamais été aussi heureux que depuis que notre relation s'est concrétisée… Il se tût un moment, comme pour chercher ses mots. Joy, reprit-il, je veux pouvoir me réveiller à 70 ans avec toi à mes côtés, je veux pouvoir partager chaque instant de ma vie avec toi, je…Dis-moi, tu fais quoi les 50 prochaines années ? !

La situation comme la demande étaient irréelles. Joy se gratta la tête et d'un air malicieux répliqua :

J : Bah, je n'ai rien de prévu pour l'instant… Mais je dois avouer que la perspective de devenir Madame Largo Winch me plaît beaucoup…

Les deux jeunes gens se sourirent.

L : C'est oui alors ? Tu es sérieuse, tu veux bien devenir ma femme ?

La jeune femme acquiesça. Elle rayonnait. Winch ne pu résister à l'envie de l'embrasser et l'attira à lui à défaut de pouvoir déjà se redresser. Ils échangèrent un baiser passionné puis se séparèrent à bout de souffle.

J : Une seule condition cependant…, reprit la jeune femme.
L : Je t'écoute.
J : … Attendons que Jimmy soit sortit du coma pour nous marier. Il m'en voudrait s'il loupait la cérémonie !
L : Très bien. Je n'y vois aucun inconvénient. Je ne voudrais pas que mon beau-frère manque l'instant le plus important de ma vie !
J : Merci de ta compréhension.
L : Merci d'être là…, répondit-il simplement.

Joy l'embrassa une nouvelle fois puis se redressa dans son fauteuil et se dirigea vers la porte.

L : Eh ! Tu vas où ? !
J : Chercher le médecin. Il est grand temps que tu sois examiné maintenant. Et pas de protestations !

Largo secoua la tête, l'air faussement boudeur.

L : Très bien maman. Mais reviens vite !

La jeune femme ouvrit la porte mais avant de la franchir fit pivoter son fauteuil de façon à se retrouver face à celui qui allait être son époux.

J : Au fait patron, je voulais savoir, comment ça se passe pour les congés maternités ?

Winch écarquilla les yeux.

L : Quoi ? ! Je… Nous… Tu…
J : Tu as l'intention de me ressortir tous les pronoms existants ?, se moqua gentiment Joy.
L : Tu attends un enfant ? "Finit-il par réussir à articuler.
J : Oui Largo. Tu vas être papa… "

Au fond d'elle la jeune américaine redoutait la réaction du multimilliardaire. Etait-il prêt à s'occuper d'un autre enfant ? Ses doutes se dissipèrent instantanément à la vue du large sourire qu'afficha Largo, la surprise passée.

L : Joy, je t'aime… Je vous aime, lui souffla-t-il en la dévorant des yeux.

La jeune femme resta un instant sans plus pouvoir rien dire ni faire tant sa joie était grande.

J : Bon, je vais…
L : Chercher le médecin, acheva Largo. Oui, ce serait bien d'y aller avant qu'il est terminé sa garde !

Joy rit et lui lança sa veste à la tête.

L : Eh ! Je suis convalescent, faut pas me faire des choses comme ça !
J : T'es surtout un excellent comédien oui !

Le jeune patron du Groupe W et son ange gardien échangèrent un regard complice puis la jeune femme sortit de la pièce le cœur léger.


Les semaines passèrent. Le PDG de la Winch Company était sortit de l'hôpital et avait retrouvé le travail harassant de patron de la plus puissante multinationale au monde. Sa vie était rythmée par des éclats de rire dus aux pitreries du petit Jack, des pleurs causés par le sommeil trop profond du pompier. Malgré l'ambiance plutôt enclin à la déprime, Kim avait décidé de faire fêter à Joy son premier Noël depuis son retour chez " les vivants ", ce qui n'emballée guère la jeune femme. Pour faire plaisir à sa famille et surtout à son neveu, elle avait accepté.

Le jour de Noël se passa dans la plus grande joie pour toute la bande sauf pour la future mère qui arborait un regard mélancolique. Le réveillon se fit dans la joie, le Père Noël vint apporter les cadeaux mais malheureusement il n'avait pas apporté à l'ex-agent de la CIA le cadeau qu'elle avait demandé : le retour de son frère parmi eux pour les fêtes de fin d'année. Le 25 Décembre, le téléphone sonna. Joy décrocha rapidement le téléphone pour que le bruit ne réveille pas tout la maisonnée. Son visage triste au réveil s'éclaira rapidement. L'infirmière venait de lui apprendre que par on ne sait quel miracle Jimmy était sortit de son état jugé désespéré…

Le mois de Mai arriva à grands pas car suite au retour de Jimmy, le jeune couple avait avancé la date de leur union. Tout le gratin mondain était venu assister à ce mariage princier. L'église était magnifiquement décorée avec des lys blancs agrémentés de roses jaunes et orangées. Le marié avait revêtu un costume chic anthracite, égayé par une rose blanche. Joey portait le coussin sur lequel reposait les anneaux. Kim et Astrid avaient choisi comme demoiselles d'honneur ; Simon était témoin et Georgie filmait la célébration. Largo était ailleurs, sa fiancée lui avait promis un superbe cadeau de mariage pour ce jour inoubliable et lui pensait à la nuit de noces. Le prêtre fit entonner la marche nuptiale lorsque Joy, Jimmy et Jack apparurent sur le parvis de l'église. Le milliardaire se retourna et vit la plus belle jeune femme que le ciel lui est permis de regarder. La future mariée avait à sa droite le deuxième homme de sa vie qui devait la conduire à l'autel. Sa démarche était quelque peu boitillante. Soudain, l'assemblée retint son souffle en voyant Joy prendre appui sur son fauteuil. Lentement, elle se leva et commença à marcher en direction de Winch stupéfait. Jack tenait la traîne de sa maman. La mariée était… somptueuse. La robe était d'une simplicité incroyable et laissée paraître son ventre rebondit car elle était à sept mois de grossesse. La célébration se déroula sans problèmes d'aucune sorte.

Le 8 Juillet, on apprit dans la presse que Mme Joy Winch avait donné naissance le 7 Juillet à un petit Lucas, Noah, James Winch. Les parents avaient décidé d'appeler leur fils comme ça car il avait une signification symbolique à leurs yeux. Lucas veut dire lumière en latin. Cet enfant était la lumière qui éclairerait leur existence.

Let me be your Hero

Would you dance
If I asked you to dance?
Would you run
And never look back?
Would you cry
If you saw me cry?
And would you save my soul, tonight?

Would you tremble
If I touched your lips?
Would you laugh?
Oh please tell me this.
Now would you die
For the one you loved?
Hold me in your arms, tonight.

I can be your hero, baby.
I can kiss away the pain.
I will stand by you forever.
You can take my breath away.
Would you swear
That you'll always be mine?
Or would you lie?
Would you run and hide?
Am I in too deep?
Have I lost my mind?
I don't care...
You're here tonight.

I can be your hero, baby.
I can kiss away the pain.
I will stand by you forever.
You can take my breath away.

Oh, I just want to hold you.
I just want to hold you.
Am I in too deep?
Have I lost my mind?
I don't care...
You're here tonight.

I can be your hero, baby.
I can kiss away the pain.
I will stand by your forever.
You can take my breath away.

I can be your hero.
I can kiss away the pain.
And I will stand by you forever.
You can take my breath away.
You can take my breath away.

I can be your hero.


N.B. : J'ai terminé par cette chanson car pour moi elle symbolise tout ce que j'ai voulu mettre dans cette fic.
Sont inclues les paroles de "Everything I do I do it for you" interprétée par Bryan Addams ; "You must love me" interprétée par Evita ; "Tu es toujours là" interprétée par Tina Arena et "Hero" interprétée par Enrique Iglesias.

 

The end