Plic ploc


Disclaimer : Les personnages ne sont bla bla bla…

Résumé : Et si l'ennemi n'était pas en dehors de l'Intel Unit ?

Genre : Drame

Archives : www.bricbrac.fr.st

Auteur : Scilia, la seule, l'unique, toujours aussi sadique et non, j'ai pas honte ^____________^


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Simon tourna la tête sur le côté, essayant de détendre son cou engourdi. Il ne savait pas depuis combien de temps il était là, ni même ce qu'on attendait de lui. Il était assis sur une chaise, les bras liés aux accoudoirs et les jambes au pied, dans une sorte de cave humide.

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La porte s'ouvrit lentement. Une silhouette familière se dessina dans l'encadrement de la porte. Simon eut un sourire qui se dissipa très vite après avoir découvert le couteau que tenait Joy et son sourire narquois. Elle s'approcha en ondulant légèrement des hanches, avec cette grâce qu'il avait toujours appréciée chez elle, avant de déchirer lentement sa chemise.

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Simon reprit soudainement conscience. Il avait mal. Son torse le brûlait, sa joue était tuméfiée, ses lèvres fendues,… Un bruit de pas se rapprocha sur sa droite mais de son œil enflé il ne pouvait rien voir. Une voix s'adressa à lui et il ressentit une telle joie en la reconnaissant, imaginant déjà son calvaire finit, qu'il ne chercha pas à comprendre le sens des paroles. Kerensky répéta sa question sans douceur, en l'attrapant rudement par les cheveux.

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La tête posée sur le torse, Simon essayait de réfléchir à ce qui lui arrivait. Rassembler ses pensées lui semblait primordial. Qu'elle était la dernière chose dont il se souvenait… il était allé chercher sa voiture dans le parking du groupe W pour aller rejoindre Marina et… rien. Il avait beau faire des efforts, il ne se souvenait pas.

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Kerensky et Joy sourirent en voyant le déchet humain qu'était devenu le meilleur ami de leur ennemi commun. Simon les regardait, cherchant toujours ce qu'il avait fait pour mériter pareil traitement mais les deux ex-agents ne répondirent pas à ses questions. Joy embrassa son compagnon sous le regard horrifié du Suisse. Elle était mariée à Largo depuis bientôt deux ans, avait un enfant de lui, comment pouvait-elle… Le Russe la plaqua contre lui, caressant son dos et ses fesses avant de la repousser doucement.

- Il faut finir le travail avant.
- Tu as raison, répondit Joy en approchant une arme à la main.
- Attends… qu'est-ce que ça veut dire ?

Joy regarda Kerensky, attendant d'avoir son approbation. Le Russe hocha lentement la tête. Quoiqu'il puisse apprendre, Simon ne pourrait le répéter à Largo, il serait mort d'ici deux heures.

- Cela veut dire que Largo et toi êtes dans le mauvais camp.
- Je ne comprends pas.
- Tu n'as jamais été très vif d'esprit de toute façon. Pour résumer, je veux le groupe W et je n'ai pas trente-six moyens de l'obtenir, fit Joy avec un sourire.
- Pourquoi ? Comment ? Vous… c'est impossible, souffla Simon en pensant au pire.
- Tu vois qu'il a comprit, fit Kerensky en approchant. La corruption a toujours été le point faible de ce monde capitaliste.
- Et la Commission Adriatique sait y mettre le prix quand elle veut quelque chose, compléta Joy avec un sourire avant de l'assommer avec la crosse de son arme.

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- Mesdames et Messieurs, je suis ravi d'avoir présidé cette vente aux enchères en faveur des orphelins de New-York. Merci pour vos généreuses donations, nous allons pouvoir sauver de la rue de nombreux enfants, conclu Largo sous des tonnes d'applaudissements.

Joy surveilla du coin de l'œil Kerensky, ils allaient bientôt pouvoir agir, tout était prêt.

- Où est Simon ? S'étonna Largo en rejoignant sa femme.
- Je viens de le voir s'éclipser avec une blonde, répondit Joy avec un sourire.
- Cela ne m'étonne pas de lui. Si on rentrait, présider les enchères était épuisant. Je n'ai qu'une envie, rejoindre notre lit, fit-il avec un sourire aguicheur.
- Je préviens Kerensky que nous partons.
- Très bien, je t'attends à l'entrée.

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Largo était en danger ! Simon essaya de se libérer de ses liens sans succès. Il n'arrivait toujours pas à croire que Kerensky et Joy les avaient trahis. Ou était la belle équipe qu'il formait trois ans plutôt ? Les choses avaient quelque peu changées avec le mariage de Largo et Joy mais Simon était persuadé, jusqu'à ce moment, pouvoir leur faire confiance et remettre sa vie entre leurs mains. Hélas, il allait la perdre dans peu de temps par leur faute. Non ! Décida-t-il brusquement. Il refusait de mourir comme cela, il refusait que Largo meure. Il tenta de déplacer la chaise vers une sorte d'établi qui était sur sa gauche mais ne réussit qu'à tomber lourdement sur le sol, incapable de faire un seul geste.

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Plusieurs personnes attendaient les voituriers sur le perron de l'hôtel Edwards qui avait accueilli la vente aux enchères. Largo se retrouva obligé de recouvrer son sourire charmeur et de discuter de banalités avec des gens qu'il connaissait à peine. Il se tourna vers l'entrée de l'hôtel, se demandant pourquoi Joy était si longue. Il l'aperçut qui venait à sa rencontre en lui souriant. Quelques secondes plus tard, il la vit courir vers lui affolée. Largo porta la main à son cœur et regarda le sang qui la maculait. Il s'écroula lourdement sur le sol, sous les hurlements de Joy, tandis que le motard qui avait tiré s'échappait dans la nuit.

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La porte s'ouvrit brusquement sur Kerensky. Il posa son casque de moto sur une chaise avant de contempler Simon qui gisait sur le dos tel une tortue.

- L'esprit de survie, j'imagine, commenta le Russe en le relevant.
- Espèce de salop !
- Inutile d'être grossier.
- Il est encore temps, Georgi. Détaches-moi et j'oublierai que tu les as aidés, fit Simon d'un ton qu'il espérait convainquant.

Kerensky le regarda avec un sourire amusé. Il avait toujours été impressionné par l'esprit combatif du Suisse qui semblait ne jamais abandonner. A l'heure qu'il était, Joy devait jouer les veuves éplorées devant les flics. Il ne ratait jamais sa cible.

- Il est mort, annonça tristement le Russe.
- Tu mens !
- Peu importe que tu me croies ou non, tu vas le rejoindre.

Simon le regarda avancer vers lui, il ne discernait aucune émotion sous le masque d'impassibilité du Russe. Son regard acier semblait plus vivant. Une lueur d'excitation, née de la perspective de le tuer, l'animait dangereusement.

- Je suis partisan des bonnes vieilles méthodes, déclara-t-il en montrant une courte dague au Suisse, tu ne sentiras presque rien.

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Le regard vitreux de Simon contemplait le sol, son corps était affaissé sur sa chaise. Kerensky rassembla quelques affaires et jeta un œil circulaire sur la pièce. Il ne fallait pas que l'on retrouve quoique se soit dans la maison leur appartenant. Après avoir vérifier une énième fois qu'il n'oubliait rien, il sourit en voyant le spectacle qu'offrait le corps de Simon. Ce dernier n'avait pas remarqué qu'il n'avait jamais été seul dans la pièce. Dans le fond, suspendu au plafond, Marissa le regardait de ses grands yeux sombres. Plic ploc fit une nouvelle goutte de sang en tombant sur le sol carrelé.

- Il ne fallait pas tenter de me quitter, dit Kerensky avant de sortir.

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