Sasha
Disclaimer : Les personnages de Largo Winch ne m'appartiennent pas et c'est bien dommage ! Seul Sasha Vassiliev est à moi, c'est toujours un début ^___^
Auteur : Scilia
Archives : www.bricbrac.fr.st
Résumé : Kerensky retrouve une vielle connaissance dans un club de jazz russe pendant que Largo et Joy
Note de l'auteur : Ceci est ma première fic Largo Winch et tout est parti à cause d'un week-end bavage chez Marge ;) J'ai tellement craqué sur Kerensky qu'il ne me sort plus de l'esprit (remarquez j'aurais pu trouver pire lol) et que j'ai eu l'idée de cette fic. Elle tourne donc principalement autour de lui. Merci à Raf pour m'avoir supporter et beta-readé, Delf, Daytona et La Gitane pour la traduction des mots en russe. Il y a pas mal de notes de l'auteur qui sont regroupés à la fin de la fic. Bonne lectures !
***
Largo et Simon pénétrèrent dans une salle enfumée. Sur une petite scène, un groupe de jazz jouait une musique que personne n'écoutait. Largo laissa son regard errer sur la salle tandis que Simon s'installait au bar. Il avait repéré une superbe blonde qui semblait seule et Simon ne pouvait pas laisser passer l'occasion. Largo lui fit un signe pour lui indiquer qu'il faisait le tour de la salle. Il trouva la personne qu'il cherchait et s'assit près d'elle.
- Je n'aurais jamais imaginé que tu reviendrais ici, dit
Largo en regardant le groupe distraitement
- Que fais-tu là ? demanda Kerensky en buvant une gorgée de bourbon
- Je m'inquiète pour un ami qui est aussi censé veiller sur ma
sécurité et qui a disparu depuis deux jours
- Je fais des contrôles réguliers grâce à mon portable,
grommela le russe
- Je ne doute pas de tes capacités mais entrer dans le bunker sans te
voir river à ton ordinateur c'est
étrange
- Oh
j'ignorais que je faisais parti des curiosités touristiques
du groupe W
Largo remarqua que le russe avait dit cela en fixant un rideau sur le coté
droit de la salle. Il semblait attendre quelqu'un et la curiosité de
Largo fut bientôt satisfaite. Le groupe cessa de jouer, les murmures des
conversations moururent progressivement pour faire place à une légère
excitation. Simon remarqua à peine le changement, la blonde et lui étaient
en pleine conversation.
- Tu peux m'expliquer ce qu'ils semblent attendre ? questionna Largo
- Une chanteuse russe
- Oh et
tu reviens ici au risque de te faire pincer par la mafia pour
- Je n'ai pas besoin de baby-sitter !
- Ce n'est pas ce que j'ai dit, j'aimerais juste comprendre
Kerensky ne répondit pas, une jeune femme avançait sur la scène
accompagnée d'un homme qui se glissa derrière le piano. Le russe
ne la quittait pas des yeux, cela faisait deux soirs qu'il venait la voir chanter
et il n'en croyait toujours pas ses yeux
.Sasha Vassiliev
Sasha était
vivante. Kerensky s'adossa contre sa chaise et l'écouta. La voix de la
jeune femme le ramena des années en arrière. Il était un
jeune russe haïssant l'Amérique du plus profond de son âme,
elle avait incontestablement changé sa façon de penser.
Flash-back
La jeune femme courrait en se retournant régulièrement pour vérifier
que les hommes qui la poursuivaient ne prenaient pas trop d'avance. Elle devait
leur échapper, Sasha ne voulait plus travailler pour Vladimir. Elle trébucha
et se releva prestement pour entrer dans une ruelle sombre. Ce n'était
pas le genre d'endroit qu'elle affectionnait mais il fallait qu'elle se cache.
Une lueur sur les pavés et du bruit lui indiquèrent qu'elle approchait
d'une taverne, elle espérait y trouver de l'aide. Sasha releva sa jupe
et accéléra.
- Camarade, dit un jeune homme brun en sortant de la taverne, tu es
hips
quelqu'un de bien
- Vassili, je crois que tu as encore forcé sur la vodka, répondit
son compagnon en le soutenant
- Bah... Un homme a le droit de s'amuser un peu ! Protesta l'autre en se dégageant
Il alla s'effondrer près du mur, Georgi le regarda en secouant la tête.
Il s'apprêtait à le soulever pour le ramener chez lui quand des
bruits de pas attirèrent son attention.
- Non, lâchez-moi !
- Sasha, depuis quand tu fais la timide, dit un homme en la plaquant contre
le mur
Ses deux comparses sourirent d'un air entendu, ils allaient passer un bon moment
avant de la ramener à leur patron.
- Espèce de sale brute, dit Sasha en se débattant
- Piotr, surveilles la rue, ordonna l'homme qui tenait la jeune femme
Ce dernier obéit, il regarda en direction de la taverne et ne vit qu'un
homme assis contre le mur qui devait cuver une sacrée cuite, songea t
il. Il ne vit pas son compagnon caché derrière des poubelles.
- Y'a personne, Sergueï
- Bien, répondit-il en glissant sa main sous la jupe de Sasha
La jeune femme tenta de se dégager mais Sergueï était beaucoup
plus fort qu'elle. Sasha sentit sa main poisseuse se frayer un chemin entre
ses jambes sous le regard excité des deux autres.
- Vladimir, vous tuera si vous me violer !
- Je ne crois pas, ton départ l'a fait prendre conscience de ce que tu
étais, sale garce, dit Sergueï en la giflant
Sasha sentit sa tête cogner contre le mur, du sang coula sur son front.
Elle leva le bras par peur que le russe ne recommence mais au lieu de cela,
elle le sentit la relâcher. Elle vacilla un instant et regarda devant
elle. Piotr était allongé sur le sol, inconscient, Sergueï
et Igor se battaient avec un homme blond. Sasha vit qu'il était en piètre
position, Sergueï l'avait coincé contre le mur tandis que Igor le
rouait de coup. La jeune femme ne réfléchit pas et attrapa une
bouteille qui traînait sur le sol. Elle assomma Igor avec et menaça
Sergueï après avoir cassé le fond sur le mur.
- Dis-lui que c'est fini, dit Sasha en se mettant devant l'homme qui l'avait
aidé
- Tu n'en as pas fini avec Vladimir Koulshnikoff, Sasha, il te retrouvera où
que tu ailles, dit Sergueï en reculant
- Je préfère mourir que de retravailler pour lui, cracha Sasha
en menaçant toujours son ennemi
Sergueï recula lentement, il récupéra ses deux acolytes et
sortit de la ruelle. Sasha se tourna vers son sauveur et lui sourit avant de
s'évanouir. Ce dernier la rattrapa de justesse et prit le temps de la
regarder en la ramenant près de Vassili. Ces longs cheveux roux étaient
en bataille, son visage était sale mais on devinait une beauté
certaine. Ses vêtements ressemblaient à ceux des filles de mauvaise
vie qu'il côtoyait de temps en temps, jupe longue, chemise décolletée
et châle en laine sur les épaules, les nuits étaient fraîches
à Moscou. Georgi réfléchit un instant, les hommes qui l'avaient
poursuivis risquaient de revenir avec des renforts. Il regarda son ami qui cuvait
son vin, il ne risquait rien ? Les hommes de Sergueï ne pourraient pas
faire le lien avec lui, ils ne les avaient pas vus ensemble. Il prit Sasha dans
ses bras et s'enfonça dans la nuit.
Fin flash-back
Largo regarda Kerensky, il semblait à des lieux du club où ils
se trouvaient. Un regard à Simon lui fit remarquer trois hommes qui se
dirigeaient discrètement vers leur table. La voix de la chanteuse était
enivrante mais les conversations avaient repris peu à peu. Largo essayait
d'attirer l'attention de son ami mais il riait toujours avec la blonde.
- Tu pourrais redescendre de ton nuage ? On a de la visite, rajouta Largo pour
capter l'attention de Kerensky
- C'est pas le moment, fit le russe en finissant son verre et en le jetant d'un
geste mesuré derrière lui
Largo sourit, sous ses airs de ne pas faire attention, Kerensky avait repéré
les trois hommes et son verre avait frappé avec précision l'homme
le plus près d'eux.
- Lève-toi lentement et sors, ils n'en ont pas après toi, murmura
le russe
- Et te laisser t'amuser tout seul ? dit Simon qui les avait rejoint
- Il n'a pas tort, il n'en reste que deux, renchérit Largo, on partage
lequel ?
- Vous voulez vraiment m'aider ? demanda Kerensky en suivant du regard les deux
mafieux
- Non, on est venu pour faire un monopoly, plaisanta Simon
- Faites diversion avec ces types, j'ai quelque chose à faire, dit le
russe en regardant vers la scène
- J'avoue qu'elle est très mignonne mais ce n'est pas vraiment le moment
de penser à
, commença Simon
Kerensky lui lança un regard noir.
- Je vais disparaître pendant quelques jours, ne vous inquiétez
pas, je vous contacterai, dit Kerensky en se levant lentement
Les deux hommes n'étaient plus qu'à quelques mètres. Largo
se mit sur le passage de celui qui voulait suivre Kerensky et lui envoya une
droite. L'homme trébucha et alla s'écraser sur une table voisine.
Simon ne fut pas en reste, il s'élança sur le second. Kerensky
profita de la bagarre pour monter sur la scène. La chanteuse s'était
tue et regardait un homme qui se tenait en coulisse. Elle allait le rejoindre
quand Kerensky posa sa main sur son bras, elle se tourna vers lui et étouffa
un cri de surprise.
Flash-back
- Où suis-je ? demanda Sasha en ouvrant les yeux
- Chez moi, murmura une voix près d'elle
Sasha se tourna vers la voix et vit un homme la regarder. Il lui fit un petit
sourire en lui tendant un bol de soupe.
- J'ai cru que vous n'alliez jamais vous réveiller, fit l'inconnu
- J'ai mal à la tête, dit Sasha en touchant son front
Elle sentit une bosse et se rappela immédiatement la bagarre avec Sergueï.
L'homme qui était devant elle était celui qui l'avait aidé.
- Vous m'avez
- Ce n'était rien, coupa l'homme en haussant les épaules
Il préféra ne pas lui demander tout de suite ce que lui voulait
ce Sergueï et ses acolytes. Il la laissa boire tranquillement tandis qu'il
s'asseyait près du feu. Sasha réchauffa ses mains sur le bol.
Elle regarda la petite pièce où ils se trouvaient. Dans un coin
se trouvait une petite table, deux chaises, quelques livres ouverts. La cheminée
était près d'un petit évier écaillé, une
marmite était suspendue au-dessus du feu. Le lit où elle se trouvait
prenait la longueur du mur, un rideau permettait de l'isoler de la pièce.
Sasha but lentement tout en observant l'homme chez qui elle était. Il
était grand, plus grand que son frère Boris, ses cheveux blonds
étaient coupés assez courts. Il se tourna vers elle et Sasha se
perdit un instant dans ses yeux bleus.
- Je
il me semble que je dois vous remercier, dit-elle doucement
- Ce n'est pas la peine, j'aime sauver les jeunes femmes en détresse,
dit-il avec un petit sourire
Elle baissa les yeux et sourit à son tour. Il avait tout à fait
le type des jeunes princes, qui sauvent les demoiselles en détresse,
dans les contes russes que lui lisait sa grand-mère Olga quand elle était
petite.
- Je dois partir, je ne voudrais pas vous attirer plus de problème, dit
Sasha en s'asseyant au bord du lit
- Je doute que ce Koulshnikoff vienne vous chercher ici
- Vous ne savez pas de quoi il est capable, murmura Sasha en repensant à
la vie qu'elle avait menée jusqu'à maintenant
Comment réagirais cet homme si elle lui disait qu'elle avait été
obligée de
se vendre à Koulshnikoff pour faire vivre sa
famille ? S'il savait qu'elle avait été témoin d'atrocités
commises sur les ennemis de Vladimir et qu'elle n'avait rien pu faire.
- L'homme vous a appelé Sasha, je crois, dit son hôte pour changer
de sujet
- Sasha Vassiliev
- Ravi de vous connaître même si c'est une étrange rencontre.
Je m'appelle Georgi
Georgi Kerensky
- Merci pour ce que vous faites
Georgi
Il haussa les épaules de nouveau, vint prendre son bol vide et alla le
déposer dans l'évier.
- Vous devriez dormir un peu, dit-il en reprenant sa place près du feu
Fin flash-back
- Viens avec moi, dit Kerensky en jetant un il vers l'homme qui surveillait
la chanteuse
- Georgi ? Ils
tu
La jeune femme était stupéfaite, Georgi était vivant !
Elle ne réfléchit pas et hocha la tête pour lui indiquer
qu'elle le suivait. Kerensky connaissait parfaitement le club, il l'entraîna
dans les toilettes pour femmes et referma la porte derrière eux. Largo
et Simon se battaient toujours avec les deux hommes au milieu d'une bagarre
générale. Apparemment, tout le monde avait envie de se battre
ce soir.
- Ils m'ont dit que tu étais mort !
- Sasha, je te promets de tout t'expliquer mais avant nous devons sortir d'ici
Kerensky grimpa sur un lavabo et ouvrit une petite fenêtre. Il tendit
la main à la jeune femme et l'aida à passer de l'autre coté.
Il la suivit et tous les deux courir rapidement jusqu'à la voiture du
russe. Il démarra en trombe en vérifiant qu'il n'était
pas suivit.
***
- Qu'est ce que c'est que cette histoire ? demanda Joy en soignant les blessures
de Largo
- Hey, tu n'es pas obligé de me faire mal ! Protesta t il en bougeant
la tête
- On joue les gosses des rues et après on se plaint, dit Joy en souriant
- Peut-être que tu pourrais t'y prendre autrement, fit-il malicieusement
Joy recula d'un pas et posa le coton qu'elle tenait. Elle regarda Largo, assis
sur le canapé de son bureau, il était toujours aussi séduisant.
Joy s'assit sur ses genoux et caressa son torse à travers sa chemise
ouverte.
- Et tu voudrais que je m'y prenne comment, dit-elle d'une voix suave
- Eh bien
tu pourrais m'embrasser où j'ai mal, répondit-il
d'un ton suggestif
- Oh
et tu as mal où ? demanda Joy doucement
- Là, fit Largo en montrant sa joue
Joy s'approcha et y déposa un baiser.
- J'ai un peu mal ici aussi
La jeune femme sourit et embrassa ses lèvres, Largo passa ses mains sur
sa taille et la serra contre lui. Ils s'embrassèrent un long moment.
- Attends un instant, dit Joy en se décollant des lèvres de son
amant
- Tu veux vraiment entamer une conversation maintenant ? demanda Largo en glissant
sa main sous le chemisier de Joy
- J'aimerai comprendre ce qui arrive à Kerensky
- Je crois que cela à un rapport avec la chanteuse du club, dit-il en
caressant un sein, je te promets de chercher une explication demain mais pour
l'instant
Largo se leva en soulevant Joy et l'emmena dans leur chambre.
***
- Comment ça disparue ! cria Nikolaï à l'homme
qui était censé surveiller Sasha quand elle se produisait dans
son club
- Il y a eu une bagarre et un homme la emmené vers les toilettes, quand
je suis arrivé, ils étaient déjà parti
- Dourak(1) ! Je veux cette fille dans mon bureau dès ce soir !
- C'est que
nous ne savons pas où chercher, monsieur, s'excusa
l'homme
- Vous allez commencer par contacter la police et leur annoncer que Sarah MacLane
m'a volé 300 000$, donnes leur une photo de cette garce
- Mais c'est un mensonge, protesta l'homme
- Bravo Ivan, tu es moins stupide que tu en as l'air, lâcha Nikolaï.
La police de ce pays est très compétente. Ils vont la retrouver
pour nous.
***
Ils étaient sortie du club depuis une heure et roulaient sans parler.
Kerensky avait encore du mal à croire qu'elle était dans la voiture
avec lui. Il avisa un motel en bord de route et s'arrêta. Sasha resta
dans la voiture tandis qu'il s'occupait de louer une chambre qu'il régla
en espèce. Le russe revint et gara la voiture devant la chambre la plus
éloignée de l'entrée.
- On ne devrait pas être dérangé, il y a peu de clients
Sasha hocha la tête et le suivit à l'intérieur de la chambre.
Kerensky la regarda, elle tremblait mais il ne savait si c'était dû
à l'émotion de le revoir ou la peur des conséquences. Elle
leva lentement les yeux sur lui et tendit la main pour lui caresser la joue.
Kerensky ferma les yeux à ce contact et s'enivra de son parfum.
- C'est vraiment toi ? murmura t elle d'une voix pleine d'émotions
Le russe rouvrit les yeux et prit sa main dans la sienne. Elle était
magnifique, encore plus belle que dans ses souvenirs.
- C'est moi Sasha, Georgi Kerensky
- Je ne m'appelle plus Sasha
ils m'ont fait changer d'identité
- Tu resteras toujours Sasha pour moi, maya lyoubov (2)
Elle sourit et sentit des larmes couler sur ses joues comme
dix ans plus
tôt quand Sergueï l'avait repris.
Flash-back
Sasha s'était réveillée en criant et Georgi l'avait rassuré
en la prenant dans ses bras. Elle ignorait pour quelle raison mais elle sentait
qu'elle pouvait lui faire confiance. Ils avaient fini la nuit blottis l'un contre
l'autre. Georgi n'avait pas réussi à dormir, le corps svelte de
Sasha était une douloureuse tentation. Il avait resserré son étreinte
en la sentant trembler de nouveau mais elle s'était réveillée.
Ils n'avaient pas dit un seul mot, leurs lèvres s'étaient trouvées,
leurs corps enlacés. Ils avaient fait l'amour plusieurs fois, n'arrivant
pas à se repaître l'un de l'autre. Le jour s'était levé
est Sasha n'avait plus aucune envie de partir.
- Qui es-tu vraiment, Georgi ? murmura t elle en se blottissant contre lui
- Un homme qui voit sa patrie sombrer dans le chaos et qui vient trouver la
femme de ses rêves
- La Russie souffre mais cela ne peut ne nous être que profitable que
les américains
- Ce sont des menteurs !
- Non, je suis certaine que leur démocratie pourrait fonctionner en Russie.
Imagines, la liberté et du travail pour tous. Plus personne ne souffrirait,
plus de famine, de maladie,
- Sasha
tu es si belle quand tu parles de cette façon mais je n'y
crois pas. Les capitalistes vont amener la ruine de notre patrie. Chut, je ne
veux plus parler de cela avec toi
- Georgi
je dois quitter la Russie, dit Sasha tristement
- A cause de ce type ? demanda Kerensky plus durement qu'il ne l'aurait voulu
Sarah s'assit sur le lit et entoura ses genoux de ses bras.
- Je
ma famille vient d'un petit village à l'ouest de Moscou. Nous
sommes des paysans, nous l'avons toujours été mais
mon père
est mort il y a six mois Boris, mon frère aîné, a pris sa
place de mon père mais la récolte a été mauvaise.
Mes petites surs, Tatiana et Sveltana, ont souffert les premières
de la famine
- Sasha, tu n'as pas à
, dit Georgi en posant sa main sur son épaule
- Laisses moi finir, fit-elle la voix cassée. Ma mère est tombée
malade, elle avait besoin d'un médecin et de médicaments
j'ai cherché avec mon frère une autre solution mais
Vladimir
venait de temps en temps au village acheter des filles, je me suis vendue à
lui pour permettre à ma famille de vivre. Je veux aller en Amérique,
gagner de l'argent et les ramener là-bas, je
Kerensky la prit dans ses bras et la berça un long moment. Il comprenait
le sacrifice qu'elle avait fait, il aurait fait le même s'il avait eu
une famille mais quitter la Russie
La vie n'avait pas été
facile pour lui non plus. Il avait été abandonné par ses
parents devant une église de Moscou et vivotait de petits travaux à
droite à gauche jusqu'au jour où il avait été recruté
par le KGB. Il effectuait surtout des missions d'infiltration et touchait aussi
à l'informatique. Officiellement, il était un étudiant
de plus qui végétait sur les bancs de la fac. Officieusement,
Kerensky était l'un des meilleurs agents du KGB qui uvrait pour
que la Russie ne s'allie pas avec les Etats-Unis.
- Je n'aurais jamais dû te mêler à ça, dit-elle en
se dégageant de son étreinte
Sasha se leva et rassembla ses affaires. Georgi se leva à son tour et
l'empêcha de s'habiller.
- Je ne veux pas que tu partes
- Je ne veux pas partir, répondit Sasha, mais je n'ai pas le choix. Tu
seras en danger tant que je resterais près de toi
- Je peux t'aider à partir, je connais quelqu'un qui
- Vraiment ? demanda Sasha avec espoir
- Oui, tu vas aller en Amérique mon amour, annonça Georgi en l'embrassant.
Et je vais partir avec toi, murmura t il en la portant jusqu'au lit
Georgi réalisa ce qu'il venait de dire. Lui qui doutait en entendant
l'histoire de Sasha de pouvoir quitter sa patrie, venait de prouver le contraire.
Il réalisa qu'il le ferait sans remords parce qu'il
il était
amoureux d'elle. Sasha le regarda longuement.
- Je ne peux pas te demander de tout abandonner pour moi, dit-elle en secouant
la tête
Kerensky n'eut pas le temps de répondre la porte de la chambre s'ouvrit
brusquement, laissant place à Sergueï et quatre hommes.
- Eh bien, je vois que tu te payes du bon temps Sasha, fit il en lorgnant ses
formes
- Comment
- On t'a retrouvé ? Ton copain a un ami qui n'a pas su tenir sa langue
- Vassili ! Si jamais vous l'avez touché bande de
., s'énerva
Georgi
Sergueï lui envoya une droite dans l'estomac. Kerensky se plia en deux,
le souffle coupé, son adversaire en profita pour lui assener un coup
sur la nuque.
- Georgi ! cria Sasha en le voyant s'effondrer
- Habillez la et sortez-la d'ici, ordonna Sergueï, je vais apprendre à
ce type qu'on ne touche pas aux jouets de Koulshnikoff
- Georgi, cria t elle une dernière fois en le regardant inconscient sur
le sol
Les hommes obtempérèrent rapidement et entraînèrent
Sarah dans la rue. Elle avait beau se débattre rien n'y faisait, les
hommes la maintenaient fermement. Kerensky entendait des gens parler autour
de lui sans vraiment comprendre ce qu'ils disaient. Quelqu'un l'appelait mais
Sasha ! Tout lui revint en mémoire soudainement. Il se redressa lentement
et constata que la jeune femme n'était plus là. A sa place, assis
sur le lit, se tenait un homme brun, corpulent, qui tenait une arme dans sa
main.
- J'espère que tu en as bien profité parce que c'était
la dernière fois, fit-il en désignant le lit de son arme
Sarah attendait dans la ruelle le retour de Sergueï, deux hommes la maintenant
contre le mur tandis que les deux autres dissuadaient les gens d'intervenir.
Un coup de feu retentit, Sasha sentit ses jambes vaciller
Georgi était
mort. Sergueï sortit de l'immeuble en essuyant sa main tachée de
sang sur un mouchoir.
- Assassin ! Hurla t elle en pleurant, assassin !
Fin flash-back
***
- Monsieur Valensky, pourquoi votre chanteuse aurait-elle volé autant
d'argent et surtout de quelle manière ? questionna l'inspecteur Doug
Penhall (3)
Valensky jeta un regard agacé au partenaire de l'inspecteur. Ce dernier
faisait le tour du bureau, regardant et touchant tous les objets qui l'intéressaient.
- Elle a profité d'une bagarre pour venir dans mon bureau et se servir
dans mon coffre
- Comment connaissait-elle le code ? demanda Hanson (4) en regardant ledit objet
- J'ai dû l'ouvrit une fois devant elle et elle en aura mémorisé
la combinaison
- Ce n'était pas vraiment prudent, continua l'inspecteur en détaillant
Valensky
Le russe était assis derrière son bureau, son costume blanc avait
l'air de sortir de chez le meilleur tailleur de New-York, ses cheveux bruns
étaient coupés courts et ses yeux bleu pales étaient loin
d'être amicaux contrairement à son ton.
- Je reconnais que j'aurais dû faire preuve d'un peu plus de prudence
mais mademoiselle MacLane et moi
j'ai été sliepóï
(5)
je ne sais pas comment on dit cela dans votre langue, s'excusa Nikolaï
- Très bien, il ne nous manque d'une photo de mademoiselle MacLane et
nous allons commencer notre enquête, annonça Penhall
- Tenez, dit Nikolaï en leur donnant la photo qu'il avait préparée
Hanson la prit et jeta un il à la jeune femme qu'il devait retrouver.
C'était une magnifique rousse, elle souriait à l'objectif mais
ses yeux verts étaient tristes.
- Joli brin de fille, commenta t il
- Tout à fait, inspecteur, confirma Nikolaï. Sasha est une superbe
créature
- Sasha ? nota Penhall
Valensky se maudit intérieurement, il venait de donner un indice impromptu
aux policiers.
- C'est le surnom de Sarah, expliqua t il
Penhall et Hanson sortirent du club et regagnèrent leur voiture.
- Tu en penses quoi ? demanda Penhall en se mettant au volant
- Que cette fille a de sacré problème mais je doute qu'elle ait
volé quoique se soit, répondit son collègue. Au fait, c'était
mon tour de conduire !
- Je pense que tu as raison mais on n'a pas vraiment le choix, il faut la rechercher,
dit Doug
- On peut toujours parler de nos impressions à Fuller mais ca ne change
pas le fait que c'était mon tour de conduire
- Oh, Tommy, tu peux pas arrêter un peu de te conduire en gamin ?
- Je ne me conduis pas en gamin ! protesta Hanson
- Si !
- Non !
***
Sasha le regarda après qu'elle lui eut raconté ce qu'elle se remémorait
cette horrible journée. Kerensky était assis sur le lit, il comprenait
mieux la surprise qu'elle avait éprouvée en le voyant.
- Dis-moi que je ne rêve pas. Cela fait 10 ans que je te crois mort et
Sa voix se cassa. Le russe se leva et la pris dans ses bras.
- Tu ne rêves pas, Sasha, dit-il avant de l'embrasser doucement
Leur baiser fut timide au départ mais la passion reprit vite le dessus.
Kerensky la serra contre lui tandis que Sasha glissait ses mains sur sa taille.
Elle ne l'avait jamais oublié, jamais elle n'aurait pu oublier cet homme
qui lui avait procuré un court moment de sécurité et de
bonheur dans la vie qu'elle s'était choisie. Et il était là,
en train de la couvrir de baisers, de la déshabiller, de lui faire l'amour.
Sasha cria son nom quand ils atteignirent l'extase ensemble.
- Ia tibia lyoubliou, (6) murmura Georgi en la serrant contre lui
Sasha s'endormit dans ses bras et comme la première fois, Kerensky ne
réussit pas à dormir. Il la contempla dans la pénombre.
***
Largo se réveilla et regarda Joy encore endormie, un rayon de soleil
venait lui caresser une épaule. Il tendit la main et la caressa.
- Tu ne te lasseras donc jamais de me regarder dormir, murmura Joy à
peine réveiller
- Jamais, dit-il en allumant la télévision pour regarder le journal
du matin
La police a lancé un avis de recherche concernant une femme, Sarah
MacLane, recherché pour avoir dérober 300 000$ au financier russe
Nikolaï Valensky. Toute personne ayant des informations sur cette jeune
femme est invitée à contacter la police à ce numéro.
Maintenant passons à la météo avec Darryl, quel temps nous
prévoyez-vous pour le week-end ?
Largo baissa le son de la télévision. La photo que le journaliste
avait montrée était celle de la jeune chanteuse avec qui Kerensky
s'était échappé. Ce pourrait-il qu'il aide une criminelle
? Largo en doutait sérieusement, il devait y avoir quelque chose d'autre
derrière tout cela mais tant que le russe ne l'aurait pas contacter il
ne pourrait rien faire.
***
- Quel drôle de nom, dit Georgi en regardant Sasha
- Nikolaï voulait un nom à consonance irlandaise. Il soutenait qu'avec
mes cheveux roux, je passerais facilement pour une fille de
Galway, je
crois
- Sarah MacLane
je vais avoir du mal à t'appeler comme cela
- J'ai bien l'intention de reprendre mon nom mais avant, je dois me libérer
de Nikolaï
- Je t'aiderai, dit Kerensky en la regardant mordre dans un morceau de pain
- J'ai l'impression d'avoir déjà entendu cela, dit Sasha tristement.
Tu
tu serais vraiment venu avec moi ?
- Oui, affirma Georgi. Si Sergueï ne m'avait pas dit que tu avais été
tué, j'aurais remuer ciel et terre pour te retrouver
- Sergueï ? tuée ?
- C'est vrai que tu ne connais pas la suite de l'histoire, dit-il en l'installant
dans ses bras
Flash-back
Georgi attendait dans un bar miteux de la vieille ville son contact. Il avait
commandé un verre de vodka mais y toucha à peine. Cela faisait
deux jours que Sasha avait été enlevé et il n'avait aucune
piste pour la retrouver excepté
Sergueï. Ce dernier fit son
entrée dans le bar, il passa au comptoir avant de le rejoindre.
- Plutôt froid, non ?
- Passes les banalités, où est-elle ?
- Ecoutes Georgi, tu as déjà eu de la chance que je ne te tue
pas l'autre jour
Tu devrais en rester là
Kerensky toucha son bras, la balle n'y avait fait qu'une profonde égratignure
et il ne souffrait pas vraiment. En tout cas, rien de comparable à ce
qu'il ressentait par apport à la disparition de la jeune femme.
- Où est Sasha, répéta Georgi d'un ton plus dur
Sergueï secoua la tête. Cet homme était la pire tête
de mule qu'il ait connue. Il lui avait laissé la vie car Kerensky l'avait
aidé à sauver son frère par le passé mais si le
russe décidait de se mêler des affaires de Koulshnikoff, il n'en
sortirait pas vivant.
- Ecoutes, il faut que tu oublies cette fille. Elle
Sergueï hésitait à lui mentir. Si le russe l'apprenait, il
passerait un mauvais quart d'heure. D'un autre coté, la fille avait été
revendue et devait partit pour l'Amérique le lendemain matin.
- Elle quoi ? s'énerva Georgi
- Elle est morte, murmura Sergueï
- Tu mens ! s'exclama Kerensky
- Koulshnikoff a voulu faire un exemple parce qu'elle l'avait trahie, il ne
voulait pas donner des idées à d'autres
- Non ! rugit-il en tapant du poing sur la table. Bon sang, si je ne t'avais
pas écouté ! Si j'étais sorti la chercher !
- Tu serais mort à l'heure qu'il est ! S'écria Sergueï durement.
N'oublies pas que je ne t'ai pas tué uniquement parce que j'avais une
dette envers toi !
Il sortit quelque chose de sa poche et le posa devant Kerensky.
- Ces derniers mots ont été pour toi, elle voulait que je te donne
ça.
Georgi prit une chaîne à laquelle était accroché
un médaillon de saint Nikola en argent. Il le reconnut immédiatement,
Sasha le portait quand ils avaient fait l'amour.
- Je vais le tuer, murmura t il
- Ne t'occupes pas de lui, d'autres le font déjà. Tu as reçu
d'autres ordres, il me semble
- Je n'oublierais pas, dit-il en se levant, de cette manière si les autres
le ratent, je serais là
Fin flash-back
***
Simon tournait en rond dans le bunker. Joy et Largo n'étaient pas encore
descendus. Joy et Largo
Simon avait toujours su qu'il y avait quelque
chose entre eux mais il n'aurait jamais imaginé assister à la
déclaration de Largo. La peur que lui avait faite Joy, dans l'entrepôt
où ils avaient retrouvé Nerio, avait été le catalyseur.
Il n'avait pas quitté le chevet de la jeune femme jusqu'à ce qu'elle
reprenne connaissance et par la suite, il ne s'absentait que lorsque c'était
vraiment nécessaire.
Flash-back
Simon allait entrer, un bouquet de fleurs à la main, quand il entendit
la voix de Largo à travers la porte entrouverte.
- Tu m'as fais une sacré peur, Joy
- Si j'avais pu l'éviter
, dit celle-ci en souriant
- Ecoutes, je sais que ce n'est pas vraiment l'endroit mais
Largo chercha quelque chose dans sa poche et posa une petite boîte sur
la table devant elle. Joy n'osait pas y croire.
- Largo, tu n'es pas obligé
- Laisses moi finir, s'il te plaît. Cela fait un moment que
, commença
Largo en baissant les yeux, que j'ai des sentiments pour toi. Je n'ai jamais
vraiment trouvé l'occasion de te dire
quand je t'ai cru morte
j'ai pensé que
Enfin ce que j'essaye de te dire d'une manière
très confuse (7), c'est que
je t'aime, Joy, dit-il en la regardant
dans les yeux
Joy pleurait, elle avait du mal à réaliser ce qu'elle entendait.
Il s'était enfin déclaré, elle savait qu'elle devait dire
quelque chose mais aucun son ne sortait de sa bouche. Largo lui sourit et ouvrit
la petite boite qui était toujours sur la table.
- Mademoiselle Joy Arden, accepteriez vous de devenir ma femme ?
Simon se retira discrètement en souriant, il allait sûrement trouver
une jolie fille à qui offrir ses fleurs.
Fin flash-back
***
- Je me suis toujours demandé pourquoi il me l'avait enlevé avant
de me rendre à Vladimir, dit Sasha songeuse.
- Elle ne m'a jamais quitté, dit-il en lui montrant la chaîne autour
de son cou
- Je l'avais remarqué mais je n'aurais pas imaginé que
,
répondit-elle en caressant la médaille
- C'était la tienne ? C'est une des deux choses qui ne me quitte jamais,
dit Georgi doucement
- Quelle est la deuxième ? demanda Sasha doucement
- Une photo de mes parents
- Ils vivent toujours en Russie ?
- Je l'ignore, ils m'ont abandonné quand j'étais bébé,
dit-il d'une voix froide
- Excuses moi, fit Sasha en baissant les yeux, je ne voulais pas te rappeler
des mauvais souvenirs
Ce n'était plus vraiment un mauvais souvenirs depuis que Georgi avait
fait des recherches sur ses parents. Il ne leur en voulait pas de l'avoir abandonné,
la vie qu'il menait était plus que misérable. Kerensky n'était
jamais allé les voir, il n'en ressentait pas le besoin et ne pas avoir
d'attaches était une bonne chose dans son travail. On ne risquait pas
de le faire chanter en s'en prenant aux gens qu'il aimait.
- C'est une vieille histoire. Qui est ce Nikolaï dont tu parlais tout à
l'heure ?
- Le propriétaire du club où je
où il me fait chanter
serait plus juste. Il m'a racheté à l'homme à qui Vladimir
m'avait vendu. J'espère que ce salopard est mort dans d'atroces souffrances,
dit-elle en lâchant un juron en russe
- Il est bien mort, ça je peux te le confirmer, mais d'une balle dans
la tête alors pour les souffrances, répondit Georgi sérieusement
- Dis-moi que tu n'as pas
, c'est pour cela que tu es en Amérique
?
Kerensky baissa les yeux. Il avait bien tué Koulshnikoff mais dans le
cadre d'une opération du KGB. Seul Vassili avait comprit la réaction
disproportionnée de Georgi quand il s'était retrouvé face
à Vladimir, les deux hommes ayant peu de secrets l'un pour l'autre.
- Je faisais parti du KGB quand je t'ai rencontré. Un mois après
ta prétendue mort, nous avons démantelé un réseau
de drogue dont s'occupait Koulshnikoff. Officiellement, il a été
abattu pendant qu'il tentait de s'enfuir.
Sasha l'écouta incrédule. Georgi faisant parti du KGB, elle n'avait
jamais imaginé cette possibilité. Elle pensait souvent à
lui quand elle se sentait seule et réinventait leur histoire. Elle s'imaginait
avec lui dans une petite maison à la campagne avec leurs enfants. Georgi
s'occupant des champs tandis qu'elle travaillait dans son petit jardin attenant
à la cuisine. Elle imaginait un foyer chaleureux, des enfants,
- Sasha ?
- Oui, répondit-elle en portant son regard sur lui, je
jamais je
n'avais imaginé que tu pouvais être un agent
- Cela faisait parti de mon travail que cela ne se lise pas sur mon front, dit-il
en souriant
- Bien sûr, fit-elle avec un petit sourire. Et maintenant, que fais-tu
?
- Je travaille pour un homme qui s'appelle Largo Winch
- Le groupe W ? s'étonna Sasha
- Oui, je veille sur sa sécurité. Je bricole un peu avec des ordinateurs
aussi
- A la manière dont tu parlais des américains
- Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. J'ai dû
quitter la Russie assez
précipitamment. Je te raconterais cela
une autre fois pour l'instant, je voudrais comprendre ce qui te lies précisément
à ce type
- Aucun papier si c'est ce que tu suggères. Sarah MacLane est officiellement
chanteuse dans son club mais aucun contrat n'a été signé
- Et si j'allais lui proposer de te
racheter ?
- Tu ne connais pas Nikolaï, je suis sa propriété. Il va
certainement me tuer s'il me retrouve, dit Sasha d'une voix tremblante
- Il me trouvera sur son chemin, fit Kerensky en la prenant dans ses bras, je
ne veux pas te perdre une seconde fois
***
- Alors qu'est ce qu'on fait ?demanda Simon en s'asseyant
- On ne peut rien faire justement. Kerensky s'est évanoui dans la nature
avec cette fille, répondit Joy en haussant les épaules
- Je trouve bizarre cette histoire de vol, déclara Largo
- On pourrait peu être commencer par faire des recherches sur ce Valensky,
proposa Joy
- C'est Kerensky qui s'en occupe d'habitude, protesta Simon
- Tu ne vas quand même pas me dire que tu ne sais même pas allumer
un ordinateur, répliqua t elle en se postant devant un pc
- Euh
***
- Vous avez fait une recherche sur Valensky ? demanda le capitaine Fuller à
ses deux hommes
- Ouaip, répondit Penhall en s'asseyant devant le bureau, il a l'air
d'être un type sans histoire. Venu de Russie il y a cinq ans, il a une
boite d'import-export en plus de son club de jazz
- Un club de jazz russe ? s'étonna Fuller
- Oui, on trouve cela louche aussi mais ce n'est pas cela qui va nous aider
à retrouver cette fille, constata Hanson
- Vous croyez vraiment qu'elle est partie avec 300 000$ ?
- Si c'est le cas, elle doit être loin à l'heure qu'il est
- Y'a un truc qui me dérange avec Valensky, commença Tom, il dit
que cette fille et lui étaient proches mais il en parle plutôt
comme un objet
je suis pas très clair mais
- T'as raison, c'est un peu l'impression que j'ai eue, confirma Doug
- L'avis de recherche a donné quelque chose ? interrogea Fuller
- Rien pour l'instant mais y a un autre truc qui est étrange. Cette MacLane
n'a pas d'appartement à son nom, pas de compte en banque,
rien
qui prouve réellement son existence, annonça Hanson
- Vous croyez qu'elle est ici illégalement ?
- Il n'y a qu'elle qui pourra nous répondre, dit Doug en se levant
- Alors au boulot, ce Valensky n'inspire pas vraiment confiance mais d'après
ce que vous dites, c'est un homme sans problème et un citoyen de cette
ville qui a besoin de nos services
***
Joy pianotait depuis deux heures sur le pc du bunker, elle avait mis un moment
à accéder à ce qu'elle cherchait mais venait enfin de trouver
des informations. Simon baillait devant un café en grognant régulièrement
que Kerensky aurait été dix fois plus vite. Largo était
parti assister à un conseil d'administration pour le moins houleux. Cardignac
refusait de voter pour un projet qui tenait à cur au jeune milliardaire.
La transformation d'usines abandonnées dans les plus grandes villes des
Etats-Unis en foyer d'accueil (9). Cardignac prétendait que ce projet
mènerait le groupe W à la ruine. Sullivan et Largo avaient pourtant
démontré qu'ils pouvaient se permettre de créer ce projet
et qu'en plus, l'image du groupe pouvait en être améliorer.
- Il y a des jours où je me demande pourquoi j'ai accepté de devenir
le PDG du groupe W, dit Largo en pénétrant dans le bunker
- Cardignac a encore fait des siennes ? demanda Simon ravi d'avoir de la compagnie
- Oui, il fait encore obstacle mais je crois qu'au prochain vote, il ne pourra
pas faire autrement que d'approuver le projet. Que de temps perdu ! Et vous,
quelque chose de neuf ?
- Demandes à Kerensky numéro 2. Elle n'a quasiment pas décroché
un mot depuis que tu es parti
- Tu n'as pas vraiment une conversation passionnante, lâcha Joy pour voir
la réaction de Simon !
- Comment ça, pas passionnante ? Je sais être passionnant quand
je veux, c'est même ce que m'a dit Sylvia l'autre jour et puis, je ne
vois pas pourquoi je me donnerais du mal pour toi et
- Elle t'a eue, Simon ! fit Largo en souriant
Il passa derrière le fauteuil de Joy et l'embrassa dans le cou. La jeune
femme leva la tête et captura ses lèvres.
- Dites, si je vous dérange tous les deux
, fit Simon en soupirant
- Oui
- Non, dit Largo en même temps que Joy. Des nouvelles de Kerensky ?
- Aucune, répondit Joy en maudissant Simon d'être avec eux
Elle aurait beaucoup aimé découvrir le bunker d'une autre manière
que
Joy secoua la tête pour chasser les idées polissonnes
qui lui venaient dès que Largo était près d'elle.
- Je ne suis pas aussi douée que Kerensky mais ce type
Valensky
a l'air de traiter des affaires étranges. Sa société d'import-export
est déficitaire depuis quelques années mais il n'a jamais déposé
le bilan.
- Bizarre, effectivement, confirma Largo
- Et cette fille
MacLane, demanda Simon
- Je n'ai rien sur elle. C'est la deuxième chose qui est étrange.
Sarah MacLane ne figure nul part, on dirait que cette fille n'existe pas
- Pourtant Valensky lui reproche d'avoir voler de l'argent et Kerensky n'est
pas parti avec un fantôme
Si seulement il se décidait à
nous contacter
Au moment précis où Largo prononçait ses mots, son portable
sonna .
- Allô ?
- C'est Kerensky (10)
- On commençait à être inquiet, dit Largo en faisant signe
à Joy et Simon
- Toi et Joy, je veux bien le croire mais Simon
enfin bref, je ne t'appelle
pas pour cela
- Je te mets sur haut-parleur
- Ok
- Alors on joue les filles de l'air, dit Simon en guise de salutation
- Hum
je vais faire comme si je n'avais rien entendu. Je suis avec une
vieille amie et elle a quelques problèmes
- Avec un dénommé Valensky, fit Joy ravie de la réaction
qu'elle allait provoquer
- Comment le savez-vous? s'étonna le russe
- Tu ne regardes jamais les infos ? fit Simon railleur
- Eh bien
disons que nous avons été un peu
occupés,
bafouilla Kerensky gêné
- Ton amie est accusée d'avoir voler 300 000$ à Valensky, un avis
de recherche à été lancé pour la retrouver
- Bljat (11) ! Je pensais qu'on aurait un peu plus de temps, fit Georgi en tapant
sur le rebord du lavabo
Il avait profité d'un moment où Sasha s'était assoupie
pour appeler Largo de la salle de bain.
- Tu voulais qu'on se renseigne sur ce type ?
- Je m'en suis occupée, annonça Joy fière d'elle
- Quoi ? Tu as touché à mon ordinateur ! (12) Rugit Kerensky
- Hey, j'essayais de t'aider ! protesta Joy
- Et tu as trouvé quelque chose au moins ?
- Une société import-export, le club où tu as enlevé
ta belle et rien sur elle. Officiellement, elle n'existe pas. Je serais curieuse
de savoir comment elle a pu rentrer aux Etats-Unis.
- C'est une longue histoire. Je sais déjà tout ce que tu viens
de me dire mais je ne peux pas chercher un peu plus loin sans être au
bunker. Largo
- Oui, répondit celui-ci en sachant ce que le russe allait lui demander,
j'ai l'impression que ton amie a de gros problèmes
- Merci, personne ne doit être au courant de notre arrivée
- Cette nuit ? demanda Joy
- Oui, on devrait être à New-York vers minuit
- Très bien, on sera là
- Merci, répéta le russe avant de raccrocher
***
- Georgi ! s'écria Sasha en constatant que la chambre était vide
Elle se leva brusquement et alla regarder à la fenêtre si les hommes
de Valensky l'avaient déjà retrouvé. Sasha ne vit rien
et sursauta quand Kerensky lui posa la main sur l'épaule.
- Ne crains rien, c'est moi, fit-il pour la rassurer
- J'ai eu peur que Nikolaï
- J'ai téléphoné à un ami, il va nous aider mais
Georgi hésita à lui révéla ce que Largo lui avais
appris. Sasha avait déjà peur des représailles que sa fuite
occasionnerait. Si jamais il l'informait qu'elle était recherchée
par la police pour vol, il ne savait pas comment elle réagirait.
- Qu'est ce que tu me caches ? Il est en route, c'est ça ? dit Sasha
en pensant au pire
- Non, je te promets qu'il ne te reprendra pas, répondit-il en la serrant
contre lui
- J'ai peur, Georgi
- On partira dès que la nuit sera tombée, j'ai besoin de faire
quelques recherches sur Valensky
***
Kerensky passa par la porte de service avec Sasha. Ils se glissèrent
jusqu'à l'entrée du bunker. Le russe passa sa carte et composa
le code. Il entra le premier, arme au poing, pour trouver Largo, Joy et Simon
qui les attendaient.
- He bien, ce n'est pas trop tôt, râla Simon
- Désolé de vous avoir fais attendre, monseigneur, mais nous avons
dû être prudents
Largo regarda la jeune femme qui se tenait au coté du russe. Il remarqua
qu'ils se tenaient par la main et essaya de se rappeler la dernière fois
qu'il avait vue Kerensky faire ce simple geste. Il renonça à chercher
et se présenta à l'inconnue.
- Largo Winch, bienvenue au groupe W, dit-il en lui tendant la main
Sasha le regarda un long moment avant de décider de lui serrer la main.
Elle avait lu de nombreux articles sur ce jeune milliardaire et le trouvait
beaucoup moins impressionnant qu'elle se l'était imaginée. Il
lui rappelait beaucoup son frère Boris.
- Sasha Vassiliev, dit-elle doucement
- Je croyais que vous vous appeliez MacLane, s'étonna Joy
- C'est une longue histoire, fit Kerensky pour couper court aux questions qui
n'allaient pas tarder à fuser. Voici Simon Ovronnaz et Joy Arden
- Vous n'avez pas eu de problème avec la police ? demanda Simon
- La police ? répéta Sasha étonnée
- Oh tu ne lui as pas
- Evidemment, il fallait que tu sortes une bêtise, dit Joy
- Georgi, qu'est ce que
Kerensky lança un regard noir à Simon avant de se tourner vers
Sasha pour lui répondre.
- Valensky t'accuse de lui avoir voler de l'argent, dit-il doucement
- Voler ! Mais je n'ai rien volé, s'emporta t elle
- On pense qu'il veut se servir de la police pour vous retrouver, dit Largo
en s'immisçant dans la conversation
- Je n'ai aucune preuve du contraire ! Il va me tuer dès que la police
m'aura arrêté ! continua Sasha sans écouter
- Calmez-vous, dit Joy en approchant d'elle. Vous allez venir avec moi vous
reposer et manger un peu pendant que
Georgi, dit-elle en insistant sur
le prénom, fait ses recherches
- Tu peux lui faire confiance, confirma Kerensky en voyant l'hésitation
de Sasha, l'appartement est au dernier étage de l'immeuble
- Je ne veux pas que tes amis aient des problèmes à cause de moi,
soupira t elle
- Oh ne vous inquiétez pas, on a l'habitude, fit Simon en souriant, pas
vrai Largo ?
- Mademoiselle Vassiliev
, commença Largo
- Vous pouvez m'appeler Sasha, le coupa t elle doucement
- Sasha, fit Largo en souriant, je vous promets que vous êtes en sécurité
et que nous allons vous sortir de ce mauvais pas
- Mais je ne peux pas vous payer ou
- L'argent est vraiment la dernière chose dont je manque, fit Largo en
la taquinant. Vous êtes une amie de Kerensky et cela me suffit pour vous
aider
Sasha le regarda incrédule, elle n'avait jamais rencontré un homme
aussi désintéressé. Le simple fait que Georgi et elle se
connaissent lui suffisait pour risquer sa vie.
- Merci, murmura t elle reconnaissante
Kerensky s'approcha de la jeune femme et lui murmura quelques mots à
l'oreille. Sasha hocha la tête et Georgi l'embrassa sous le regard étonné
de Largo, Joy et Simon.
***
Sasha et Joy s'étaient installées sur la terrasse.
Cette dernière avait ramené quelques bricoles à grignoter
mais Sasha n'avait pas faim. L'accusation de Nikolaï l'avait anéantie.
Elle avait l'impression d'être de retour en Russie où la police,
et n'importe qui en fait, pouvait être achetée. Joy la tira de
ses sombres pensées en lui posant une question.
- Cela faisait longtemps que vous ne l'aviez pas revu ?
- Dix ans, murmura Sasha, je l'ai cru mort pendant dix ans
- Mort ? s'étonna Joy
- Vous ne connaissez pas la mafia russe, mademoiselle Arden
- Joy, la corrigea t elle. Vous souhaitez peut être vous changer ? proposa
t elle en regardant la robe longue de Sarah. Nous devons faire à peu
près la même taille.
- Vous avez des affaires ici ? Je croyais que c'était l'appartement de
monsieur Winch.
- Ca l'est mais
- Oh, je vois, dit Sasha en souriant. Dois-je vous féliciter pour votre
mariage ?
- Nous n'avons pas encore fixé de date, fit Joy en répondant au
sourire de la jeune femme
- Cela va vous paraître étrange mais je suis contente pour vous
je vous envie, Joy
- Merci. Je suis certaine que l'on va vous débarrasser de ce Valensky,
dit-elle pour la rassurer
- Vous ne le connaissez pas, il est pire que les deux autres à qui j'ai
été vendu. Il
Sasha avait les larmes aux yeux en se remémorant certaines scènes
horribles qui parsemaient les souvenirs de ces cinq dernières années.
.
- Je serais ravie si vous pouviez me prêter quelques vêtements,
Joy, dit-elle en se reprenant
- Venez avec moi
***
- C'est bien ce que je pensais, dit Kerensky en levant le nez
de son ordinateur, Valensky a d'étroit contact avec la mafia
- Cela ne va pas nous simplifier la tache, dit Largo
- Non mais j'ai encore une ou deux relations qui pourraient m'aider à
trouver de quoi faire pression
- Dites, ce n'est pas que je n'ai pas confiance mais
vous êtes sûrs
qu'elle ne l'a pas volé cet argent ? Elle aurait pu profiter de
La voix de Simon diminuait au fur et à mesure qu'il parlait, il cessa
quand il vit le regard assassin que lui lançait Kerensky.
- Je vais essayer de résumer les choses simplement pour ta petite tête
de capitaliste. Sasha est à lui, il l'a payé une certaine somme
et dans la tête de ce type, c'est... un meuble. Si on te le vole, tu fais
quoi ?
- J'appelle la police, c'est évident, dit Simon
- Bien. Mais dans ce cas précis, ton meuble vient de Russie et tu n'as
pas les papiers d'exportations
- Ce que je ne comprends pas, c'est comment il va se débrouiller pour
récupérer Sasha une fois que la police l'aura retrouvée,
fit Largo en faisant les cent pas
- Il retirera sa plainte tout simplement, annonça le russe, ce ne serait
pas la première fois et j'imagine qu'il leur a fait croire qu'il y avait
quelque chose entre Sasha et lui
- La police ne marchera jamais, dit Largo
- Crois-moi sur parole, on peut quasiment tout faire avaler à un flic
en
l'aidant un peu, dit Kerensky avec un clin d'il complice
- Y a un truc qui va pas dans ton histoire, dit Simon en regardant les deux
hommes, je n'aurais jamais accusé mon meuble de m'avoir volé de
l'argent !
Kerensky et Largo secouèrent la tête en même temps tout en
levant les yeux au ciel.
- Ben quoi, vous avez déjà vu un meuble voler ? A part dans ma
sorcière bien-aimée mais
***
Nikolaï Valensky regardait par la fenêtre de son bureau.
Sasha avait disparu depuis deux jours, ni Ivan ni la police n'avaient trouvé
le moindre indice pour retrouver la jeune femme.
- Où es-tu Sasha ? dit-il dans la pièce vide
Cela faisait cinq ans qu'il l'avait racheté à un de ses compatriotes
qui vivait sur la cote ouest et qui avait du retourner en Russie au plus vite.
Nikolaï s'était attaché à elle, même s'il ne
le montrait jamais. Il restait persuadé que la police la retrouverait
avant lui mais il ne s'inquiétait pas de cette histoire de vol. Il sourit
en imaginant la punition que Sasha allait recevoir quand il se rappela quelque
chose. Il avait un moyen de pression intéressant concernant la jeune
femme, il décrocha son téléphone et composa un numéro
international, en Suisse pour être exact.
***
Joy regarda la jeune femme endormie. Elles se trouvaient dans
la chambre d'ami qui jouxtait celle de Largo. Sasha avait été
étonné d'apprendre que Joy était garde du corps. Il paraissait
inconcevable à la jeune russe qu'une femme puisse exercer ce métier.
Elles avaient bavardé longuement de choses et d'autres. Joy s'était
aperçut que Sasha évitait soigneusement toutes les questions qui
avaient un tour trop intime. Elle avait aussi le sentiment qu'elles avaient
énormément de choses en commun alors qu'elle venait de deux mondes
différents. Elle leva la tête en entendant du bruit dans le couloir
et sortit doucement en refermant la porte derrière elle.
- Tout va bien ? demanda Largo en l'enlaçant
- Oui, nous avons discuté et elle s'est couchée il y a un peu
moins d'une heure
- Merci, dit Kerensky en hochant la tête, je te suis reconnaissant pour
- Tu es malade ? fit Joy pour le taquiner
- Je sais que tu es avare de détails concernant ta vie privée
mais tu ne nous as pas dis
comment vous êtes-vous rencontrés
? fit Largo avec curiosité
- Elle avait des ennuis, je l'ai aidé
- Quelle histoire romantique, railla Joy
- Elle n'a pas vraiment eu le temps de l'être. Son "propriétaire"
l'a retrouvé le lendemain. On m'a dit qu'elle avait été
tuée et ils lui ont raconté la même chose à mon sujet.
- Tu veux dire que pendant dix ans chacun a cru que l'autre était mort
? s'étonna Joy
- Oui
- Comment as-tu su qu'elle était dans ce club ? demanda Largo
- On m'a parlé d'une chanteuse russe, je suis allé la voir, répondit
Georgi vaguement
- Vous avez trouvé un moyen pour la sortir de là ? s'enquit Joy
- Quelques contacts à voir et éventuellement la police, dit le
russe
- La police ? s'étonna Simon qui les avait rejoint
- Elle " travaille " avec Valensky depuis cinq ans, elle sait certainement
des choses qui pourraient les intéresser, nota Kerensky
- Mais elle n'a aucune preuve de son identité, dit Largo
- Non, il a gardé son passeport dès son arrivée. Je pense
qu'il faudra faire une petite visite à son bureau, histoire de le récupérer
- Pour l'instant c'est nous qui avons besoin de récupérer, dit
Largo en baillant
- Bonne idée, répondit Joy
- Je
- Ne dis rien, le coupa Largo, tu me le diras quand nous serons tous installés
sur la terrasse pour fêter notre réussite
Kerensky hocha la tête et entra dans la chambre de Sasha. Largo et Joy
rejoignirent la leur tandis que Simon restait au milieu du couloir, seul.
- Bonne nuit, Simon. Ca va aller, tu veux qu'on te prépare une chambre
? Oh zut, il n'y en a que deux ! Ce n'est pas grave, Simon va aller dormir sur
le canapé, dit-il en remontant le couloir en bougonnant
***
Kerensky ferma la porte et laissa son regard s'habituer à
la pénombre. Il soupira en s'adossant à la porte. Si on lui avait
dit 72h plus tôt qu'il allait retrouver Sasha, il ne l'aurait jamais cru.
Il était aller écouter cette chanteuse russe pris d'une soudaine
mélancolie. La Russie lui manquait cruellement ce soir-là, le
fait d'être seul lui avait paru moins supportable qu'à l'ordinaire.
Il avait l'habitude de la solitude mais le bonheur récent de Joy et Largo
une pointe de jalousie peut-être. Ce n'était pas les aventures
qui lui manquaient mais le fait de partager autre chose avec quelqu'un que quelques
heures passées à faire l'amour. Il savait où aller quand
il recherchait ce genre de plaisir mais il ne savait pas à qui ouvrir
son cur. L'idée l'avait fait rire, il devenait sentimental avec
l'âge, ce qu'il ne s était jamais permis avec son travail. Parfois,
quand le sommeil le fuyait, il imaginait ce qu'aurait pu être sa vie s'il
n'avait pas été recruté par le KGB. Aurait-il continué
à vivoter comme il l'avait fait auparavant ? Aurait-il fini comme certains
de ses compatriotes, dans le caniveau, mendiant quelques roubles pour acheter
de la vodka ? Jamais il n'avait imaginé ce que l'avenir semblait lui
réserver. Sasha
il la connaissait si peu et pourtant il n'avait
jamais pu oublier son sourire, le goût de sa peau, l'odeur de ses cheveux
Il se rendit compte avec stupeur qu'il l'avait recherché dans toutes
les femmes qu'il avait côtoyées. Kerensky s'approcha doucement
et la regarda. Elle était allongée sur le coté gauche dans
un big tee-shirt qui ne pouvait être qu'à Joy. Le drap gisait sur
le sol, dévoilant des courbes avantageuses qu'il suivit du regard. Il
se déshabilla et vint se coucher près d'elle. Instinctivement,
Sasha se retourna et se colla contre lui. Il l'a prit dans ses bras et déposa
un léger baiser sur ses lèvres. Georgi se rendit compte à
ce moment précis que la vie lui avait donné ce qu'il désirait
ardemment sans oser se l'avouer. Il s'endormit en songeant qu'il devrait peut
être raccrocher pour fonder une famille avec Sasha
un enfant de
la femme qu'il aimait
un fils
***
Ils se retrouvèrent tous les cinq dans la salle à
manger pour prendre un copieux petit-déjeuner. Sasha se sentait reposée
mais encore un peu gênée de s'imposer au milliardaire et à
ses amis. Joy lui sourit, semblant deviner ses pensées.
- Ne t'inquiètes pas tout va bien se passer, dit-elle à sa nouvelle
amie
- Vous vous tutoyez maintenant, nota Simon
- Tu es jaloux peut-être ?
- Non, non, je constate jusque la solidarité féminine n'est pas
un mythe
Sasha les regarda et sourit. Joy et Simon lui faisaient irrémédiablement
penser à sa sur Tatiana et son frère Boris. Elle se retrouva
transportée des années en arrière lorsqu'elle était
enfant et qu'elle se chamaillait avec ses surs. Son grand frère
était toujours là pour veiller sur elles mais il n'y avait qu'avec
Tatiana qui il se disputait, provoquant un tel remue-ménage que leur
père était obligé d'élever la voix, ce qu'il ne
faisait quasiment jamais.
- Sasha, répéta Kerensky doucement
- Je suis désolée, j'étais
ils me font penser à
ma famille, dit-elle en désignant Simon et Joy
- Nous ? s'exclamèrent les deux intéressés en même
temps
- Oui, Tatiana et Boris étaient tout le temps en train de se chamailler
mais au fond ils s'adoraient
Joy et Simon se regardèrent un court moment avant de secouer la tête.
- Non, on ne s'aime pas, dit Simon
- On a vraiment rien en commun, renchérit Joy écurée
- Vous discuterez de tout cela plus tard, les coupa Largo avant qu'ils ne recommencent
leur manège. Sasha, Kerensky et moi allons aller voir la police mais
Largo ne savait pas comment poser la question, Georgi le fit à sa place.
- Tu as "travaillé" pendant un long moment pour Valensky, est
ce que tu aurais quelque chose qui pourrait nous permettre de négocier
avec la police ?
- Il ne m'a jamais laissé mettre le nez dans ses affaires, répondit-elle
doucement, je n'étais qu'un jouet alors les confidences
- Je sais que ce n'est pas évident mais le moindre détail pourrait
aider, dit Joy
- Vous n'avez jamais vu quelqu'un se faire descendre ? demanda Simon avec son
tact habituel qui lui valu un regard noir de la part de Kerensky et Joy
- Il y a
la police a du classer l'affaire depuis longtemps. Nous ne sommes
pas en Russie. Je vais leur dire qui je suis et ils verront bien que je n'ai
pas pu voler cet argent
- C'est votre parole contre celle de Valensky. Pour les inspecteurs, vous êtes
entrée illégalement sur le territoire, dit Largo
Sasha réfléchissait à toute vitesse. Etant entrée
irrégulièrement aux Etats-Unis, elle serait renvoyée d'office
en Russie. Le retour dans son pays natal ne lui déplaisait pas, à
condition de ne pas être reprise par la mafia ce qui était une
autre histoire. Elle avait aussi une autre raison de rentrer. Ce n'était
pas le moment de lui en parler aussi Sasha chassa cette idée de son esprit.
Il y avait bien quelque chose qui pourrait faire du tort à Valensky.
- John Malloy, murmura Sasha
- L'agent de la CIA qui a disparu il y a deux ans ? s'exclama Joy
La russe hocha la tête avant de fermer les yeux pour laisser ses souvenirs
remonter à la surface.
Flash-back
Sasha venait de finir de chanter, la salle lui avait paru aussi fade qu'à
l'habitude. Elle aimait chanter mais plus les jours passaient plus elle détestait
les soirs où Nikolaï lui ordonnait de le faire.
- Aidez-moi
Sasha se retourna, croyant trouver quelqu'un derrière elle mais le couloir
était vide. Elle se dit que la fatigue devait lui jouer des tours et
continua d'avancer vers le bureau de Valensky.
- S'il vous plaît, murmura la voix
Sasha chercha à en deviner la provenance et se retrouva devant la réserve
d'alcool du club. Elle hésita, la main sur la poignée, à
ouvrir la porte. Nikolaï la tuerait si elle découvrait quelque chose
ayant trait à ses affaires. La voix parla à nouveau et Sasha,
ne résistant pas à la curiosité, ouvrit la porte. La faible
lumière du couloir éclaira la réserve et elle découvrit
un homme. Il était allongé sur le sol, les mains attaché
derrière le dos, son visage était tuméfié et du
sang coulait de ses lèvres. Il tenta de sourire en découvrant
la jeune femme mais elle trouva que cela tenait plus de la grimace que du sourire.
- Aidez-moi à sortir, supplia l'homme
- Je ne peux, protesta Sasha horrifiée
- Je travaille pour
CIA, murmura l'homme, John Malloy
contacter
l'agence
Sasha considérera l'homme qui venait de s'évanouir. Elle ne savait
que faire, il était vraisemblablement en danger mais elle aussi si Nikolaï
se rendait compte qu'elle avait parlé avec cet agent. Elle ne put s'empêcher
de se demander ce qu'il faisait au club. Elle s'aperçut soudain que la
lumière était plus faible. Elle pivota lentement et vit Valensky
qui lui souriait.
- Je crois que tu as mis ton nez où il ne fallait pas, ma jolie
- Nikolaï, je
- Emmenez-les dans la voiture, ordonna t il à l'un de ses hommes
Ils avaient roulé longtemps, Sasha craignait de ce qui se passerait à
leur arrivée. Elle avait toujours fait en sorte de ne pas se mêler
des affaires de Valensky dans l'espoir de rentrer un jour chez elle. Hélas,
à cause de ce Malloy, elle risquait de finir sa vie dans
une carrière,
constata t elle quand la voiture s'arrêta.
- Descends, Sasha, dit Nikolaï
Elle obéit et regarda Malloy qui était tiré sans ménagement
du coffre. Les trois hommes de Nikolaï les firent avancer à quelques
mètres de la voiture, au bord d'un ravin.
- Sasha... ma délicieuse Sasha
je ne pensais pas me débarrasser
de toi un jour du moins, pas de cette façon
- Nikolaï, j'allais aller te voir pour te dire que
- Ne me mens pas, cria t il durement
- Je t'en prie, je n'ai jamais
Valensky la gifla avec force, Sasha tomba à genou sur le gravier. Nikolaï
fit les cent pas en réfléchissant. Il tenait à elle mais
ne risquait-elle pas de le trahir ? D'un autre coté, il faudrait qu'il
s'en débarrasse un jour. Il était s'éloigna de quelques
pas et eut une idée. Il sortit l'arme qui ne le quittait jamais depuis
ses 18 ans, celle que son père lui avait offerte, et se dirigea vers
Sasha.
- Prends-le, ordonna t il
Elle regarda l'arme qu'il lui tendait et secoua la tête. Elle n'avait
jamais touché d'arme et ne voulait pas le faire.
- Prends-le, cria t il en la faisant sursauter
A contre cur, Sasha prit l'arme. Elle lui parut glacée et elle
eut envie de la jeter au loin. Mieux, si elle avait su tirer, elle aurait éliminé
les quatre hommes et serait repartie avec l'agent de la CIA. Valensky mit fin
à ses pensées en la remettant brutalement debout.
- Tues-le, fit-il froidement en guidant sa main pour viser Malloy
- Non !
- Cela me permettra de m'assurer que tu ne parles pas, fit Nikolaï froidement
- Je ne veux pas le
tuer
- Choisie Sasha, tu meurs ou il meurt !
- Tu ne peux me demander ça ! cria t elle
- Tu es à moi, dit-il en l'attrapant par les cheveux, je peux te faire
faire ce que je veux !
Valensky partit d'un rire sinistre. Il fit un signe discret à l'un de
ses hommes et prit la main de Sasha, celle qui tenait l'arme. Il visa l'homme
au cur et appuya sur la détente sous le regard horrifié
de Sasha qui tenta de dévier le tir. Elle n'y réussit pas et fut
stupéfaite de voir Malloy encore vivant.
- La prochaine fois que tu seras trop curieuse, pense à cet homme, murmura
Nikolaï au creux de l'oreille de Sasha
Il lui maintint la tête, pour qu'elle voie l'un de ses hommes abattre
l'agent John Malloy, avant de reprendre son arme. Il était content du
petit jeu qu'il venait de faire subir à Sasha. Si elle avait été
plus maligne, elle l'aurait vu retirer les balles ou aurait essayer de le tuer.
Fin flash-back
- Ils ont jeté le corps dans le ravin, conclu t elle d'une voix triste
Simon ne trouvait rien à dire à cette regrettable histoire. Largo
serra la main de Joy dans la sienne. La jeune femme semblait choquée
qu'un de ses anciens collègues ait fini de telle manière. En réalité,
elle se disait qu'elle aurait très bien pu mourir comme John Malloy,
elle avait eu beaucoup de chance. Le visage de Kerensky ne montrait aucune émotion,
il paraissait semblable à lui-même alors qu'en réalité
il bouillait de rage. Ce Valensky lui avait joué un tour cruel, Georgi
savait ce qu'il ferait si se retrouvait en face de cet homme. Il lui ferait
payer cher les années que Sasha avait passé avec lui. Elle remarqua
qu'il serrait les poings et posa tendrement sa main sur la sienne. Georgi sentit,
à ce simple contact, sa colère s'évanouir.
- Ils seront intéressés ? demanda t elle doucement
- Je pense, affirma Largo, je suis désolée pour
- Ce que j'ai vécu ? Vous êtes gentil mais vous n'y êtes
pour rien, fit-elle en lui souriant
- Quelqu'un a dit : " Plus la douleur sur terre est grande, plus l'âme
montera les barreaux du paradis ", dit Simon, je pense que vous serez logé
au dernier étage, rajouta t il avec un petit clin d'il
Joy tiqua, si Simon commençait à être cultivé où
allait le monde ? Elle trouva néanmoins une répartie qu'elle pensait
être à la hauteur.
- Si ça marche en sens inverse, tu vas aller directement au fin fond
de l'enfer
***
Largo, Simon et Kerensky se présentèrent au commissariat
central de New-York. Les trois hommes avaient jugé plus prudent que Sasha
et Joy restent au groupe W. Ils attendirent une bonne vingtaine de minutes avant
que deux inspecteurs se dirigent vers eux.
- Messieurs, il paraît que vous avez des informations concernant une affaire,
dit Penhall en guise de salutation
- Parfaitement. Nous pourrions peut être en discuter dans un endroit plus
tranquille, suggéra Largo en jetant un il dans le commissariat
bondé
- Suivez-nous, répondit Hanson en regardant les trois hommes
Il était pour le moins inhabituel de voir trois hommes se présenter
pour donner des informations sur un vol. Encore moins quand l'un d'eux s'appelait
Largo Winch et était l'un des personnages les plus influents de la ville.
Hanson regarda le brun qui semblait ne pas tenir en place, il semblait mal à
l'aise de se retrouver dans un endroit rempli de policiers. Kerensky vit Hanson
poser son regard sur lui et découvrir la minuscule bosse de son arme.
- Vous avez un permis pour ça ?
- Evidement, répondit le russe en suivant ses amis
***
Sasha tournait en rond dans sa chambre. Quand elle était
dans cet état, il n'y avait qu'une seule chose qui la calmait. Elle ne
l'avait pourtant pas fait depuis des années car Nikolaï ne voulait
pas qu'elle s'abaisse à faire ce genre de travaux. Elle se faufila discrètement
dans l'appartement et ne vit nulle trace de Joy. Sasha sourit, elle se sentait
soudain libre comme elle ne l'avait pas été depuis longtemps,
et cela simplement en parcourant un appartement vide. Elle trouva la pièce
qu'elle voulait et se mit à la recherche de ce qu'elle avait besoin.
***
Joy entra dans l'appartement au moment même où Largo,
Kerensky et Simon sortirent de l'ascenseur.
- Je croyais que tu ne devais pas la quitter, fit le russe en colère
- Je suis descendue trente minutes pour vérifier quelque chose avec Sullivan.
Elle était dans la chambre et, à moins qu'elle ne sache voler,
elle ne risque pas de s'échapper, répondit Joy sur le même
ton
Largo tenta de calmer la discussion en mettant la main sur l'épaule de
Kerensky. Simon sourit en regardant ses deux collègues.
- Espèce de smogoff (12) , cria Sasha
Le reste de la phrase se perdit dans une cacophonie qui ressemblait à
des casseroles qui tombent sur du carrelage. Les quatre amis bondirent à
la source du bruit, Joy et Kerensky armés, et s'arrêtèrent
sur le seuil de la cuisine. Aucun des quatre ne savaient comment réagir
en découvrant la scène qui se déroulait sous leurs yeux.
Sasha était devant le plan de travail, un attendrisseur pour viande (13)
à la main et frappait rageusement une escalope de dinde. Le couvercle
d'une casserole gisait à ses pieds. Elle ne s'était pas rendu
compte que ses nouveaux amis l'observaient et continuait de parler au pauvre
morceau de viande en russe. Simon partit d'un grand éclat de rire et
les autres suivirent. Sasha se retourna vers la porte et rougit en voyant le
petit groupe. Largo regarda sa cuisine et fut étonné par le nombre
de casseroles qui étaient sur le piano (14).
- Je ne savais pas que j'avais autant d'ustensiles de cuisine, avoua t il en
entrant dans la pièce
- Faut dire que comme cuisinier, j'ai vu mieux, fit Simon avec un clin d'il,
ma pauvre Joy, toi qui n'est pas un cordon bleu non plus
vous allez mourir
de faim !
Sasha les regarda entrer à tour de rôle, Joy lui sourit et souleva
le couvercle d'une cocotte pour voir ce qu'elle contenait.
- J'espère que vous ne m'en voulez pas de
, commença Sasha
- Pas du tout, tout cela sent terriblement bon, répondit Largo en se
laissant imprégné des odeurs
- Je voulais vous remercier pour ce que vous faites, dit-elle en souriant, et
cuisiner me manquait
- Vous en avez fait pour une armée, constata Simon en chapardant un morceau
de fromage sur le comptoir
Sasha regardait anxieusement Kerensky qui n'avait toujours rien dit et attendait
sur le seuil de la cuisine. Il ne savait pas comment réagir à
vrai dire. Il venait de constater qu'il connaissait très peu de choses
sur la jeune femme. Il rangea son arme lentement et approcha de Sasha. Il sourit
en constatant qu'elle avait un peu de farine sur le bout du nez.
- Si j'ai bien compris, on mange russe ce midi ? demanda t il doucement
- Goulash, Karadjordjeva slitzna (15) et Kissiel au miel (16)
- Euh
vous êtes sûre que c'est comestible, s'inquiéta
Simon en entendant le nom des plats
- Le meilleur repas que tu pourras manger de sitôt à mon avis,
dit Largo avec un petit signe discret vers la sortie
- Si on allait mettre la table, proposa Joy en acquiesçant du regard
- Quoi ? Mais il est que 11h, protesta Simon
Joy leva les yeux au ciel et l'attrapa par le bras. Largo les suivit laissant
les deux russes ensemble. Kerensky attendit que la porte fut refermée
avant d'appliquer l'idée qu'il avait eue en découvrant Sasha dans
la cuisine. Il la prit dans ses bras et l'embrassa sur le bout du nez pour enlever
la trace de farine, il descendit le long de son cou, derrière son oreille
avant de s'arrêter devant ses lèvres. Sasha sentait son souffle
sur sa bouche et n'avait qu'une envie qu'elle s'empressa de satisfaire, étonnant
Georgi par son audace. Elle glissa ses mains sur les hanches du russe, les glissa
sous son pull noir et les remonta lentement le long de son dos. Georgi sentit
une onde de plaisir le traverser et se détacha des lèvres de la
jeune femme.
- Si tu continues comme cela, je te fais l'amour sur le comptoir, dit-il d'une
voix rendue rauque par le désir
- Tu crois qu'ils le remarqueraient, demanda Sasha coquine
- On va le savoir tout de suite, répondit-il en allant fermer la porte
Sasha le regarda revenir vers elle de sa démarche féline et attrapa
quelque chose derrière elle. Kerensky n'eut pas le temps de réagir
qu'elle le bombarda de farine. Sasha éclata de rire en le regardant couvert
de la poudre blanche. Elle n'avait pas eu l'intention de couper court à
leur moment d'intimité mais avait agi sous l'impulsion du moment. Georgi
passa sa main dans ses cheveux et la regarda. Il se rendit compte qu'il ne l'avait
jamais vu rire et qu'elle était magnifique. Des mèches de cheveux
roux s'échappaient de sa tresse et elle avait presque les larmes aux
yeux à force de rire.
- Tu vas le payer, dit-il en prenant un autre sac de farine et le vidant sur
la tête de la jeune femme
Elle essaya de l'éviter et de se ruer vers la porte. Elle réussit
à l'atteindre et à l'ouvrir quand Kerensky l'attrapa par la taille.
Ils étaient couverts de farine mais cela ne les empêcha de s'embrasser.
Sasha glissa sur le carrelage et Georgi ne réussit pas à maintenir
son équilibre. Ils finirent tous les deux, dans un vacarme épouvantable,
sur le sol sous l'il médusé de Joy, Largo et Simon qui étaient
venus voir ce qui se passait.
- Je suis désolée, fit Sasha qui ne pouvait pourtant pas s'empêcher
de rire
- Tu crois que
, commença Simon en ayant une idée derrière
la tête
Entrant dans la cuisine, il se précipita sur le paquet de farine qu'avait
utilisé Sasha et l'envoya en direction de Joy. Cette dernière
se baissa et Largo se retrouva couvert de farine à sa place. Joy éclata
de rire en le voyant. Il ne fut pas en reste car il l'attrapa par la taille
et se colla contre elle. Sasha et Kerensky, toujours par terre, regardèrent
le couple en souriant. Simon riait comme un beau diable mais son rire se tarit
vite en remarquant le sourire complice des deux couples. Chacun ramassa autant
de farine qu'il put et la lança vers le suisse qui fini de vider son
sac de farine sur Joy. Ils reprirent leur souffle et éclatèrent
de rire.
- Il y a longtemps que je n'avais pas autant rit, dit Sasha en regardant Georgi
- Je te promets que ce n'est que le début, lui murmura t il à
l'oreille
Sasha le regarda interrogative. Voulait-il lui faire comprendre qu'une fois
cette histoire finie, si elle en avait la possibilité et après
lui avoir révélé un autre pan de son passé le concernant,
ils auraient peut être un futur commun ? Elle n'eut pas le temps de s'interroger
d'avantage, le russe lui tendait la main pour l'aider à se relever.
***
Après s'être changé, le groupe se retrouva
dans la salle à manger pour déguster le repas de Sasha et lui
raconter leur entrevue avec les inspecteurs de police.
- Je retire ce que j'ai dit tout à l'heure, dit Simon en se resservant
du goulash pour la troisième fois, c'est délicieux !
- Merci, dit Sasha en souriant
Elle se sentait plus à l'aise depuis leur bataille de farine et commençait
même à prendre l'habitude de Kerensky et Joy en lançant
des piques à Simon.
- En fait, ils savaient qu'il y avait anguille sous roche sans pouvoir le prouver,
constata Joy
- Exact. Ils sont intéressés par l'histoire que tu nous as racontée
mais cela ne suffit pas, dit Kerensky
- Sincèrement, je ne vois pas ce que je peux dire de plus. Après
cette
histoire, Nikolaï ne m'a plus jamais laissé seule
Georgi allait répliquer quand son portable sonna. Il regarda le numéro
du correspondant s'afficher et ne le reconnut pas.
- Allô, fit-il d'une voix froide
- Je crois que vous avez quelque chose qui m'appartient, déclara une
voix d'homme
- Vraiment ? répondit Kerensky en se doutant de l'identité de
l'inconnu
- Ca tient en cinq lettres : Sasha
- Elle ne vous appartient pas
- Je serais d'avis d'en discuter quelque part avec l'intéressée
- Où et quand ?
- Ce soir 20h, 4807 Astoriastreet, dit l'homme en raccrochant
Sasha avait compris aux quelques paroles prononcées par le russe qu'il
s'agissait de Nikolaï. Elle sentit son cur se serrer. Au moment où
elle commençait à reprendre confiance en elle, Nikolaï revenait
dans sa vie. Joy vit le visage de Sasha se décomposer lentement, il était
hors de question que ce Valensky la reprenne. La garde du corps ferait ce qu'il
faudrait pour cela. Largo dut lire dans ses pensées car il leur suggéra
une idée.
***
- Tu es certain d'y arriver ? demanda Kerensky en vérifiant le matériel
qu'il avait installé
- Je n'ai pas le choix, murmura Sasha en se rhabillant
- Simon et moi nous serons dans une camionnette et interviendrons dès
que cela tournera mal, dit Joy pour la rassurer
- Et moi, je serais où ? questionna Largo
C'était son idée et il avait bien l'intention d'en voir l'application
sur le terrain. Le plan était risqué mais il voulait en faire
partie. Il connaissait déjà la réponse que Joy lui fit..
- Tu restes ici, je ne veux pas t'avoir dans les pattes. Je ne pourrais pas
te protéger convenablement
- Il t'est déjà venu à l'esprit que j'étais un grand
garçon et que je pouvais me défendre tout seul ?
Joy fit mine de réfléchir.
- Mmmm
non, tu ne pourrais pas, répondit-elle en lui souriant
- Je viens et ce n'est pas négociable, fit Largo en voyant qu'elle allait
insister
- Je pense que Joy a raison, murmura Sasha
- Ah, tu vois ! S'écria Joy victorieuse
- Sasha, si ces types sont aussi durs que je le crois, on ne sera pas trop de
trois pour vous aider
- Soit mais il est hors de question que vous soyez blessé, Joy ne me
le pardonnerait jamais
- Je vous le promets, dit Largo tout en sachant que ce genre de promesse était
difficile à tenir
***
La rue était déserte quand Kerensky et Sasha arrivèrent.
Le russe vérifia que ses armes étaient en place et se tourna vers
Sasha.
- Tout va bien se passer
Sasha hocha la tête alors que son esprit lui criait le contraire. Elle
allait retourner vivre avec Nikolaï et il lui ferait payer très
cher son escapade. Elle inspira profondément en fermant les yeux.
- Sasha
je ne suis pas vraiment doué pour
je n'aurais même
jamais imaginé proposer cela un jour à une femme mais
Elle le fit taire d'un baiser. Sasha savait ce qu'il allait dire mais sa demande
ne se présentait pas vraiment au moment opportun. De plus, elle avait
encore une chose à lui avouer avant de pouvoir seulement songer à
partager la vie de l'homme qu'elle aimait.
- Ya loublou tsiber (17), murmura t elle avant de sortir de la voiture
Kerensky chassa le malaise qu'il ressentait. Il devait conserver une attitude
professionnelle s'il voulait la protéger efficacement. Ils se dirigèrent
vers l'entrepôt du 4807 Astoriastreet. La porte s'ouvrit, on les attendait.
- Salut Sasha, dit un des hommes qui les attendaient, tu es de retour à
la maison on dirait
- Pas touche, dit Kerensky d'un air méchant en voyant l'homme commencer
à toucher Sasha
- Oh, tu as ramené ton garde du corps, dit un second homme. Viens par-là,
joli cur, il faut que je te fouille
Kerensky se laissa faire, il s'était douté qu'ils ne verraient
pas Valensky sans avoir été désarmé. Du moins, c'est
ce que penseraient les hommes qui les fouilleraient. Ils furent conduit vers
le fond de l'entrepôt. Un homme vêtu de blanc les attendait, il
sourit en voyant Sasha et l'accueillit comme si elle était une vieille
amie et non sa chose.
- Sasha, tu as l'air d'aller mieux. Qui est-ce ? demanda Valensky en désignant
Kerensky du regard
- Un ami, répondit la jeune femme
Nikolaï fut surpris, elle baissait toujours les yeux quand elle s'adressait
à lui alors qu'elle venait de prononcer ses mots en le fixant de ses
yeux verts.
- J'ignorais que tu avais des amis. Peu importe, tu reviens avec moi
- Je ne veux plus vivre avec toi, je ne veux plus rien avoir à faire
avec toi, répondit sèchement Sasha
Nikolaï allait la gifler mais son bras fut retenu par Kerensky. Les deux
hommes se dévisagèrent un long moment, aucun ne voulant laisser
l'avantage à l'autre. Ils finirent par capituler en même temps.
- J'ai peut être quelque chose qui va te faire changer d'avis, dit Valensky
mielleusement
Il fit signe à deux de ses hommes qui allèrent chercher un jeune
garçon. Il avait les cheveux blonds et des yeux aussi verts que ceux
de Sasha. Kerensky ne laissa rien paraître mais il fut étonné
que la jeune femme ne lui ait pas dit qu'elle était mère. Avait-elle
eu peur qu'il la rejette à cause de cela ?
- Mama (18), cria le garçon en apercevant Sasha
***
Simon, Largo et Joy décidèrent que le moment était venu
d'intervenir. La présence du gamin n'augurait rien de bon et il ne fallait
pas qu'il fut blessé. Joy frappa à la porte de l'entrepôt.
Comme personne ne répondait, elle insista. Un homme sortit, l'arme à
la main, et lui demanda ce qu'elle voulait.
- J'ai besoin d'aide, fit-elle d'une voix apeurée, je suis poursuivie
par deux hommes
- Que voulez-vous que j'y fasse ? Demanda l'autre durement avec un fort accent
- Si vous m'aidez, nous pourrions peut-être passer un bon moment, dit-elle
en ôtant deux boutons à son chemisier
Largo la trouvait très convaincante dans son rôle d'aguicheuse
et à la place de l'homme aurait dit oui sans hésiter.
- Vous êtes combien là-dedans, continua t elle avec un sourire,
on pourrait peut être s'amuser un peu
L'homme dit quelques mots en russe et deux comparses le rejoignirent. Il leur
expliqua brièvement la situation tout en indiquant Joy de la tête.
Les deux hommes acquiescèrent. Joy entra en prenant bien soin que les
trois hommes ne la quittent pas des yeux, ce qui permit à Simon et Largo
de se glisser derrière eux. Joy assomma celui qui lui avait ouvert de
la crosse de son arme tandis que ses deux amis maîtrisaient les deux autres.
- Elle aurait de l'avenir comme rabateuse, dit Simon
Cette remarque lui valu un regard meurtrier de la part de Joy qui préféra
ne pas répondre. Elle leur fit signe de se déployer.
***
Sasha observait, impuissante, son fils entre les mains de Nikolaï.
Il tenait fermement le garçon par le cou pour l'empêcher de retrouver
sa mère.
- Alors tu ne veux pas changer d'avis ?
- Espèce de monstre ! Lui aussi tu l'as fais entrer illégalement
rugit Sasha. C'était quoi cette fois, un bateau qui te ramenait des marchandises
?
Valensky sourit, elle était moins bête qu'il ne l'avait cru en
fin de compte.
- Non, j'ai sorti le grand jeu pour ton fils, fit-il en insistant sur le dernier
mot. Toi contre la vie de ce moutard
- D'accord, répondit-elle du tac au tac, a condition qu'ils sortent tous
les deux vivants
- Bien sur, pour qui me prends-tu ? demanda Nikolaï faussement vexé
Sasha se tourna vers Kerensky et lui lança un petit sourire triste. Il
hocha la tête quand elle lui demanda de veiller sur son fils mais ne dit
pas un mot. Il pensait à Joy, Simon et Largo qui devaient les surveiller
depuis quelques endroits de l'entrepôt.
- Fais-le venir ici, Nikolaï
- Tu me prends pour un abruti ? Explosa t il. On va se le faire à la
manière des vieux films américains, vous avancez tous les deux
en même temps
L'enfant voulu se précipiter vers Sasha mais Nikolaï le retint et
lui lança d'une voix glaciale.
- Va doucement, petit, sinon je la tue
Le gamin hocha la tête et mesura son impatience. Il était à
quelques mètres de sa mère et on lui demandait de ne pas se précipiter
dans ses bras, alors qu'il ne l'avait pas vu depuis deux ans. Il prit sur lui
de faire ce que lui disait l'homme qui l'avait capturé et avança
lentement. Arrivé à mi-chemin, Sasha se baissa et prit son fils
dans ses bras.
- Je suis désolée, murmura t elle à l'oreille du garçon.
Tu vas aller avec cet homme, tu peux lui faire confiance c'est
un ami
- Je te sauverais, maman, répondit-il en lançant un regard vengeur
à Nikolaï
- Non, tu ne dois prendre aucun risque. Je veux que tu grandisses, que tu oublies
toute cette histoire, que tu es enfin une vie normale, dit Sasha durement
- Pas sans toi. Quand il m'a dit que j'allais te voir
- Vous avez fini cette scène touchante de retrouvailles ? dit Valensky
agacé
Sasha embrassa son fils une dernière fois et l'envoya en direction de
Kerensky qui avait suivi toute la scène. Il accueillit le garçon
avec un sourire et le cacha derrière lui. Nikolaï attrapa le bras
de Sasha et la tira rudement vers lui.
- Tu n'aurais jamais du partir, je vais devoir te punir, Sasha. Tuez-les, ordonna
t il froidement à ses hommes
- Non ! Tu avais dis que
, protesta Sasha
- J'ai mentit, répondit-il en souriant
Il l'entraîna vers le fond de l'entrepôt, dans ce qui semblait être
des bureaux.
***
Joy, Largo et Simon avaient assisté à toute la scène, cachés derrière des caisses. Joy montra un homme à Simon qui hocha la tête et se déploya vers la gauche. Largo fit de même vers la droite. Ils sortirent au moment où les quatre sbires avançaient sur l'enfant et Kerensky. Ce dernier le prit par la taille et s'élança vers une pile de cartons pour se protéger des tirs. Il souleva son pull et ôta l'arme qu'il avait caché dans une prothèse pour se faire un faux-ventre. L'homme qui l'avait fouillé n'y avait vu que du feu Le gamin ouvrit des yeux ronds et plaqua ses mains sur ses oreilles, le bruit des tirs était assourdissant. Joy et Kerensky firent mouche, Largo toucha un des hommes au bras et Simon préféra sauter sur le dernier qui s'était approché près de lui.
***
Nikolaï projeta Sasha contre le mur. Il savait qu'il n'aurait
pas du s'attarder mais il voulait lui faire payer sa désobéissance.
- Sale garce, tu pensais pouvoir me quitter ! Heureusement la police à
remis la main sur toi.
- Pourquoi as-tu menti ? Je ne t'ai jamais rien volé, Nikolaï !
- Exact mais il fallait bien que je donne une raison à ses imbéciles
de policiers pour te retrouver ! Comment aurais-tu pu me voler alors que je
ne te laissais jamais seule ?
- Pourquoi ? demanda Sasha qui ne voyait pas en quoi elle était si importante
aux yeux du russe
- Je pensais qu'après avoir vu l'agent de la CIA se faire tuer, tu aurais
été plus prudente, Sasha et si tu veux savoir pourquoi
je
n'ai qu'une faiblesse dans ma vie, toi, avoua t il en la regardant
- Si tu m'aimes vraiment, rends-moi ma liberté !
- Pour que tu ailles avec ce type ? Hors de question, j'ai d'autres projets
pour toi, fit-il en lui caressant la joue
- Je veux juste retrouver mon fils, supplia Sasha
- Ton fils doit être mort à l'heure qu'il est ma belle slave
Nikolaï attrapa Sasha et l'allongea violemment sur le bureau.
- Alors comme cela tu pensais ne jamais revoir Nikolaï, hein ? fit-il en
arrachant les pans de son chemisier. Qu'est ce que
?
Il envoya une claque magistrale à Sasha qui se cogna la tête contre
le bureau. Nikolaï arracha le micro que Kerensky avait installé
sur la jeune femme. Sa colère redoubla de violence et il donna un coup
de poing dans le ventre de la jeune femme qui se pliât en deux.
- Tu as tout enregistré, ebanaschka (19)!
Nikolaï releva la jupe de Sasha mais elle ne faisait plus attention à
ce qu'il disait ou faisait. Elle avait remarqué quelque chose de luisant
caché sous la veste de Nikolaï. Elle tendit la main quand il l'embrassa
rageusement et se saisit de son arme. Kerensky lui avait appris quelques petits
trucs avant de partir et elle ôta le chien sans problème. Valensky
se redressa lentement en sentant l'arme sur son coté droit.
- Lâches-moi ! cria Sasha
- Tu ne sais pas te servir de ça ! Tu n'as même pas été
fichu de tirer sur ce type il y a deux ans ! dit-il en se penchant pour l'embrasser
à nouveau
Le coup parti sans que Sasha le voulut vraiment. Nikolaï la regarda surpris
et porta la main à son coté droit.
- Tu m'as tiré dessus ! hurla t il en voulant l'étrangler
Sasha sentit l'odeur du sang qui était sur les mains de Nikolaï,
elle se débattit comme elle put avant de se rappeler qu'elle n'avait
pas lâché l'arme. Elle la leva vers la tête de Nikolaï
et tira.
***
Deux des quatre hommes de Valensky était mort, les deux
autres étaient simplement assommés. Joy et Simon les attachaient
tandis que Kerensky confia le jeune garçon à Largo. Il se dirigea
à grand pas vers les bureaux où Sasha avait été
emmené. Tout le monde se figea quand les deux coups de feu retentirent.
- Mama ! hurla le gamin qui échappa à la surveillance de Largo
et se précipita vers les bureaux
Kerensky le rattrapa à mi-chemin et tous deux virent une forme se diriger
vers eux. Le russe leva son arme mais la rebaissa quand il reconnut Sasha. Elle
avait l'esprit embrumé et marchait en vacillant, l'arme de Nikolaï
toujours à la main. Elle avait tué un être humain. Cette
phrase résonnait dans sa tête tel une litanie. Elle l'avait tué
et avait tué à travers lui tous les hommes qui l'avaient possédée.
Joy la regarda et fit un geste pour aller vers elle mais Largo la retint. Il
détailla la jeune femme du regard. Le sang qui maculait son chemisier
n'avait pas l'air d'être le sien, ses yeux semblaient chercher quelque
chose qui pourrait lui faire reprendre pied. Kerensky laissa le jeune garçon
aller ver sa mère. Sasha le vit et lui sourit tendrement. Elle lâcha
l'arme et tomba lentement à genoux. Le gamin se précipita dans
ses bras en pleurant. Ils restèrent enlacés un long moment sous
le regard de Simon, Largo, Joy et Kerensky. Ce dernier tourna le dos à
la mère et l'enfant et sortit discrètement. Simon le suivit
- Hey, où tu vas ? Attends ! fit le suisse en voyant qu'il ne s'arrêtait
pas
- Tu ne peux pas aller voir ailleurs si j'y suis ? demanda le russe excédé
Il n'avait vraiment aucune envie d'entendre Simon parler de tout et n'importe
quoi. Kerensky se sentait mal. Il n'y avait pas de place pour lui dans la vie
de Sasha. Elle allait retourner élever son fils en Russie et retrouver
le père de l'enfant. Pourquoi diable ne lui avait-elle pas dit ? A moins
que le père ne soit
Vladimir ! Cette évidence le frappa
de plein fouet. Dans ce cas, il avait tué le père du petit qui
le lui reprocherait toute sa vie.
- Tu peux m'écouter deux minutes ?
- Quoi, rugit le russe qui n'avait qu'une envie : fuir cet entrepôt le
plus vite possible
- Ce que tu peux être aveugle par moment ! s'exclama Simon
- Pardon ?
- Quoi ? T'as pas remarqué ! Je croyais qu'on vous apprenait à
additionner deux plus deux au KGB ! Quel âge il a ce gamin à ton
avis ?
- 9 ou 10 ans, répondit Georgi qui ne voyait pas ou il voulait en venir
- Tu as vu la couleur de ses cheveux ! Et quand tu es parti, elle a prononcé
son nom figures toi ! Il s'appelle Georgi ! lança Simon comme si cela
expliquait tout
Kerensky le regarda incrédule, il n'avait vraiment pas envie de jouer
aux devinettes et se demanda si le fait de mettre une balle dans la tête
du suisse lui ferait du bien ou non. Il dut avoir un regard meurtrier car Simon
recula légèrement.
- Hey, c'est avec elle que tu dois t'expliquer pas avec moi !
- Tu es en train de sous-entendre que
- C'est ton fils, dit une voix derrière eux
Simon s'éclipsa en voyant Sasha et retourna voir Largo et Joy qui jouaient
les gamins et méchant-sitters.
- J'aurais dû te le dire dès que je t'ai retrouvé mais
je n'ai pas pu. Je ne savais pas comment
- C'est mon
fils, répéta Kerensky froidement
- J'étais persuadée que tu étais mort ! Vladimir a fait
en sorte que personne ne soit au courant, il m'a renvoyé dans ma famille
un peu avant l'accouchement. C'est mes surs qui l'ont élevé
jusqu'à ce qu'il ait 8 ans. Après le meurtre de Malloy, Nikolaï
m'a empêché de partir en Russie. J'ai du lui avouer l'existence
de Georgi et nous avons fait un marché. Je ne voyais plus mon fils et
en échange, Nikolaï le mettait dans un pensionnat suisse. J'ai fait
ce que je croyais le mieux pour lui et
- Sasha
, la coupa Kerensky, c'est vraiment MON fils ?
Elle acquiesça de la tête en ne pouvant s'empêcher de craindre
une mauvaise réaction de la part du russe. Découvrir que l'on
avait un fils de 9 ans était une nouvelle plutôt dure à
digérer. Elle sentit qu'il était sur le point de les rejeter.
- Je comprends, dit-elle en sentant ses larmes couler, je ne te demande rien
Elle allait faire demi-tour quand Kerensky la surprit en l'attrapant par la
taille. Elle leva son visage vers lui et constata qu'il souriait. Ses yeux bleus
étaient emplis de fierté, il avait un fils ! Lui qui songeait
la veille seulement à fonder une famille, il se retrouvait avec un garçon
de 9 ans ! La vie était pleine de surprise, se dit-il avant de reporter
son attention sur la jeune femme.
- Je ne m'attendais pas à
- Je sais, je suis désolée
j'aurais vraiment voulu que
Kerensky la fit taire d'un baiser enflammé. Sasha y répondit ardemment
en se pressant contre lui.
- Hum
dites les amoureux, il y a de jeunes yeux par ici qui n'ont pas
besoin de voir
enfin vous voyez quoi ! dit Simon en souriant
Kerensky se promit de le tuer à la première occasion, un suisse
de plus ou moins sur terre
qui le remarquerait ? Il se tourna néanmoins
vers le petit groupe, un bras autour de la taille de Sasha.
- Georgi, fit-elle à son fils, je voudrais te présenter quelqu'un
Le garçon approcha en souriant. Il avait déjà une idée
de l'identité de l'homme. Il avait entendu Joy, Simon et Largo en parler
pendant que Sasha était avec Kerensky. Ils s'étaient sans doute
imaginé que le garçon ne parlait que le russe.
- Je
, fit Sasha doucement, je te présente ton papa
Georgi junior déposa un baiser sur la joue de sa mère et se jeta
dans les bras de Kerensky. Il ne dit pas un mot mais tout le monde pu voir à
quel point il était ému.
- Finalement, il a un cur, constata Simon en souriant
***
- Papa, maman ! Cria Georgi en pénétrant dans le
bunker
Kerensky et Sasha relevèrent la tête en même temps de leurs
ordinateurs et regardèrent leur fils approcher en bousculant Sullivan.
- 'scuses moi, tonton John !
- Qu'est ce qui se passe ? On dirait un tornade, dit Simon en souriant
- C'est trop géant, oncle Simon !
- Géant, soupira Kerensky, cela fait six mois qu'il est là et
il a déjà pris les termes capitalistes de Simon
- Je n'y peux rien si ton fils m'adore !
- Alors qu'est ce qui est géant, demanda Largo pour empêcher les
deux hommes de s'étriper
- Mon projet scientifique a eu le premier prix, dit-il fièrement en exhibant
sa médaille
- C'est magnifique mon chéri, dit Sasha en l'embrassant
Elle regarda le petit groupe qui était dans le bunker. Chacun avait su
les accueillir avec tellement de chaleur et d'amour que Sasha se demandait si
son cur n'allait pas exploser par moment. Après les retrouvailles
entre père et fils et l'enquête de la police - concluant que Sasha
n'avait pas volé d'argent ni été mêlée au
meurtre de l'agent de la CIA - simplifiée grâce à l'enregistrement
qui contenait les aveux de Valensky. Sasha avait été persuadée
qu'elle rentrerait avec son fils par le premier avion mais Joy lui avait réservé
une surprise.
Le moment où elle s'était absentée pendant que Sasha faisait
la cuisine, elle l'avait passé avec Sullivan à trouver un moyen
pour que Sasha puisse rester sur le territoire américain. John s'était
arrangé avec les services d'immigrations, ce qui avait permis à
Sasha et Georgi de rester aux Etats-Unis jusqu'à ce que la jeune femme
n'épouse Kerensky quelques semaines plus tard. Largo n'avait pas été
en reste en proposant à Sasha de travailler pour le groupe, ou plutôt
de s'occuper de la paperasserie de son mari qui rendait souvent ses rapports
en retard (mais ceci est une autre histoire). Il va s'en dire que la jeune femme
avait accepté avec joie. Depuis ils formaient une famille unie, dans
laquelle Georgi junior évoluait à son aise et avait vite trouvé
ses marques. Joy caressa son ventre en souriant, dans quelque semaines Largo
et elle allait pouponner et vu le bonheur qui se dégageait de la famille
Kerensky, elle avait hâte que le bébé arrive. Simon fit
apporter une tournée de limonade et regarda le petit groupe. Il était
le seul à ne pas encore avoir trouvé chaussure à son pied
mais, à vrai dire, il n'était pas tellement pressé. Il
y avait tellement de belles femmes qu'il n'avait pas encore rencontrées.
- A Georgi, puisse t il être moins borné que son père, dit
Simon en lançant un toast
Pour une fois, Kerensky ne répondit pas et se contenta de sourire au suisse. C'était un peu grâce à lui s'il avait une famille, s'il ne l'avait pas rattrapé quand il était parti de l'entrepôt Le russe refusa de penser à ce qui se serait passer. Il enlaça sa femme et leva son verre en l'honneur de son fils.
Kanietz (20)
(1) imbécile
(2) Mon amour
(3) ca va faire plaisir à ma soïra de retrouver un de ses doudous
même si je ne suis pas certain que 21 jumpstreet se passait à New-York
mais un p'tit changement de décor ne devrait pas gêner bcp de monde
;)
(4) Evidement si Doug était là ; Tom Hanson ne pouvait pas être
loin !
(5) aveugle
(6) je t'aime
(7) La phrase originale est une réplique de Mark Darcy dans le film Bridget
Jones : " Ce que j'essaye de vous dire d'une manière très
confuse c'est que
je vous aime tel que vous êtes "
(8) Vous pouvez lire Frigo, qui est un cross-over LW-The Sentinel dans lequel
l'idée de foyer est reprise pour donner une fic étonnante
(9) quelle coïncidence !
(10) merde
(11) La réaction peut sembler disproportionnée mais elle ne l'est
pas du tout quand on est cyberdrogué et qu'on voit quelqu'un s'approcher
de notre pc adoré grrrr pas touche ^___^
(12) traduisez le par ce que vous voulez c'est un mot que j'ai inventé
;)
(13) Ca ressemble à un espèce de marteau avec des " pointes
" de chaque cote, très pratique
(14) Pas celui pour faire de la musique mais celui de cuisine, c'est une cuisinière
professionnelle à 6, 8 ou 10 feux si j'ai bonne mémoire
(15) C'est un plat qui existe réellement mais qui est yougoslave. Ce
sont des escalopes de dinde très fine avec du jambon et du fromage le
tout roulé et pané. C'est délicieux mais je doute que nos
amis puissent courir un marathon après un tel repas lol
(16) Ce sont des gâteaux à base de fécule de pomme de terre
(17) Je t'aime
(18) maman
(19) garce
(20) Fin