Un 'tit service

 

Disclaimer : Les personnages de Largo Winch ne m'appartiennent pas et c'est bien dommage !

Auteur : Scilia

Classement : Humour (enfin j'espère lol)

Archives : www.bricbrac.fr.st

Résumé : Simon demande un service à Kerensky.

Note de l'auteur : Ma muse était en vacances et brusquement elle a décidé de me souffler cette courte histoire. J'espère que vous apprécierez, bonne lecture !

***

- Regardes bien mes lèvres : NON !
- Pourquoi ?
- Parce que c'est non, répéta Kerensky légèrement agacé.
- Mais cela ne prendra qu'une heure et…
- Et non, niet, no, ne,…
- S'il te plait, supplia Simon, c'est… une question de vie ou de mort.
- Ca n'a rien avoir avec cela sauf s'il s'agit de ta vie qui risque sérieusement de raccourcir si tu persistes.
- Aller, tu peux bien me rendre ce petit service ! Je t'ai aidé plusieurs fois moi, sans jamais rien demander en échan… sans jamais presque rien demander en échange, rectifia le suisse de lui même.
- Tu veux que je porte une robe, des chaussures à talons et une perruque ?
- Ben si tu dois te faire passer pour une fille, c'est mieux, non ? Bon, pour la perruque t'es pas obligé vu que t'as les cheveux longs, une barrette ou deux et c'est bon.
- Retire ta main immédiatement, tonna Georgi en avisant que Simon touchait ses sacro-saints cheveux pour lui indiquer où mettre la fameuse barrette.
- Pardon, s'excusa aussitôt le Suisse.
- Pourquoi pas Joy ? C'est une femme, elle conviendra parfaitement pour le rôle.
- Euh… non.
- J'imagine qu'il y a une bonne raison à cela ?
- C'est pas possible, point final et ne me parle pas de Largo, imagine que des journalistes le prenne en photo à l'improviste ! Oui, tandis que moi cela n'a aucune importance c'est cela ?
- J'ai pas dit ça.
- Mais tu n'as pas dit le contraire, nota Kerensky.
- C'est vraiment important, renchérit Simon.
- Je te rappelle un point important : je suis un homme, avec tout ce que cela implique et ce qui me différencie des femmes.
- T'inquiètes pas, j'y ai pensé. Je me suis procuré des prothèses mammaires, expliqua Simon avec un sourire.

Le Russe leva les yeux au ciel. Il semblait avoir pensé à tout pourtant quelque chose lui déplaisait fortement dans cette histoire, et pas seulement le fait de devoir se déguiser en femme. Il avait vécu pire situation par le passé mais Simon n'avait toujours pas avoué le but exact de cette rencontre ni ce qu'il attendait de lui pourtant Kerensky sentit qu'il courrait à sa perte s'il allait seul à ce rendez-vous. Il poussa un profond soupir avant de demander :

- Tu es certain que je n'aurais qu'à rester dans la voiture ?
- Oui. Mika ne doit pas voir que je suis seul.
- Et pourquoi tu ne viendrais pas avec un homme ?
- Parce que ça paraîtrait louche alors qu'il sait que je suis… un tombeur, donc il trouvera ça normal.
- Rien de ce que tu ne m'as raconté ne semble normal. J'ai déjà fait des choses stupides et inconscientes dans ma carrière mais je crois que se travestir en femme détiendra largement la palme.
- Ça veut dire que tu acceptes ? S'empressa de demander Simon avec un grand sourire. Je te promets de faire tout ce que tu voudras ! Je te le revaudrai au centuple !
- Des promesses, maugréa le Russe tandis que son compagnon s'éclipsait du bunker pour aller lui chercher ses affaires.

***

Simon attendait dehors depuis une bonne vingtaine de minutes, impatient de voir le Russe avec les vêtements qu'il lui avait trouvé. Il allait se faire trucider, il en était conscient. Simon n'avait pas pensé qu'il serait aussi facile de convaincre le redoutable Kerensky et pourtant, il était bien dans le bunker en train de passer une affreuse robe violette à fleurs vertes et des chaussures à talons. Heureusement, on était en été, le voir sans manteau n'allait pas vraiment choquer le peu de gens qu'ils allaient rencontrer. Dire que tout cela était la faute de Joy ! Elle avait promis de le protéger de la fureur de Kerensky mais le pourrait-elle ? Simon déglutit avant de continuer à faire les cent pas devant la porte close du bunker.

Il était ridicule, fut sa première constatation en apercevant son reflet dans l'une des armoires vitrées du bunker. La robe était trop serrée aux épaules et tombait une bonne vingtaine de centimètres au-dessus de la cheville, ce qui laissait voir ses mollets musclés mais poilus. Dieu merci, Simon lui avait évité la tâche ardue de mettre un collant ! Par contre, l'idée des prothèses mammaires était idiote, grogna-t-il quand l'une d'elle s'échappa de son soutien-gorge improvisé. Georgi essaya de prendre une attitude plus naturelle mais tout ce qu'il réussit à faire c'est de manquer craquer sa robe en se penchant pour mettre ses chaussures. Les talons faisaient une dizaine de centimètres, il devrait s'en sortir sans problème quant à ses cheveux… hors de question de mettre une quelconque barrette à fleurs ou autre chose dans ce goût-là. Idem pour les bijoux. Il y avait des limites à tout, d'autant plus que le collier de perles que Simon lui avait rapporté était un faux, bien imité mais un faux tout de même. Georgi sortit son arme du tiroir où elle reposait quand il était au bunker et chercha, en contemplant son reflet, un endroit où la ranger. Où diable Joy mettait-elle son P99 quand elle était en robe de soirée ??? En définitive, il se résigna à le mettre dans la besace beige que lui avait ramené le Suisse en espérant ne pas avoir à en faire usage. Puis, après un dernier regard à son reflet et en priant le ciel, une fois n'est pas coutume, de ne rencontrer personne de sa connaissance durant l'heure qui allait venir, il consentit à sortir de son antre.

- Wow tu es…
- Fais très attention à ce que tu vas dire, menaça le Russe.
- Indescriptible, reprit Simon avec un demi-sourire.
- Bien, on annule tout, déclara Georgi en insérant sa carte dans le lecteur.
- Non, non, je t'en prie. C'est juste que je t'imaginais pas… comme ça, c'est tout. Ma voiture est au parking.
- Je sens que je vais m'en mordre les doigts, se morigéna Georgi. Allons-y.

***

Le trajet était relativement court jusqu'aux docks. Les deux hommes gardèrent le silence, Simon, concentré sur sa conduite et Kerensky, faisant attention aux gens et voitures qu'ils croisaient. Plus il réfléchissait et moins l'histoire que son compagnon lui avait racontée semblait tenir debout. Qui venait-il voir aux docks aussi tard ? Et pourquoi avait-il besoin de la présence d'une femme dans la voiture ? Pourquoi ne pas avoir demandé à l'une de ses petites-amies ? Les questions se pressaient dans l'esprit en ébullition du russe mais il n'eut le temps d'en poser aucune car déjà ils arrivaient.

- Bon, tu restes là. Le lampadaire est assez loin, il devrait pas voir que t'es pas une femme.
- Simon cette histoire me semble vraiment…
- Dans moins de dix minutes, on est parti, promis ! Jura Simon en descendant de voiture.

Kerensky le regarda se diriger vers l'entrepôt le plus proche. Deux hommes sortirent de l'ombre et parlementèrent avec le Suisse. Instinctivement, Georgi sut que cela allait mal se passer. Son intuition fut confirmée quand il vit l'un des deux inconnus sortir une arme de la poche intérieure droite de sa veste et indiquer, du canon de l'arme, la porte qui faisait face à Simon. Celui-ci jeta un rapide regard vers la voiture avant de consentir à entrer.

- Et merde, je le savais ! Bougonna le Russe qui se débattait avec la fermeture éclair de la besace pour récupérer son arme.

Sans même plus s'inquiéter de la façon dont il était vêtu, il parcouru les quelques mètres qui le séparaient de l'endroit où se tenait Simon quelques minutes plus tôt. Il tendit l'oreille mais n'entendit aucun bruit. Ils étaient sûrement allés dans le fond de l'entrepôt. Il se morigéna une fois de plus pour avoir accepté d'aider le Suisse avant de poser la main sur la poignée de la porte et de la faire silencieusement tourner. Il se faufila à l'intérieur et allait laisser sa vue s'adapter à la pénombre quand la lumière se fit soudainement et que plusieurs voix crièrent :

- SURPRISE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Il lui était rarement arrivé d'être incapable de dire un mot pourtant se fut le cas en découvrant ses amis proches devant lui. La main serrée sur la crosse de son arme, il se retint pour ne pas truffer le corps de Simon de balles. Kerensky remarqua alors qu'il n'était pas le seul déguisé. Largo portait un tailleur fuchsia et une perruque brune, coupée au carré, Simon avait troqué son costume pour une robe à bretelles à fleurs bleues et mauves et Joy, elle, était habillée en smoking d'homme. Kerensky avisa alors une banderole au-dessus d'une table pour cinq. Il avait totalement oublié, pris par son travail, que c'était le jour de son anniversaire.

- Joyeux anniversaire ! Cria largo en le rejoignant péniblement sur ses talons aiguilles aidé par Joy.
- Qui a eu cette " merveilleuse " idée ? Grogna Kerensky.
- En général, on répond merci, fit Joy avec un sourire. Et puis, c'est de ta faute, tu ne veux jamais le fêter alors, cette année, on a décidé que l'on ferait quelque chose de différent.
- Ça, pour être différent, commenta le russe.
- Et puis on n'a pas que ton anniversaire à fêter, renchérit Largo, ça fait aussi dix ans que l'Intel Unit a été formée, cela valait bien cela, non ?
- A nous, dit Simon en levant sa coupe de champagne pour porter un toast.
- A nous, répondirent en chœur les trois autres, Kerensky ayant décidé de reporter le massacre de ses amis à plus tard.
- C'est une merveilleuse idée, fit Sullivan en les rejoignant.
- Ce tailleur pied de poule vous va à ravir, John,
- Merci, Largo, j'envisage de le mettre pour le prochain conseil d'administration, répondit Sullivan le plus sérieusement du monde, juste pour voir la tête de notre cher Cardignac.

Le petit groupe partit dans un éclat de rire général, même Kerensky y participa. Ce que l'histoire ne dit pas, c'est s'il s'est vengé de ses trois amis mais… est-ce le plus important ?

 

FIN