Auteur : Sha

E-mail : chabijm@ifrance.com

Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas. Je n'ai pas été payée pour écrire cette histoire, je ne l'ai inventée que pour divertir les fans de la série.La chanson ne m'appartient pas non plus.

Genre : Difficile à définir

Résumé : Pensées intimes

Note : Merci pour les mails d'encouragements. Et dites moi ce que vous en pensez.

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S'il ne m'avait pas donné ce disque...
Sacré Daniel!

Un soir, on s'était retrouvé chez lui, Teal'c, Daniel, Janet, Cassy et moi, trois mois après.

Ce disque était parmi d'autres.
Je lui demandais ce que c'était.

****FLASH - BACK****

"Daniel, c'est qui ce chanteur, connaît pas !"
"Hmm? Ah ! C'est un chanteur français. Très belle chanson. Ça fait longtemps que l'ai. Ça date de mon stage au Louvre à Paris. Tu veux écouter ?"

Danny mit le disque dans le lecteur et la chanson commença. Je ne comprenais pas les paroles mais la mélodie me plaisait.
"Daniel, elle parle de quoi la chanson?"
"Euh... c'est une chanson sur l'espoir" dit-il rapidement.
J'eus un coup au cœur. L'espoir... pourquoi il y en aurait encore puisque j'étais de nouveau seul.
" Si tu veux, je te la traduirais et je te donnerais ça en rentrant à la base."

"Tu parles français?" Parvenais-je à dire sans que ma voix tremble d'émotion.
"Je parle une quinzaine de langues, terrestre s'entends et parmi ces langues il y a le Français."
"D'accord j'attends la traduction." lançais-je en maîtrisant ma voix au mieux.

****FIN FLASH - BACK****

J'étais très mal. Ta disparition sur P2R154 (c'est d'ailleurs le seul nom de planète dont je me souvienne parfaitement) m'avait anéanti. Ils étaient tous là, bien sur avec de la peine aussi mais je ne voyais que la mienne, égoïstement Cette peine était si forte, si présente. Je me sentais si seul sans tes sourires et tes théories auxquelles je ne comprenais rien. On ne s'était jamais dit les mots magiques et après l'affaire des zatarcs, on n'avait jamais plus parlé de cela, mais ça me faisait mal, si mal.
Ta présence même comme ça me rassurait. Eh ! Oui, le grand colonel Jack O'Neill avait besoin de quelqu'un pour le soutenir même si c'était sans le savoir.
J'ai encore besoin de toi et tu n'es plus là.

Bien sur on te chercha. On retourna sur cette maudite planète mais ton corps n'y étais plus.
On demanda à nos alliés de faire attention là où ils passeraient mais jamais rien, pas de bonnes nouvelles.
Le mois suivant, c'était trop dur. Je voulus démissionner mais Hammond refusa. J'étais à bout de nerf, au bout du rouleau, au bout de tout.
Le général me donna un mois de vacances mais une semaine après j'étais de retour.
Je me jetais dans le travail pour essayer d'oublier mais comme je l'avais dit un jour pour Charlie :
" Je ne me suis pas pardonner, mais j'arrive à oublier... parfois."
Je ne me suis pas pardonner de t'avoir laisser là bas, seule.

****FLASH - BACK****

"Daniel, la porte, vite."
Cinquante Jaffas fonçaient droit sur nous.
La porte s'ouvrit.
"O'Neill, Carter, vite!"
"Carter, venez !"
"J'arrive."
Ça tirait dans tous les sens. Daniel fut projeter dans le vortex par le souffle d'un tir de lance.

****FIN FLASH - BACK****

Dans ma mémoire, je vois la scène comme au ralenti. Au moment de nous enfuir, le jaffa tire et toi qui t'écroule, abattue dans le dos. Tu tombes, tombes, tombes encore, sans fin.
C'est Teal'c qui m'a sauvé en me tirant par le treillis sinon je restais près de toi.
C'est la dernière vision que j'ai eut de toi. Cette vision me hante tous les jours.

***

Deux jours après la soirée chez Daniel, où il avait du me traîner avec Teal'c car je ne voulais pas y aller, préférant me renfermer, il me donna les paroles de la chanson ainsi que le CD.
"Tiens voilà ce que je t'ai promis. Tu peux l'écouter tant que tu veux. Tu me le rendras plus tard."

Ce soir là, dans mes quartiers, je l'écoutais avec la traduction des paroles devant les yeux.

***

Promets-moi si tu me survis

D'être plus fort que jamais

Je serai toujours dans ta vie

Prés de toi je te promets

Et si la mort me programme

Sur son grand ordinateur

De ne pas en faire un drame

De ne pas en avoir peur

***

Je lisais la traduction en écoutant chanter l'interprète. J'avais l'impression que tu étais là, que tu me chantais les paroles ? Tout était tellement vrai.

Daniel avait ajouté en haut de la feuille, de sa main :
" Si ça peut t'aider Jack, laisses toi aller. On croirait que c'est fait pour toi.
Je connais ça, je l'ai vécu. Bien sur, je n'ai pas oublié mais j'ai fais mon deuil.

Amicalement

Daniel."

Ce soir là, dans mes quartiers mes larmes coulèrent.
Je n'avais pas pleuré comme ça depuis la mort de Charlie, même lors de la cérémonie. Je ne devais rien laisser paraître, toujours ce foutu orgueil.
Car tu sais, Charlie était mon fils mais pour moi tu es aussi importante que lui dans ma vie.
Je pleurais longtemps. J'en avais besoin, je crois.
Le disque passa en boucle une partie de la nuit. Je m'endormais presque machinalement.
Je me réveillais en sursaut. J'étais trempé de sueur.
Impossible de me rendormir, toujours ces foutus cauchemars.
Je repris la feuille qui avait glissé par terre durant mon sommeil et écoutais la chanson une fois encore.

***

Pense à moi comme je t'aime

Rien ne nous séparera

Même pas les chrysanthèmes

Tu verras, on se retrouvera

N'oublie pas ce que je t'ai dit
L'amour est plus fort que tout
Ni l'enfer ni le paradis
Ne se mettront entre nous
Et si la mort nous programme
Sur son grand ordinateur
De ne pas en faire un drame
De ne pas en avoir peur

***

J'éteins le disque et retournais m'allonger.
Ce jour là le briefing était à 14h seulement et je décidais de rester tard au lit.
Je me perdis dans mes pensées.
J'avais l'impression que tu étais près de moi comme disait la chanson.
Cette pensée ne me quitta pas pendant un certain temps

Je ne sais si c'était le fait d'avoir pleurer ou de t'imaginer à mes cotés comme avant, mais j'allais mieux.
Au briefing, les autres durent voir que quelque chose avait changé en moi car Teal'c me prit à part une fois celui ci terminé.
" Vous avez l'air d'aller mieux O'Neill. "
"Ça se voit tant que ça, Teal'c?"
"Oui vous avez changé cet après midi."
"C'est vrai que c'est pas encore ça mais je me sens mieux, merci Teal'c."
"C'est un honneur O'Neill. De voir mon ami reprendre du poil de l'animal, cela me réchauffe le cœur."
"Euh Teal'c, c'est le poil de la bête, c'est reprendre du poil de la bête mais je vous en remercie encore cela me touche beaucoup."
Il inclina la tête comme à son habitude et partit.

J'étais surpris. Teal'c, le Jaffa toujours froid et sûr de lui se dévoilait un peu devant moi. J'avais du être "absent" un bon moment.

Les paroles de la chanson ne me quittaient pas. Tu ne me quittais pas. Toujours, tout le temps, en mission tu étais là.
Dans mes rêves, tu étais là, toujours près de moi pour paraphraser la chanson.

Jour après jour, je repris le dessus petit à petit.
Le reste de l'équipe me soutenait comme jamais.
J'en arrivais à me faire au capitaine Cairns, ta remplaçante.
Il faut dire que j'avais été très froid, presque odieux avec elle. Je ne supportais pas de voir quelqu'un d'autre avec nous à ta place.

***

Maintenant ça fait six mois que tu es partie.
Cela me semble hier.

Je me sens mieux. En mission, ça va mais quand je me retrouve seul j'ai encore le blues.
Tu me manque tellement.
J'ai mis une photo de toi sur mon bureau. C'est Cassy qui l'avait prise chez Janet lors de son anniversaire l'année dernière. Que j'aime cette photo ! Tu es rayonnante, si belle. Mais je n'ais pas eu le temps le cran de te le dire vraiment. Tu le savais mais l'armée, le règlement, nous avait empêchés d'en parler librement.
Lorsque je suis à mon bureau dans cette saleté de paperasse, tu es présente et tu me donnes l'énergie de continuer et ça me fait du bien.

Chaque semaine, je porte des fleurs sur ta tombe même si je sais que tu n'es pas vraiment là. J'ai besoin de ça, de quelque chose de concret.

Les missions se succèdent. On a trouvé d'autres alliés et des technologies qui t'intéresseraient sûrement.

Je soupçonne une liaison entre Daniel et Cairns mais si c'est le cas, ils sont très discrets.
Voila que je me mets à jouer les entremetteurs maintenant.
C'est bien, Daniel est encore jeune et il a le droit de nouveau d'être heureux.

J'ai eu un choc hier. SG12, en mission sur P4X machin-chose a fait une découverte. Une découverte que je garde aujourd'hui encore comme un trésor.
Ils ont rapporté tes plaques, ta montre et ta casquette.
Le général les a remis à ton père (Selmac l'a beaucoup aidé suite à ta disparition).
Il m'a ensuite pris à part et m'a donné ta casquette. On s'est embrassé. Il savait pour nous mais n'a jamais rien laissé paraître.

Je l'ai gardée précieusement.
Ton odeur si douce est encore présente et quelques-uns de tes cheveux blonds y sont restés.
Je l'ai mise dans une petite boite et je la sors souvent.

***

Les années ont passé. Georges a pris sa retraite. A ma grande surprise, ils m'ont nommé général et j'ai pris sa place à la tête du SGC. Teal'c est resté sur terre et Daniel a épousé Kristy Cairns.

Une nouvelle Sg1 a vu le jour et c'est Hailey qui la dirige. Le cadet arrogant et imbu de lui-même a bien changé.
C'est un grand leader d'équipe qui est apprécié de tout le monde.

Depuis que je ne fais plus de mission, Daniel et Teal'c sont restés près de moi au SGC.
Chacun supervise un département. Exo-archéologie et traduction pour Daniel, combat et stratégie pour Teal'c. Je peux te dire que nos jeunes recrues sont bien briefées.

Nous avons pris un avantage décisif sur les Goa'ulds il y a 3 ans, en éliminant Apophis définitivement.

Suite à cette victoire, les grands maîtres, malgré le traité se sont fâchés mais l'alliance entre les Asguards, (débarrassés des répliquateurs), la Tok'ra et une dizaine d'autres peuples ont enfoncés leur armée et ils ont fui.
Ils nous évitent depuis.

***

J'ai pris ma retraite l'année mais je vois Danny souvent et Teal'c maintenant retourné sur Chulak libre vient me voir le plus souvent possible
Le programme a été rendu public mais l'on continu a envoyé des équipes sur d'autres planètes pour découvrir d'autres peuples.

Le temps passent. Je me fais vieux. Je pense toujours à toi. Il n'y a pas eu d'autres femmes que toi dans ma vie et il n 'y en aura jamais plus. Même si notre amour est resté platonique, tu as été la femme la plus importante dans ma vie, n'en déplaise à Sarah.

Nous avons fêté hier mes 90 ans. Teal'c, Danny et Kristy, leur enfant et petits enfants, Cassy et les siens.
Je suis le papy gâteau de tout ce petit monde et cela me console un peu de ne pas en avoir eu avec toi.
J'en ai toujours rêvé.

Thor est venu aussi me faire une petite visite. Cela m'a énormément touché. C'était très sympa. On a porté un toast en ton honneur devant ta photo. Jennifer, la dernière petite fille de Danny, a demandé si c'était mamy sur la photo.
Son père a voulu la réprimander mais c'était tellement mignon que je suis intervenu en lui expliquant qu'elle avait raison, que c'était bien mamy sur la photo, qu'elle était très belle et qu'elle était maintenant avec les anges.
Elle s'est approchée de ta photo et t'a fait un gros bisou.
Tous ceux qui t'avaient connu étaient émus par tant de candeur.

Tu ne reconnaîtrais plus la terre. Plus de voiture à essence et d'usines crachant de la fumée noire, on en a plus besoin.
La technologie e nos alliés a permis de bannir toute forme de pollution. C'est très agréable pour mes vieux poumons. Plus de problème de surpopulation non plus, avec le nombre de planètes qui peuvent accueillir du monde, il y a énormément de personnes qui émigrent.

Ma vie passe avec ses petites joies et ses petits malheurs mais je pêche toujours au bord de mon lac dans le Minnesota où je n'ai jamais pu t'emmener.

***

J'ai eu 100 ans. Ils ont organisé une grande fête au SGC. J'étais un peu gêné. Tous ces officiels, ces discours, décidément je ne m'y ferais jamais. Teal'c et Daniel étaient là. Tu aurais beaucoup ri en voyant ces trois vieillards alignés sur leurs chaises. Ensuite, nous avons été chez Daniel et nous nous sommes remémoré le temps passé.

Enfin je suis de nouveau chez moi. J'ai sorti délicatement ta casquette de la petite boite et je suis resté un long moment à la contempler. Tu me manques toujours et ton visage est si présent dans ma mémoire.

Aujourd'hui je ne suis pas bien. Je sens que la fin approche. Mais je n'ai pas peur car je sais qu'enfin je vais te retrouver, cette fois ci pour l'éternité

Je me souviens de la chanson de Daniel :

Pense à moi comme je t'aime

Et tu me délivreras

Tu briseras l'anathème

Qui me tient loin de tes bras

Pense à moi comme je t'aime

Rien ne nous séparera

Même pas les chrysanthèmes

Tu verras, on se retrouvera.

Je t'aime Sam.

Jack O'Neill, 23 avril 2054